Chinois, on voit que la « densité » chinoise va de 16 personnes
seulement par 100 hectares, dans la province de Yunnan, dépeuplée
par la guerre civile, à 28 dans celle du Koëitcheou, qui a
souffert des mêmes malheurs que le Yunnan; à 30 dans celle de
Kansou, qui est de climat trop sec; à 43 dans celle de Kouangsi,
que des troubles sanglants ont aussi ravagée, etc., etc.; à 114
dans le Kouangtoung, qui a sa grande ville de Canton et
sa riche vallée du bas Si kiang; à 220 dans le Kiangsou,
possesseur des plaines opulentes du Yangtze inférieur; à 239
dans le Ghafttoung, magnifique littoral et val du fleuve
Jaune, et jusqu’à 256 dans le Nganhoeï, « infini » jardin que
traverse le fleuve Bleu.
Toujours d’après ces mêmes * estimés » de Popof, six
des dix-huit provinces restent au-dessous des 73 habitants au
kilomètre carré qui sont la moyenne française; deux ont de
73 à 100 personnes par 100 hectares; sept, de 100 à 200; trois,
plus de 200.
Or il se trouve justement que ces trois pays ont été le plus
parcourus par les Européens qui, concluant, comme il est
habituel, du particulier au général, ont cru la Chine bien plus
peuplée qu’elle ne l’est en réalité.
Avec la précision habituelle de leurs études statistiques, les
éditeurs des Petermann’s Mitteilungen ont calculé dans la dernière
livraison de la Bevölkerung der Erde (1901) quelle serait
la population de la Chine proprement dite, c’est-à-dire des dix-
huit provinces, contrôlée par le mouvement de croissance ou
de décroissance des habitants, tel qu’il ressort de la série des
recensements. D’après eux le nombre probable des Chinois
atteindrait seulement 346 millions ; toutefois, si ingénieux que
soient leurs calculs, ils ont pour points d’appui des recensements
dépourvus de toute autorité scientifique, puisque le
caprice de tel ou tel haut mandarin peut y avoir ajouté ou
en avoir soustrait quelques millions. Le recensement de 1776
indique dans toutes les provinces, à l’exception du Chantoung,
un accroissement uniforme de 5 pour 100 dans la population :
or cette poussée soudaine n’était en réalité qu’une réponse
des mandarins à un édit de l’empereur ordonnant une soigneuse
énumération des résidents de l’empire, parce que les
résultats qu’on lui avait soumis jusqu’alors ne répondaient
pas à son attente.
Quoi qu’il en soit, tous les chiffres concordent pour établir
que le Setchouen est, de toutes les provinces de l’empire, celle
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qui, de beaucoup, a le plus augmenté en population : peut-être
aurait-elle décuplé depuis un siècle, ce qui s’expliquerait non
seulement par le croît naturel des familles à forte natalité,
mais aussi par l’immigration. Les habitants de cette féconde
province ont vécu en paix, tandis que les guerres mahomé-
tanes sévissaient au nord, chez les Dounganes, au sud chez
les Panthé, et que la révolte des Taïping dévastait les provinces
orientales.
A la Chine proprement dite appartiennent aussi les colonies
et « terres en location » des diverses puissances européennes
qui figurent dans le tableau suivant, d’après Supan :
COLONIES ET TERRES EN LOCATION
SU P ER FICIE
e n k. c .
POPULATION
PAR KIL.
CARRÉ
Terre en location anglaise de Weï haï weï.
— — allemande, Kiaotcheou. .
Colonie anglaise de Hongkong......................
Tp.rrft e.n location
Colonie portugaise de Macao.......................
Terre en location française à Kouangtcheou.
Ensemble. ..........................................
700
501
79
1000
12
700
118 000
84 000
260 000
100 000
78 000
60 000
168
168
3290
100
6550
90
2992 700 000 233