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îtonne, & achevé en i 6o5. Cet édifice nous pré- I
l'ente l ’emploi des ordres & de toutes leurs parties
exécutées avec affez de précifion, quoique dans
une manière lèche & maigre,, L’intérieur de la
cour offre des portiques d’un bon goût, & la
-grande falle .eft un vaiffeau remarquable par la
grandeur. Quoique l’augmentation de la capitale
& les changemens furvenus dans l’emploi
que l’on fait de cet hôtel-de-ville, aient contribué
à le faire paroître beaucoup trop au-deffous de ce
■ qu’exigeroient les convenances actuelles, il ne
laiffe pas de fuffire à tous les befoins , au moyen
de l’extenfion qui lui a été donnée fur les terrains
environnans.
On cite en France comme les plus beaux hôtels-
Je-ville , celui de Lyon & celui d’Arles.
Mais on a,déjà dit que le plus b,el hôtel^de-v i lie
.aujourd’hui connu , étoit celui de la ville d’Amf-
terdam, bâti par J. Van^Cainpen. Comme nous
.avons donné à l’article de cet architecte ( voyez
C àmpen ) une defcription affez étendue de ce '
grand édifice, nous y renvoyons le leCleur.
Hôtel des Invalides. C’eft l’édifice deftiné a
fervir de retraite aux militaires que leur âge ou
leurs bleffures rendent inhabiles au fervice & au
métier des armes. De tous les monumens dus a la
magnificence de Louis X IV , l’hôtel royal des Invalides
de Paris eft celui qui a le plus honoré fon
règne. Il fut entrepris en 16 61, fur ies defîins de
Libéral Bruant (voy. Bruant ) , qui fut l ’architeCte
de tout ce grand enfemble, moins le dôme ou la
nouvelle églife ajoutée à l’ancienne, par Jules-
Hardouin Manfard. ( Voyez Mansard. )
L ’enfemble de Yhôtel royal des Invalides comprend
14 arpens de terrain. La principale face
.dû-bâtiment, donnant fur la place d’armes, du côté
.de la rivière , eft expofée au nord , & a lo i toifes
de longueur. Elle contient des bâtimens fimples
de 04 pieds de profondeur, & une galerie de toute
. la longueur de cette aile de bâtiment, qui communique
à couvert d’un côté au logement du gouverneur
& à fes baffes-cours, & de l’autre à l’appartement
du lieutenant de Roi. Au milieu de ce corps
de bâtiment eft le porche qui fert d’entrée principale
à tout le monument, & qui communique aux
galeries qui conduilent à couvert aux divers corridors
de.cet hôtel.
De ce porche, fous lequel paffent les voitures, on
entre dans la cour royale, qui a 53 toifes fur 32, non
compris la largeur des galeries ou portiques couverts
dont on vient de parler. Au fond de la même
cour eft un veftibule qui fert d’entrée à l’églife.
Aux deux côtés de ce veftibule font deux galeries
de 24 pieds de longueur, qui, prolongées par des
porridors, communiquent à leur extrémité, à de
grandes cours qui fervoient ' de promenoirs ,
avant qu’on eut planté les avenues qui fe trouvent
aujourd’hui entre la. place d’armes & la rivière.
Les galeries ou portiques de la cour royale s’alignent
ailffi avec d’autres corridors qui condiiil
lent dans des cours collatérales à l’églife le|f
quelles aboutillent à une grande place pratiqué]
en face du nouveau portail, ou celui du dômj
Cette place eft fermée du côté delà catnpag-J
par un foffé avec un pont-levis, qui conduit 1
une avenue.
Les enfilades obfervées dans toutle plan del’él
difice , la fymétfie de tous les corps de bâtimeusl
la diftribution des cours , leurs dégagement 1
leurs différentes iffues , font de tout cet enfemblj
un corps des plus réguliers ; & la confidéraiioa
d’un genre de mérite qui frappe peu les yeuxdj
fpe&ateur, eft la première de toutes pour celui
qui fait que, dans un établiffementfemhlable, lj
fimplicité & la commodité doivent palier avant!
la magnificence & la décoration.
Aux deux cptés de la cour royale font difpoféeJ
quatre cours plus petites, c’eft-à-dire, deux d’un
côté, deux de l’autre, & féparées par deux ailes
-dé bâtimens fimples, au re.z-de-chaufîee d.e[quelles
font placés les cuifines 8t les réfeôloires des offil
ciers. Ces cours fe trouvent féparées de la coul
royale par quatre grands réfeCloires pour le|
foldats , chacun de 26 toifes de long fur 27 pieds
de large. A ces réfectoires font oppolés .en lymélne
d’autres ailes de bâtimens, danslelquelles font dit
tribuées au rez-de-chauffée des chambres pour
les foldats que leurs infirmités empêchent de mon!
ter aux étages fupérieurs.
De ces quatre cours, qui ont 18 toifes de large
fur 23 de long, on paffe à d’autres cours encore!
dont les bâtimens qui les environnent font defj
tinés à différens ufages.
Tous les bâtimens dont on vient de parler ont
quatre étages d’élévation, y compris les entrefolsl
Nous ne nous étendrons pas davantage furtoul
les détails de diftribution de chacun de ces étages!
Il faut en voir la defcription foit dans l’hiftoiredl
cet hôtel y faite par Granet, foit dans le tome pie-J
mier de Y Architecture franco ife , par Jacques!
François Blondel. > . , > 1
Nous dirons cependant un mot de l’élevatioM
principale & de l’églife, dont nous n’avons parla
que d’une manière très - fuccin&e à 1 article ufl
Bruant. v ^ ,1
La façade du côté de la rivière a i 01 toiles Ml
long; elle fe compofé au rez-de-chauffée u®
rang d’arcades dans lefquelles font renfermées
des croifées. Au-deffus régnent trois étages, (J
premier formé par des croifées fort fimples, N
deux fupérieurs ne font, par la forme des leuH
très, que des efpèces d’atliques. Deux pavilloDS)|
c’eft-à-dire, deux avant-corps, où règne la
ordonnance de fenêtres , flanquent les deux extrc-J
mités de l’édifice. Deux autres petits avant-corps»
peu faillairs à la vérité, mais que deux chaînes
boffages font diftinguer , interrompent de cwq J
côté de la,porte du milieu la continuité M
ligne. Le milieu de la façade eft marqué par
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ui-même peu de faillie, &
pieds fur 78 de hauteur.
Çadei confilte en un grand
rtudavanl-corps qni al
duul U largeur ell cle 5q
h fo r a t io n de cette ta
r “ “nfein cintre , qui fert de frontifpice. Cet arc
lo le de chaque côté fur deux pilaftres d ordre
Inniaae accouplés & réunis fur un piédeftai conar
d Entre les pilaftres & fous le grand cintre,
L ’élève une devanture percée 'd’une porte en ar-
Lde, dont l’étage fupérieur a trois fenetres.
ICette devanture fert en quelque forte de piédel-
| tll à une figune équeftre , en bas-relief, de
■ Louis X I V , qui occupe le cintre, avec deux
Ko-ares allégoriques afiifes au bas du focte de la
■ figure. En général' on trouve ( comme on l’a déjà
Ebfervé à l’article de Bruant) que toute cette ar- i
■ chiteàure manque d’un parti faillant, & de l’effet
■ qu’on anroit aimé à trouver dans une fi grande
fcaffe. , . . . , •,»' N rr
F L’éfflife (l’on ne parle point ici du dôme ) a 00
I toifes de longueur fur 11 de largeur, y compris les
■ bas côtés. Sa hauteur, fous c le f, eft de 11 toifes
f c pieds. La nef eft décorée d’un grand ordre de
■ pilaftres 'corinthiens, divifés par des arcades au-
I {Sellas defquelles régnent des travées formées de
I petits arcs furbaiffés, formant des tribunes autour
He la nef. Ces tribunes qui font rarement d’un
■ bon effet1 parce qu’elles produifent trop de divi- 1 fions dans l’élévation de la nef, femblent avoir
«té exigées i c i , à l ’effet d offrir aux foldats que
Heurs infirmités empêchent de defcendre , un
Bplain-pjed commode pour aflifter au fervice divin.
■ lUn grand entablement couronne l’ordre d archi-
■ tedure, & au-deffus de l’entablement règne un
I piédeftai continu, qui reçoit la retombée des
Routes. A-plomb de chaque pilaftre fe trouve un
lare doubleau, revêtu de tables faillantes. Entre
1 e r ûcs doubleaux font pratiqués de grands
«filiaux en plein cintre , formant lunettes dans
lia voûte, & qui répondent à-plomb de chaque
Rrcade. Toute cette églife eft conftruite de pierre
■ dure d’an fort bel appareil, & d’une exécution
■ digne des ouvrages qui ont été érigés fous le
[l’ègne de Louis-le-Grand.
I A l’extrémité de cette églife, bâtie par Bruant,
Ion voit celle qui a été élevée fur les deflins & fous
Ba conduite de Jules-Hardouin Manfard, réunie
■ au coeiir de l’ancienne par une grande arcade
|>êrcéë en face du frontifpice. Mais comme le nouveau
fanftuaire eft élevé de quelques pieds au-
affez étendue au mot Coupole. (Voyez cet article
& voyez encore l’article Mansard. )
La plupart de tous ces détails fo n t extraits de
F Architecture françoife de" Jacques-François
Blondel, tom. I, pag. 191 & fuivantes.
Hôtel des Invalides de mer à Greenwich. C ’eft
fans contredit un des plus beaux édifices qu’il y
ait en Angleterre & ailleurs.
I l fut commencé par Inigo Jones & continué
par W eb b , & il fut deftiné à être un palais
royal. Ce fut Guillaume III qui l’affeôla à fervir
d’hofpice aux invalides de mer. Sans doute i l
n’exifte aucun établiffement de ce genre .qui
joigne à la grandeur, à la belle poli lion, autant de
luxe d’architecture & une auffi grande magnificence
Ideffus du fol, pour, accorder la hauteur de 1 ordre
■ nférieur'de la coupole avec celle de l’ordre de la
■ ef, on a incliné la corniche de l’arcade du fanc-
Ituaire, en forte que la corniche de la nef devient
|architrave de l’ordonnance de la coupole. Cette
pnclinaifon eft à peine fénfible à l’oeil. Au milieu
[du fan&aaire eft placé le maître-autel fous un balda-
Ruin, dans lequel on n’a fait qu’une imitation mef-
pine de celui de Saint-Pierre à Rome.
! Au-delà du fanCluaire commence l ’archite&ure.
R dôme, dont nous avons donné une defcription
de conftruôtion.
M. Milizià, en parlant de ce monument, le
blâme fous le rapport du caractère, q u i, félon lu i,.
auroit dû , pour fe conformer à là deftination,
être fimple & fans luxe. Le critique a raifon mais
il auroit été jufte de dire que ce défaut ne fauroi f
être celui de l’architeâe, qui n’avoit pu prévoir
ce changement de deftination.
Au refte un tel défaut, qui n’en eft un que pour
le petit nombre d’hommes capables de fèntir &.
d’apprécier les convenances de l’architecture, fe
trouve bien compenfé par tout ce que l’intérieur
de cet enfemble de bâtimens offre de belles diftri-
butions, de difpofitions commodes, de dégagemens,
parla beauté de fa fituation & par une multitude
d’avantages dont l’énumération feroit ic i trop
longue.
Nous rendrons compte ailleurs du plan général,
de cet enfemble, de fes élévations, du goût de
fon architectureà l’article Inigo Jones. {Voyez
ce nom.)
Hôtel garni. On donne ce nom particulièrement
, dans les villes , à des maifons qu’on appelle
auffi auberges. Il y en a de tonte grandeur & à
tout degré d’opulence & de commodité, où les
étrangers trouvent, félon leur état & leur fortune ,
des logemens, du fervice y & tout ce qui conftitue
les agrémens de la vie.
HOTELLERIE, f. f. Ce nom fe donne fur tout
aux auberges qu’on trouve fur les routes. C’eft
! une grande maifon garnie, eompofée de chambres,
de cours, d’écuries & autres lieux nécef-
faires pour loger & nourrir les voyageurs, ou les
perfonnes qui auroient à y faire quelque féjour.
HOTTE DE CHEMINÉE, f. f. C’eft le haut
ouïe manteau d’une cheminée de cuifine, fait en
forme de pyramide & en manière de trémie. C’eft
auffi le glacis en dedans, par où le manteau fe
joint au tuyau par enchevêtrure. Oumomm e fn / fk
hotte , la hotte d’un tuyau dévoyé..