
mières affifes, afin qu’elles puissent réfifter aux plus
grands efforts fans le dé l'unir.
CULTÈRE , f. f. C ’eft une pierre platte crëufe ,
en rond ou en ovale , de peu de profondeur, avec
u... goulette qui reçoit l ’eau d’ün tuyau de def-
e , de la conduit dans un ruifléau de. pavé.
C U L O T , f. m. Petit ornement de fculpture,
en façon de tigette, d’où fortent des rinceaux de
feuillage , qui le taillent de bas relief dans les frifes
& grocefques.
Un culot eft auffi un petit cul- de lampe qui fert à
loutenir des objets de curiofité dans les cabinets.
CUMAE, CUMES,'ville antique d’Italie, fituée
à trois lieues de Naples. Elle fut célèbre avant que
Baies & Pouzzol euflent attiré l’affluence des Romains.
Depuis que ces deux villes eurent envahi toute
fa population , elle n’eut plus l’air d’en être que le
fauxbourg ; on l’appela même, par une efpèce de
dérifion , la porte de Baies. Janua Baiarum eft.
Juv. Satyr. lib. i , v. 311.
Les reftes de fes antiquités font aujourd’hui peu
de chofe. 11 ne tiendroit pas aux gravures de certaines
deferiptions qu’on ne les crût fort importons.
L a vérité eft que le lieu occupé par Cumcs
ne préfente à la vue que des vignes, des broflailles,
& que l’érudition feule eft capable de difeerner l’antiquité
des morceaux informes qui en relient.
Ce qu’on appelle le temple du Géant, du Jupiter
coloflaf, terminal , qu’on voit à Naples , & qui
fut trouvé dans ce lieu , eft défiguré aujourd’hui
par le preffoir qui y a été confirait.
Il ne relie de bien vifible que cette conftruâion ,
qu’on appelle Arco fdice. C ’eft en effet un arc de
maçonnerie élevé au niveau de la montagne qu’il
perce. - . '
On lui donne le nom de porte de l’ancienne
Cumcs. Un léger examen fuffu pour réfuter cette
opinion. La largeur de fon aire , au fommet, l’annonce
comme la fubftruçnon d’un bâtiment élevé
fur la voie publique. On pourrait préfumer *
avec aflez.de raifon, que cet édifice aurait été le
temple de la Diane'de Cumcs-. Virgile fait entendre
qu’il étoit fur le chemin qui conduifoit à celui
d’Apolion ; que la déeffe y étoit adorée en général
fous le nom de T rivée, qui a relation à fa fiîuation
fur les voies. La forme d’arc de cette antiquité ne
lui yient évidemment que de la voie publique, qu’il
fallut laiffer libre,
Les autorités les plus probantes placent l’antre
de la Sybille, non à l’Averne , mais à Cumcs
même , qui lui donna fon nom. Virgile indique
auffi que fes fouîerrains tenoient à la citadelle de
cette v i l le , & au grand temple d’Apollon. Saint
Juftin raconte que ce fut à Cumcs même qu’on lui
montra le lieu antique où l ’on croyoît que la Sybille
avoit rendu fes oracles ; il nous le peint comme
une grande & fuperbe bafilique creufée dans le
rocher. Agathias enfin rapporte que les Goths,
maîtres de Cumcs , s’étoient tellement fortifiés
dans la citadelle ; qu’il n’y eut pas d’autre moyen
de les y attaquer , qu’én minant une partie de la
muraille par la grotte, où la Sybille jadis avoit habité
& répondu à ceux qui la confultoient. L ’endroit,
dit-il, qui étoit à la partie orientale de la
colline, étoit d’une ftruâure & d’une beauté qu’on
n aurait jamais attendu d’un lieu qui ne fe montrait
à l ’imagination, que comme un antre affreux.
Ces témoignages font encore aujourd’hui appuyés
de quelques veftiges affez remarquables. La partie
qu’on reconnoît, à fon élévation, pour le lieu de
l’ancienne citadelle de Cumcs, eft remplie en dehors
de murs antiques qui annoncent le grand temple
dont ils faifoient l’enceinte. L ’intérieur offre encore
des fouterrains les plus capables de répondre à l ’idée
que l’autorité ci-deflus nous donne de la grotte de la
Sybille.
Le souterrain dont l’ entrée eft vers l’orient, a la
forme de plufieurs grandes nefs d’églife , & fe fait
r,e,co.nno*tre dément pour celui que le doéleur de
Péglife & Thiftorien de Juftinien décrivent.
Le fouterrain de l’occident fe préfente fous les
traits dont Virgile le dépeint, & comme une des
cent iffues qu’il lui donne.
Si c’eft là qu’il faut chercher le véritable antre de
la Sybille de Cumcs , qu’eft-ce donc que ce que
l’on montre aux yoyagçurs fur les bords du lac
d’Averne ?
Les éboulemens qui en ferment les partages, après
un efpace d’environ cent toifes, n’empêchent pas de
voir que ce fut un ouvrage du genre d e ceux que
les Romains multiplièrent dans cette partie de leur
empire.
Il en fut fait en ce lieu trais femblabiés ; le premier
par Cocceius , qui fut une .ouverture dans la
montagne pour aller à Cumcs , toute pareille à
celle qui exifte encore aujourd’h ui, & qu’on appelle
la grotte de Paufilippe des deux autres,
l’une eut pour objet des aqueducs pour tranfporter
à Misène les eaux chaudes de Baies ; l ’autre fut
un canal pour alle r, par le rivage de la mer, de
l’Averne à Oftia.
Il paraît que c’eft à ce dernier, projet qu’on peut
appliquer le fouterrain en queftion. L ’hiftoire nous
dit que cette entreprise fut abandonnée. L’antre de
l’A verne, dit fauffem ent de la Sybille , n’eft peut-
être que le commencement des travaux du canal
d’Qftie , qu’on fut obligé de laiffer imparfaits.
CUNEUS ;
CUNFUS, CUNEI. Les gradins dont fecompo- .
fnient les amphithéâtres^ théâtres antiquési,.éêomnt
coupés de diftance en Æftançe dans-toute leur hauc j
’ par des ferions de tgtpdinsimoins cleves qui
iérvoient d’efcalier, pour la facilité desdégagemens
& des communications.
Ces ferions aboutifloient aux..-?epos ou paniers (
divifoient toute la hauteur'Se l’am.phithéâtre •
en deux ou trois étages de gradins. Çompne eiles
tendoient vers' le centre, l'efpace de gradins contenu
entre deux ("eétions prenait la figuretd un cône .
tronqué , ou. reflerobloit à un coin... D é jà ’le mot
tuneus, coin , affeflé par lisjRiomains.à exprimer, la
ïforme de ces.efpaces renfermés entre de'ux efcaliers.
‘ Les cunti étoient plus nombreux dans les. étages
fupérieurs de l ’amphithéâtre que dans les inférieurs, '
parce que le nombre des gradins y étoit auffi plus
confidérable, & que les gradins décrivant, a nie-
fure qu’ils s’élevoient, uiié circonfétençe p.l.üs éten-
■ due , la quantité dé places à remplir exigeait de
plus grands dégagemens.
Les ferions qui divifoient ainfi les maffes de gradins
, étoient diïpoféé.s de manière que celles des
étages fupérieurs divîfës par' les palliers ou prè-
■ cinciions, ne s’alignoient pas.-ayec celles des étages
-inférieurs. Au contraire, ces fe étions àboutiffoient
au milieu àui cuntus inférieur. Cela fe pratiquoit
ainfi, pour;-que la foule ne fît pas d’eng.orgement, .&
que la file des montais ou defeëndans nés fut pas
trop confidérable.: i
' On réfervoit dèscünei pourèertàines.clafles de
citoyens, qui a.voient leurs places marquées.- L ’on
appeloit cxcuncati les fpeélateurs qui , n’ayânt pu
.trouver de place fur les gradins , îé -tenoient de-
[ bout dans les partages. ; .
CURES , ville des Sabins , dont l’abbé Chaupy
a retrouvé remplacement ,• & quelques vertiges
[ allez remarquables. L ’efpace femé de marbres, de
f pierres & de brique's , qù’ori découvre aujourd’hui,
t annonce que cette ville pouvoir occuper un terrain
- d’un mille & demi de diamètre. La partie ou a été
[.trouvé le monument, qui par lui-même fe préfente
| comme \xn forum, eft rempli de fragmens de belles
L colonnes qui prouvent que ce lieu fut très-magnifique.
Les murs de la ville font confiants dans ce
|;ge.ure que les Romains appeloient opus incertum.
Telle étoit auffi la. conftruélion d-’un temple :
[ qu’on y découvre encore , & qui formoit un quarré
1 parfait. Ses quatre angles portent un ornement aflsz ’
t ungulier , qu’en retrouve pourtant dans un autre ■
édifice antique de Rome, à l’endroit oh eft la Maldonna
di Conjluntinopoli. Ce font des figures qui
F reffemblent à des Priapes. Il y en a un à un angle ,
| deux à un fécond, trois ou quatre au troifième 6c
I. quatrième.
Plufieurs autres vertiges de monuaie.ns preuvent
JDitt. d?Archlutt. 'Tome IL
que la ville de Cures fut jadis riche & célèbre , Sc
qu’on là jugerait mal d’après le rapport de Strabon :
il ‘paraît que de fon temps elle n’étoit plus qu’ua
bourgi
' ’ Ses relles1 précieux éveilleront peut-être quelque
jour le zèle des deffinateurs & des antiquaires, &.
la^i'eplà'ceronc au rang qu’elle doit occuper dans
l ’hiftoire des-arts.
C U R IA , CURIE. Ce mot fignifioit, chez les Ro*
m'ains‘, tantôt une affemblée', tantôt lé lieu même
& l ’édifice oh fe tenoit Pafleifiblée/ Quoique lés
arteiqblées du fén'at-fe, tinflçnt fans aucune règle pre-
çife dans uri temple ou dans un autre lieu , feion
les circonftances, il y avoit cependant un bâtiment
particulière me n t >affe â;é à-cet ufage, & ce bâtun-înt
s’appeloit curii. Il devoit être ifolé & folemnélle-
ment confacré par les rites & ceremonies des A u gures.
L’biftoire fait mention de trbis curies célébrés ,
ou lieux d’âflemblée pour le fénat. La 'curie calabre
, bâtié ,'fuivant l’opinion commune ,.par Ro-
rnulus ; là 'curie hoftilienne , par Tullus Hoftilius ,
& la curie pompéienne , par le grand Pompée.
Il ne refte à Rome que de légères traces de ces
édifices-, 6c l’on fe difpute encore fur leur emplacement.
CURIOSULITUM. C ’eft le nom d’une ville
antique , ’ bâcie par les Romains dâiis les Gaules ,
& dont l’emplacement eft Occupé aujourd’hui pa<
lé village dé Corfeult.
Quelques mémbres de l’académie des Belles-'
Lettres ayant conjëâuré,par l’analogie de nom, dans
quel endroit il failoit chercher l’ancienne Curiofu-
litum , un ingénieur de Saint-Malo , en 17095
chargé de Ce tranfporter fur les lieux. Voici le ré-,
fultat de fon rapport.
Le village de Corfeult eft certainement bâti fur
les ruines d’une ville confidérable , comme-il paraît
à la grande quantité de reftes de murailles que
l’on trouve dans les jardins & dans les champs à
quatre ou cinq pieds de profondeur.
Son églife a fans doute été bâtie des débris de
■ quelque grand édifice , car on voit en^differens endroits
des tambours de colonnes de même groffeur
que ceux des piliers qui forment les ailes du choeur,
ils font pareils à ceux qu’on retrouve à trois cents
pas de i’églife fur le chemin de Dinant, aupiès
desquels eft une bafe attique de trois pieds fu
pouces de diamètre , & un pied de fuft cannelé
en fpiralq.
Ce qui eft plus remarquable, c’eft une grande
pierre de cinq pieds de long, large & épaiffe dé
trois ,.que l’or, a tiré d’un tombeau , pour en faire ua