funestes sur l’ensemble de la race. Ce sont les Jésuites qui
enseignèrent aux mandarins l’art de priser avec élégance ; les
trois fleurs de lis sont encore de nos jours, à Peking, la seule
enseigne des débits de tabac à priser.
Quant au vice essentiellement européen, à l’ivrognerie, il
est presque inconnu en Chine : on peut voyager pendant des
années entières dans le pays, villes et campagnes, sans rencontrer
un seul individu que l’ivresse ait fait tomber dans la
déraison.
Après la soie et le thé, les principaux objets d’exportation
se sont rangés comme suit en l’année 1899, nombres ronds,
jusqu’à 10 millions de valeur au moins :
FRANCS
Haricots et gâteaux de fèves.......................................... 35 500 000
Peaux de toutes sortes. . . . ..................................... 29 000 000
Laines................................................................................. 15 600 000
Nattes.................................................................................. 13 700 000
Sucre.................................................................................. 12 700 000
Coton.................................................................................. 11 200 000
Chaises et objets de rempaillage.......................... ... . 10 800 000
Puis se suivent : tabac, vêtements et chaussures, légumes
et grains, papiers, huiles, porcelaines et poteries.
A l’importation d’Europe, d’Amérique, du Japon, de l’Inde,
l’ordre descendant est le suivant, jusqu’à 10 millions.
FRANCS
Filés de coton................................................................... 206 600 000
Tissus de co to n...................... 1 . . . . . 182 500 000
Opium...........................................................1................ 135 000 000
R i z ..................................................................................... 67 000 000
P é tro le ............................................................................... 48 900 000
Sucre.................................................................................. 37 500 000
H o u ille .......................... ................................................... 24 000 000
F e r ............................................................ .......................... 15 000 000
Poissons.............................................................................. 14 500 000
Tissus de laine . . . . . . . .. ■ ;. . . . . . 13 800 000
Coton.................................................................................. 13100 000
Farine.................................................................................. 12 000 000
A llum e tte s ....................................................................... 10 200 000
CHA P IT R E CINQUIÈME
L E S VOIES DE COMMUNICATION
I . LES ROUTES E T LES SEN T IE R S . Il I I . LES
CANAUX. Il I I I . LES CHEMINS DE F E R .
GRACE à la vapeur, les communications du
littoral de la Chine avec le reste du monde
sont devenues beaucoup plus faciles et plus fréquentes
; mais les routes et les canaux de l’intérieur
sont probablement dans un pire état d’entretien
qu’au temps de Ming, il y a trois ou
quatre siècles. Excepté dans le Chantoung, le
Kansou, le Setchouen, certaines parties du
Hounan, et dans le voisinage des ports ouverts au
/
LES
ROUTES
OU
PLUTOT
LES
SENTIERS
commerce étranger, les anciennes routes sont dégradées, çà
et là coupées par des éboulis ou des ravins ; les ponts sont
ruinés ; en maints endroits, il ne reste plus que des sentiers
serpentant à côté des pavés disjoints. Dans les rizières, qui
couvrent une si grande partie du pays, la plupart des routes
ne consistent qu’en rangées de dalles d’un demi-mètre de largeur,
d’un mètre au plus, élevées au-dessus de l’inondation
générale : il suffit que les porteurs de palanquins puissent
trouver la place nécessaire pour y poser leurs pieds, et que le
cheval sache utiliser les ornières « creusées par les sabots de
ses prédécesseurs ». -,
Comme le proclame si brièvement le dicton chinois, à
propos du dallage des routes et du chemin lui-même : « Il est
bon pour dix ans, mauvais pour dix mille ».
Si encore ces pistes dallées avaient tout du long leurs
dalles, il n’y aurait pas lieu de tant maugréer. Ce serait à coup