Herzégovine, en Dalmatie, en Istrie : « On y trouve le même
sol calcaire poreux, les mêmes cours d’eau souterrains et les
mêmes gouffres où vont se perdre les eaux fluviales pour reparaître
à quelque distance ».
Ces plateaux, ces bassins de lacs, ces monts presque partout
absolument désylvestrés cachent dans leurs dessous une
incroyable profusion de métaux, et l’on a pu prétendre que le
Yunnan est la contrée minière par excellence.
Il exportait déjà des objets métalliques avant que les Chinois
eussent pénétré dans le pays, les aborigènes étaient
jusqu’à un certain point des métallurgistes.
Et d’abord la houille, si nécessaire, indispensable dans ce
grand pays froid par les altitudes et dénué de bois de chauffage
autant que de bois de construction dans la région des
plateaux où se concentre le gros de la population : elle est
partout dans le Yunnan, à divers horizons géologiques, enfouie
à divers âges de la planète. 11 y a notamment, entre la frontière
du Tonkin et la boucle du fleuve Bleu, « des gisements
exceptionnellement étendus d’une houille grasse d’une qualité
rare »; ils ont été reconnus et soigneusement étudiés par
Leclère.
Puis le fer, qui se cache (et se montre) partout, spécialement
un fer magnétique très riche, de facile extraction, tantôt
à 1 air libre, tantôt en des galeries que les Chinois ne poussent
que fort peu dans l’intérieur de la colline ou du mont : à quoi
bon s’obstiner au loin dans l’ombre, quand il suffît de cueillir,
pour ainsi dire, d’autre fer à côté de la galerie qu’on vient
d’abandonner1?
Ensuite du cuivre en quantités illimitées, dont la présence
est subordonnée à l’épanchement d’une roche trappéenne qui
s’étend sur une surface très considérable, de la Cochinchine
au fleuve Bleu. C’est principalement afin de récupérer cette
source de richesses que le gouvernement chinois a fait de si
grands efforts pour la reconquête du Yunnan sur les maho-
métans. La dîme et les autres impôts en métal payés par les
mineurs pour la fabrication des monnaies et pour les usages
industriels s’élevaient, avant la rébellion, à près de 3 700 tonnes
de cuivre par an; à peine est-elle aujourd’hui de 1300, plus
200 pour la province, qui en fait des sapèques : — non point
que le cuivre tende à manquer, mais on l’exploite peu, et surtout
on l’exploite mal. Le minerai sé présente sous diverses
formes et même à l’état natif : les ouvriers, ne pouvant transporter
d’énormes blocs de cuivre pur, sont obligés de les abandonner
dans la roche, après en avoir enlevé au ciseau les protubérances.
D’après Leclère : « La production atteignait environ
D ’après Frujioegnort,Doumer et Brvrder.
Route et sentier G I S EM EM T S
Chemin de fe r exploité — Houille E Etain k Plomb.
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