confiance et qui ne sont pas toujours bien scrupuleux; leur
intervention en des conflits qui ne les regardent pas; les
appels fréquents qu’ils font aux consuls européens, représentants
du prestige et de la force étrangère; la discordance
aiguë entre les idées, les moeurs, coutumes et formules des
« jeunes chrétiens », et les idées, les habitudes, les rites des
Chinois restés fidèles au culte des ancêtres : tout cet ensemble de
nouveautés fait des convertisseurs et des convertis un véritable
État dans l’État, et, comme on l’a dit avec un grand bonheur
d’expression, « un État rebelle dans un État impuissant ».
Les missions protestantes, d’origine récente, n’ont vraiment
commencé qu’en 1842, après le traité de Nanking, et
seulement dans les cinq ports que le gouvernement ouvrit
au commerce. Cependant, dès 1807, un missionnaire anglais,
Morrison, avait évangélisé les Chinois et l’on avait inscrit un
premier converti en 1814.
Depuis 1860, les missionnaires se sont graduellement
répandus dans toutes les parties de l’Empire, excepté dans le
Tibet et le Turkestan oriental ; ils ont même pénétré en Mongolie
et en Mandchourie.
Bien plus nombreux que les prêtres catholiques, le double
peut-être, les missionnaires protestants, qui étaient déjà près
de 1 300 en 1891, ne s’attribuent eux-mêmes qu’environ
50 000 convertis ; il faut dire aussi que le chiffre de 1 300 « apôtres
de l’Évangile » comprend les femmes des prédicants, et
ceux-ci ne sont en réalité que 589, plus 316 « prédicantes » ;
plus les aides-missionnaires.
Les principaux « troupeaux » protestants se trouvent dans
la province de Fo'kien. Dans le district de Ningp'o, les sectes
bouddhistes qui s’abstiennent de manger de la viande fournissent
aux protestants la plupart de leurs convertis.
Il est assez probable que la « guerre de l’opium », — et nul
n’ignore que l’Angleterre l’a « commise » pour imposer aux
Chinois la consommation de l’opium de l’Inde, — fut dans les
premières années une des causes principales de l’insuccès
visible des missionnaires protestants dans le Royaume du
Milieu : les habitants se demandaient si la nation qui les empoisonnait
par ses drogues pouvait les améliorer par ses doctrines.
Mais actuellement, quelle est la puissance européenne de
laquelle ils n ’aient pas la même raison de se défier? Toutes
prétendent également à civiliser la Chine à coups de canon.
On a cru remarquer que si les missionnaires protestants
sont moins entiers que les catholiques et, pour tout dire,
blessent profondément les Chinois et Chinoises dans leurs cou
— I i m m i on l’a dit ci-dessus, un État dans l’État, les rrussionnaires, tant
catholiques que protestants, cherchent à isoler le plus q
M M Ê M Ë Ê Ë Ë oe g Ê m
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Mmodérés dÊans leÊurs rapËports Èavec leÈs fils dÊ e ^ ËH a nm. leurs
Les missionnaires catholiques R enseignent g
prêtes dans les ports ouverts au commerce d-Europe-
. Comme le disait un édit impérial dans la Gaze te de P g
« Deux sortes d’étrangers prétendent
dant que les uns nous disent d’armer
nous-mêmes, les autres nous apprennent à le tuer ^ de Sran
distances,-sans danger pour nous, et nous font acheter leurs
fusils pleins de perfections homicides. » désireux
Tout dernièrement le gouvernement chinois, d é s ire ^
d’aplanir dans la mesure du possible les eonfl
évêques catholiques et les autorités du I M I m H
dits évêques un rang des plus honorables dans la hierarcme
dU P a fd ém e t'd u 15 mars 1899, il a établi des équivalences
sociales des plus avantageuses pour les^ “ ‘" r asSTmiîés'aux
rang, en dignité, les évêques catholiques M M
gouverneurs et vice-rois; leS vicaires 8* ^ “ ?smmfi^
aux intendants, trésoriers, juges provin ,„’vamment hiérar-
jusqu’aux simples catéchistes, car tout est savamment hierar
°hiSp ar surcroît le gouvernement de Peking s’engage à ne
pas limiter au simple paiement d’une ¿ ’un
t i o n p o u r l e m e u r t r e d ’u n m i s s i o n n a i r e ( p lu s ^ a c t e m e n U d