région côtière a été la principale cause des arrêts temporaires
de 1 immigration, comme aussi la stérilité d’une partie du littoral,
c dunes mornes et désolées, plaines sablonneuses s’étendant
à 1 infini ». La contrée des étangs est devenue rizière
devant le travailleur indomptable qu’est le Chinois, et le sable
s est mué en arachidière et patatière.
Presque tous les immigrants étant venus du Fo’kien et du
Kouangtoung, on ne parle guère ici la c langue mandarine »
mais des patois du sud, semblables, sauf modifications, à ceux
d’Amoï ou de Canton.
a vo grf n,d 1nombre de havres qui s’ouvrent sur le pourtour
de lîle et 1 alternance régulière des moussons, qui tantôt
poussent les jonques vers le large, tantôt les ramènent vers le
port, offrent des avantages au commerce local et des milliers
de Hainanais voguent sur les mers du sud vers le Tonkin la
Cochmchine, les Philippines, Java, Singapour ou Siam; dans
toutes les parties de l’île on rencontre des émigrants enrichis
revenus dans leur patrie pour y finir leurs jours.
Kioungtcheou, la capitale, ne se nomme ainsi qu’en langue
mandarine : en dialecte de Haïnan elle s’appelle Keingtsiou;
en cantonais, Keingtchao; et à Kioungtcheou même, Kingto.
Cite la plus considérable de l’île, elle n ’a pourtant que
25 000 âmes, alors qu’on lui en attribuait auparavant jusqu’à
deux cent mille.
Elle se trouve naturellement au nord de l’île, dans la région
de Haïnan la plus rapprochée de la terre ferme, celle où
débarquent les immigrants et les commerçants chinois, et où
doivent s entreposer les denrées de l’île, avant d’être expédiées
a Hongkong et à Canton. Les campagnes qui entourent Kioungtcheou
sont d’une grande fertilité et couvertes de villages qu’on
entrevoit à travers les massifs de bambous, aux deux rives du
l a kiang; on a dit plus haut qu’aucun fleuve de l’île ne lui
dispute le premier rang.
Entourée d’un mur de 12 mètres d’élévation, Kioungtcheou
ain °n C :l une cbza*ne de kilomètres de la mer, mais elle possède
sur une baie qui s’ouvre au sud du détroit, la ville marine
de Hoï hoou (Haï koou), « Bouche de la Mer », à laquelle les
commerçants étrangers donnent généralement le nom de
Kioungtcheou, comme à la capitale; presque tout l’espace qui
sépare les deux villes est bossué par des tombeaux : spectacle
fréquent en Chine.
ÎÜÎM hoou a 22 000 habitants. Déjà le traité de Tientsin,
en 1858, accordait aux Européens le droit de trafiquer directement
avec Kioungtcheou, mais c’est en 1876 seulement qu’ils
réussirent à triompher des résistances locales et que leurs
Fig. 18. *24 P r e s q u ’ î l e d e L i e n t c h e o u e t D é t r o i t d e H a ïn a n .
D ’a p rè s M cudrolL e.,F ripuegrvon. e t D e b es.
20 30 S0
Profondeurs en métrés E S E S
100 500
Hauteurs
1----
, OE 3
1 : 3000 000
OE U
0 I 50 100 150 Ki I.
navires se présentèrent pour la première fois dans le port de
Hoï hoou.
La prééminence commerciale y appartient à la France,
non plus aux Allemands et aux Anglais : ainsi en 1899, le
pavillon français fut celui de 275 navires sur 425. Les principaux
objets d’exportation sont les sucres, le sésame, les étoffes