T ji B L E de la diminution des colonnes.
Hauteur du Fuft. Diamètre Diminution.
pieds. pouces. 'pied • pouces. Minutes.
Dorique.
Théâtre de Marcellus. 2 1 0 0
3 p O 12. 0
Colifée. * 2 2 JO - i 2 8 4 4 à
~
Temple de la Concorde. 36 0 0 4 2 i 10
Ionique.
Temple de la Fortune Virile. ÏO 0 2 II 0 7 . ;
Colifée. 23 0 0 2 8 3 .. 10, ._ 4 0
_______
Temple, de la Paix. 49 3 0
s 8 O 6 à
Portique du Panthéon. 3<5 7 0 ' 4 6 0
6 * .
Autels du Panthéon. 10 JO 0 - 1 4 i 8 , " 0
Temple de Vefhu
------------ --------- - - ‘
-7 5 0- î 11 O 6
Corinthien.
Temple de la Sibylle. >9 0 0 2 4 O 8 . • '0
Temple de Fauftine. 36 0 0 4 6 0 8 °
Colonnes de Campo Vaccino. 37 6 0 V 4 6 Z : 6 H
Bafiiique d’Antonin. 3 7 -O.'. 0 . 4‘ 5 i _ « 1 H
Arc de Conftantin. 2 1 8 © 2 8 3 .7
Dedans du Panthéon. 2 7 6 0
3 5 0 8 0
Portique de Septimius. 3 7 O 0
3 4 0 7 , j
Thermes de Dioclétien ■ 3 7 x
O 0 4 4 0 1 1 d
Corripofite.
Temple de Bacchus. 1 0 8 0
1 4 4 6 l
Arc de Titus. 1 16 © 0 i i i t 7 0
Arc de Septimius. 2 1 8 0 X
'.~&sZ=æ3Bæoe
8 I j 7 1 1 °
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I La diminution des colonnes Ce fait ,_(c'eft encore
Perraiiu qui pare ) de trois manières. La première ,
& li plus ordinaire', eft de commencer la liimnu-
f e « au bas de la colonne, & de la continuer |ut-
!. qu’en haut-* . t
l La fécondé, qui eft a.ufii pratiquée dans l ’antique,
left de ne commencer la diminution qu’au tiers du
[.bas de là colonne.
E La -troifième , dont on ne trouve point d’exemple
[dans l’anti jue, eft: de tenir la colonne plusgrofl'e
[vers le milieu , &, de la diminuer vers les deux ex-
rtrémités ; c’eft-à-diré , vers la b .Te &. vers le cha-
Ipiteau, ce qui lui procure une efpèce de ventre
: que l’on appelle renflement.
1 .' pcrrault n’avoit pas vConnoilTance des ruines de
| ]a -viîle de Pæft.im , oii il fe trouve un édifice, dori-
f que, dont les colonnes ont un-renflement que les
| Grecs, appelîoient Eiitafs. ( Voye{ ces deux mots. )
P Ï1 eft divers procédés géométriques employés ou
[ propofés par les arthitèâes pour tracer \& dimimi-
tion Si le renflement des colonnes. Vignola en a
; inventé un ingénieux, au moyen duquel les deux
i' lignes qui font le profil delà colonne, fe courbent
ivers les extrémités par • une -même proportion , en
Ife courbant deux fois plus vers le haut que vers le
I b is , parce que la partie lupérieure de la diminution
I eft une fois plus longue que. l’inférieure.
I François Blondel , dans , fon traité des quatre
1 principaux problèmes d’architeélure' , a er.leigné
P comment la jigne de diminution & de renflement,
peut être tracée d’un feul trait avec l ’inftrument
que Nicomède a trouvé pour tracer la ligne appeilée
la première conchoïde des anciens.
La même méthode peut fervir à tracer la fimple
ligne de àiïniiutions qui va depuis le bas de la co-
llo-itie j il qu’en haut, :de maniéré qu’elle ne fe rétré-
: ciffe point par le bas ; niais qu’el|e‘rombe perpendiculairement,
à moins qulpn ne faffe eommèhcer la
; courbure au cieffus du tiersànféneuiyqui/doit alors
fe compofer de deux lignes parallèles.- ‘
| DIN OCRAT ES. Vitruve , dans le -préambule
j du fécond.livre de fon traité d’àrchiteclure , nous
j a luifFé fur la vie de cet archiccéte , des notions qui
I forment ce que nous , fa vous ; de plus pofitif fur cet
[ n:)inme extraordinaire par la hardîefle de fes in-
| vëntiçfns.' - 1'. « • • >, . . ..
Se fiijnt-Tar ifs reftôurces .de fon efprit , fur
fes grandes idées,, l ’archiéeéfe Dinocrates , raconte
Vitruve, partit' dé Mièédbiné pour fe rendre à
; armée d’Alexandre afin: de' fë faire conhei-.re de ce
prince, dont l’ambition ne vifoit à rien moins que la.
conquête du mondé. Il prit dés lettres "de recommandation
de fe.s parens &• de-fes amis , pour les
premiets &. les plus qualifiés de la cour., & pour e
pie parer, qn. accès auprès du roi. 1l : fut. •tort, .bien
reÇ-J de ceux auxquels il étoit adreffé ; mais les
^ ayynt priés de le préfentèr auplutôt à Alexandre ,
Diüion, d'Archit. Tome II.
il n’ en obtînt que de vaines promefles. Les cour-
tifans , félon leur ulage, prétextoient toujours de
nouvelles raifons de délai.
Dinocrates, prit leurs remifes pour des défaites,
& réfclü de fe produire lui-même, il le fervit de
fon génie & des avantages de fa figure & «e ja'
tai'lie. Il le dépouilla de les habits ordinaires, huila
tout fôn corps, fe couronna de feuilles de peuplier,
jetta une peau de lion fur fes épaules, prit une mande
,en main , & , dans .ce1 coft urne , s’approcha du trône
oii lé roi étoit affis ôc rendoit la j.ilhce. _
Là nouveauté de ce fpeélacle fit ecarter la ft>uie
Si remarquer par Alexandre , qui le fit approcher,
& .lu i demanda qui il étoit? Je fuis , réponait-
d , V architecte Dinucraies , Macédonien , qui apporte
| à Alexandre des projets & des dejjins dignes dé jà gran~
deur. J'ai cor figure le mont Athos , de manière a en
faire la flatue d’ Alexandre , qui d'une main tiendra,
une grande ville >. & de L autre une coupe recevant les
eaux qui découlent de cette montagne pour les verjer
dans la mer.
On ne pouvait produire une idée plus gigantel-
que & plus conforme au génie d’Alexandre. Il en_
fut frappé & en écouta la propofition avec plaifir.
Mais il demanda à i’architeite 9 s’il y auroit aux
environs de cette ville , des campagnes qui puf-
ferç't-, parleurs productions , fournir à la fubfiftance.,
; Dinocrates répondit que non, mais qu’elle lercic
obligée de tirer fes vivres par mer. Alexandre lui dit-:
Dinocrates , j'avoue que votre dtjfin ejl beau , & il
me plaît. Cependant , je crois qu'on accuferoit dîïm- - -
prèvâyance celui qui éubliroit une colonie dans unt
ville fituée au lieu que vous me propofeç. De même
qu'un enfant ne fe peut clever , ni prendre croiffance
fans une nourrice qui ait du lait ; ainfi une vi le ne^
peut ni faire fubfijîer f in peuple fans territoire qui
i l'approviforme , ni encore moins s'accroître & p ojpe-
- rer fin s abondance de vivres. Ce que je puis donc
; vous dire, défi que je loue la beauté de votre projet,
! g» que je. blâme te choix que volts ave^ fait du lieu ou
I vous prétende^ L'exécuter. Mais je défit qne vous de-
meuriej auprès de moi, parce que je veux me fervir
de vous.
On ne peut , fans doute, que louer la prudence
d’Alexandre, clans le jugement qu’il porta de cette
entreprife , quoique l’on ne puifte rejétter comme
extr.ivagant le projet d’une ' ville équi ne poiVrroit
s’alimenter que par mèr. Ven ife & la Hollande auraient
.pafté pour des' extravagances ,• fi l’ on ne'
fayoit que'le befoin rend les peuples induftriepx
& qu’un - grand fonds d’aâivité & d’induftrie eft
: fdùvènt pieréritbie aux meilleurs fonds de terre.
Quelques deffinateürs modernes ont cherché à
réalifer en figure, le projet de Dinocrates. On en
trouve un elfai dans l’a relit teâure hiftorique de
Fifcher. Mais il ne devrait être permis de. le livrer
à de telles fpéculatrons que d’après leu comroiiTances,
‘ topographiques du mont Afhos. O ' O.it qu’il y a