entendu, parce que le Kiao ho et autres affluents n’avaient
pas eu le temps d’apporter un aussi grand cube d’alluvions.
La dégradation progressive de son lac marin, l’impossibilité
où sont maintenant les jonques de remonter jusqu’à la ville,
les massacres des Taïping ont beaucoup nui à Kiaotcheou;
on lui suppose pourtant encore une population supérieure à
50 000 âmes, y compris les faubourgs continuant la « cité mère »
autour d’une enceinte bastionnée percée de trois portes.
La ville que les Allemands construisent, solidement, avec
méthode, derrière le promontoire de Tsingtau, à portée de la
rade du même nom, fait déjà bonne figure. C’est elle, et non
Kiaotcheou, qui deviendra le lieu militaire, naval, commercial,
c impérial » de la « Chine Germaine » ; elle a été déclarée port
libre en 1898 et sa baie est remplie de navires.
C’est là que sera le point de départ du réseau par lequel
les nouveaux maîtres méditent « l’exploitation rationnelle » du
Chantoung, de ses mines, surtout des houillères de la montagne,
et des produits de la plaine exubérante. Ce réseau, tel
qu’on le conçoit d’avance, et sans préjudice de ce qui se décidera
après connaissance plus intime du pays, comprend
essentiellement :
Une ligne du nord : de Tsingtau à Tsinan, la capitale de
la province, par la grande ville de Weï hien et par Tsing-
tcheou. Elle rapprochera de la mer les houilles de Po chan, de
Tchangkiou, les soies de Tsingtcheou; c’est environ 350 kilomètres,
dont 150 de Tsingtau à Weï hien. Mais ce ne sera
là qu’un commencement : le tronc commun se continuera
au nord-ouest, dans les plaines du Hoang ho et du Canal Impérial,
jusqu’à la rencontre du chemin de fer de Peking à Han-
koou; et au sud, puis à l’ouest-sud-ouest, jusqu’à ce même
chemin de fer, jusqu’à Kaïfoung, par Taïngan, la ville des
temples, Yentcheou, Tsining, Tsaoutcheou;
Une ligne du nord-est, d’environ 200 kilomètres, de Tsingtau
à Laïyang, pays de la soie sauvage, et au grand port de
Tchefou;
Une ligne du sud, longue de 265 kilomètres, se détachant
de la ligne du nord à Kaomi et aboutissant à Yitcheou; elle
desservira les mines de fer, de houille, voisines de ce point
terminus, qui ne sera tel que jusqu’à prolongement méridional
vers la lointaine Changhaï;
Une ligne unissant, au sud et à l’ouest des monts du Chantoung,
Yitcheou à Tsinan par Yentcheou et Taïngan : de
Yentcheou à Tsinan, elle usera des rails de la voie de Tsinan
à Kaïfoung.
Il est possible, on peut même dire probable, après les dern
i e r s événements, que ce réseau ne restera pas longtemps à
» M M définitivement passé où toutes les classes
d e là sociétéchinoise se « rebiffaient » énergiquement contre
les chemins de fer, où surtout les idées religieuses du peuple
— au passage à travers les cimetieres; qu
en Chine, sont, on peut dire, « ubiquistes B W M M m Ê Ë
à Deu nrès Richthofen, les esprits des vents et des eaux se
déPclarePnt satisfaits dès qu’à côté d’un — B *
vente du terrain, il y a la petite somme suffisante ^
transport des os des ancêtres vers un nouveau champ de repos