traversé sur une grande partie de leur parcours des espaces
océaniques, ces vents peuvent, en se réchauffant sous des latitudes
plus méridionales, se charger d’une plus grande quantité
vapeurs sans pour cela la laisser retomber en pluie • ils
golîe1SS secs’ comme les vents qui soufflent sur la Mon-
Pendant le mois de janvier, il pleut rarement; les nuits
sont toujours claires et parfois de légères gelées flétrissent les
P r f f l ar,1’resl : ° ° a même vu sur les eaux de Canton se
ormer des pellicules de glace, qui disparaissent aux premiers
rayons du soleil. Pourtant l’alternance des vents humides de
été et des vents secs de l’hiver n’est pas toujours d’une régulante
parfaite, et les courants atmosphériques sont diversement
infléchis par le relief et la forme du littoral; c’est ainsi que la
mousson du sud-ouest devient un vent du sud-est à Canton
Autour de la haute montagne de Lantao (930 mètres), des orages
s amassent presque journellement pendant des mois entiers
Dès que le soleil a disparu derrière l’horizon, les nuées s’enroulent
au sommet du pic, des tourbillons s’élèvent dans les
airs et les éclairs jaillissent du ciel noir.
Ce qu’il y a de tropical malgré tout dans le climat de la
conque du Si kiang, sa chaleur parfois si lourde, son humidité
ses brusqueries de température, en font une des régions les
moins salubres du « M ilieu , . ]a d y s e n te l.i e , le paludisme, et
autres affections débilitantes y sévissent, et d’autant plus qu’on
s éloigne de la mer, de ses brises salines, pour s’enfoncer dans
les vallées renfermées, privées des vents assainissants et répa-
Kouantôung COnséquent Plus dans le Kouangsi que dans le
Suivant les termes d’A. Leclère, à propos du Kouangsi,
cette province est au moins aussi malsaine que les régions les
plus mal notées du haut Tonkin : la statistique des mission-
" IT 6* f!^°UVe PéremPtoirement qu’il est pratiquement impossible
à I Européen d’y faire un séjour prolongé. Les Chinois et
les indigènes des régions élevées sont dans le même cas - ils
périssent tous dès qu’ils descendent dans les régions basses,
et redoutent d y passer une seule nuit. Maints explorateurs ont
lait pendant leur voyage une expérience complète de l’insalu-
o n té du Kouangsi.
Le contraste qui se produit de l’une à l’autre saison dans
le mouvement des vents et dans l’ensemble du climat se montre
aussi dans la flore.
Au temps d’hiver, quand les champs sont nus, que les montagnes
n’ont plus que leur parure de feuillage, la nature y a le
même aspect que dans les contrées situées en dehors de la
zone tropicale. Mais tout change subitement avec le renversement
des moussons et l’arrivée des pluies. Alors la flore du
midi se révèle dans tout son éclat : on se croirait en Hin-
doustan.
A côté du pin de la Chine se dresse le palmier; des camélias
croissent sur les monts près des châtaigniers et des chênes.
Les orangers et les citronniers d’espèces diverses, les goyaviers,
les bananiers, les manguiers, les litchi (nephelium
litchi) se mêlent aux arbres fruitiers de la zone tempérée. Un
grand nombre d’arbres, d’arbrisseaux, de plantes basses que
l’on tient en Europe dans les serres chaudes, prospèrent sous
le ciel de Canton, embellissant la terre de leurs fleurs, emplissant
l’air de leurs parfums. L’île de Hongkong, quoique bien
peu étendue en comparaison du bassin que parcourt le Si
kiang, est cependant assez vaste pour que les naturalistes
anglais aient pu y voir comme un résumé de cette flore du
midi.M
ais les espaces laissés incultes y sont trop resserrés pour
que les animaux de grande taille soient nombreux; on n’y
rencontre que des chevreuils et des renards. Les petites
espèces, oiseaux, insectes, papillons, appartiennent pour une
bonne part à la faune de l’Hindoustan : on pourrait se croire
au bord de l’océan des Indes. Dans les pays de l’intérieur, la
faune est représentée par quelques-unes des grandes espèces
de l’Asie hindoue : on rencontre le rhinocéros dans les forêts
du Kouangsi; parfois les tigres ont traversé à la nage les
détroits qui séparent le continent et les îles voisines.
Il est probable que des éléments méridio-
iv naux, représentés surtout par les Malais, sont
p e u p l e s entrés dans la population du midi de la Chine ;
du b a s s in cependant, on n’en voit point les traces dans les
du si k ia n g moeurs ni dans la langue des habitants du Kouangtoung.
Leur dialecte, purement chinois, est même plus rapproché
des anciennes formes que le dialecte mandarin actuel, et tous
les noms de lieux appartiennent à la même souche que ceux
du nord et du centre : le nombre des mots originaux qui ne
correspondent pas à un signe particulier de la langue littéraire
est beaucoup plus rare que ne l’admettaient les premiers
sinologues.