
appelle k tour nes vents, eft placé auffi un chapiteau
lur lequel lournoit le triton de bronze qui
marquait la direction du vent. On lit au cinquième
livre de Pau tan k s , que le monument circulaire 1-âti par Philippe à Olympie, après la bataille de
Cbéronnée , & qu’on nommoil le Philippeum
avoit une couverture de charpente, dont les pièces
fe réunilfoient au fommet & fe trpuvoient arrêtées
par une clef de bronze faite en forme de pavot. \
Il y a une difficulté dans la manière d’interpréter
la phrafe où Vitruve parle du Jleuron qui
1er voit de couronnement aux temples monoptères.
Voici tes paroles : Flos autem tantani Ivabeat
magmtudinem , quantum habuerii in fummo co-
liunnoe capitulum, proeter pyramidem. Ces deux
derniers mots font l’objet de la difficulté. Perrault
entend proeter comme ultra 3 & fuppofe que la
couverture étoit pyramidale. Galiani traduitproe-
ter oixxjenza, & entend fans compter la pyramide;
& il fuppofe dans fon deffin, que du milieu du
Jleuron fortoit un petit corps pyramidal, faifant
pointe ou amortiffement.
F l e u r o n e n b r o d e r i e . Ëfpèce de fleur plus pu
moins imaginaire qu’on forme dans un parterre
avec des traits de buis.
FLIPOT, f. m. Petit morceau de bois dont on
fe fert pour remplir un trou ou une gerçure dans
les ouvrages de fculpture, ou dans la menuiferie,
à l ’elfet de couvrir une tête perdue de clou dans
ttn lambris ou un parquet.
FOÏBLE ( adj. des deux genres). On donne
cette épithète, dans tous les genres d’art, à ce qui
eft médiocre. Ainfi l’on dit xm fo ible auteur3 un
o u vragefo ib le .
Dan.s la conftru£lion, Jbible fignifie mal bâti'
ou bâti avec trop (Fépargne. On dira d’un mur ;
d’une maifon, d’un monument, que fa conftruchon .
eilfoible 3 & que l’édifice n’aura point de durée, j
Les piliers que Bramante avoit élevés étoienttrop
faibles pour fupporter la coupole de Saint-Pierre. ,
FOIRE, f. f . , fe dit d’un enfemble de bâtimens
qui fe compofe de plufieurs rues bordées de boutiques,
où les marchands forains viennent débiter
leurs marchandifes en certains temps de l’année.
FOIX (Louis d e ) , architecte & ingénieur français
qui habita long-temps en Efpagne, où l’on
d it, mais fans preuve, qu’il fut employé à exécuter,
fur les deffins de Vignôl-e, le palais de
l ’Efcurial.
Louis de Foisç entreprit de combler en France
l’ancien canal de l ’Adour près Bayonne, & d’en
conftruire un nouveau qui aboutiroit au port.
Il termina ce projet avec beaucoup de fiuccès en
1570.
L ’édifice le plus curieux que cet artifte ait fait
conftruire , eft fans contredit la fameufe tour <L,
Cordouan , bâtie fur un écueil à l’embouc])me ƒ
la Garonne, & à fix lieues de Bordeaux. °e
Cette tour fert non-feulement de fanal pendant
la nuit, dans une partie de l’Océan qui eflpleined
rochers & de bancs de fable, mais encorede fien}
pendant le jour pour ceux qui naviguent dansie»
niers dangereufes. L ’édifice fut commencé
& fini en J610. Il eft circulaire,& a cent lbixante'
neuf pieds de haut; depuis, il a reçu encore un
accroiflement en hauteur. On a employé trois
ordres d’architecture dans fa décoration, l'avoir
le tofean , le dorique & le corinthien. Il eft perce'
de fenêtres ornées de frontons, & il fe termine par
une calotte. C’eft un des plus beaux phares que
l’on connoifl’e. ( IFoyez Phare. )
FOND , f. m. Ce mot a plufieurs lignifications
dans la langue de.- arts.
On appelle fo n d la partie inférieure de tous les
corps creux qui ont trois dimenfions diftindes.
Ainfi l ’on dit leJbnd d’une cuve , d’un vafe, d’une
urne. " g -v.
Fond de cuve eft une dénomination particulière :
que donnent les ouvriers à tout ce quih’eft pas j
creufé carrément, mais arrondi dans les angles,
comme le font les auges, les pierres à laver, les
cuves de bain.
-Fond exprimant toujours une partie inférieure
& balle dans les ebofes de la na ture, comme dans j
celles de l’a r t, on donne c'e nom aux fuperfides,
fur lefquelles s’élèvent, dans la fculpture, les objets
travaillés en relief plus ou moins faillant qui décorent
les édifices.
Ainfi on dit le f o n d d’un bas-relief, le fond
dune frile en enroulemens, l e f o n d d’un chapiteau.
, x m f o7i d d’ornement.
Le même mot s’applique par analogie à la peinture
& aux tableaux. Dans la peinture de décora- j
lion, on dit desfigures peintes fur un fond reliaufie
en or; desfigures monochromes fur un fond bleu.
Mais dan.s les tableaux, fo n d fignifie encore 1« :
objets, foit bâtimens, foit lointains en pèrfpeflive 1
qui forment les arrière-plans fin* /lefquels fe détachent,
ou dans lefquels paroiffent s’eufcncer, j
felon l ’efpace qu’elles occupent, les figures d’une j
[ compofition.
Fond3 en architeôlure, fe dit fpéçialement, ou
du terrain fur lequel on-afl’eoil les fonde mens cl un
édifice, [voyez Fondation) , ou du fol qu’ondel-
tine à devenir la placé d’un bâtiment.
On donne ainfi des noms différens aux elpeces
de fonds fur lefquels on bâtit, félon la diverle
qualité des terrains. On appelle fon d dé f0 e>
Jond de roche 3 fo n d pieireux, J'ond de roches
aiguës & tranchantes, ceux qui font foliées & q®
offrent de la confiftance. On n o m in e Jond de pce >
fond mou 3 fo n d vafard, Jond mouvant fond de
vqje m o l l e 3 ceux qui ont de l’herbe fous l’eau,
FONDATION, f. f- ( Conjlruction. ) Ce mot fe
Leni en deux. feas. An finguiier , il.Ggmlie le plus
Ibu veut :1a manière de fonder un édifice; au plu-
iriel il devient' fynonyme à>e fondement.
I On dira la Ccience de là fondation , & l’on dira
faire 1 ^fondations d’un monument,
f . On obferve cependant* quelque différence dans
[l’emploi des mot & fondation b.fondement.
I fondation s’appliquant plutôt à l’aOion.dey^/î-
\ier, ^.fondementau réfultat de cette action, on
[dira, par exemple, on travaille a fa ir e les fondations
de tel bâtiment, les fondations de cette
Iéglife font fort avancées , mais on devra .dire, les
tfondernens de ce mur ne fo n t pas ajfez profonds,
Xj.es fondemens de ce palais ont été con/lruits avec,
mfolidité.ï b j 1 ' ' > '• ' - / ' ‘ !
Cette diftinôtion autorife a placer au mot fo n -
I dation le plus grand nombre des notions qui fe-
! rapportent à l’art de fonder les édifices.
I On doit confidérer les . fondemens comme la
[partie la plus efl’entielle d’un bâtiment, en tant
I quelle fert, à proprement parler., de bafe à tou- '
I tes les autres. C’eft de la manière dont on établit •
jtlzsfondations, que dépend la folidité du tout en-
! femble. Tl n’y a point de petites négligences en ce
genre; la plus légère peut entraîner des accidens
■ irréparables ou des dépenfes incalculables.
I Avant de conftruire un édifice, la première
Jchofe à faire eft d’acquérir la connoiffance de la
I nature du terrain fur lequel on établira les Jbnda-
I tions. Lorfqa auprès de l ’endroit où l’on veut ba-
I tir,il fe trouve des édifices, du genre de celui qu’on
I projette, il faut examiner la manière dont ils ont
I été fondés , l’état où ils fe trouvent, foit pour ju-
I ger fi fes procédés qu’on y a employés font con-
I venables, foit pour prévenir les inconvéniens qui
[ pourroient être réfultés de quelqu’omiffion ou de
quelque négligence, foit afin d’éviter , fi cela fe
I peut, des ouvrages fuperflus.
I Outre Ces. renleignemens , il faut' s’affurer fi le
I fol fur lequel on doit fonder , eft d’une feule &
I meme nature dans toute fon étendue. Souvent il
| varie à de petites diftances, foit par l’effet de
caufes naturelles , foit parce qu’il aurait déjà été
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fouillé. On fondera donc le terrain, pour connoitre
les différentes couches dont il eft coftipolé parallèlement
à la furface du fol extérieur. Le plus ou
le moins d’ép aille tir & de denfité dé ces couches
rendent le fond fufceptible d’être diverfement
Comprimé.
Les couches qui forment le fond le plus folide,
font celles qui font le moins lufceptihles de com-
preffion. Tels font les focs , les maffes de pierres
qui n’ont pas été fouillées en deflbus. Viennent
enfui le les fonds de gravier, les fonds pierreux,
ceux de gros fable mêlé de terre, le tuf & les
terres franches qui n’ont point été remuées.
Les mauvais fonds ou les plus comprefïibles
font ceux qui font formés ou de terres déjà fouillées
, ou de terres légères, marécageufes , limo-
neufes, tourbeufes , bitumineufes ou glaifeufes,
de fables rno uvans au travers defquels 1 eau bouillonne.
Il faut remarquer que , comme les bonnes
ouïes mauvàifes couches fe trouvent à toutes fortes
de diftances du f o l , ce n’eft pas le plus de
profondeur qui donne toujours auxfondations la
plus grande folidité.
La longue durée des édifices romains témoigne
allez de là bonté de leurs fondations &. de la méthode
pratique de leurs çonftrucleurs. Dans ce
genre , les Romains nous ont laiilé des exemples
qu’on ne fauroit trop imiter. Ces exemples , con-*
firmés par les leçons de la théorie , doivent devenir
la règle de tous ceux qui afpireut à faire des
monumens capables de braver les efforts du temps.
Les préceptes que Vitruve nous a laiflés fur cet
objet , &. les notions qu’on trouve à cet égard répandues
dans plufieurs endroits de fon ouvrage ,
doivent donc trouver une place particulière ici.
Voici le recueil de ces renfeignemens précieux.
Vitruve, liv. I , çhap. 7. Sur les fondations des
murs de ville.
| « On procédera (dit-il) de cette manière aux
» fondations des murs & des tours. On creufera
» une tranchée jufqu’au terrain folide (fi on peut
» le trouver), & dans le folide même; on lui clon-
» nera une étendue proportionnée à celle de la
» bâtiffe. Les fondemens doivent avoir une épaif-
» leur plus grande que celle des murs qui feront
» élevés delins. On remplira la tranchée de ma-
» connerie faite le plus folidement qu’il fera pof-
» fiblei »
Vitruve , liv. I I I , chap. 3. Sur les temples.
« Il faut d’abord creufer les fondations jufque
» fur le folide & dans le folide même (fi on peut le
b» trouver) ; enfuite on établira fur le fond la ma-
» connerie des fondemens , à laquelle on donnera
» l’épaifleur que l’ on jugera néceffaire , en raifon
» de la bâtiffe. Celte conftruèlion le fera fur tout
» le fond avec la plus grande folidité.