' Gn a remarqué, à de nombreux exemples,
n i qu’en fait de piété filiale chinoise, ici aussi l’es-
l e s garçons prit vivifie, mais la lettre tue. Les fils et les filles
e t l e s f il l e s ; sont serrés et comme étouffés par les rites nom-
in f a n t ic id e , breux, minutieux, fatigants qui consacrent les
e s c l a v a g e rapports d’affection, de Subordination, de révérence
entre descendants et ascendants. Souvent
ils accomplissent des prescriptions plus qu’ils n’obéissent à un
mouvement du coeur, et l’amour n ’est plus l’amour; ils ont
l’habitude de suivre un formulaire, avec la crainte de ce père
-à qui la lbi reconnaît tous les droits sur ses enfants, même
celui de les vendre en esclavage, voire celui de les tuer : ce qu’il
peut faire quelquefois de ses filles, mais très rarement ou
jamais de ses fils.
Car ses fils lui sont utiles dans la vie, et surtout indispensables
pour ses rites funéraires, à lui, père de famille : les filles
ne peuvent pas immoler le poulet et b rû le rie bâtonnet d’encens
devant l’autel des mânes ; le fils seul a ce droit, ce devoir, ce
privilège; et avant tous le fils aîné.
C’est pourquoi la naissance d’un fils est toujours accueillie
avec joie par le père, celle d’une fille avec indifférence, parfois
avec colère, i Qu’avez-vous reçu aujourd’hui, demande-t-on au
chef de la maison où vient de naître un enfant? est-ce un diamant,
est-ce une tuile? » Autrement dit : « Est-ce un garçon,
est-ce une fille? »
Gomme il faut absolument un mâle pour la pratique du
culte des ancêtres, le mari qui n’a pas de garçon de sa femme,
ou qui n ’en a que des filles, « convole » avec une seconde
épouse, puis une troisième, et la liste peut s’allonger, jusqu’au
garçon nécessaire, dont l’heureuse mère reçoit alors le rang
de première dame du logis, avec obéissance reconnue de l’autre
ou des autres femmes, quel qu’en puisse être le nombre. Un
homme ayant un garçon vivant de sa première épouse reste
invariablement monogame.
Il n ’est pas habituel en Chine de faire de longues cérémonies
mortuaires pour les enfants, les adultes non mariés, les
femmes illégitimes ou les esclaves. Souvent même les parents
pauvres abandonnent les cadavres de leurs enfants au courant
du fleuve, les jettent dans les charniers ou les exposent devant
la porte de leur cabane, où des fossoyeurs viennent les
relever. Il arrive aussi, et le fait n’est pas rare, que l’enfant est
mis1 dehors; tout nu, avant sa mort, dès que la maladie paraît
tendre vers le trépas. Autant ses « auteurs » l’ont bien soigné
jusque-là, autant ils sont dès lors durs pour lui, car ils le considèrent,
par une abominable superstition, comme n’étant plus
O - DÉMOGRAPH IQU E.