installée sur le fleuve lui rapportait, d’après Garnier, un million
et demi par an.
De Laokaï, ville frontière tonkinoise, non chinoise, où se
termine un chemin de fer parti de Hanoï, la capitale de la
colonie française, part la ligne de 468 kilomètres, déjà commencée,
qui va relier l’Indo-Chine française à Yunnan sen, puis
sera prolongée de là jusqu’au Yangtze kiang d’abord, ensuite
jusqu’au coeur du Setchouen. — Tel est du moins le programme
de la « pénétration » française.
Moungtze, Mengtse ou Mengtsen, ouverte icomme Sumao
au commerce international depuis 1897, a mieux prospéré :
c’est le lieu d’expédition de l’étain. Son mouvement d’échange
a dépassé 21 millions de francs en 1899, surtout à destination
de Hongkong par la voie du Tonkin français. Moungtze est
par rapport au fleuve Rouge dans la même situation que Lingan
fou : point éloignée de cette artère de vie et de mouvement,
mais outre monts et hors de son versant, sur un plateau
lacustre du bassin de la rivière de Canton, à 1 375 mètres d’altitude.
On n’y arrive qu’après ascension rude, par la fameuse
route des Dix mille Escaliers, qui monte de 150 mètres à un
col de 2150 en 30 à 35 kilomètres au plus : « route invraisemblable
où passent néanmoins par an 87 000 bêtes environ, chevaux,
mulets et, dans les temps de presse, boeufs porteurs ; ce
qui fait près de 240 bêtes par jour, malgré le ralentissement de
juin en septembre, à cause des grandes pluies ». A peine s’il
y a 10000 habitants à Moungtze; la guerre « musulmane » a
passé par là, et presque tous les ans, la peste bubonique y
sévit à partir d’avril, peut-être à la suite du c lavage » d’une
plaine aux innombrables sépultures située en contre-haut de
la ville; — à part quoi, le climat est vraiment excellent.
Au sud-ouest, à l’ouest de la province, aucune grande
ville, mais quelques cités intéressantes dans les autres bassins
indo-chinois, c’est-à-dire, de Test à l’ouest, dans les monts
et vaux — vaux c’est ici gorges et précipices — des fleuves
Mékong, Salouen, Irraouaddi.
Le Mékong passe du Tibet en Chine près de Yerkalo, par
2 600 mètres environ d’altitude : là jaillissent des sources
salines thermales.
En aval de ce Yerkalo, bourg du Setchouen, le fleuve revient
en Tibet et s’enfouit dans des gorges étroites, obscures, peuplées
de goitreux pour un tiers; puis il entre en Yunnan près
d’Atentze, Atuntsu, qui est ici la gardienne de la frontière du
Grand et Pur Empire.
Dans ce pays des Moso et autres tribus indigènes, la
QUATRIÈME
maiorité des habitants civilisés se compose de Chinois, mais
“ „•Lue tous parlent le tibétain mieux que leur langue maternelle
les relations de commerce amenant sans cesse un grand
nelle, le marché d’Atentze. A d’autres égards, on
b o u r r â t s e l o i r e aussi dans le Bod-youl Comme les villes
tibétaines, Atentze est dans la région des froidures, au milieu
d ’une Pla ne de 3 360 mètres d’altitude; ses maisons à toit
nlat so n tb â tie s comme celles des Bod, et la ville est dominée
plat sont uai lamas obéissent au grand prêtre de
Lassa6'Lesmarchands d’Atentze vendent aux Tibétains du thé
du sucre du tabac, en échange de poches à musc, de peaux
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le Mékong trois fois nommé à 1 est et 1 Irraouaddi
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