Amoi est le point d’attache du télégraphe sous-marin français
qui relie le Tonkin à la Chine.
L’île où « s’assied » Amoi se compose en partie d’un granit
stérile, mais les campagnes de la terre ferme, autour des
villes populeuses de Tchangtcheou et de Toungan, sont un
immense jardin.
Toungan est une ville maritime, au nord d’Amoï; Tchang
tcheou, une ville terrestre, à 70 kilomètres, à l’occident de cette
même Amoï, sur un petit fleuve à marée. Celle-ci n ’a que
7 kilomètres intra muros, mais avec assez de faubougs pour
qu’on se hasarde à lui attribuer 500 000 habitants (?). La cité
proprement dite est propre, bien tenue; on a la satisfaction
de s’y mouvoir dans des rues dont certaines méritent presque
le nom de boulevard : 20 mètres de largeur, un bon pavage en
granit. Le « Grand et Pur Empire > ne prodigue pas ces com-
modités-là, devenues si banales en Europe et en Amérique.
CH A P IT R E DEUX IÈME
B A S S I N DU S I K l A N G
L E KOUANGS I E T L E KOUANGTOUNG
I . MONTS DU BASSIN DU S I KIANG. Il n . SI
KIANG OU F L EU V E OCCIDENTAL. Il I I I . CLIMAT ET PRODUITS DU BASSIN DU SI
KIANG. Il IV . P EU PL E S DU BASSIN DU SI KIANG.
CETTE partie de la Chine, dont une moitié se
trouve déjà comprise dans la zone tropicale,
m o n t s est l’une de celles qui, par les conditions du
d u b a s s in climat, par les productions du sol et l’histoire
d u s i k ia n g des habitants, se distinguent le plus nettement
du reste de l’Empire.
La « Cité orientale j du Si kiang a souvent appartenu à
d’autres maîtres que ceux du nord, et vers le milieu du siècle,
c’est là que naquit la formidable insurrection des Taïping. Proportionnellement
à sa population, environ le douzième de toute
celle de la Chine, la province de Kouangtoung exerce sur la
politique générale de l’Empire une influence considérable, et
sa capitale, que l’on croit être, en l’absence de recensements
authentiques, la cité la plus populeuse de la Chine, est considérée
à maints égards comme faisant équilibre à Peking.
Tandis que dans le long cours de la période historique, la
• Résidence * de Canton, déjà presque hindoue par son climat,
entretenait les relations du monde chinois avec les îles et les
péninsules que baigne l’océan des Indes, la capitale du nord
surveillait les régions des plateaux mongols, où se préparaient
jadis toutes les invasions.
Au nord de la vallée du Si kiang, les diverses rangées de