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nies des myftères fe foient célébrées, au milieu
d'un très-grand concours d’affiftans, dans un local
tout-à-fait découvert. Mais Plutarque , en citant
l ’arcliitefte qui avoitconftruit la fenêtre de comble
ouTopaion, l’oeil du temple, ne permet plus de
doute.à cet égard.
Reprenons les paroles de Plutarque : ro h '
«Trttiov eVi tou ùyotKTÔpx SevûKPiifî o ;çoÀespytus ticopu—
Çair,\Joramen injq/ligio adyti Xenocles Cholar-
gen/is extruxit. Amyot a traduit :jit la lanterne en
cul-de-lampe qui couvre lefancluaire. M. Dacier :
\cheva le dôme & la lanterne qui ejl au-dejjus du
Janctuairç. M. Milizia : indi Zenocle v’ inalzo la
cupola che copriva ilfantuario. Winckelmann ,
daus fes obfervations fur l’arcbiteâure des Anciens
: non puo afferma j i che i l tempio jh tto
alzare da Pericle in Eleuji abbiaavuto una forma
cireolare ^ ma quando anche jb jje Jlato d'una
Jhmaquadraia non e mena certo che foffe coperto
con una cupola e con unafpecie di lanterna.
La notion de Plutarque, ainfi qu’on le v o it , ne
contient cependant rien qui puiffe donner lieu à
la luppofilion d’une coupole. Il eft certain que les
Grecs appeloient une coupole 6ohos> tholus, &
o’ttcuov , qui vient d’oV»), lequel veut tout Amplement
âivejoramen ne défigne qu’une ouverture.
Si le mot oV jj s’applique quelquefois à 1 oe il, c eft
parce que l’oeil eft l’ouverture, & en quelque
forte la fenêtre par où nous recevons l’impreffion
vifuelle des objets, oVacTo», en çonféquence, pour-
roi t le traduire ici par le mot oeil} que l’architecture
emploie chez nous pour défîgner des ouvertures
ordinairement circulaires , & il ne veut dire
autre choie que fenêtre , ouverture apercée 3jour3
fans défîgnation de forme.
D’apres cela, Plutarque a dit Amplement que
Xenoclès pratiqua dans le comble & le plafond du
temple, l’ouverture qu’on y voyoit.
Cependapt on pourroit s’en faire une idée incomplète
, A on réduifoit cet ouvrage à n’être
qu’une Ample ouverture. La pbole n’eût peut-etre
pas mérité la mention particulière que Plutarque
en a faite. Cette mention peut faire préfumer que
cette partie de l’édifice avoit quelque choie de
remarquable dans fa' forme , dans la décoration ,
ion élévation, & encore dans la manière d’introduire
la lumière. Oferoit-ron même pré fumer que
çet opaion fe feroit élevé au-deffus -du toit du
temple par une ponftruftion extérieure ? Rien de
plus inutile, furtout pour l’objet de cette difciffV
fion, que toute divination à cet égard.
J ’en ai dit affe? fur le temple d’hjleufis , pour'
qu’on foit en droit de conclure qu’il y eut des
temples du genre réputé h y p oe t h r e 3 c’eft-à-dire, à
deux rangs de colonnes l’un fur l’autre dans leur
intérieur, qui, au lieud avoir cet intérieur découvert
& totalement expofé aux injures de l’air , en
étoient au contraire défendus par un toit & par
un plafond, & n’avoient de découvert qu’une
partie du milieu de leur cella 3 laquelle encore ,
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comme on l ’a vu à l’article F en ê tre , pou voit êlr
abritée de plus d’une manière, en lai (Tant lu Ju 1
mière pénétrer dans l ’intérieur.
HYPOCAUSTUM. Pièce ou local, voûté
dans lequel l’on faifoit du feu pour échaufferai
pièces qui étoient au-deffus.
Nous avons parlé de l ’hypocaujlum à l’article
B a in (voyez ce m ot), & nous avons fait voir de«
quelle manière il y étoit difpofé pour fournir a
fervice public»
A l’article Cheminée (voyez ce mot), nJ
avons encore traité de l’hypocaujlum, confidér
comme poêle fouterrain delliné à répandre la]
chaleur dans les maifons, & comme équivalent de
nos poêles & de nos cheminées.
N’ayant rien de nouveau à dire fur l’emploi del
Vhypocaujlum} uous nous contenterons d’inférer!
ici une defeription faite par Piranefi, qui en a l
donné les delïins, d’un hypoeaujle trouvé à Al-|
baao.
Il fut découvert dans les ruines d’une* villa ai
tique, fur le terrain d’un endroit qu’on nomme
les fratochie , T& au-défions d’une chambre qu’il
échauffent. La chambre eft pavée de briques, dansI
la manière que les Anciens appeloient opusfpi-1
catum. Ce pavé eft fupporté par plufieurs petits!
piliers faits de briques , & maçonnés avec de lai
chaux -& de l’argila. Le plancher fe trouve ainfi
fufpendu, & ce vide étoit l’endroit qu’on appe-|
loit hypocaujlum. Ce que celui-ci a de particulier, I
c’eft que, pour le garantir apparemment del’lin-
midité ,i l règne defîbus, un maffif de maçonnerie,!
dans la conffcruéfion duquel on a placé des hydm%
ouyafes de" terre , la pointe en l’air & l’ouvertttrel
en bas, Au-deffous de ce maffif eft un autre fou-1
terrain avec des conduits de terre , d’où l’onI
devoit tirer un air frais, peut-être pour rafraîchir j
la température pendant l’été , peut-être auffil
pour modérer, dans la chambre, la-chaleur del
1 ’hypocaujlum.
(Voyez le deffin de cette chambre & de M
hypocaujlum dans Piranefi, Antiquités d’
HYPOGÉE. Terme forme de deux mots grecs}|
oV û , fous j & y ? , terre: il fignifie fous terre.
Yitruve, îiv. V I , ebap. i l , ap p liq u e ce mot, J
dans la bâtifle, à tontes les parties des édifices L
qui étoient conftruites au-deffous du niveau del
leur fo l, comme les caves, les celliers. S in autem I
hypogea concameratione/que irjlituuntur3f n'\
dationes eorum Jieri debent crqjjiores. Et il1 pre '
crit de donner à toutes ces conftruêlions fouleH
raines, une ëpaifîeur de murs plus forte que cel1
que l’on donnera aux conftrucfions hors de terre*
(Voyez F o n d a t ion s . )
Mais on appelle plus volontiers hypogJe ce^
conftruâions fouterraines que les anciens Grecs
Romains pratiquèrent à diverfes époques, pour;
dépofer les cendres ou-leacereueils des moi'15.
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Céloieut de véritables hypogées que ces tom-
Laux que l’on trouve à d’ailêz grandes profon-
l | H g quelquefois à plufieurs rangs l’un au- •
[defiiis^e l’autre, auprès des villes antiques de la
leraude Grèce, de la Sicile &. d’autres contrées
Grecques j tombeaux conftruits de grandes dalles
ikares & dans lefquels on a découvert & l’on dlé-
Lune encore tous les jours ces vafes de terre
Lite ornés de delïins & de peintures, qu’on a
Lès-'i tnpi’opre m en t appelés étrujques.
Toutefois ces tombeaux fouterrains n’étorent
[<»ae de grands cercueils. Les Romains, qui ont de
beaucoup furpaffé le luxe des Grecs dans l’ufage
habituel des fépultures , firent des hypogées qui
Mtoient réellement d’affez grandes bêtifies fouter-
»aines, où fe trouvoient des fuites de chambres
& comme d’appartemens, décorés intérieurement
Me toutes les riche fies que l’on admettoit dans l’in térieur
des maifons & des palais.
| On peut fe former une idée de ce genre de tombeaux
dans le Recueil des fèpulcres des Nq/otis 3
fcar Pietro Santi Bartoli, & dans Piranefi.
| Beaucoup de fèpulcres réunifl’oient les conftruc-
[ rions fouterraincs dont on vient de parler, à des
linalTes d’architeêlure extérieure , & à de grandes
feompofilions élevées hors de terre. Ce n’aui*a
['donc été qu’improprement, au moins en partie,
Eue le nom hypogée aura été donné à ces monu-
mens. (Voyez Mausolée, Sébülcre, T ombeau. )
! HYPOSCENIUM. Ce mot fignifie fou s la
wfcène3 ou partie inférieure de la fcène.
| Selon Pollux, c’étoit le mur antérieur de la
«cène, tourné vers l ’orcheftre. Il étoit quelquefois
décoré de Golonnes ou de ftatues.
I, On croit que ce qu’on appelle Yhypqfçenium 3
■ au théâtre d’Herculanum, étoit décoré par des
] niches où l’on a trouvé les fia. tu es de bronze des
Mufes dont il. a été fait mention à l’article d’HER-
Bülanüm. ( Voyez ce mot. )
[ Vitruye toutefois ne fait pas mention de Vhy-
mofeenium.
[ HYPOTRACHELIUM. C’eft, félon Yitruve ,
[celte partie la plus mince du fût d’une colonne,
iqui joint, fon chapileau, &. que nous n o m m o nsfrife
| de chapiteau 3 collier 3 gorge 3 gorgerin. (Voyez
j ces mots. )
HYVER (Jardins d’ ). (Jardinage. ) Le defir
delà promenade pendant les beaux jours de I’Ay-
[ ver> a fait naître l’idée de ménager dans la diipo-
lution d’un grand jardin , un emplacement propre
a offrir tout l’agrément que la nature peut encore
permettre , dans le milieu de la faifon des glaces
i a des frimais 5 c’eft ce qu’on appelle le jardin
Y’hyverJ ' -
L étendue qu’on peut donner à un jardin d’ hy-
Ifereft naturellement allez limitée.-.Il ne faut exi-
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gér du jardinier autre chofe, qu’un abri contre
l'inclémence des temps, 8tles convenances jkcc.-
i fai res à une courte promenade. L’oeil à la verito
veut toujours être récréé par l’alpecl de la vei—
dure & la variété des fleurs 8t des plantes.
Mais la néceflité fait la lo i, & la première de
^toutes eft la régularité qui téfulte du voifinagè
officieux d’un mur tourné Ÿel's le lud , 81 dont
l ’abri'fournit au promeneur & aux plantes, le plus
haut degré de chaleur qu’on puiffe obtenir. ^
Le jardin dliyver fera peu éloigné de l’habitation,
& il fera difpofé de manière ù être garanti
du vent du nord:; il s’étendra vers le midi, &
recevra les douces influences du fôle'il. Le fite en
doit être fèc, quoique peu élevé. Les lentiers feront
de gravier bien battu.
L’agrément du jardin d’hyçCr confifte dans les
plants j,de diverfes efpèces d’arbres & d arbril-
l’eaux toujours verts, & dans leur difti'ibûtion.
Règle générale , on ne doit admettre dans ce*
plantations que les arbres dont la verdure réfifte
aux froids les plus rigoureux. Combien la nature
n’a-t-elle pas pourvu fous ce rapport à nous
donner.les moyens d’adoucir le rude afpëcl de
Vhyver! Elle nous fournit une multitude d arbres
tant conifères que réfîneux, & d’arbriffeanx qui,
ne perdant jamais leurs feuilles , peuvent encore
agréablement parer nos jardins d’hyver.
De ces arbres & de ces arbnfleàùx on. pei t
compofer des groupes & des bocages A’hyvt-r
a fiez agréables, les diitrib.uer même de façcn
qu’ils offrent des tableaux afiez variés. Les gazons,
lorfqu’ils reftent verts, reçoivent aufîi quelques
mélanges de plantes & d’arbrifleaux. La nature
enfin a encore quelques fleurs pour Vhyver. 1 cl
eft l’ellébore hoir.
Une ferre bien cônftruite, dans laquelle ôn cultive
avec foin les-plantes exotiques, qui fouvent
fleurifl’ent &. embaument l ’air dans cette faifon,
paroi t devoir être un agrément acceifoire, finon
1 principal, d’un jardin d’hyver. Placée aumiiuu
de la plantation, elle peut devenir même un
objet intéreffant pour l’oeil, & lortqu’on l’ouvre
à certaines heures , produire une illufion momentanée
, qui nous tranfpôtte aux plus beaux mois
de l’année. On peut y joindre encore une volière ,
pour ajouter au charme de cel te douce tromperie,
En ce genre on ,ne fauroit trop imiter, fi la for-
tune du propriétaire le permet , ces portiques
couverts des Anciens, qu’ils ôrnôient de peintures
& de ftatues , & qui, deftinés fûrtput à la- promenade
(Vhyver3 n’avoient d’ouverture que vers le
fud , afin de recueillir tous les rayons du foleil.
( Voyez Maison de campagne. )
Du refte , le jardin d’ hyver doit être fitiié & ordonné
de façon qu’il demeure encore agréable
pendant les mois les plus rians, & qu’il faille une
partie convenable de i’enfeinble deftine aux autre*
faifons de l’année. (Extrait de la Théorie des
juidins3 par Hnfchjeld.j