l’ivrognerie, contribue à augmenter le mépris qu’ont pour eux
les habitants civilisés des plaines.
Chez les Miaotze, les hommes et les femmes, coiffés à peu
près de la même manière, ramènent leur longue chevelure sur
la nuque et la tordent en forme de chignon; les femmes de
quelques tribus se mettent une planche au-dessus de la tète et
réunissent leurs cheveux par-dessus, de manière à s’abriter du
soleil et de la pluie; la plupart des hommes se roulent autour
de la tête un turban aux couleurs voyantes, et les femmes
portent des pendants d’oreille. Les uns et les autres sont vêtus
de blouses en toile ou en laine et ils se chaussent de sandales
en paille.
Les Miaotze restés insoumis n’ont point de gouvernement,
mais en cas de disputes ils prennent volontiers des arbitres
parmi les vieillards, et la force leur reste si l’affaire ne s’arrange
point à l’amiable : les haines héréditaires se perpétuent chez
eux jusqu’à la neuvième génération et l’on dit que, devenus
maîtres de l’ennemi, ils en mangent la chair.
Ils mêlent à leur culte bouddhique le culte des démons et
des ancêtres. Chez quelques-unes des tribus, les ossements
des morts sont retirés du cercueil tous les deux ou trois ans et
lavés avec soin ; de la propreté de ces os, pensent les Miaotze,
dépend la santé publique. D’autres clans ne pleurent point les
morts au moment de la séparation : ils attendent le printemps,
et c’est quand ils voient se renouveler la nature et revenir les
oiseaux qu’ils se mettent à gémir, disant que leurs parents les
ont abandonnés pour toujours. »Les femmes sont les égales
des hommes chez les Miaotze comme chez les Lolo. On dit que
la curieuse coutume de la « couvade » existerait dans une des
tribus des Miaotze; après la naissance d’un enfant, dès que la
mère est assez forte pour quitter sa couche, le père prend sa
place et reçoit les félicitations des amis.
Il est à craindre que les restes de l’ancienne nation ne disparaissent
avant qu’on ait même pu la classer parmi les races
de l’Asie.
Sont-ils de la même souche que les Tibétains, ainsi que la
plupart des écrivains chinois l’admettent, en comprenant les
Miaotze dans les Pa Fan ou les « Huit Fan », dont les Si-Fan
ou Fan occidentaux du Tibet ne sont qu’une branche? Ou
bien, de même que d’autres populations du Yunnan méridional,
telles que les Paï et les Papé, se rattachent-ils à la souche
siamoise, ainsi que leur vocabulaire porte à le penser? La
question est ouverte.
CHA P ITR E CINQUIÈME
V IL L E S E T L IEU X REMA RQUAB LE S
■il DANS LE SETCHOUEN. Il jH TCHINGTOU. Il ÜI.
TCHOUNG TCHENG. Il IV. DANS LE KOEÏTCHEOU. Il V. DANS LE HOUPE. | VI.
HANKOOU. Il VII. DANS LE HOUNAN : SIANGT’a N. Il VIII. DANS LE KIANGSI. Il IX.
DANS LE NGANHOEÏ. Il X. DANS LE KIANGSOU : NANKING. Il XI. CHANGHA1 ET SOUTCHEOU.
Il XII. DANS LE TCHEKIANG : HANGTCHEOU.
DEPUIS que les insurrections et les guerres
ont dévasté le bassin du Yangtze kiang, le
d a n s nombre des grandes villes a diminué et la popu-
l e lation de la plupart d’entre elles a beaucoup
s e t c h o u e n décru ; cependant il en est plusieurs qui doivent
être rangées parmi les premières cités du monde.
Ces vastes agglomérations ne peuvent naturellement se trouver
que dans les régions fertiles et commerçantes du bassin, en
aval du haut fleuve.
Le Setchouen ou les « Quatre Rivières », les « Quatre
Vallées » est en beaucoup de choses la première des dix-huit
provinces de la Chine : en tout cas la plus grande, a p
habitée, la plus riche en moyenne, e t c’est un dicton connu de
tout l’Empire qu’ « on n’a jamais vu d’hommes mal habillés dans
le Setchouen ». IH HH I * -n
Dans tout esprit c h i n o i s , le seul nom de Setchouen éveille
aussitôt l’idée d’abondance et d’opulence.
Province frontière, il s’appuie, à l’ouest et au nord-ouest, au
Tibet dont il a distrait à son profit 160 000 kilonaetres carrés
environ. Comme autres limites, il confine : au nord, au Kansou
et au Chensi; à l’est, au Houpé et au Hounan; au sud, au