
tees des applications de Part du payfagifte à celui
du jardinier. Audi en lifant les Traités de jardinage
irrégulier , on croit quelquefois lire des
Théories de peinture. On y parle de maffias, de
repoufloirs, de plans, de couleurs fondues, de
mélanges de teintes.
Selon ces préceptes plus ou moins chimériques,
l ’ar lifte jardinier doit nuancer habilement les
feuillages; il doit calculer l’effet de leurs couleurs
, tant dans le voifinage des fcènes prifes en
particulier, que dans les points de vue qui laiffent
apercevoir de loin, & tout d’un coup , des maffes
entières. Jamais , dit-on , la nature ne revêt ni la
furface du fo l, ni le contour des bois,, d’un feul
v e r t , fans varier & fondre les teintes du feuillage.
Il faut obferver en conféquence, lorl'qu’on plante
les arbres dont on doit connaître le feuillage &
prévoir les effets , que le vert nuancé de blanc fe
préfente le premier, en fuite doit venir le vert-
clair , puis le brun, & enfin fucceffivement le
.foncé & le noirâtre. Le vert foncé fe déploira
dans le lointain , & le vert-clair occupera furtout
les de vans. Entre-deux pourront fe trouver toutes
lés nuances mitoyennes de feuillage , fuivant leur
gradation.
FEUILLE, f. f. ,.fe d it, en menuiferie, d’un
affemblagé qui fait partie d’une fermeture de boutique
, ou des contre-vents d’une croiféè.
Feuille de parquet, {Voyez Parquet.)
Feuille, Feuilles. Ornemens de fculpture que
FarchiteCture emploie dans les chapiteaux, dans
les entablemens, dans les moulures des piédef-
taux, & dans une multitude de membres & de parties
où ils figurent , foit qu’ils foient fculptés à
meme la maffe , foit qù’on les y rapporte en
bronze 3 en ftuc, en plâtre , en bois, &c.
Les colonnes & les chapiteaux de l ’Egypté nous
montrent l ’emploi des, feuilles , dans les ornemens
de l’architeCture, non-feulement comme confa-
eré par l’u fage, mais comme fondement de l ’imitation
propre à cet art. Les feuilles V y font pas
de fimples acceffoires fculptés fur une forme pré-
exiftante ; elles conftituent quelquefois la forme
elle-même , & font, non l ’ornement d’un chapiteau
, mais le chapiteau. Ainfi l’on voit des chapiteaux
qui repréléntent une tête de palmier 5 les
feuilles de cet arbre en font la maffe & l ’ornement.
D autres chapiteaux en forme bombée font
façonnés à Finltar d’une fleur, d’une tulipe, par
exemple, non éclofe. Sur d’autres encore , dont
le fond eft une cloche à la manière du chapiteau
corinthien qui em fut l’imitation, on’ voit trois
rangs de plantes l’un au.-deffus de l’autre.
Les feuillages & les plantes ont du entrer dans
la décoration de l’architecture chez tous les peuples,.
foit parce que plufieurs de ces. productions
naturelles' étoient confacrées à la r e l ig io n fo i t *
parce que dans les fêtes, ainfi qu’on l’a dit (
Feston), l’ufage étoit d’embellir dejfo«7/e/ f ? '
verdure les édifices & les autels ; foit enfin ^ .
que l ’homme a befoin de fe donner, dans tou T
ouvrages , un modèle qui en fixe le goût & ^
régularife l’emploi.
O r , l’application des formes qu'e préfentent le 1
feuilles & les plantes aux formes de I’architeClur
eft fi naturelle, que l’inftinCt feul de l'imitatin«6
dû y conduire l’artifte.
On ne veut pas nier toutefois que plus d’uu ]1a.
fard n’ait fervi l’imitateur dans quelques comli
naifons d’ornement tirées ou empruntées desfeuil
les. Comme Callimaque a pu être infpiré par le^
feuilles d’acanthe que le hafard avoit fait pouffec
autour du vafe d’un tombeau, mille: accidens ont
pu fuggérer auffi aux deffinateurs , des motifs de
feuillages variés dans les membres d’àrcliiteClure' I
Il fuffit de confidérer quelques bâtimens ruinés &
abandonnés à la deftruCtion, pour y trouver une
multitude de fujets d’ornement, réfultat du jeu
des plantes qui s’entrelacent de tant de manières
avec les matériaux. Telle aura donc pu être l’ori-1
gine de plufieurs ajuftemens àe feuilles dans les
parties des bâtimens.
Mais cette origine avouée comme pofïible, il |
n’en faut pas moins recônnoître que l ’emploi des I
feuillages & des plantes, -tel que l’art le perfectionne
, doit fe mettre au nombre de ces conventions
qui repofent en partie fur la nature, & en
partie fur une imitation libre & indépendante d’une I
Critique trop exigeante.
lies feuilles qui entrent dans la compofition des
ornemens font ou naturelles ou imaginaires.
Au nombre d es feuilles naturelles on met celles
du chêne, du laurier, de l’olivier, du palmier, & 1
une multitude d’autres que l ’art modifie plus où
moins, comme celles de l’acanthe. {Voyez A canthe.
) L es feuilles imaginaires font, ou celles que
le caprice de la décoration imagine au gré des
formes variées qui les reçoivent, ou celles qui ont
reçu de certaines conventions une manière d’être,
laquelle participe du vrai & du faCtice. Certaines
feuilles de chapiteaux font de ce dernier genre.
L es feuilles qu’on ajufte à la décoration du chapiteau
corinthien font de quatre fortes; fa-voir :
d’acanthe & depevfîl, qui font découpées ; de lau-1
n e r , qui font répandues par-bouquets de trois
feuilles , & d’olivier, qui le font p a r bouquets de
cinq.
L’imitation que l’art doit ambitionner en fait de
feuilles dépend des objets auxquels on les appliquer 1
i & de la diftance d’où,on les-voit. IL eft- des parties
voifines de l’oeil, où les Anciens ont vifé à Contrefaire
chaque nature de feuille avec un tel foin?
qu’on en reconnoît tout de fuite l’efpèce; mais dans
les membres éloignés de la vue , ils ont- pratiqué
de certaines conventions d’exécution qui ont pour
but l’effet du tout enfemble', effet auquel ils ont
faerifié les vérités partielles..
Tels doivent être; par exemple, lesfeuillages 1
emploie dans les enroulemens des foies. Le
B H H CQS feuillages eft empruule a la na-
®olllh compofition de leurs détails, la flexion de
Bure;
leurs contours,
l’exécution de leurs parties font
jfubordonnées a
une convention particulière {foy.
eft celle de l’ornement dans
; îapnorls avec les fejélions de l'archteaure. Or,
! tlp fu re , lorfque l'architeaure 1 emploie ne
! i -, n\lls confidérer chacun des objets de Ion
Imitation fous lefeul rapport de l'objet imité avec
Ifonmodèle, comme fi cet objet devoity être com-
1 ,/. Qes objets font deftinés à concourir a un
Bffeteénéral, &l’intérêt particulier de chaque effet
» li t céder à l’intérêt du tout. De-l'à procèdent les
modifications que fubiffent les feuille s àe l’ome-
Iment,. tant dans les çompofitions que dans le travail.
I On appelle/«, J-:
| Feuilles d’a n g l e -, celles qui font aux coins des
cadres & aux retours des plafonds de larmier.
E Feuilles d’e a u , celles qui font fimples & on-
Idées, qu’on mêle quelquefois avec les feuilles de
- refend. •
| Feuilles de refend , celles dont les bords font
leoupés & refendus comme l’acanthe & le perfil.
I Feuilles galbées , celles qui ne font qu’ébau-
I cliées pour être refendues, c eft-à-dire, qui n ont
I ■ pas été achevées. Feuilles tournantes , celles qui tournent autour
d’un corps ou d’un membre circulaire. I FEUILLÉE , U f. Efpèce de berceau en ma-
I nière de faion-, qu’on fait avec un bâtis de charpente
, que- l’on Couvre & qu’on orne, par compar-
1 timens de plufieurs branches d’arbres garnies de
■ leurs feuilles,, .
I FEUILLURE, f. f. ( Terme de maçonnerie.')
■ C’eft l’entaille en angle droit qui- eft entre le ta-
i bleau & l’embrafure d’une porte on- d’une-croifée,
I pour y loger la menuiferie.
| Eu menuiferie , la feuillure eft une entaille de
I demi-épaiffeur r fur le bord d’un dormant & d’un
■ guichet, pour garantir des vents-coulis. On la fait
I de plufieurs manières ,. en- chanfrein., en. lan-
I guette:, &c.
FICHER, v. a£L C’eft faire entrer du mortier,
foit avec une lame de fer mince, foit avec, une
latte, dans les joints de lit des pierres, lorfque
celles-ci font calées; c’eft remplir les joints mon-
tans d’un coulis de mortier clair, après avoir bouché
FICHE, ■* f. Pièce en menus' ouvrages de fer
I qui fervent à porter & à faire mouvoir les ventaux
K des portes,, les guichets-& volets de croifées. Il y
I a àesfiches fimples ; il y en. a de doubles où à
I doubles noeuds. On nommefiches de brifure , celles
K des volets brifés ; fiches à gonds & à repos, celles
avec de l’étoupe les'intervalles par lefquels il
pourvoit s’échapper. On.fiche aufïi quelquefois les.
pierres avec parties égales de mortier & de plâtre
clair.- On nomme ficheur 1 ouvrier qu on emploie
à couler le mortier entre les pierres, à les joui- 1
loyer & à refaire les joints.
FIER, adj. Ce mot fe prend au {impie •&. au
figuré dans le langage, de l’àrchiteCture. j
Dans le fens fiinple, on’ donne l-’épilhète de f ie r
à la pierre ou au marbre dont le grain eft Réfractaire
à l’outil, & qui offre une grande difficulté à
tailler. On d it, par- exemple, que le liaisJérant
( voyez Pierre de l ia is ) eft un§ pierre trèsfière , à,
eaul’e de fa grande dureté.
A u fens figuré, le mot f e r exprime une manière
hardie , une exécution grande & vigoureufè.-
( Voyez Fierté. )
FIERTÉ, f. f . , fe dit en- architecture comme;
dans les autres arts, pour exprimer une qualité'
fÿnonyme de force & d-élévation ; mais comme'
il n’y a point de véritable fynonyme , le mot
f e r l é exprime effectivement une nuance affez dif—
linCte de ce qu’on entend par force & par grandeur.
L’idée qu’on fe forme de lafierté fous le
rapport du caraCtère & des moeurs, eft telle quelle:
remporte pas néceffairement le concours de la-
force & delà grandeur : on peut être fort fans être
f e r , & ë lr e f e r fans être fort. Mais on conviendra,
que le propre de laf e r lé confifte dans une demonf—
tralion.extérieure des qualités qu’on poffède.
Il en eft de même en architecture : un édifice fera
grand, mais pourra manquer de fe r té dans fa po-
fïtion oufôn ordonnance , & ne parortra pas ce qu’il
eft. Au contraire, fi vous rencontrez ùn monument
placé de façon à dominer tout ce q,ui l’entoure,
difpofé dans des lignes fimples & hardiment prononcées
, vous direz qu’il a de laf e r l é , quoique fa
dimenfioixn’ait rien d’ extraordinaire. Lafierté, en
architecture, ré fui leva auffi de ce genre de confi-
truCtion en boffages très-fàillans, comme on en
voit à Florence, & qui ont une forte d’ oftentafion-
de force & de folidité ; elle réfultera encore de la
manière de profiler, dèla-grande faillie des enta—
bl'emens, dè la largeur des parties & de la har-
diefle de leur exécution. L ’ordre dorique grec elb
un. modèle de cette fierté.-
FIGUERIE, f. f.’ {Jardinage. )' C’eft, dans les»
jardins des pays froids , le nom qu’on donne à une*
___^ w w ______ partie de. teiTain féparée & entourée de murs, où»
quienirent'dMs^Ûffgmd S vé par-deffus,’ & qui | fo n tient les figuiers, foit plantés en terre, foit.
Lavent pour les portes.eoohères.. I clans des cailles, .& où 1 on ménage, dilleieiis moyens.