il a p a ru convenable de le remplacer p a r 0 . Quant à la lettre w,
elle est adoptée p a r R émusat et p a r la p lu p a r t des sinologues
français p o ur représenter un son qui, en tête des mots, se p ro nonce
en consonne comme dans l’anglais et le wallon (W in chester,
Waremme); mais le son de cette consonne, très net
dans le nord de la Chine, se change en celui du v français
dans les provinces du sud. D'ailleurs, il est impossible d ’établir
des règles précises pour la prononciation des mots, puisqu’elle
varie de province à province. Un grand nombre de noms
géographiques chinois ne nous sont connus que sous la forme
qui leur est donnée p a r le dialecte mandarin; mais, si l’on
voulait transcrire tous les noms conformément à cette orthographe,
il fa u d ra it écrire Betzing au lieu de Peking, Mangou
au lieu de Macao, Hiamoun au lieu d’Amo ï ou Amog, Hiang-
kiang au lieu de Hongkong.
Nous écrivons en un seul mot les noms propres chinois
composés de plusieurs syllabes, quelle que soit la signification
primitive de ces éléments, dont le sens est oublié dans la conversation
: c'est ainsi que Peking, Changhaï ont p ris un sens
purement géographique et qu’on emploie ces termes sans se
rappeler que l’un signifie « Résidence du Nord » et l’autre
« Mer supérieure » ou « Haute mer ». Quant au x noms communs
qui suivent la p lu p a r t des noms propres et qui ont
encore gardé leur sens précis, tels que ho ou kiang (rivière,
fleuve), chah (montagne), miao (tombeau), kiao (pont), fou,
hien et autres termes administratifs, il convient de les écrire
séparément.
LA CHINE
ËA dernière année du xix® siècle et la première année du
xx^ont, vu l’Europe et la Chine, l’Occident et l’Orient, qui
est ici l’Orient extrême, se heurter avec violence, en attendant
une pénétration pacifique où la justice et la tolérance auront
part, quand les jours luiront où l’homme aura cessé d’être
pour l’homme un loup.
C’est le moment d’étudier avec sincérité, avec la sympathie
qu’il mérite, ce grand pays dont le grand peuple entretient
une civilisation qui a prouvé sa force par sa durée.
D’Escayrac de Lauture a dit : « Les Chinois et nous, nous
ne possédons chacuns qu’une moitié de l’histoire, ou de ce
qu’on veut bien décorer de ce nom. »
Et Eugène Simon a dit : * Tandis que nos nations modernes
n’ont hérité des anciens qu’en ligne collatérale, la Chine a
hérité en ligne directe des générations qui l’ont formée. Chez
elle les phénomènes de l’hérédité se sont manifestés régulièrement....
Là est sa profonde originalité, et peut-être aussi le
secret de son éternelle durée. »