
ou un ri.Jlcule , il n’ eft pas cto nnant que le mot
contrafc l'oit devenu fynonime de celui d’oppo-
•iition.
En gï•néral., par contra fie:r, on entend faire des
configur;ations co m pôl es de ligties ou de contours
différons. .Une partie circulaire contrafle avec une
partie c<irrée ; on fait contrw des figures en les
mettant dans des mouveûîens, fi h oh contraires, au
.moins dilTemblables.. Si par exemple, dit Mengs,
dans un groupe de trois figures , l’une fe montre
de face, l ’autre de profil, Ôc la troifièmede face,
il y aura un bon contrafte.
On voit que le mot contrajler fe prend très-
fou vent comme fynonime d’oppofition, de diffem-
blançe ôc fimplement même de variété.
CONTRE-BAS & CONTRE-HAUT. fub. maf.
Termes dont on fe fert dans l’archite&ure civile
& militaire, pour exprimer du haut en bas Ôc du
bas en haut , de quelqu’hauteur que ce puifie
être.
CQNTRE-BOÜTER ou BUTER , v. aft. Retenir
par un pilier la pouffée d’une voûte ou d’une
plate-b ande, afin d’en empêcher l’écartement.
Quand au lieu d’ün pilier, on employé un arc-
rampant, on dit arc-bcutant. Voye^ $e mot.
CONTRE-CHASSIS, f. mefe. ( Voyt{ C hâssis
DOUBLE. )
CONTRE-CLEF, fubft fém. Claveau en faillie ,
placé immédiatement, entre* la clef ôc les autres
claveaux d’une arcade, ou d’une plate-bande.
On ne donne point de contre-clcfs à une clef
faite en agraffe ou en confole. Les contre-clefs ,
ayant un caractère de force Ôc de rufticité ne
s’accordent pas avec ce qui annonce la délicateffe
Ôc l’élégance ; elles ne peuvent accompagner qu’une
clef à boffage, ou à pointes de diamant ; & ,
en lui fervant d’arrière-corps, elles la font reflortir
plus avantageufement. Les contre-clefs doivent être
taillées par le bas, en ligne droite, ôc non profilées
comme une doucine ou un talon, ainfi qu’il a plû
a quelques archite&es de le. faire ; cette recherche
en détruit l ’effet, ôc les rend mefquines ÔC lourdes
tout enfemble. Les contre-clefs conviennent mieux
à des bayes de grande proportion, qu’à celles de
proportion médiocre.
CONTRE-COEUR. fnbft mafe. Partie de mur
qui eft entre les deux jambages d’ une cheminée ,
êc qui forme le dos du foyer. On l ’appelle communément
, le fond de la cheminée.
Le contre-coeur doit être de brique ou de tuileau,
ordinairement on le garnit au milieu d’une petite
plaque de fonte, ôc on couvre le refte d’un enduit
de plâtre, que l’on peint en détrempe couleur d’ar-
doife. Dans les maifons un peu importantes, ou
bien lorfqu'on veut obtenir plus de chaleur & de
folidité, on revet entièrement de fonte le contrecoeur,
ainfi que le'côté intérieur des jambages. On
l’appelle alors-contrc-coeur de fer. Les plaques de fonte
deftinéesà cet emploi, font le plus fouvent ornées
de bas-reliefs; mais ceux-ci devroient être peu
chargés, & ne repréfenter que des fujets analogues
au feu ôc à l’hyver.
On a long temps garni les contre-coeurs de carreaux
de fayence verniffée , ou peinte de diverfes
couleurs ; ils donnoient aux intérieurs de cheminées
, une propreté & une éclat que ne leur donnent
pas des plaques de fonte, toujours noires- ôc
groilières , ôc ils s’accordoient beaucoup mieux
qu’elles , avec le marbre , ou les autres pierres
dont on fait les chambranles ; on auroit dû continuer à
fe fervir de ces carreaux , fur-tout pour les cheminées
d’appartement, ôc il faut efpérer que l ’iiif-
conftance, qui les a fait abandonner, les remettra
en ufige chez nous , ainfi qu’ils le font encore
en Flandre ôc en Hollande.
CONTRE-FICHES, p. f. Ce font dans les fermes
d’un comble, des pièces de bois qui d’ un bout
portent fur les poinçons, ôc de l’autre foutiennent
les forces..
On appelle' contre-fichetoute pièce de bois mife
en pente contre une autre, ou contre une muraille
pour l’étayer.
CONJRE-FORTS. p. m. Efpèce de piliers
conftruits en dedans d’un mur de quai ou de ter-
raffe & en même-temps que ce mur, lorfque,
par économie , on ne lui donne pas une épaiileur
fuffifante pour réfifter feui à la pouffée des terres.
On appelle auffi contreforts, de grands piliers-
butans qu’on élève après coup pour retenir un mur
dont on craint, l'écroulement.
Les contre-forts font carrés, triangulaires ou
circulaires, ôc ont ordinairement beaucoup de
fruit. ~
En général, le mot contre-fort donne l’idée d’un
appui, fans en indiquer la forme, & iL devient
par-là le nom commun de tous les corps conftruits
pour réfifter à une pouffée quelconque. Voye%.
AR CS -BUTrANS , PlLlERS-BUTTANS, EPERON.
CONTRE-FRUIT, fubft mafe. Voye.i Fruit.
CONTRE-GARDE, f. f. Arch. Militaire.
C ’eft un ouvrage qui forme un angle Taillant, &
qui couvre ôc défend un baftion ; ce qui la fait
aufii appeler cônferve.
Contre - garde. Efpèce de crèche faite de
grands quartiers de pierre dure, feulement équarris
ôc pofés à fec, dont en environne les piles d’un
pont de pierre, ce qui les garantit de la violence
des eaux Ôc des glaces ; on a pratiqué avec fuccès
tes contre-gardes au pont Saint-Èfprit, fur le Rhône.
CONTRE-HACHER ,
C O N
CONTRE-HACHER. verb. aft. C ’eft fortifier
des ombres,formées par des lignes parallèles , en
’.traçant fur celles-ci d'autres parallèles , qui les
•coupent carrément ou obliquement, félon ce que
Ton veut repréfenter..
CONTRE - H A U T , f. mafe. De Las en haut.
Vôyci Contre-Bas.
CONTRE- JAUGER -, v. a&. Terme âe char-
penteru ; on dit contre-jauger les ajfemblages ; c’eft
tranfporter la largeur d ’une moctoife fur l’endroit,
d’une pièce de bois cui doit être le tenon, afin
que le tenon foit convenable à la mortoife. Voyeç
J auger.
CONTRE-JOUR, f m. Lumière ou .fenêtre
oppofée à quelque objet, & qui le fait paraître
avec défavantage. L ’envie de trop éclairer les intérieurs
produitfouvent des contre-jours, fur-tout dans
i .les églifes & palais. Un peu d’oMcurité feroit cependant
préférable à tous ces jours qui fe croi-
t. Lent, fe combattent, & projètent fur toutes les
rfiufaces, des ombres fauffes., dures ôc .rompues;
un tableau à contre-jour peut-être déplacé, mais
une.colonne eft immobile, ôcii elle eft mal éclairée,
on ne fentira jamais le charme de fes proportions ;
il en eft de même d’une frife , d’un bas - relief.,
.& de toutes les autres parties d’ornemens.
Contre- jumelles, f. fi. p. Ce font dans le milieu
des ruiffeaux, les pavés qui fe joignent deux
à deux, ôc font liaifon avec les caniveaux 5c
les morces.
. Contre- lattes, f. f. p. Tringle de.bois mince
& large qu’ofi attache en hauteur contre les lattes
entre les chevrons d’un comble ;. les contre-lattes
Mont ordinairement de la longueur , des lattes.
' Contre - latte de fente. Bois fendu par
éclat mince pour les tuiles.
Contre- latte de sciage. Contre-latte refendue
à la feie ôc qui fert pour les ardoifes ; on la
nomme auffi latte-vàlice.
Contre- latter. v. act. C ’est latter une cl-oî-
; ion ou un pan de bois devant et derrière, pour
! Ænfuite le couvrir de plâtre.
Contre- mur. f. m. Petit mur que l’ on adoffe
i a un mur mitoyen, pour empêcher que celui-ci
? ne foit endommagé par les conftruéfions que l’on
veut faire auprès; le contre-mur ne doit point être
1 lie avec le vrai mur, 5c quelquefois même on
{ Hiffe entre eux an vide que l ’on remplit de
| terre-glaile.., ainfi qu’il eft preferit pour les foffes 4’aifance, citernes, baffins, Ôcc.
Centre- mur. Se dit auffi d’un mur extérieur
bâti autour du mur principal d’une ville.
Z>i& tPArchiua. Tome II.
C O N 65
Contre - murer, y. act. Faire un contre-mur;
la coutume oblige de contre-murer les âtres, les
écuries, lés foffes d’un privé , &c. ; -cette obligation
eft fondée autant fur la falubrité que fur la fo-
liditë , ÔC fans doute elle fera toujours maintenue.
Contre - pilastre, f. m. Pilaftre qui eft à
l’oppofite d*un autre dans une galerie ou un
portique; les contre-pilaflres font cenfés porter la
corniche, les arcs doubleux des' voûtes, ôcc. à
Paris, la plupart des églifes modernes font ornées
de contre-pilaflres', je parlerai de ce genre de décoration
au mot pilaflre, afin de ne point faire
perdre de vu e , en les divifant, mes principes eu
opinions fur le pilaftre en lui-même, 5c fur fes
divers' emplois.
Contre- poids, f. m, C’eft dans nos théâtres,’
un corps pefant qui, en fe hauffant ou fe baif- -
fant, en fait hauffer ou bailler un autre; tel eft
le moyen fimple par lequel on exécute les def-
centes, les vols, les changemens, 5cc. Voyeç
T heatre.
Contre- porte, f. f. Seconde porte pratiquée
à l ’entrée d’une ville fortifiée , pour mieux la
défendre de l’ennemi ; c’est encore une double port®
que l ’oi\fait pour fe défendre du vent; celle-ci eft
ordinairement d’étoffe tendue fur un chaffis de bois*
ÔC elle fe pofe 5c dépofe à volonté.
Contre- poseur. Voye^ Poseur.'
Contre- epreuver. v. act. C’eft paffer fous
une preffe de graveur., un deffin à la mine de
plomb, au crayon rouge, ou à la pierre noire,
après l’avoir humeâé par derrière avec une éponge,
ainfi que le papier blanc qui en doit recevoir l’im-
preffion..
C ontre - Retable, f. m. Lambris élevé au-
deffus d’un autel pour recevoir un bas-relief *
ou un tableau repréfentant le faint auquel l’autel eft
dédié le contu-retable ne convient abfolument
qu’aux autels non ifolés des chapelles.
Lorfqu’on adoffe un tabernacle au contre-retable,
il faut que le fujet peint ou fculpté, foit relatif
au myftère qu’annonce le tabernacle, de même
lorfqu’un contre- retable eft compofé d’un bas-relief
qui fert de foubaffement à un tableau, ce dont
on a quelques exemples, l’ action differente exprimée
dans Fün ÔC dans l’autre doit appartenir
au même perfonnage ; cette obfervation eft fondée
fur ce que divifer l ’attention, c’eft prefque la
diftraire ; ôc qu’elle doit être fixée & non amufée
auprès d’un autel.
Quoique veuille l’ufage on n’adoffera jamais
des gradins à un contre-retable ; les gradins déplacés
fur tous les autels, le font encore plus fur
ceux à contre-retable, parce que les chandeliers dont