François de Xavier, le célèbre missionnaire qui introduisit
le catholicisme au Japon et qui fut canonisé comme t protecteur
des Indes », mourut, en 1552, dans une île du littoral
voisin, Tchangtchouen, ou Sancian, dite Saint-John par les
marins anglais.
Les négociants anglais de Hongkong ont acquis de nombreuses
villas dans les alentours de Macao, pour y jouir de la
brise marine qui souffle régulièrement sur les côtes, et récemment
le gouvernement français y a fait l’acquisition d ’un sana-
toire destiné aux fonctionnaires convalescents ou fatigués de
l’Indo-Chine.
Récemment encore, Macao faisait partie du gouvernement
de Macao et Timor, qui réunissait ainsi, contre nature autant
qu’il se peut, une ville de Chine et une île située près de l’Australie,
à 3 700 kilomètres au sud-sud-est : ou plutôt une moitié
d’île, Timor étant partagée entre deux suzerainetés : Portugal
et Hollande.
Indépendante aujourd’hui, sous « l’égide » du Portugal,
Macao reçoit un gouverneur de Lisbonne; le Leal Senado ou
Loyal Sénat, autrement dit le Conseil municipal, est élu au
suffrage universel. Pour la justice la colonie dépend de Nova
Goa dans l’Inde; ecclésiastiquement son diocèse comprend
la partie lusitanienne de Timor.
Le budget de 1899 s’est soldé officiellement, en recettes par
1986200 francs, en dépenses par 1823 967.
En même temps qu’elle faisait reconnaître
v par la Chine l’intangibilité (autrement qu’à son
ro u a n - profit à elle), des trois provinces méridionales
tc h eo u de la Chine, y compris l’île de Haïnan, la France
o u a n se faisait attribuer, en bail de 99 ans, la baie de
Kouantcheou ouan, avec les îles et le territoire
avoisinant, sur la rive orientale de la presqu’île de Leïteheou,
et par conséquent sur le littoral de la mer de Chine,
La baie de Kouantcheou ouan, cédée en 1898, a pour principaux
privilèges : sa proximité de l’île de Haïnan et du détroit
qui sépare cette île de la péninsule de Leïteheou; son exemption
des brumes régnant souvent sur cette portion du littoral
chinois; l’absence de récifs, de courants violents, de vents dangereux
au devant de ses entrées ; la protection que lui octroient
les îles de Naoutcheou, Tan haï, l’île des Aigrettes et autres
moindres; la profondeur de l’un de ses deux chenaux de pénétration,
le chenal de l’est (18 mètres), celui du sud n’ayant guère
que 6 mètres ou 7 au plus; son étendue, égale ou supérieure
à celle de la rade de Brest; ses bonnes profondeurs, de 16 à
24 mètres; enfin son fleuve Meïlu, qui remonte assez loin dans
la province, jusqu’aux monts de sa limite avec la province du
Kouangsi.
On pourra donc créer ici quelque établissement maritime
convenable, à l’abri des moussons, soit du nord-est, soit du
sud-ouest, à portée de la route des navires entre Singapour et
Hongkong.
Néanmoins, le choix de cette baie a été critiqué : tant
qu’à piller « Jean le Chinois » on pouvait lui prendre telle ou
telle autre baie ayant autour d’elle de plus vastes et plus
riches terres, et plus de peuple, à la têtie de chemins plus
faciles vers l’intérieur.
Le Kouangsi s’approche fort de la mer, au
v: golfe du Tonkin, mais il en est séparé par le
d a n s Tonkin même et par la province du Kouangtoung.
l e Ayant au sud Kouangtoung et Tonkin, il a pour
k o u a n g s i autres limites : à l’est, encore le Kouangtoung,
et le Fo’kien; au nord, encore le Fo’kien, et le
Koeïtcheou; à l’ouest, le Yunnan.
On ne lui suppose que 5 ou 6 millions d’âmes sur une aire
de quelque 200 000 kilomètres carrés.
Si sa surface en fait la huitième des dix-huit provinces de
l’Empire, sa population la met juste au dernier rang, le dix-
huitième; comme densité de population, elle est à la dix-
septième place, avec ses 26 ou 27 individus au kilomètre carré ;
elle n ’a derrière elle que le Kansou, où la densité kilométrique
des habitants est de 18 seulement à cause des vastes steppes
de sa région mongole et de l’empilement de ses monts neigeux.
Si l’on préfère s’en rapporter à ceux qui lui attribuent sept
millions d’âmes, sa densité d’habitation monte à 35 personnes
pour 100 hectares, ce qui n ’arrive même pas à la moitié du
pauvre « coefficient » de la France.
Infertilité de certains sols, insalubrité de certains fonds,
prédominance des c barbares » sur les Chinois agricoles et
industrieux, guerres civiles « inouïes », famines « infinies »,
la ruine de l’industrie séricicole ont contribué et contribuent
à cette infériorité du Kiangsi, province qui, dit Brenier, « n’a
jamais été bien solidement rattachée à l’Empire » ; elle a même
fait un moment partie de l’Annam en même temps que son voisin
le Kouangtoung.