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d ire, les lignes &les figures hiéroglyphiques de la
façade , n’a point été achevé.
Les chapiteaux furent toutefois entièrement
fcuîptés. Deux , dans la première rangée du portique,
& qui accompagnent la porte , font de ce
genre qu’on a appelé « tête d’ Ifis. Ils femblent
une imitation, mais imparfaite, des chapiteaux
de Dendera ou Tentyris. {'Voyez ce mot.) Les
autres chapiteaux font comme ceux des temples
ci-devant décrits, en forme de campane, ornés des
feuilles du palmier ou d’autres plantes. '
( Cet article e jl extrait de la dejcription d’Efné ,
par MM. Jol/ois & Devilliers 3 dans le grand
Ouvrage Jur l ’Egypte. )
LATRINES, f. f. pl., du latin latrina, latrinum.
Varron fait dériver ce mot de lavare, dont on
avoil fait lavatrina, puis latrina. D’autres le font,
venir du verbe latere , comme indiquant un lieu
retiré, tel que l’éloit, dans les bains, le cabinet
privé, & comme le font, dans le plus grand nombre
des maifons, le s ‘lieux d’aifance.
LA TTE , f. f. Morceau de bois de chêne refendu
, félon Ion fil, en manière de règle mince ,
que Fou attache avec des doux fur les chevrons
des combles , pour recevoir & porter, foit la tuile,,
foit l’ardoife qui doil en faire la couverture.
La latte dèftinée à recevoir la tuile, eft différente
de celle qu’on emploie pour l’ardoiféj celle-
ci peut être de même longueur, mais elle eft plus
large & elle reffembie à de petites planches, fur
lefquelles l’ardoife eft arrêtée & fixée par dès doux.
L atte postiche. Nom qu’on donne généralement
à toute latte qui ii’eft employée que pour
tenir la maçonnerie, comme celle qui porte fur
les étréfîllons d’un plancher enfoncé. Telles font
encore les lattes qui font légèrement clouées fous
les marches d’un efcalier de bois, pour en foutenir
le h ourdi, & qu’on ôte eufuite pour en enduire &.
ravaler la coquille.
L atte volige. ( V o y e z Contre- latte de
sciage.)
L A T T E R , v. a£l. C’eft attacher fur les che- I
vrons d'un comble, avec des d ou x , les lattes efpa- j
cées d’environ quatre pouces , pour y fixer foit la
tuile , foit l’ardoife,
On appelle lutter à claire-voie, mettre des lattes I
fur un pan de bois, pour retenir les platras des
panneaux 8c les recouvrir de plâtre.-
Latter à lattesjointives, c’eft clouer des lattes j
fi près les unes des autres, qu’elles fe touchent.
LATTIS., f. m. Nom qu’on donne à Un ouvrage
de lattes. Ainfi l’on dit faire un la t t i s pour dire
faire une couverture de lattes.
£; . ƒ §
LAURIER. Arbre qui ne paroit pas avoir été I
jadis employé dans la conftruôlion, & qui fauroit I
encore moins l’être dans nos pays,' oh il fe pro_
page difficilement, 8c n’arrive guère qu’à la hauteur
d’un arbufte. *
Si le laurier a des rapports nombreux avec les
arts , 8c particulièrement avec l’avchileêlnre
c’eft par les idées poétiques qui fe font tranfmifes
jufqu’à nous , dans l ’ ufage des couronnes faites des
feuilles de cet arbre.
O une fauroit dire fous combien de rapports allégoriques,
l’art de la décoration ou de l’orne ment
emploie la branche de laurier, furlout courbée en
couronnes. Nous avons déjà cilé ( voyez Couronne)
la frife du monument choragique deThra-
fyllus à Athènes, comme offrant un modèle plein
de grâce, du genre dans lequel les couronnes de
laurier peuvent être traitées 8c employées par la
fculplure.
Laurier. ( Jardinage. ) Cet arbre toujours
vert, à feuilles découpées & luifautes, fait un des
principaux ornèmens des jardins de l’Italie. Il y a
des efpèces de laurier qui rcliftent aux froids de
l’hiver, 8c qui, fous la forme d’arbufte, entrent
dans la compofiliôn des jardins qu’on appelle jardins
d’ hiver.
LAVAGNA. C’eft le mot italien pour dire «/•-*
doife. On en ufe en français pour défigner cette
forte d’ardoife qui fe débile, par exemple, dans
les environs de Gênes, en très-grandes dalles, dont
on ufe aufli pour les couvertures.
Les Italiens ont employé les dalles de lavagna
comme des fonds de bois pour peindre. C’eft lur
une dalle de lavagna , & fur chacune des faces de
cette dalle, qu’eft peint le groupe de Daniel de
Volterre, repvéfenlant G oliath terraffé par David.
Ce morceau exifte à Paris, au Mulee du Louvre.
LAVE , f. f. ( Pierre de )< Les volcans- produi-
fen t, dans leurs éruptions, dilléren tes Portes de
pierres ou de matériaux que-les archileêles ont
appliquées à la conftruOion des édifices.
Les torrens de lave refroidie fourniffent une
pierre extrêmement dure, & qui fe calïe en très—
grands morceaux allez épais. C’eft de cette pierre
qu’étoient pavées le plus grand nombre des voies
romaines .en Italie. Ces pierres font encore alïeni-
blées a joints incertains.. Les volcans éteints de
l’Italie en ont fourni des efpèces de carrière, &
les éruptions du Yél’uve ne celTent pas d’en produire
de nouvelles.
Les éruptions de volcan donnent encore une
autre efpèce de lave.: ce font des feories ou vitrifications,
des fortes de pierres légères & perforées
comme des éponges, ayant toutefois la
duveté dii fer. On les emploie à former des voûtes,
& ces matériaux , outre l ’avantage de la légère te,
acquièrent aufli, parieur liaifon avec les mortiers
qui s’incorporent à eux, en entrant dans tous les
petits trous dont ils font percés, une lolidite pal"
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t’eutière. Il y a à Palerme en Sicile , une coupole
bâtie avec ces fortes de produ&ions volcaniques*
que les Italiens appellent Pumici.
LAVE-MAIN, f. m. C’eft ordinairetfienf, à l’entrée
d’uue facriftie ou d’un réfeôloire, un petit ré-
fervoir d’eau, en manière d’auge de pierre ou de
plomb, avec plüfieurs robinets pour diftribuerl’eau
à ceux qui s’y lavent les mains. A hau teur d’appui
& au-deflous du réfervoir, ’on pratique un baflin
| ou reâangulaire ou circulaire , fait en pierre ,
quelquefois en marbre, pour recevoir & égoutter
LAVER, v. a£l. Le procédé de deflin qu’exprime
le mot lai>er, quoiqu’employé par les pein-
j très dans leurs efquifles, par les graveurs dans les
| déifias qu’ils font des tableaux dont ils doivent
i faire la gravure , eft plus fpéçialement encore
propre à l’arehite&ure & .aux architectes, qui,
depuis long-temps , l’appliquent à produire fur le
papier l’effet des bâtimens qu’ils projettent.
Les architectes anciens, on veut dire ceux des
[ feizième 8c dix-feptième fiècles, paroiffent avoir
fort peu employé ce procède. Beaucoup de leurs
I projets qui nous font parvenus , étoient Amplement
delfmés à la plume & ombrés par de légères
hachures. Tels étoient les dellins de Palladio. On
obferve aufli qu’alors, c’eft-à-dire , lorfqu’on fai-
foit moins d’archileCture en projets & beaucoup
plus en réalité, les deflins des monumens à exécuter
comporloieut de bien moins grandes dimen-
fions , 8c beaucoup-moins de prétention à cet
effet que' produifent les ombres , les clairs' &
toutes leurs dégradations. C’eft à quoi vifent aujourd’hui
les architectes* & c’eft ce qu’ils obtiennent
par l’art de laver. •
Cet art con lifte à coucher au pinceau fur un def-
fin dont le' trait eft paflé à l’encre, une, teinte
ordinairement d’encre de la Chine ou de 'biftre, a
l’eau fi mole ou à l’eau gomméè. On adoucit cette
teinte d’un on de deux côtés avec de l ’eau pure.
L’elfet de ce procédé eft de produire une forte de
peinture monochrome , au moyen de laquelle on-
fait feniir les plans des objets , leur faillie, leur
éloignement. On donne ainfi une jnfte idée de-
ce qu’un édifice fera ,. & l’oeil qui auroit mal compris
par de (impies lignes, l’enlemble d’une corn—
pofition &. les rapports des parties, peut dans cette
apparence de réalité produite par les clairs & pâlies
ombres, mieux juger d e l’eftet général & de
chaque effet particulier.
On porte fouvent le loin de l’imitation dans l ’art
de/«f>e7-,jufqu’à fe fervir de teintes dilléren tes, qui
rendent la div.erfilé de .couleur des matériaux
dont l’édifice fera compofé. Ainfi on emploira la
couleur du biftre pour figurer les parties de maçonnerie'
faites de pierre meulière j on lavera d’an
ïouge tendre pour contrefaire la brique ou la
tuile, d’un bleu clair pour rendre l’image de l’eau.
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de vert pour figurer les arbres ou les gazons, de
l ’afran ou de graine d’Avignon pour faire de l’or
ou du bronze, & onmêleradiverfes teintesenfem-
ble pour feindre les marbres bigarrés.
Laver. ( Terme de charpenterie. ) C’eft ô i e r
avec la befaiguë, les traits de feie 8c les rencontres
d’une pièce de bois de feiage, pour la dreffer &
pour l’aviver.
LAVIS (Deflin au). On appelle ainfi ce genre
de deflin où , au lieu de crayon & de plume, on
fe fert du pinceau pour coucher les couleurs. De
toütesles manières de faire des deflins, c’eft la plus
expéditive. Les deflins lavés fe font fur un Irait de
plume, de crayon & quelquefois de pinceau.
On emploie le lavis furlout pour les plans d’archileCture
c iv ile , les plans de fortification, les
plans de vaifièaux, & c ., & on le fait, foit par des
teintes plates, foit p'ar des teintes coupées, foit
par des teintes adoucies.
On peut faire le lavis de plufieurs couleurs : les
- plus ufitées font la gomme-gutte , le fafran, le vert
d’eau , l’encre de la Chine, l’encre commune, l’indigo
, l’outremer, la graine d’A vignon, la laque ,
le biftre, le carmin. En général, les couleurs rembrunies
& tranfparentes font les meilleures. Le
carmin eft la feule couleur qu’on délaye avec de
>l ’eau gommée, toutes les autres étant déjà gommées
dans leur préparation, lorfqu’on les achète.
Parle mélange de quelques-unes de ces couleurs ,
on en compofe d’autres, félon le befoin qu’on en a.
Dans lés deflins lavés d’uue feule couleur, on
marque les clairs & les ombres par des teintes
plus ou moins foncées.
Le blanc du papier fait ordinairement les plus
grands clairs, & les demi-teintes s’obtiennent en
adouciffant avec de i’eau pure la feinte de l’ombre,
de manière à ce quelle fe fonde par degrés
pour fe réunir au clair.
LAVOIR, f. m. Réfervoir d’eau avec une bord
u r e de pierres piales, dont la furfuce fupérieure
eft inclinée. Il fert à laver le linge , dans les hôpitaux,
les communautés, & c ., & aufli dans plu-»
fleurs villes d’Italie qui :ont des lavoirs publics,
Ainfi -tous les quartiers de la ville de Rome ont,
1 dans des bâtimens couverts, des lavoirs communs
où. une eau toujours courante fournit aux habitans
les moyens de faire tous les jours & à toute heure '
la lefîive.
Lavoir fe dit aufli pour lave -main. ( Voyez ce
mot. )
On appelle du même nom, près d’une cuifine ,
le lieu où on lave la va i {Telle,
'L a forme du lavoir fe remarque fréquemment
fur les peintures des vafes grecs, qui repréfentent
en très-grand nombre des fujets tirés des cérémonies
des inyftères : o r , l’on fait que les ablii-
l -lions faifoient une partie fort importante des
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