los os de leurs os, et la chair de leur sang, mais dit Holcombe,
dans son ñeal Ch.inam.an, « comme un esprit malin cherchant
à s’introduire dans la maison pour leur malheur et leur ruine;
pour rien au monde ils ne voudraient l’enterrer dans le cimetière
de famille ». A la rue donc, et comme qui dirait : à la
voirie ! Mais si par chance il guérit, nu comme un ver, sur la
terre, la dalle ou la brique, aux quatre vents, à la nuit, au
soleil, à la pluie, il redevient leur fils, puisque l’événement l’a
démontré.
C’est à la vue de tant de corps abandonnés, que nombre de
voyageurs occidentaux ont cru pouvoir attribuer à la nation
chinoise la pratique générale de l’infanticide, surtout du
meurtre des filles.
Que l’infanticide se pratique en Chine, que parfois il y
sévisse, en certains lieux, en certains cas, à cela nul doute,
mais jamais l’opinion publique n’autorisa ce crime, jamais le
gouvernement ne l’encouragea, ainsi qu’on l’a souvent prétendu.
Tout au contraire, l’empereur, les vice-rois, les grands
mandarins qualifiés n’ont jamais cessé de protester contre lui,
bien que le code du « Milieu » soit d’une singulière bienveillance
pour le meurtre du fils par le père et la mise à mort de la
fille par sa mère. L’un et l’autre ne reçoivent pour châtiment
que 60 coups de latte de bambou suivis de l’exil à 500 li, soit
à 250 kilomètres plus ou moins ; encore cette double peine peut-
elle se racheter pécuniairement. Or la « revendication sociale »
est plus sévère pour la vente en contrebande des cartes à
jouer. Quant au meurtre de la fille par le père, le code n’en
parle point, paraît-il.
En réalité, si l’infanticide est presque inconnu dans les
provinces du Nord, on n’en peut dire autant de celles du Centre
et du Sud. Dans le monde à demi patriarcal de la Chine, de
nombreux enfants sont considérés, avec l’aisance et une longue
vie, comme assurant au père de famille les c trois félicités ».
Toutefois il est certain que l’exposition des enfants devant les
hospices est une pratique fréquente chez les Chinois pauvres
de certaines provinces; l’infanticide des filles est commun dans
le Fo'kien, et notamment dans plusieurs des districts surpeuplés
des environs d’Amoï et de Foutcheou; dans quelques-uns
des villages de ce pays-là ces cas de mise à mort auraient
lieu dans la moitié des familles. Les étrangers y sont frappés
de la supériorité numérique des hommes sur les femmes, et
les indigènes ne font point un mystère de la cause à laquelle
doit être attribuée cette différence.
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