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1 ou de robicnrilé entroit pour beaucoup dans ces
jeux de théâtre , on doit conjecturer que Xénoclès
a voit pratiqué cet opaion avec un art particulier ,
& que c’étoit quelque cliofe de plus qu une fimpie
ouverture. J ’ajouterai qùe le verbe xoj>v^£»y dont
le fert Piutarque, pourroit auffi très-bien indiquer
quelque conltruclion s’élevant au-deffiis du comble
y dans le goût de ce que nous appelons /(interne.
Quoique le Pyftème d’unité & d’uniformité des
combles antiques puifl'e palier pour confiant, d’après
les autorités qu’on ell fort loin de vouloir ici
reculer, on ne peut toutefois le difütnuler, que les
ufages les plus généraux Sc les mieux établis ont
eu jadis leurs exceptions, & que nous femmes
extrêmement éloignés de connaître toutes les variétés
qui exiftèrent dans les dilpofitions de l'intérieur
des temples grecs, &. furtout de leurs couvertures
, dont tontes les traces ont entièrement dif-
paru.
Maintenant, en admettant que jamais les Anciens
n’aient couronné leurs édifices., 8c furtout leurs
coupoles., par ces conftrudlions auxquelles nous
donuons le nom de lanternes ; faut-il conclure delà
que les Modernes aient eu tort d’en placer au
fommet de leurs cou-poles,. &. d’en faire le couronnement
habituel de ces menumens ?
Nous croyons avoir, finon fait, du moins préparé
la réponfe à cette quefiion.
Il eft coufiant qu’une lanterne telle que nous
l ’entendons, a b [traction faite de ion ufage, 8ccon-
fidérée feulement fous le rapport de l’art 8c de l’ar-
chiteéiure , eft un petit édifice circulaire, placé an
fommet d’un grand édifice circulaire. Dans le cas
où l’édifice inférieur exigeroit un couronnement,
ce que déterminent fa maffe, fa proportion, fa
décoration , on avoue qu’il y a plus d’une manière
d’en terminer la partie fnpérieure 8c de lui. donner
l’amortifl’emeni nécefl'aire, fans quece foit une
bâtille avec ordonnance de colonnes & tous les
détails qui femblent en faire un édifice , 8c à cet
égard plus d’une pratique dans l’anliqu té nous
indique ce qne ce genre de couronnement comporte,
foit pour le goût, foit pour l’invention.,
s’il s’agit furtout d’ une coupole pofant de fond.
Mais s’il s’agit de ces coupoles que, dans les.
ulages modernes, on appelle plus volontiers dômes,
c ’elt-à-dire , de ces couftruêlions dont les malles,
très-élevées, s’élèvent fur les malles d’édifices
déjà très-élevés, à l’effet de produire l’effet pyramidal
dont on a parlé plus haut, il eft permis,
de penfer ,’ d’abord, que ces mafl’es pyramidales
exigent un amortiffeinent, un couronnement qui
les termine, 8c enfuite que cet amortdfi’emenl
ne peut guère être autre c-bofe , dans de fi vaftes
dimenfions, qu’une conftruétion dont l’ordonnance
fera d’accord avec l’ordonnance des conftructions
qu’elle eft deftinée à couronner.
Que les dômes dont nous parlons , exigent un
amortiffement que n’exigent pas les coupoles qui
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portent de fond, c’eft ce qu’a démontré, à PanY
la fuppreflion qui eut lieu pendant, quelques
années, de la lanterne qui couronnait le dôme de
bé.glile de Sainie-Genevièvè. (On (frit que celte
lupprdlion n’eut lieu que parce qu’on voulut
remplacer la lanterne par un amoriifléineut
d’un autre genre. ) Le projet d’a mortifié meut
qu’on a voit, projeté, n’ajànt point été ré ali lé &
l ’édifice ayant été rendu a fa dellinuliomreligieui'é
mie nouvelle lanterne en pierre a été confiniiie
pour couronner ce grand monumenti.
Cette nouvelle lanterne d t bâtie en pierre
comme l ’étoil la première ,. & c e fl là feule à
Paris, qui foit, a in fi que la coupole qui. la porte
toute en pierre de-taille. Les autres coupoles,
étant en cbarpenie, ce fut une néccllité de l'eut
donner pour arnorlifièmenl des lanternes eont-
truiles en bois.
En Italie, le plus, grand nombre” des dômes à
coupole fimplë tout c-onÜruils en maçonnerie &
dès-lors leur, confiruêlion a permis d’y établir des-
lanternes du même genre, ou. fait es th pie’rre.
Charles Foiiluna , qui avoit fait une étude par*
I ticuiière des dômes,, a donné dans lbn ouvrapè
ayant pour titre : Dejcrizioné del ternpio Vau-
1 cano} une règle pour déterminer lès dimeiifiuns
[ des .dômes à coupole fimple, d’où, il ré fuite que le
diamètre de la lanterne doit être la fi.xième. partie
de celui de la coupole, & en avoir pour haut eue
la" moitié.
Il a été dit à l’article Coupole {voyez ce mot),
où l’on a donné là déferaplion des principaux roo-
I nu mens de ce genre j. que le poids dès lanternes
I qui les terminent, ne de voit pas être plus confi-
j dérable que celui de la calotte d’une voûte fpbé- 1
! ri que, dont le rayon feroit 'celui de courbure ou.
I cintre de la coupole.. Les démonftralious gcom<$-
1 triques-réfiiltantes de cel te règle., prouvent la juf-
' telle de la méthode de Fonlana..
LAN IJ SURE,, f. f. C’eft une pièce de plomb qui
eft au droil:des areftiers, & fous les épis ou amer*
tille mens.
LAOD1CÉE. Ville de Pbiygie-, dans l’Àfie mineure,
où il s’eft conl'ervé quelques reftes d’ao-
tiquilé dont Spon & WLeler a voient déjà rendu,
compte, & que Ch an die r a deffinés &. décrits.
La. première ruine eft celle d’un ampbi théâtre,
fit ué dans un creux , de forme oblc ngue & dont
i’arêne avoit environ cent pieds d’étendue. Sur
une des arcades de l’amphithéâtre , eft une inferip-
tion grecque en. l’honneur de l’empereur. Titus,
fils de Vefpafién. On lit encore parmi ces ruines
d’autres mfcriplions rapportées par Cbandler. ^
Au nord de l ’amphithéâtre , vers fon extrémité
orientale , fubfifteni les reftes d’un monument trrs-
confidérable, qui confiftent en un grand nombre
de piliers & d’arcades de pierres, avec des pie-
deftaux & des fragmens de marbre.
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T, ce!le ruine on voit VOdeum qui Fait face an
■ , fc dont les fiégSJ fubfiftent encore fur la pente
j" h montagne. he» matériaux de lu faç.adé font
■ le mêle . S enlaffés les uns fur les antres : tout
Lîii de marbre, & on y avoit prodigué la fculpmais
le flyle le reffenloit moins du goût des
(becs que delà magnificence des Romains.
° . de 1 Ods'uin font quelques arcades de
m,rbre encore debout, & des portions d’une mu-
;||e uiallive que l’on préfnme elfe les débris
vymnafe. Cet ouvrage, ainli qn un antre qui
elt'à quelque diltinco, paroit avoir été retint
an rès un tremblement de terre.
A l’oueft de cet édifice , font encore trois arches
Je marbre qui traverfent une vallée, aujourd’hui j
àfec, & fervoient fans doute de pont. 11 iubliite ,
ciuelcnies veftiges des murs de la v ille, dans lel-
i uels on trouve des colonnes bnfées & des morceaux
de marbre qui y auront été inférés lors des
dernières réparations qu’on leur a faites. Le terrain
que renferment ces murs., eft tout couvert de
piédeftaux & de fragmens.
LAPIS LA ZU L I, qu’on appelle auïïi lazulite
eft une pierre affez préçieufe , qu’on emploie dans
les re vête me ns, & qui, ne fe trouvant point en
grands morceaux , n’eft ordinairement appliquée
qu’à l’ornement de meubles peu confidéràbles, en
petites colonnes, à des tabernacles d eglife, à des
tables en cooipautirnens ou en. mofai'que, du genre j
deeelleqYon fait à Florence. I
Le lapis lazuli fert encore à faire le beau:bleu ’
que les peintres, recherchent & emploient dans
leurs tableaux , fous le nom d'outre-mer, parce I
qu’il a été apporté de l’Afie. Ceft ce que les
Italiens appellent azurro d’ oltra-mare.
La .pierre lazulite eft opaque fa texture eft
compare-, & fa câffure grenue a allez de dureté
pour rayer le verre. On la trouve en maffe« peu
volumineufes ,. qui font partie de différentes roches
primitives, notamment de granit. La plus belle &
la plus riche en couleurs vient de la Chine & de la
Perle. On en rencontre auffi en Sibérie, fur les
bords du lac Baycal-
Les analyfes les plus récentes ont fait recon-
noitre comme principes conftiluans de cette
pierre, la fi lice, l’alumine , le foufre, 8c une proportion
de fonde d’environ, vingt pour cent. L ef-
fervefcence qu’elie fait dans les-, acides-, l a fait,
regarder long-temps comme une zéolite.
Il y a beaucoup de variétés, 8c par confèquent
beaucoup de choix dans les pierres de lazulite, depuis
l’azur le pins foncé, jufquà là teinte gnfe-
.bleuâtre la plus claire. On eftime davantage celles
dont la couleur eft la plus foncée 8c la plus unie.
Il y en. a. des. échantillons qui prëfentent une
maffe blanchâtre, marquetée de petits, points-
d’azur. Le lazulite, par là fineffe de fon grain , peut
recevoir un poli brillant qui ajpute à l’éclat de fa
couleur 5. fon bel azur femble trav.erfé de veines
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I d’or ou paillettes : ce font des veines pyriteufes
produites par le fuit tire de 1er ; on en fait des bijoux
8c clés objets decuviofité d-affez grand prix-.
On voit.dans les égides d’Italie, a Rome Jur-
toul, un afï’ez bel emploi du lapis lazuli, employé
en in cru fia lion à .l’ornement des autels , des
châffes , 8cc.
Mais,. comme on l’a d it , l ’ufagele pîusprecienx
de cette pierre ell celui qu’on en fait, en là ré*
dnifant en poudre , pour en compofer ce bleu in a ltérable
dont les peintres fe fervent dans leurs tableaux
, 8c qui fait anfïi les plus beaux enduits
dans la peinture décorative. On peut l’employer a
l’eau ou à l’huile, cette couleur conferve toujours
fon éclat 8c fâ pureté.. On la trouve anfïi brillante
que le premier jour , dans les plus anciennes peintures,
tandis que la plupart des autres couleurs,
ou en ont difparu, ou s’y font dénaturées.
L apis specularis ( Pierre Jpéculaire )• Les
Anciens firent un grand ufage de cette pierre,
qu’ils employèrent dans les fenêtres , a i ufage auquel
nous employons aujourd’hui prefquexclufi-
venient le vérré.. - ; j i
On verra à l’article V erre ( voyez ce mot ) , juf-
qu’à quel degré celle matière fut connue, élaborée-
& employée par les Anciens, qui , à une certaine
époque, s’en fe mirent auffi pour faYedes carreaux
de vitre. Si quelque chofe explique pourquoi l’application
fi naturelle du verre à cet emploi, chez
des peuples qui pouffèrent très-loin l ’induftrie 8c.
le luxe de la vitrification, paroit moins ancienne
& moins générale chez eu x , qu’on ne devroit le
croire , c’eft fans doute l’abondance , le bon marché
8c la folidité des pierres fpéeulaires, qui dévoient,
en produifant le même effet que le verre-
dans les 'clôtures des fenêtres, offrir auffi. des avantages
plus réels à beaucoup d’égards-
II y avoit en effet des pierres fpéeulaires dont
la tranfparence égaloit celle du criftal-8c du verre
le plus diaphane. Ainfi , quand Pline veut parler
de la limpidité du vernis qu’Apelle mettoit fur fes-
tableaux, il ne prend pour point de comparaifom
ni le v erre, ni le criftal,. mais il dit qu’à travers
ce vernis, on.voyoit la peinture comme au travers,
d’une pierre fpéculaire, . veluti per lapidera Jpecu—
larcm.
Pline nous apprend qu’on eiî.tiroit de beaucoup*
de pays difï’érens-L’Efpagne jadis en avoit^appro-
vifionné Rome.. Depuis on en avoit fait venir de?
Chypre,, de Cappadoce-, de Sicile, 8c plus récemment
encore d’Afrique.. L’Efpagne fourniffoit les-
m aille ares : la Cappadoce donnoit de plus grandes-
lames, mais-leur qualité étoit plus molle , 8c elles-
étoient plus, ternes , mollijjimis &■ amplifjimee-
niagnitudinis y fed objeuris. On en exploitoit aufïi.
dans le territoire de Bologne , en Italie,. d’une
moindre étendue, fujettes à des taches, 8c quelquefois
remplies d’une matière filiceufe.
Le même auteur décrit une efpèce que l’on.trour