faites de l’ortie boehmeria nivea, les cuirs préparés dans les
tanneries de Hoï hoou, et les animaux vivants, porcs, poules et
pigeons, pour l’alimentation de Macao et de Hongkong. L’importation
consiste surtout en tissus, généralement anglais, en
opium de l’Inde, en pétrole de Sumatra, des États-Unis, de
Russie, en farine chinoise, en allumettes japonaises.
Le mouvement des passagers y est considérable : en 1899
par exemple on y a enregistré 15 208 arrivées et 21 403 départs,
en très grand nombre émigrants à destination de Bangkok et
de Singapour.
Le port de Hoï hoou manque de profondeur : les bâtiments
sont obligés de mouiller à plus de 4 kilomètres au large, près
d’un banc de sable qui les protège contre la violence des
vagues. Néanmoins la position de cette ville sur le détroit de
Haïnan en fait l’escale nécessaire des navires qui se rendent
de la mer de Chine dans le golfe du Tonkin, et le point de
départ des passagers pour la terre ferme. Un mouvement
incessant d'embarcations rattache Hoï hoou à Haï an so, cité
qui se trouve au nord-ouest, sur la rive méridionale de la
péninsule de Lietcheou.
En dehors de la capitale et de son port, Haïnan n’a peut-
être pas une seule ville de 10 000 habitants : rien que des ports
modestes et des bourgades agricoles.
CHA P IT R E CINQUIÈME
L E YUNNAN
I . L E SOL. Il I I . LE CLIMAT : PRODUITS DU YUNNAN. Il I I I .
POPULATIONS DU YUNNAN. Il IV . VILLES E T L IEU X REMARQUABLES.
LE Yunnan pourrait presque prendre le surnom
de « Chine en dehors de la Chine ».
i Cette province, la plus riche par ses métaux
l e sol et l’une des plus importantes par la variété de
ses productions végétales, est celle qui se ra ttache
le moins solidement à la masse de l’Empire
du Milieu.
Sans doute une partie du Yunnan appartient au bassin du
Yangtze kiang, mais c’est précisément la région la plus mon-
tueuse, la moins peuplée, la plus difficile à parcourir au fond
d’effroyables précipices. • , -
La moitié occidentale du Yunnan est arrosée par deux
grands fleuves de l’Indo-Chine, le Salouen et le Mékong, tandis
que le versant du sud, s’inclinant vers l’Annam, écoule ses
eaux dans le golfe du Tonkin par le Houng kiang, le « fleuve
Rouge » des Français.
Même, tout récemment, une grande partie de la contrée
était devenue indépendante et les communications étaient
presque complètement interrompues entre la mère patrie et
les habitants du Yunnan restés fidèles : c’est par un long
détour vers le haut Yangtze et le Setchouen que les rapports
étaient encore possibles, et, dans l’extrême péril, les mandarins
durent songer à chercher du secours en dehors des frontières,
par la voie du fleuve Rouge. Cette route naturelle prit
alors une importance capitale; l’explorateur Dupuis, et d’autres