
566 I N S
meilleurs architeéles- du, feizième fiàcle.- Ce recueil
fera toujours, utilement, confulté , par tous
ceux qui voudront appliquera l ’architeeture. cfo
vue les formes., les- ordonnances & furtout le caractère
quidiftingne les oeuvres, des Grecs &. des
Romains,, caractère que quelquesdrommes:oaife.re-
nns en honneur dans le coursdu l'eiz-ième fîècle., &
qu aucunes circonftances n’ont reproduite depuis
avec, autant de. fnceès.-.
Il paroî t-que les effets de l’aflVeufe. cataftrophe
qui fit loïnber la tête de Charles-1«\ , protecteur
à'Intgo Jones, atteignirent cet.ai-lifte., &. que-lê
chagrin abrégea, fes jours. '
On croit qu’il mourut en ififia.
^ INSCRIPTION, f. f. Quelques:. Dictionnaires,
d’archileèture renvoient de ce mot au mot Epigraphe
} comme étant {voyez le Dictionnaire
de d Av lier} le nom de toutes les-.irifcriptions qui
fervent dans les bâtimens., &c.
, 1 ai liclè- É p ig r a ph e , nous fommes convenus,
que grammaticalement parlant il y avoit.parfaite
fynouyraie entre les deux mots, puifqu’ils font
compofés, l’un en grec , l’autre en latin, ' de deux
mots qui lignifient littéralement écrit fur. Mais
nous avons établi que l ’ùfàge qui s’oppofè à
ce qu’il y aitd*èntières fynonymies,. ayoit. afïë&é
à chacun dè ces mots:une. fignification particulière
; qu épigraphe dèvoit s’employer quand on
parlé de ces devifëS ou. légendes, dè ces courtes
injcripitorvs qui peuvent trouver plàoe accidentellement,
dans toutes les parties de la décoration
dès bâtimens j mais que le mot injcription étoit
i elerve à tout ce qu on écrit1 fur les monumens
en grand , pour en taire Connoître l’origine on là
deftinat ion, pour rendre vifibles & durables certains
actes-publics«, pour éternifer lè Convenir des
faits-mémorables & des-grands événemenSi
Ainfi., lorfque l'épigraphe fe borne leplus fou-
Vent à quelques- mots- ingénieux & figniftcatifs-,
Vinfcription, mi-fe en -oeuvre dans l’archi teêlure ,
peut comprendre non-feu le ruent desphrafés entières,
mais -, û-on peut-’lé dire-*, des* difcours.
Ce qui regarde-là compofition èb%Jnfcriprtions
fe divife en deux parties,,. l’une- de -fait ou d’érudition
y & qui tient à Phiftoire du ftyle-lapidaire ; j
1 autre de goût ou de rédàâion qui appartient à
la théorie, & , fi Ion peulMire-, à la poétique du
genre...
Ni. l une ni l’autre dè: oes deux parties- de la
fcienco lapidaire-, nappart-ientà-l’archileêluré-proprement
dite, & au Diâionnaire- qui en traite-.
Nous-ne* diflimulerons pas «cependant’q ue l’intérêt
qui peufcréfulter pour Un monument, delà- beauté
des inscriptions> doit porterd’architeâe àf ne-pas
fe regardèr comme: étranger, au fens- moraLmème
des lignes qu’i l . y trace. Il doit veiller auffi à ce
que les idées- étant; conformes ai la deftination: ou à
l’objet du- monument,, elles- foientexprimées paa-
une t'éunion défunts,, qui- foit.bien.dîaccQid avec
I N S
les fuperfîcies., fur lefquelles ces^ mots doiven
trouver place. Dans- ce f e n s l e s B g h jJ J
jouent., jufqu’à. un certain point,, le rôle (JJ
orne-mens,, comme tels, elles doivent être affd
jetties à certains-rapports dont l’architeâe feulj
jug&. Un exemple de tous les accords dont!
parle , eft le monument de la porte Saint-Denil
paa* l'U-ançais Blondel. Il eft vrai qu’il fut lui fJ
l ’auteur de toutes les inferiptions de cet édifice
Si I on ne peut fe flatter d’obtenir fouvent m
femblable. mérite d’enfemble &• d’unité,.i l eft tot.
jours -utile.d’en Taire- fentir l’importance.
A ne.traiter donc ici.des inferiptions o>n avclÜ
teélure que fous les rapports pratiques de l’art
nous, croyons, qu’on peut réduire: à-trois points y
obfervaUans,dont rarchiteéledevra faire fon profij
Gès trois.points font : i,°. la.place Qu.ladiipoîJ
tioxr de oes inferiptions y,
2°. La manière de les écrire ;
Les .foinsà prendre.pourles rendre duralild
liQsànfcriptions, ,ch ezJes Anciens, étoient beau-
coup. plus, nombreules, & l’emploi: en, fut beau-1
coup.plus.multiplié que chez les- Modernes. Toutj
le monde. , en fait-o u en devine la r ai fon . Les livres I
& tous, les- moyens de faire, oirculer-les-idées, les
lois.^ les faits.-&>, les renfeignemens.uj.iles; étoient
beaucoup: plus rare-s^; Les monumens d’arcbilec-1
ture ,.furtout chez les: Égyptiens, furent en. quel-1
que,-forte.-des«livres, ou'fi l’on aime mieux,des
bibliothèques < ou-des dépôts publics: & vifibles,de
tout ce-qu’onvouloit.qui fût fu de tout le monder
ainfilês :monumeai sfurent.o&uverls dans toutes.lei
fuperfièies,.grandes ou petites-, de QaraâèraJiiéJ
roglyphiques ,, écriture, qui-fut- d’ abord lue par
tout le monde:, qui devint enfnite. l’étude d’un
petit.nombre; &• finit,par être une énigme.impénétrable
pour tous.
Les Egypii ens- n ob.ferverent ni règle ni mefurs
dans .l’application de cett e écriture aux édifices.
Les Grecs- ufèrent avec beaucoup plus de ré-
ferve de l ’écriture lapidaire. Cependant on trouve
encore: chez, eux l ’ufage de charger: les cippés, I
lès »colonnes , les murs, d’inferiptions dont le be-
foin: paroit- avoir, feul dirigé la difpofition. Ges
inscriptions,) dont un grand nombre nous eft parvenu,
prouventpar le.peu de régularité ohfervée,
foit dans: les. lignes,, foit dans les lettres, que
oôux qui.les faifoient écrire ou. ceux qui les écrL I
voient, n’a voient aucunement en vue l’agrément I
que lès yeux cherchent, dans toute configuration
ou, tout affem-blage: de. caraâères bien formés-,
lymAtriquement rangés & régulièrement efpacés;
On ne lauroit dire fi l’ufage de placer, de grandes
in fe r ip tio n s foit fur les frontifpices foit fur. les
parties’ principales des. monumens, fut pratiqué
en, Grèce ; du moins aucun exemple ne nous en
eft.parvenu.: &. quant à cette- injeription qu’on
lifait écrite fur le. temple.de Delph.es , connais-
toitair-même ) c’etoit plutôt, une épigraphe qui >
en grec., fe. compofoit de deux- mots,.
I N S
» (H ! -àrR’orrre- que larchite£le: peut éprendre des
Kidèles ‘de difpofition des -inferiptions dans les
JHifices.'Omen:trouve de gravées'fur des plaques
Je marbre .qui fe rappqrtoieiit. f in en voit qui
Kcupeot les frifes & même.les architraves des
»i-iftyles ;• fur: un très-grand nombre de piédef-
faux ou de iftylobates , • de cippes ou d’autels, on
■ t des inferiptions en.' caraêlères majufcules, dif-
■ ofées avec autant d’ordre que de fymétrie.
i.'qi n’eft- pas indifférent de eboifir, pour le bel
llflet d’une iiifcription, une place ou une autre,
loiiqae' le lieu-adopté eft Pen table ment d’un pé-
g{lvie, il importe que l’infepiption foit allez
Hourte.pour ne pas exiger de-remplir tout Pefpa&e
fâ’uue frife ; il importe furtout qu’elle ne foit pas
s|e nature à demander un grand nombre‘de lignes.
Roiiqu’on en gnave fur les bandes d’un architrave,
pelpaee rétréci eft caufe qu’il faut diminuer la
irandeur des caraftères, qui deviennent à loi-s difficiles
à lire , & , à dire v ra i, ce mélange de fignes
fevits avec les ornemens de l’architeôure,.produit
»ne coàfùfton défagréable.
■ La manière d’écrire les inferiptions fait une.
hpartie du mérite de leur difpofition. C’eft princi-
hpalement dans les inferiptions à plufieurs lignes,
& qui occupent, par exemple, les atfiques des arcs
nie triomphe , les piédeftaux des colonnes .monu-.
Bneatales ou des ftatues., les tables dont on .orne,1
Lbeaucoap d’édifices, que l ’on doit obferver certaines
pratiques d’ordre ■ &. de fymétrie. Il confient,
par exemple, d’y employer des caraélères
ïde différentes dimenfions. On réferve les plus
igvands pour les noms propres, pour les mots qui
indiquent l’objet des inferiptions. Il entre aulfi
Bans la bonne' manière dé les écrire, d’en diftrib.uer
les lignes de façon que ces lignes, quoique fubor-
'données au fens-de la; phrafe, foient de longueur
|difiérente & pré feulent dès repos au leéleur., des.
intervalles variés.a l’oeil. Rien de moins agréàble:
Rue ces tables dont toutes les lignes égales fem-
Rlentn’être qu’une page d’écriture. En ce :genre,
jâulli, l’on veut que des parties lifl’es & des vides
»ménages laiffent brûleries caraôlères.
I Entre les foins que doit prendre Earchiteéïe
[chargéde préfider à-l’exécution des inferiptions
II n des -plus impoi-tans fera celui de-les rendre du-
[râbles. On ne fauroit dire combien- nous devons
jde connoifiances aux inferiptions que - les m-onu-
mens de l’antiquité nous ont tranfmifes. Les inf~
mptians dont - là fcience eft une partie fi impor--
paute de l’hiftoire ancienne , font deftiuées. à de-
ffômr encore de nosjours, pour les fiècles-à venir,
les dépolît air es d’ un grand -nombre de faits, de-
notionsd’événemens particuliers, -'de circonft-an-
jees-êc-de détails 'que- l’hiftoire ne fauroit toujours-
jlcaiiftneure ,:•& qui échappent- nécefiairement aux
[cnroniqaes les plus fidèles. Ainfi, malgré les
l^oyens-.que- | imprimerie -a -donnés aux - peuples
[modernes, de conferver 8c de. perpétuer/leur exi-f-
1 N S 5 6 ?
tence, leà monumens écrits feront toujours un
fupplément pour l’hiftoire.
li»y^a eu & il y a encore plus d’un procédé
d’écriture lapidaire. Leplus'fimple, mais le moins
durable , -confifte dans la manière de peindre les
caraclèr-es fur la pierre. Très-peu de ces inferiptions,
èhez les Anciens /font venues jufqu’à nous ;
quelques-unes n’ont du leur intégrité, qu’au hafard
des oaufes qui les ont prél’ervées des intempéries
des1 faifons.
Le procédé le plus lifité éft de graver les inferiptions
en creux, fur les matières qui doivent les
recevoir, & d’enduire enfuite ce creux d’une couleur.
Les Anciens y ont prefque toujours employé
le ronge ou le carmin, & l’expérience a prouvé
que c’eft la couleur la plus durable , .& qui, dans
les "Carâclères fournis aux influences fdu foleil 8i
de la pluie, féfifte le mieux à l ’avion des météores.
Une manière plus difpendieufe.& plus magnifique
de faire les inferiptions-confifte dans .l’emploi
des métaux: Si. furtout ..du,bronze.
. Les .caractères fondus :en: bronze fe placent dè
deux façons fur. la .pierre., quelquefois fur -le nu
même de • fa . fuperficae., : au moyen de crampons
fondus avec: eux , >8i.^qui : entrent dans ides : trous-
de î foellement, p r. a tiqué s op ou-r les recevoir/«Mais-
comme le . métal - a -de -foiut- tern-ps excité, la cupidité
des fpoliateurs y ces '. fortes & inferiptions
ai-nû -fcellées ont été-facilement enlevées , .& avec
elles a difparu la trace même des lettres. On fait
que les trous de foellement ont parfois -lieureu—
fement fervi quelques antiquaires , qui,: en-con-
ful-tant les: efpaces de ees trous:& les rapports d è
ces efpaces avec.-les configurations des let 1res, font
parvenus à réftituer ,1e texte véritable - de. Vinf-
cription* Cette ingénieuse méthode a été-appliquée
avec beaucoup de fuccès par M. Ségnier, au-x
trous de f celle ment de la frife du temple de-
Nîmes, appelée -vulgai'rementTa maÿbnt.cxmée y
mais on ne fauroit le flatter de réuffirtoujours
ainfi au .moyen des trous-'de foellement,. qui indiquent
les-,crampons des . lettres,. parce que les
lettres pouvant comporter plus ou moins decrampons
,. rien ne déterminant la place néceffiurè
qu’ilsoGGupoient dans les configurations du bronze,
fouvent ces trous peuvent correfpondre à un grand
nombre de figures de lettres-
La meilleure méthode à Cuivre pour rendre durables
les infcriptions- dont ôn Fait les càra&ères
en bronze, eft d’incrufter ces derniers- dans la
pierre ou le marbre- qui doivent les recevoir-
Cette incrixftation - ne peut avoir lieu qu’au tant
qu’on trace ■ & que Fon crenfe avec exaèLiiu-de la
! forme de chaque lettre. Ce renfoncement, qui eft
déjà -un moyen de folidité pour les cavaélèrês qui
le rempfiffent, n’empêche pasTemploi des crampons
& des trous-- de 'fcellemeot, & c’eft une précaution
de-plus ; mais s’il- arrive qq e les eaa'aôlèr.e s-.