vapeur de naviguer sur le canal entre le Peï ho et le Yangtze
kiang.
A grands traits, le Canal Impérial se divise en deux grandes
sections : l’une au nord du Hoang ho, l’autre du Hoang ho au
Yangtze kiang, avec prolongement jusqu’à la grande ville
marine de Hangtcheou.
La section au nord du Hoang ho, construite après celle du
Hoang ho au Yangtze kiang, a son point de départ à Tientsin,
sur le Peï ho; et le Peï ho, navigable aux jonques chinoises,
étant relié à Peking par le canal de Tatoung ho, l’on peut
dire que la « rivière des Transports » commence à Peking
même.
Parti dè Peking, le canal se dirige donc vers le sud-sud-
ouest à travers les alluvions de la Grande plaine du nord et il
y remonte le Weï ho, qui est la plus longue rivière du bassin
du Peï ho, en passant devant plusieurs de ces grosses villes
de trafic dont la Chine basse a profusion. A Tintsing, il abandonne
le Weï, et dépassant Toungtchang la très affairée, il
arrive au fleuve Jaune après un parcours de plus de 400 kilomètres.
Du Jaune au Bleu, c’est chronologiquement la première
section de la * rivière Porte-grains », distance de plus de
600 kilomètres. Le Canal se déroule en avant des contreforts
occidentaux des monts du Chantoung; il frôle Tsiningtcheou,
passe dans le lac Tchoyang, puis longe le lac Weï chan — ce sont
là deux grandes lagunes ; — après quoi il se rapproche insensiblement
du lit que suit le Hoang ho quand une rupture de la
levée de droite l’expédie vers le Yangtze kiang. Il croise ce lit
vide ou plein suivant le « cycle », communique avec le Hoaï
près de la sortie du Hangtzô et, devenu assez exactement
parallèle au littoral de la mer Jaune, à 100-130 kilomètres de
• proximité », il tranche une région très basse, très lacustre,
dont les vastes lagunes rappellent une ancienne baie conquise
par la terre sur la mer; il porte les jonques de la grande ville
de Yangtcheou et peu après atteint la rive gauche du Yangtze
vis-à-vis de Tchingkiang.
La troisième section, faite après coup, part de la rive
droite du Yangtze à l’aval de Tchingkiang; elle suit plus ou
moins le tracé d’une ancienne coulée que l’on croyait naguère
avoir été un bras méridional du fleuve Bleu, passe à l’est et
près du Grand Lac (Ta hou), effleure la riche et célèbre Fou-
tcheou, passe à Kiahing et s’achève à Hangtcheou, l’énorme
cité du fond de la baie de Tchekiang. Sa longueur dépasse
300 kilomètres.
Réunies, les trois sections ont donc plus de 1300 kilomètres
de parcours, 1 500 peut-être avec les détours,g- soit la même
distance que de Paris à Riga, H et 2 700 environ avec les canaux
qui prolongent la « rivière des Transports » jusqu’à Canton
par le col de Meï.
En somme, c’est et surtout ce fut un long, un bel ouvrage :
mais on n’y navigue pas vite, là où l’on y navigue encore, et
à chaque écluse se tient un péager.