parallèles du Thian chan qui se continuent et réapparaissent
dans la Mongolie, ils ne pénètrent pas dans la Chine proprement
dite.
Le Nan chan, dont les masses de grès forment à son extrémité
nord-orientale l’ourlet extérieur du Kouenlun, aboutit au
grand coude du Hoang ho, en aval de Lantcheou, et traversé
par le fleuve en une série de défilés parallèles, entre dans la
péninsule des Ordos, où il se perd dans les hauteurs du
plateau. Mais les principales chaînes de la Chine appartenant
au système du Kouenlun continuent les saillies des hautes terres
tibétaines, telles que les monts Bourkhan-Bouddha et Odoun-
tala. La crête la plus régulière de ce Kouenlun chinois constitue
la chaîne des Tsing ling ou « Montagnes Bleues », qui alignent
leurs pointes neigeuses de l’est à l’ouest, au sud de la profonde
vallée du Weïho et de Singan fou. Cette muraille de granit et
de schistes, haute et pénible à traverser, marque bien la
limite naturelle entre la Chine septentrionale et la Chine méridionale.
Le contraste le plus saisissant de la » Fleur du
Milieu » est celui que présentent les deux versants des Tsing-
ling. Au nord s’étendent les contrées uniformes couvertes de la
terre poussiéreuse du loess qui produit le froment, au sud se
profilent les collines ravinées et boisées où l’on récolte le riz,
le thé, les feuilles de mûrier. A l’est, ce diaphragme semble
brusquement interrompu au sud-ouest de Kaï foung, et les
alluvions des plaines recouvrent toutes les roches profondes.
Pourtant, sur le prolongement de l’axe des Tsing ling, l’arête
des Hoaï paraît appartenir au même système orographique, et
Loczy se demande si le géologue ne doit pas chercher jusque
dans l’archipel du Japon la continuation de l’axe du Kouenlun.
^ Quant aux autres montagnes de la Chine, elles se rattachent
à 1 axe général du continent d’une manière beaucoup plus
indistincte.
C’est ainsi que les Alpes du Tibet oriental et du Setchouen,
qui s’alignent pour la plupart dans la direction du nord au
sud, ont une allure transversale aux saillies parallèles du
Kouenlun et des plateaux tibétains ; elles forment des chaînes
séparées les unes des autres par les vallées des fleuves qui
s écoulent vers l’Indo-Chine et celles des affluents du haut
Yangtze. Il est certain que les érosions eurent une grande part
dans le modelage de ces massifs : peut-être n’étaient-ils autrefois
que le prolongement des hautes plaines du Tibet, et les
vents chargés de pluie qui soufflent de la mer du Bengale ont-
ils été les principaux agents dans le travail de sculpture qui a
donné leur forme actuelle à ces montagnes. Celles-ci ne seraient
alors que le squelette de l’ancien plateau.
Les montagnes de Peking, qui servent de degrés extérieurs
aux terres hautes de la Mongolie, et celles du Fo’kien
constituent des massifs complètement isolés ayant une direction
générale dans le sens du sud-ouest au nord-est. Le
Yangtze, dans la partie inférieure de son cours entre Kiukiang
etNanking, s’aligne suivant le même axe, limitant au nord-ouest
l’ancien massif, insulaire ou péninsulaire, du Fo’kien.
Le plateau méridional, qui comprend le Yunnan et Koeï-
tcheou, se compose de schistes argileux, de grès et de calcaires.
Ces dernières roches ont seules résisté, avec les massifs d’éruption,
aux agents de désagrégation qui ont été fort actifs, et il
en est résulté la formation de vallées très encaissées et profondes,
où l’on descend par des escaliers de 1000 mètres et
davantage. Toutes les rivières de la contrée coulent au fond
de tranchées insalubres e t d’accès difficile.
Les deux grands cours d’eau de la Chine, le
11 fleuve Jaune et le fleuve Bleu, sont disposés de
h o ang ho manière à faciliter singulièrement l’unité natioe
t y a n g t z e nale des riverains. L’un et l’autre ont une orienk
ia n g tation générale parallèle à l’équateur, de sorte
que les migrations peuvent se faire de proche en
proche le long des deux fleuves, sans que les colons aient à
souffrir d’un changement de climat autre que celui qu’amène
insensiblement, dans le sens d’une plus grande égalité,
l’abaissement gradué du pays à mesure que, de l’occident
à l’orient, on s’approche de la mer de Chine.
Quoique les deux courants se développent à de très grandes
distances l’un de l’autre dans leur partie moyenne et que de
nombreuses chaînes de montagnes, prolongement oriental du
Kouenlun, s’élèvent entre le Hoang ho et le Yangtze kiang,
cependant des passages très fréquentés s’ouvrent entre les
deux cours moyens, de la vallée du nord, celle du Jaune, à la
vallée du sud, celle du Bleu.
Dans la haute région, la vallée transversale que parcourt le
Min pour s’unir au Yangtze offre, entre les deux fleuves, une
première voie fort pénible, mais cependant pratiquée depuis un
temps immémorial; celle qui emprunte la vallée du Kialing est
moins difficile et plus suivie. A Test, le Han kiang parcourt aussi
un large sillon ouvert obliquement d’un fleuve à l’autre dans
les parties les plus importantes de leurs cours. Enfin, dans la
région inférieure, les plaines alluviales des deux grands cours
d’eau se confondent, et parfois même les flots errants du Hoang