CHAPI TRE CINQUIÈME
CL IM AT DE LA CHINE
I. CLIMAT DE LA CHINE COMPARÉ A CELUI DE l ’EU-
ROPE OCCIDENTALE 1 SA NON-TROPICALITÉ. IMI. PLUIES.
DANS l’ancien monde, la Chine correspond à
l’Europe occidentale par son climat, par ses
c l im a t productions et en conséquence par son « déve-
d e loppement historique ». C’est là ce que démon-
l a c h i n e trent les observations faites en divers endroits
c om p a r é sur la côte orientale et dans la vallée du Yangtze.
a c e l u i Néanmoins, du golfe de Liaotoung à l’île Haïnan,
d e l 'e u r o p e la Chine est dans son ensemble beaucoup plus
o c c id e n ta l e : rapprochée de l’équateur que l’Europe, puisque
sa n o n - la région la plus septentrionale du royaume pro-
t r o p i c a l i t é prement dit, c’est-à-dire l’extrémité maritime de
de la Grande Muraille, se trouve sous le 40" degré
de latitude, comme le mont Athos, Minorque et Coïmbre, et
qu’au sud de l’estuaire de Canton tout le littoral chinois est
dans la zone tropicale.
En vertu des latitudes, la Chine devrait être donc plus ou
moins torride.
Mais, par un phénomène d’équilibration, la courbure des
lignes isothermiques ramène, pour ainsi dire, le territoire chinois
au nord et lui vaut un climat plus froid que ne le comporteraient
sans cela les altitudes.
Ainsi, la ligne isothermique du point de glace dans le
mois le plus froid, qui embrasse les Fâr-Ôer, les côtes de la
Norvège méridionale et toutes les îles Britanniques, se
recourbe de 2 500 à 3 000 kilomètres plus au sud pour suivre la
basse vallée du Hoangho, prendre l’axe de la péninsule du Chan-
toung et traverser la Corée vers son milieu. « La température
moyenne de l’Angleterre et de l’Irlande méridionale est à
peu de chose près celle de Peking et de la vallée du Peïho. La
moyenne constatée des îles Scilly est de 11°,5, presque identique
à la moyenne de Takou, qui est de 11°,7. Changhaï, pour
la moyenne du climat, répond aux courbes qui passent entre
Marseille et Nice, entre Florence et Livourne; dans cette dernière
ville, située à 12°,21 plus au nord que Changhaï, la température
annuelle est légèrement plus haute. Quant à l’isotherme
de 20 degrés centigrades, qui passe au sud du Yangtze, il coupe
l’Afrique nord-occidentale, en suivant approximativement la
direction de l’Atlas et de ses prolongements jusqu’au midi de
Tunis.
Ainsi donc d’Europe occidentale en Chine, les isothermes
divergent singulièrement dans la direction du sud. Il est vrai
que les moyennes d’oscillation de la température indiquent
seulement l’axe des oscillations annuelles du climat, et qu’il
faut tenir compte surtout des extrêmes de la froidure et de la
chaleur.
A cet égard, on peut dire que la Chine est un pays à la
fois plus septentrional et plus méridional que l’Europe tempérée.
En été, les chaleurs y sont plus fortes ; en hiver, les froids
y sont plus rigoureux et le mercure y gèle fréquemment. Par
un phénomène qui semble contradictoire, les ^températures
d’hiver s’élèvent le long du Yangtze, à mesure que l’on s’avance
plus loin dans l’intérieur vers le confluent du Min ; même dans
les gorges d’Itchang il fait moins froid qu’à Changhaï. Ce fait
s’explique par l’abri que présentent les collines riveraines du
fleuve contre les froids, tandis que le long du littoral, les vents
glacés du pôle peuvent librement suivre les rivages et se faire
sentir jusqu’à Singapour : on a vu dans le port de Souataou des
pendentifs de glace se former aux feuilles des cocotiers (Hann).
Sur la côte chinoise les amplitudes annuelles de température
augmentent du sud au nord, de 13 à 23 degrés. A Hongkong,
l’écart est de 13°,4 entre les températures de l’été et
celles de l’hiver; les chiffres, correspondants sont de 15°,6 à
Canton, de 24°,3 à Changhaï, de 31°,3 à Takou.
Ci-dessous le tableau succinct des températures moyennes
du littoral européen et du littoral chinois, à latitude égale :