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Fronton circulaire eft •celui qui eft formé par
un fegment de cercle. Nou-s avons donné plus haut
des exemples de cette forme, qui n’eft admiflible
qu’en petit, &. dans des façades où \efrrontpn n’eft |
qu’un ornement adoffe..
Fronton double. On appelle ainfî
qui en couvre,un plus petit dans fon tympan,,
comme au pavillon du,Louvre, dit des Caryatidesy '
où celles-ci portent trois frontons, l’un dans l’autre.
Fronton, entre- couré eft. celui dont le fommet
çft tronqué pour recevoir quelquefois un cartel,,
un bulle ou to.u.t autre objet.
Fronton qothique. C’eft, dans, l’ayçhiteGure
qu’on appelle gothique, une efpèce de pignon à
jour {voyez Pignon ) , en triangle-équilatéral ou.
îfocèle, dont l'intérieur eft rempli par toutes fortes
de découpures en rofes , en trèfles , &;c. Cette
forme n’a aucun rapport avec l’emploi dufronton,
qui, à proprement parler, n’exifte point dans le '
fyftème gothique. Ce n’eft autre chqlje qu’un
triangle.
Fronton bar enroulement, Fxpnt&n formé" de
deux enroulemens, en manière de deux confoles
qui fe joignent, ou brifé, ayant les corniches con-
tpumées en enroulement, ou enfin circulaire &
qui fe termine en-bas par deux enroulemens..
Fronton sans. base,. Fwnton. dont là corniche»
horizontale eft coupée &_ retourne- fur deux colonnes
ou pilaftres,’pour l’ëxhaùftemeni d’un arc
qui prend la place de l’entablement,. On. trouve
quelques exemples.de cette méthode dans. d,es mo-
numens antiques du bas âge , &.particulièremen.t à
des niches, de Spalatro ou. des Thermes. d.e Dioclétien
a Rome,.
On appelle anfTiJronton Jhjis baje, toute- corniche
cintrée q u i, au-deffus d’une porte, d’nne.
croifée on d’une table, forme un.petit fronton}
foit angulaire, foit circulaire ou. de toute, autre
manière, & porté par. des conloles..
Fronton sans retour*. Fronton- dont la corniche
horizontale n’eft pas. profilée au.bas des cor-*
niches rampantes. C ’ ë ft ce que J. F. Blondel, dans,
fon Cours- d’Architecture 3 tome II ,p a g e 49, ap-
pelle fronton. glijfant.
Fronton sphérique, G'eft-un nom qu’on donne
à unfronton formé d’un fegment de cercle.. On
l’appeüe v^xÆ^cintre rond., fyç*.
Fronton surmonté. Fronton- qui:,, excédant en
hauteur les .proportions que l’ufage & le goût ont
fixées j fient plutôt du pignon des. édifices .du Nord,
que du toit des pays méridionaux,.
F ronton su rb a is sé - On appelle ain.fi celui dont
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l’angle *eft ouvert beaucoup, au-deffous dé pan i
de quatre-vingt-dix degrés,l*Qsfrontons d e lw l
dre dorique, chez les Grecs, font, pour les ftW I
dernes, des frontons Jurbai/fés.
Fronton triangulaire eft celui qui fe forni&
de trois lignes, & qui particulièrement auroùhI
; proportion d’un triangle régulier.
Fronton du temple de Minerve à Athènes. Le-1
‘temps nous a ravi prefqüe tous les ouvrages I
décoration qui y comme: on vient de le voir, occuJl
poient le tympan des temples- grecs.. Ces ouvrages
ont du périr dans la deftruGion de leurs.périftyles1
& comme les figures d^s frontons , ainfî qu-’oal’a. I
dit,, n’étoient point fculptées dans la maffe du,
tympan.,. & par conféquent étoien-t amovibles
elles ont pu encore en être enlevées.,. C’eft ce qui J
arriva l’an 168.8, lors du fiége &. de la prife d'Athènes,
par les Vénitiens. Morofini voulut faire en«. I
lever d’un desfrontons, d11 Parthenon,. dont toutes. I
les figures exiftoient encore , le char de Minerve-1
avec tes chevaux ; mais le tout fe brifa dans l’opé«. I
ration. Depuis, c e t t e époque,, le frojiton- doat il
; s’agit a loujo.uraété en fe- dégradant, 8t M , Stuart,,
en 1755,, n’y a plus trouvé que les reftes de trois. I
figures placées.à l’angle droit, & dont il a donné-1
les definis, pi, 9 , tome I I de fes Antiquités d'Athènes
.
Le fronton, correfpon.dant a voit été très-ante-,
rieurement démoli, fuvtout dans. fon. milieu, fam
doute au. temps., où- les Chrétiens s.’étant emparés
du temple de-Minerve pour le convertir, en égide,
avoient conftruit up. hémicycle au côté oriental,
Poujr l’éclairer, if parok qu’ils, avoient abattu la.
pointe & le milieu,d\ifronton qui fe trouvoit en I
avant de l’hémicycle 3 en forte q u e , lors du fiége
des Vénitiens , le fronton oriental, étoit dégradé,
méconnoifiàble dans fon fujet, & n’oflroit plus que
- quelques figures infignifiantes à, chacun des angles
inférieurs, comme le prouve l’ouvrage de Fanelli..
Avant le fiége d’Athènes par.les V é n itie n s , qui
détruifi.t une grande partie-dm temple de Minerve,,
ce monument av.oit été vu &: décrit, par .la Guille-
! tièi;e en 1669, & fiePuis 1.674 jufqu’à 1.688., pat;
M M ., de Nointel, Cornelip Magni, Spon, Wehler»
Fanelli,. &, le capitaine vénitien- dont la lettre ell
dans le Recueil de- Bnlifpne.. La plupart de ces. j
voyageurs ont parlé du fronton occidental comme
' étant encore entier, & des. figures, qui. lornoient
Comme fubfift ant dans, tout, leur enfemble.. 1
; XI faut diftingueR, parmi, ces voyageurs > M. Ollier,
de. Nointel,, ambaffadeur de France à la Cour,
O ttom a n e > q u i. fit faire., en 1 6 7 4 ? les. deffins de
\ pfiefque toutes les fculp tures, du temple de Minervey
&vëntTauires. de fes. deux frontons. Le: recueil de
cesideffins étoit refté inconnu pendant lo n g - temps
dans le cabinet des. gravures de la Bibliothèque
du. Rpi , &, il n’a été retrouvé qu’il y a envu°a
; trente ans. ). .mâ}’.» vi .’1. •
I Le - Voyage du jeun? Anacharfis } qui parut v.e;
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arrière des chevaux eft une figure d’homme, qui
peut-être fut Mars, fervant d’écuyer à la déeUe.
Ce qui refte de cette figure, dans le delïin deM. de
Nointel, ne permet pas de la caraGérifer avec
préeifion-, Les deux chevaux font représentés au
galop, de manière ,que les jambes de devant font
en l’air. Ils font précédés par une figure de femme
que tous les voyageurs fe font accordés à' reconnoi-*
tre pour une Victoire, ce qui ajoute un poids de
plus à l’opinion que je préfère. (G u conçoit, en
effet,.que ni le char ni la ViGoire n’euffent eu de
l’apport avec le fujet de la naiffan.ee de Minerve-. )
Mais il paraît que la figure qu’ils ont prife pour la
ViGoire eft Minerve elle-même, que les mutila-4-
tiens qu’a éprouvées le marbre avoient rendue mé-
connoiffable*
La grande figure nüe qui obciipe , à peu de chofô
p rè s ,le milieu duJfonton, fous l’angle, eft celle
de Neptune repréfenté fuyant à grands pas devant
le char de fa rivale ou devant Minerve elle-même j
qui, dans la dernière hypbthè.fe, auroit été figurée
& placée comme en oppofilion avec le dieu de
la mer.
De chaque côté de Minerve de Neptune font
rangées, dans des pofitions qui s’accordent avec la
diminution progreflive dé l’efpace des deux pente*
dx\frontonf lés figures luivanles»
Du côté de Neptune, une figure, foiblement
indiquée dans le déifia de M. de Nointel, & affez
mutilée, qu’on ne peut guère caraGerifei\ Celle
qui fuit- eft affife & fieaucoüp plus facile à définir :
il ne lui manque que la tète & la main gauche,
' tout le refte eft entier. Sa draperie légère s’en-*
tr’ouvre de côté, & laiffe paroitre à nu la cuiffe 8à
la jambe gauche. Lé pied droit repofe fur un poif*
fon marin qui fait reconnoi tre la figure pour être
celle de Thétis. Vient eiifuite un groupe bien con*
fervÔ d’une femme drapée, affife.un peu plus bas,
vue de face, & tenant deux petits efifans qui j fans
doute y font Diane & Apollon J ce qui Tait croire
que la figure eft celle de Latone. Le groupe fuivanü
fe compofe d’une femmë affife à terre, vue de pro-4
fil, entièrement drapée , dont la partie fupérieure
paroit avoir éclaté du coté gauche, comme par
l’effet d’un fil du marbre , mais qui laiffe encore
foupçonner, dans le deffin, qu’elle fut voilée. Sur
fes genoux repofe , vue de fa c e , la figure d’une
jeune fille entièrement nue & don,t les bras font;
lêaffés. On peut luppofer que c’eft Vénus affife fur
les genoux de ThulaJJu ou la Mer. Il eft difficile de
donuer une dénomination précife à la figure qui
vient après, tant elle eft mutilée» On n’héfite pas
à préfumer qüe les deux figures qui terminent le
fronton (toujours du même côté), & dont l’unô
eft. celle d’un jeune homme n u , l ’autre d’une
femme drapée & couchée, peuvent avoir été Bac-*
chus & Libéra.
Du côté de Minerve & dérrière elle , eft un
groupe compofé d’une femme afîife, d’un en**,
tant qui s’appuie fur elle , & d’une autre femme
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