qui se portent de la mer vers l’intérieur du continent, les terres
littorales reçoivent en Chine une quantité d ’humidité moyenne
aussi considérable que celle de l’Europe occidentale, et les
fleuves, après avoir suffi à l’arrosement de vastes régions agri-
F i g . 2 . — I so b a r e s e t I s o h y ît e s d e la C h in e .
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Millimètres de pluie.
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coles et rempli de grands lacs à droite et à gauche de leur
cours, emportent encore à la mer un excédent qui s’élève à des
dizaines de milliers de mètres cubes par seconde.
C’est à 1 mètre qu’on peut évaluer la chute annuelle de
pluie dans la région du littoral. Mais cette précipitation, qui
se produit surtout en été, c’est-à-dire dans la saison où les
pluies sont désirables, n’est pas uniforme, tant s’en faut, tout
au long de la côte; elle augmente singulièrement dans la
direction du midi. Ainsi, Peking ne recevant en moyenne que
616 millimètres par an, Changhaï en voit tomber 1 067, Canton
1182, le rivage des provinces du Fo’kien et du Kouang
toung 1 750 en moyenne. A Pakhoï la chute annuelle est de
2 mètres, et il tombe encore plus d’eau du ciel sur le versant
méridional de l’île d’Haïnan. Sur les sommets qui arrêtent les
vents humides les averses augmentent fort l’humidité moyenne ;
celle-ci est, par exemple, de 2 m. 653 millimètres sur le pic
de Victoria, dans l’île Hongkong. De même, au cap Sud de
Formose, la tranche de pluie atteint 2 m. 229 millimètres.
Dans l’ensemble, et toutes influences locales à part, altitude,
exposition, versant pluvieux ou impluvieux, etc., la précipitation
diminue du sud-est au nord-ouest. Au sud-est on
arrive à 1 500-1 800 millimètres par an ; dans la vallée du Yangtze
à 1 180, puis c’est 1 000, 800, 600, 500, et quand on atteint le
nord-ouest du Kansou, qui confronte aux steppes sèches et
glaces de l’Asie Centrale, 200, et même moins, aridité de ciel
qu’on peut sans injustice qualifier de saharienne.
Presque toute l’humidité s’abat sous forme de pluie, car
les vents froids de l’hiver proviennent des régions continentales,
et les vents humides sont, pour la plupart, des courants
tièdes venus du sud. Une bourrasque ayant apporté quelques
flocons de neige à Canton, les habitants étonnés y virent une
sorte de coton volant, et quelques-uns le ramassaient, espérant
pouvoir s’en servir comme de fébrifuge.
La nébulosité du ciel est en rapport proportionnel avec
les pluies : elle est la plus forte dans les mois d’été, et le ciel
est plus clair,pendant les froidures. Au mois de juin, plus des
sept dixièmes du ciel disparaissent sous les nuages ou les
nuelles, sur tout le littoral de Chine, à l’exception du golfe de
Petchili.,