le Sétchouen, les mines de cuivre, de plomb, d’argent, d’or de
la région de Tienchan et de Maokong, et divers gisements de
pétrole; dans le Houpe, les houilles d’Aïnantze et de Youan-
Chafi. — Il convient d’ailleurs de dire que dans plusieurs de
ces projets ou de ces entreprises, le Français n’est pas seul,
qu’il associe ses apports de capital à des apports anglais, chinois
ou autres.
C’est beaucoup plus qu’on ne croirait, à juger des faits par
le petit bout de la « lorgnette » anglaise.
En 1900, le commerce général de la Chine a été presque
égal à celui des années précédentes, malgré la guerre : il s’est
tout simplement déplacé et du nord reporté vers le sud. Les
importations se sont élevées à 830 700 000 francs et les exportations
à 678 000 000 francs. Total, 1461700000 francs. Les
recettes de la douane n ’ont été que de 15 millions de francs
inférieures à celles de l’année précédente.
Voici, en nombres ronds, la part des dix principaux ports à
traité dans le commerce de la Chine avec l’étranger en 1899,
importations et exportations réunies :
FRANCS
Ghanghaï.................................................... 469 000 000 ;j
Tientsin................................................................ 292 000 000
Hankoou ............................................................ 253 000 000 l
C a n to n .................................................... 221000 000
Nioutchouang........................................................ 182 000 000
Swateou (Chachantoou)................................................. 170 000 000
Tchefou........................................................ 106 000 000
Tchoungtcheng......................................... 97 000 000
Tchingkiang............................................................ 96 000 000
Wouhou............................................. 76 000 000
La soie et le thé sont les deux seules den-
y rées d’une importance capitale que la Chine
l a s o ie fournit aux nations de l’Occident et au Nouveau
l e t h é Monde.
l ’o p ium Tandis que les Chinois exportent de plus en
plus leurs soies brutes et leurs soiries, notamment
en France, le thé contribue moins qu’antan à l’enrichissement
du « Milieu » par les achats de l’étranger.
Ainsi en 1878, la Chine exporta 114 800 000 kilogrammes de thé
d’une valeur de 233 886 600 francs, et en 1899 elle n ’en a expédié
que pour 118 323 440 francs: guère plus de la m o i t i é l a décadence
est grande. La seule Russie reste en ceci fidèle à la
Chine : elle e st sinon voisine — ce qu’elle sera dès livraison
du Transs ibérien — du moins accessible par terre, sur des routes
de caravane, et n’a point d’intérêt à demander son thé à l’Inde,
à Ceylan, à l’Indo-Chine anglaise et autres pays, ce que font
l’Angleterre et diverses nations qui y trouvent leur profit : d’autan
t que, paraît-il, le thé « extra-chinois », plus scientifiquement
cultivé, plus savamment préparé, vaut mieux que le thé
de Chine.
En 1876, l’Empire jaune exporta 5 621000 kilogrammes de
soies diverses et soieries; en 1899 il en a embarqué pour
307 917 680 francs, dont près de 269 millions pour les soies
brutes, et près de 40 pour les soieries.
Parmi les denrées naturelles utiles que la Chine demande
à ce qui n’est pas le « Milieu », le riz tient la première place,
mais si l’on classe ensemble le nécessaire, le superflu, le pernicieux,
il n’est plus qu’au second rang, une substance très
funeste occupant le premier : l’opium.
Le riz, qu’amènent des vapeurs, et aussi des milliers de
jonques, vient du Tonkin, de l’Annam, de la Cochinchine, du
Siam; il en a été importé pour à peu près 67 millions de
francs en 1899.
Pour l’opium le mouvement des échanges est à l’inverse de
celui du thé, dont la Chine exporte de moins en moins, alors
qu’elle importe de moins en moins l’opium.
En 1879 les Chinois reçurent de l’étranger, ce qui veut
dire ici de l’Inde, pour 274 millions d’opium, contre un peu
moins de 135 millions en 1899 : soit, par à peu près, la moitié des
achats de vingt années auparavant. Le temps est donc passé
où les Anglais, représentés surtout par des négociants juifs et
parsis de Bombay, payaient avec la drogue malfaisante la plus
grande partie des objets qu’ils se procuraient chez les gens du
« Milieu ».
Le vice de l’opium est nouveau dans l’Empire, sauf chez
les hommes du Setchouen. Ceux-ci fument en effet l’opium
depuis des siècles; mais, vers 1750, la funeste substance était
encore inconnue des Chinois du littoral.
Deux Anglais de l’Assam eurent la déplorable idée d’importer
l’opium dans la « Fleur du Milieu » ; et l’opium devint
un des revenus importants de la noble Compagnie britannique
des Indes; et après que la Compagnie eut « passé la main »
au gouvernement anglais de l’Hindoustan, celui-ci vingtupla