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lonnar; dans les èntre-colonnemens, elle n eft que
de trois pieds trois pouces ; c’eft la différence de
ces deux épaiffeurs, qui forme à [’intérieur les tribunes,
dont il a été ci-devant queftion. ( Fig■ 196. )
L’intervalle entre le mur du llylobate extérieur
& le mur de la tour du dème , forme quatre galeries
féparées par des efcirliers à vis , pratiqués dans
les maiîifs érigés au-deffus des piliers du dome. [Fig.
* 9 7 - ) *
Ces galeries font couvertes par des voûtes rampantes,
élégies par des lunettes qui fe prolongent
dans l’epaiffeur du mur du llylobate extérieur, au
droit de chaque entre-colonnement de la colonnade
au-deffus. On a donné cette forme aux voûtes de.
cette galerie , afin de fervir encore à butter la tour
du dôme. (Fig- 19 8& la coupe fig . 190' )
A chacune de ces galeries , on a pratiqué ,
dans, le mur de la tour du dôme , trois portes avec
des marches pour arriver aux tribunes, qui tont
entre les baies des colonnes intérieures. ( Fig-199- J
La colonnade extérieure , érigée au-deffus du llylobate,
& qui forme périllile autour du dôme, elt
compofée de trente-deux colonnes ifolees d ordre
corinthien , efpacées également ; le diamètre de ces
colonnes eil de trois pieds quatre pouces, fur
trente - quatre pieds un quart de hauteur, compris
bafe & chapiteau. ( Fig. 200. ) -
■ cette colonnade fe trouve drvifee en quatre
parties, par desmaffifeérigés au-deffus des piliers
du dômef On a pratiqué dans ces maffife des efcaliers
en vis à jou r, qui. font la continuation de
ceux dont il a déjà été parle. ( Fig. 201. ) -
I l r e lie , entre ces maffifs & tes colonnes, affez
d’efpace, pour pouvoir communiquer d’une partie
de colonnade à F autre.
Ces parties de colonnade ont neuf pieds huit
potées de largeur , depuis le nu de la tour du
dôme jufqu’au devant des focles ^des colonnes.
Comme le deffns de la corniche du llylobate forme
appuir ces focles font partie de fa hauteur.
Le pavé elt en dalles de pierre dure, avec une
sente fuffi.ante pour l’écoulement des eaux &
une rigole de pierre qui conduit les eaux, de droit
& de gauche , aux extrémités de chaque partie , de
colonnade. ( F ig 202. )
Le plafond elt décoré de trois rangs de caiffons
©rnés de rolaccs»
Le mur de la tour formant le fond de chaque
patrie de cotonnade, elt percé de trois grandes
fenêtres, dont il a déjà été parle, qui repondent
chacune à un des entre- colonnemens de I intérieur
du dôme. -
tunsïépaiffeur de l’entablêment & partie de
la-biluftrade qui termine la colonnade extérieure ,
efl pratiquée une galerie voûtée, femblable à celle
quieft dans le llylobate.
La voûte de cette galerie elt aufli rampante ,
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élégie par des lunettes qui fe prolongent dans IV
paiïTeur du mur, où elles forment des arcades lepa-
; rées par des piliers érigés au-deffus de chaque colonne.
Cette voûte paraît traveriée par des titans
de fer en forme de fourche, qui s’accrochent, d une
part, à des ancres placés au-deffus des colonnes intérieures
, & q u i, de l’autre,.répondent a deux
colonnes de l’extérieur. ( Fig. 2.04. )
On remarque encore dans ces arcades, des barres
de fer inclinées , qui paroiflent foutenir le milieu
des plate-bandes formant l’archif rave extérieure ; ces
barrés s’accrochent à des ancres places derrière Jes
fommiers des arcades. Il réfulte de cet arrangement,
que fi les clavaux du milieu de la piate-
; bande étoient dans le cas de baiffer., ils feraientre-
; tenus par ces barres de. fer, & qu’alors cet effort
»giflant fur les fommiers des arcs, tendrait a augmenter
leur fcüdité en les empêchant de s’écarter.
De meme, fi par quelqu’effort les voufloirs des arcades
terdoient à le défunir, les clavaux de la
plate-bande s’y oppofercient par leur poids, par les
T qui 1ont dans leurs joints, les barres, de fer qui
* les enfilent, & la grande chaîne qui unit enfemble
toutes les plate-bandes. {Fig. 205 & 206..)
On voit que, par cet arrangement, on a su mettre
en ufage les efforts qui tendent à détruire une ef-
pèce de voûte pour en confolider une autre. Ce
n’eft- pas là le feul endroit 'de cet édifice, où l’on ait
employé ce moyen , qui eft certainement le plus
efficace de tous ceux dont on puiffe fe lervir. Voyc%
le mot plate-bande.
Dans le mur de la tour du d ôme contre lequel
- vient butter la voûte rampante, on a pratique de
grande élégiflemens qui- répondent au vide des fenêtres
qui font au-deffbus, afin d’éviter dé charger
les plate-bandes -qui forment le linteau de ces fenêtres.
LeVélégiffemensfont voûtés en arcade; le
fond, au lieu d être concentrique à la tour du
dôme , forme en plan une courbe en feras Contraire,
afin d’oppofer plus de réfifiance à la naiflance de la
première coupole intérieure ; chaque- piérrg,qui forme
le fond, eft taillée en double coin, de manière à
réfifter aux efforts intérieurs & extérieurs. Cette
galerie eft divifée comme la première, en quatre
parties, -par les efcaliers pratiqués dans les maffifs»
elie-eft éclairée par de petits jours en larmiers, qui
répondent au-deflus de la corniche de l’entablement
extérieur, de manière qu’on ne les apperçoit pàà du
bas, à caufe de la faillie de cette corniche : ces
:’ jours font placés à la hauteur de l’oeil, & forment
' autant de-cadres qui préfentent différentes vues in-
: téreflantes.
Le deffus dé cette galkrie forme une terraffe circulaire
couverte en dalles de pierre dure , poleeî
à recouvrement les unes fur les autres. Cette terraffe
paroît divifée en trente-deux parties co'mpofee*
de cinq gradins ; chacune eft féparée par de grandes
pierres ou chevrons tendans au centre > qui recou^
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L ren; -les joints montans des gradins, de manière
former une couverture très-folide & impénétrable
I à l’eau des pluies ou des neiges. {Fig. 208. )
' Le long de la partie des baluftrades qui forme
appui , régné un trotoir avec une rigole circulaire
en pierre dure, dans laquelle viennent fe rendre
les eaux qui tombent, tant fur cette terraffe que
i-fur le dôme. Ces eaux font conduites dans huit
tuyaux de descente , en fer fondu, couvert de grilles
de fer, pour les garantir des ordures qui pourroient
lies obftruer. Ces tuyaux delcendent le long des
quatre maffifs , qui féparent les galeries & la colonnade
extérieure. ( Voye^ la coupe, fig. 189. )
t Après cette terraffe „ s’élève un attique érigé
Iau-deffus du mur circulaire , qui forme la tour
1 du dôme ; cet attique, qui a ioixante-quinze pieds
[ de diamètre., fur dix-huit un quart de haut, eft de
[treize pieds plus en arrière que le devant de la ba-
î luftra.de. Il eft perce de feize croifées, dont douze
I fervent à éclairer l’intervalle entre la coupole in-
Itérieure ouverte à fon 'fommet;- & l a voûte inter-
f médiaire qui porte la lanterne ; la partie fupé-
I rieuré de cette voûte doit être ornée d’un fujet de
| peinture. Le reflet de,ces jours, qui ne peuvent pas
! être vus du bas, produira un effet-beaucoup plus
Ibrillant qu’aux Invalides, vu au travers de l ’oeil de
K 1» première coupolequi fe trouve dans la demi- 1 teinte. Les quatre autres croifées fervent à éclairer
! des efcaliers, qui font la continuation de ceux prati-
t qués dans les quatre maffifs de la tour du dôme.
| ( Voye^ la coupe , fig. 189. )
I Cet attique eft terminé par une corniche ' avec
l un focle .au-deflus, dans lequel fe trouve creu!é
i le chéneau, qui règne autour du bas de la grande
1 coupole extérieurè; le chéneau eft en pierre de,
I taille, avec des joints à'recouvrement garnis de ci-
I ment ; il eft doublé dé plomb. La grande coupole
[' extérieure eft conftrutte en piérre de taille , ain.fi
I que toutes les autres voûtes dont nous avons parlé
! jufqu’à préfent ; elle a foixante-treize pieds deux
i pouces de diamètre, prife à l’extérieur au-deflus dû
■ chéneau. Sa hauteur, depuis le deffus de l’attique,
K jufqu’au bas de l ’amortiffement contre lequel elle
ï fe termine, eft de quarante-trois pieds. Le dehors
I de cette voûte eft recouvert en plomb, & divifé
I par feize côtes Caillantes qui dévoient être dorées ;
| L largeur de ces -côtes eft moitié de celle des in-
I tervalies. ( Voye^ l ’élévation extérieure , fig. 190. )
A l’intérieur, cette coupole eft élégie.par quatre
\ rangs de renfoncemens formant niches ; ces ren-
foncemens correfpondent aux intervalles des côtes
de l ’extérieur, leur profondeur eft...de la moitié de
| l épaiffeuf de la voûte au droit des côtes. Cette
^ep ai fleur va en diminuant depuis le bas jufqu’au
I Commet ; par le bas elle eft de vingt-huit pouces,
| & par le haut de quatorze pouces.
[ . has de cette voûte, par le dedans, on a pra-
J l Ç 1111 halcon circulaire foutenu par une vôuflure.
I Ce balcon fe divife en quatre parties, qui fe réunif-
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fent à l’arrivée, des efcaliers., Là il fe termine
par des arrondiffemens qui embraffent les parties
ifolées. de la voûte intermédiaire. ( Figuré
«09. ) ; .. .. ; 'v - , : . >
Dans le bas de la grande coupole, à quatre pieds
& demi au-deflus du balcon , on a percé dans, le
milieu des renfoncemens pratiqués dans cette voûte,
des jours ou petites fenêtres en mezzanines , qui ont
deux pieds de long fur dix pouces de haut ; ces jours
font placés à 1a hauteur de l’oe il, comme ceux d©
la galerie qui eft au-deifus de la colonnade. extérieure.
■ La voûte intermédiaire a été conftruite pour
porter la lanterne qui vient d’être démolie: on y doit
subftituer une figure colossale représentant la Renommée.
La forme de cette voûte qui es^très-
fur-haussée reffemble à celle d’un oeuf par le petit
bout; la courbe de fon ceintre eft la chaînette;
elle prend fa naiflance au bas de l’ attique , à
l ’endroit où la coupole intérieure commence à
fe détacher ; fon élévation eft de quarante - fept
pieds fur foixante-fix pieds de diamètre.
Cette voûte eft percée dans fa partie inférieure
par quatre grandes ouvertures en'forme de lunettes,
dont la hauteur eft de 35 pieds fur 29 pieds de largeur
par le bats.
Les quatre parties de voûte qui reftent et qui
forment pieds-droits., font encore pénétrées par les
murs circulaires des efcaliers éclairés par les erpi-
fées de l ’attique. Ces parties ifolées et les grandes
ouverture? des iunettes font paraître cette voûte
d’ une hardie fie étonnante. Sur l’extrados on a pratiqué
deux efcaliers en rampe droite , diamétralement
oppofés, qui fervent, en même temps , à
monter au-deffus de cette Voûte , et d’arca-buttans
pour fortifier fon fommet.
Au deffus de ce fommet , formant une plateforme
circulaire, font érigés huit piliers terminés
en arcades , qui loutiennent Famortiflement 7 contre
lequel vient fe terminer le haut de la coupole extérieure
et le piédeftal au-deflus, qui doit porter
la figure eoloffale de la Renommée.
Le deffus de l ’amortiffement forme un balcon
circulaire, élevé de deux cents trente pieds neuf
pouces au-deflus du pavé de l ’extérieur de l ’édifice.
Ce balcon eft de foixante fept pieds plus haut
que celui qui eft au bas de la lanterne du dôme
des Invalides , et a cent deux pieds au-difius de
l’appui de la tour méridionale de i’églife de Notre-
Dame ; c’eft le point le plus élevé, d’où 1-orx
puiffe jouir de la vue de Paris & de fes en-,
; virons.^
La poflibilité de l ’exécution de cet édifice, qui
peut paffer pour un chef-d’oeuvre de conftruétion,
a,long-temps été conteftée. Un architefte,. que des
motifs particuliers faifoient agir, a prétendu prouv
er, dans un mémoire imprimé en 1770 , l’infrfîi-
fance des points d’appui de cette coupole. Cependant