
renfeîgnement anfli précieux que politif : il cite
l ’architecte q u i, an fommet de la couverture du
temple de Gérés à Eleufis, avoit pratiqué la j e -
nêtre verticale osrettov qui devoit éclairer l’intérieur.
Or, lé récit même de Plutarque, & la mention
qu’il fait des divers architectes qui fe font
fuccédés dans la contlruCtiort de l’intérieur de ce
temple, prouvent qu’il avoit les deux ordres de
colonnes l’un fur l’autre, auxquels le paffage de
Vitruve fait reconnoître le temple qu’il appelle
hypoethre. Bien d’autres confidérations doivent
porter à penfer que la cella ou la nef du temple
dans lequel on célébroit les myftères, dans lequel
les initiés pafi’oient la nuit, ne put pas être découvert
, à la manière de ceux qui interprètent le
paffage de Viiruve félon le Cens que nous combattons.
Il paroît donc à peu près démontré que
rinlérieur du temple dl Eleufis éloit éclairé par
unejenêtre de comble.
Les jenêtres de comble, dont le Panthéon de
Home nous a confervé l’exemple à peu près unique,
étoient très-probablement beaucoup plus multipliées
qu’on ne le penfe dans les combles de charpente
des temples, ou il fut fi facile de les pratiquer.
Comme toulesles toitures des édifices anciens
ont difparu, & comme avec elles ont difparu auffi
les preuves palpables & matérielles de ces fortes
de jenêtres y Lien des perfonnes font portées a en
nier l’exiftence. Mais lorfqu'à toutes lés raifons
tirées de la vraifemblance, de l’analogie, de la
nécelfité, fe joignent les autorités des monumens
de l’hiftoire , il paroil qu’on ne peut plus ferefufer
à croire la chofe en queftion.
Ain fi deuxinfcriptions qui font partie des Monu-
menti mannofe-i di fratelli Arva li, tavol. 24 &
ta vol. 32 , nous apprennent que le màgijîerjra-
?rum Arvalium venoit au temple de la. Concorde;
que l à , fe plaçant fous la partie du comble qui
étoit décou verte /ub.divo culmine 3 & la tête voilée ,
il indiquoit le l’acrifice à faire pour la fanté de
l ’Empereur^ Chacune de ces infcriptions ferable
placer cettejenêire de comble dans le pronaos du
•temple; mais comme nous ne voyons pas que le
temple romain ail eu le même genre de pronaos
que le temple grec, il eft permis de croire que le
lieu dont il s’agit dans les infcriptions n’étoit pas
le deffoas du projîylon du temple , mais un efpacè
intérieur de la cella. Dans tous les cas , & quel que
foit l’emplacement défigné, le comble ofîroit un
jour d’en - b au t.
Si l’on confuite Vitruve fur la côbftr action des
•hafiliques & les monumens de ce genre qui nôus
•font parvenus, il eft indubitable que ces grands
édifices recevoient le jour pur des jenêtres latérales.
Reliqua fputia inîer parajlatarurn & co-
ïumnarurn trabes , per intercolumnia luminibus
fient relicta. (Vitruve., h a . V ,c h a p . I .) Ce fut
suffi de cette manière que furent éclairés dès l’orf-
igiqe les temples chrétiens, q u i, -comme on~l’a dit
(voyez B asilique) , empruntèrent les formes & 1
ufages des bafiliques des Païens.
Les falles des thermes recevoient. la lumière
de grandes jenêtres , ou plutôt par des ou ver W
cintrées pratiquées dans le haut des murs, COnin)
on peut le voir aux thermes de Dioclétien.
On a peu de notions pofilives fur les fenêtre
dans les habitations &. dans les maifons particulières
chez les Anciens. La ville de Pompefi (|||-
auroit pu nous donner beaucoup de lumières for
cet article, n’offre que fort peu de relies d’habitations
, qui paillent témoigner de Fufage habituel1
d es jenêtres. Prefque toutes les maifons l'ont ruinées
dans leurs étages fupérieurs, 8c fontréduites I
à l ’étage du rez-de-chauffée.
D’après les meilleurs renfeignemens on eft porté
à croire que , dans la haute antiquité, les fenêtre
étoient rares , petites & étroites. Si l’on confulte
dans Vitruve , le plan de là difpofition des maifons
grecques, elles n’avoient point de jenêtres ni de I
jours fur la rue. Les découvertes de Pompeii fem-
blent confirmer ce fa it, fi l’on juge par les plans de
ce que durent être les élévations de fes maifons.
On préfume encore que les jenêtres des apparle-
tneus étoient pratiquées affez haut, pour qu’il fût
difficile d’en uler félon la manière dont en ufent :
les Modernes, c’eft-à-dire, pour voir en dehors,
& auffi pour être vu.
•« Dans les bains , dit Winckelmann ( Objerva- \
» lions fur. VArchitecture des Anciens ) , ainfi que
» dans les appartemens, les jenêtres étoient pla-
» cées fort haut, comme elles le font dans les.
•» ateliers de nos fculpteurs, ainfi qu’on l’a fur-
» tout remarqué aux maifons des villes enfevelies :
» par le Véfuve. On peut s’en convaincre anfli
•»par quelques tableaux d’Herculanum. (Piü. ]
» d’E rcol., tom. / , pag. 17 1 .) Ces maifons n’a-
» voient aucune jenétre fur la rue. ...... « Iln’eit
» cependant pas vraifemblable, ajoute' un peu
-» plus bas le même antiquaire , que les maifons
» des grandes villes n’aient pas eu àe jenêtres fur
» la rue. Plufieurs paffages des poètes indiquent
» même le contraire. »
Dans le même ouvrage , Winckelmann avance
une opinion qui femble peu fondée , ou déduite
d’autorités fort équivoques , fur l’ufage, des
jenêtres dans les édifices antiques. Si l’on eu peut
juger, dit-il, par- les reftes fur tout de la vu®
Adriana à T iv o li, il eft à croire que les Anciens,
p ré fer oient les ténèbres à. la lumière, car on nj
trouve aucune voûte, ni aucune chambre quijjj
des ouvertures pour fervir de jenêtres. On a
répondu à Winckelmann, qiFon ne pou voit j»
aucune conféquence, fur ce fujet, des nunes oe
maifqn de campagne d’Adrien , tant ql*e ^
ignorera à quel ufage ces bâtimens étoient a
nés. La plupart des écrivains témoignent col,jj‘
cette opinion de Winckelmann. V a r r o n , j
rujticâ , lib. I , cap. 12 ) veut que -les rnaifon^
► campagne foient fort éclairées. Vitruve preten
rhofe tant pour la yille que pour la cam-
1 es maifons de Pline, dont on a rapporté
Keicriptioian ( CAMP^onn (Marfon d e ) ) ,
P i très-éclair ées , ainfi que le toit 1 édifice
Imlbucien nous a laiffé la defeription. ( Vàyez
I s f l plufieurs lois romaines., qui prouvent
| ) y avoi f une grande attention à ce que des
r4ns incommodes ne vinffent pas dérober la vue
CL maifons, foit de ville , foit de campagne.
[ Nous avons dit que 1 es jenêtres des mailons
L ien t petites : on Fa fouvent conclu du paffage
[de Cicéron qu’on va rapporter , quoiqu’il foit
Lffi nPi-niis d’en tirer une conféquence contraire.
L c é r o n \ E p i j ad Attic. , lib. I I > epift. 3 ) r é -
Loncl à la critique , que lui avoit adreffée Atticus
contre la petitelfe des jenêtres d’une maifon de
campagne qu’il fai foit bâtir. Vous blâmez , lui
[dit-il mes jenêtres y de ce qu’ ellesjùnt étroites, ap-
\prenez que défi blâmer la Cyropédie. Cyrus , mon
I architecte , à qui f ai communiqué vos reproches,
»prétend que la tranjmifjîon des images des objets
\eftbeaucoup moins agréable à travers de larges
( Radiorum r«V latis luminibus
étendu fur l’exiftence, Fufatge &. les variétés des
fenêtres dans l’ antiquité , c’eft que celte partie
des édifices que le temps a détruits eft deyenue ,
pour les Modernes , un point affez problématique ,
& qu’il refte encore plus d’une obfcurité dans ce
fujet. On 11’a pas les mêmes raifons en parlant des
jenêtres dans les' bâtimens modernes. Tout le
monde connoît tout ce,qu’on peut dire de l’emploi
qu’on en fa it, & de la diverfité de leurs configurations;
non ta ni effe l uaves. ) En effet, for t A l oeil qui
Kvoit, B & C Vobjet qu’ i l voit, D & E les raj ons
qui vont de Vobjet à l’oeil, vous comprenez bien
|/e refte. Ainfi la cenfure d’Attiçus eft une preuve
I que li l’architefte Cyrus avoit fait à Cicéron des
Vfenêtres étroites, & s’il fe trouvoit des gens de goût
Iqui l’en blâmoient, cet ufage n’étoit pas général.
I De quelle manière 1 es jenêtres, chez les An-
Içiens, pouvoient-elles introduire le jour dans les
; intérieurs, & préferverde l ’intempérie des laifonsr
■ Cette queftion, comme l’on v o it , touche à celle
■ qu’on a fouvent faite fur le genre de carreaux ou
■ de matières Iranfparentes qurétoient en ufage. La
Iréponfe à cette queftion fe trouvera aux mots
■ Verre,Vitraux , Spéculaire. ( Voy. ces mots. )
I II eft confiant que l’ufage des jenê tr es , confi-
■ dérées fous le rapport de leur nombre, de la gran-
I deur de leur ouverture & de leur pofition, dépend
r dans chaque pays , non-feu le ment des coutumes dé
■ la vie civile , mais auffi du climat & de la lempé-
I rature. Les cireonftances moralea fuppofées éga-
■ ks, les jenêtresTeront moins multipliées dans un
■ pays chaud que dans un pays froid; & là où le
Roleil fe montre moins, où les jours font & plus
| courts & pins nébuleux, on éprouvera le befi.un
d augmenter & d’agrandir les ouvertures qui Iran f-
■ mettentla lumière. C’eft une des caufes qui ren-
■ üent, en quelques pays, la forme des jenêtres
• m°1QS propre à s’accommoder avec la belle archi-
I lecture; ,;rj
L ^ l’article Croisée ( voyez ce mot f i o n a traité 1i ftoUut- Ccee ^ • a rapportm à l’march--i-t-e-â-uire , en fait de
Id ïM ^ - °û a Par^ l'eur proportion , de leur
| i^1 d a t io n , de leur forme, de leur décoration,
i - ous ne pourrions donc rien ajouter ici qui fût,
Ka Proprement parler, du reffort de Fart. Si i’on-s’eft
Nous n-ous bornerons donc à la fimple nomenclature
des' dénominations qui en expriment
les variétés.
Fenêtre a balcon eft celle qui s’ouvre dans
toute la hauteur de l'appartement &. julqu’au plan-,
cher, & dont Fappui en dehors eft fermé par des
entrelas ou des baluftres. On en voit de femblables
au château de Verfailles, du côté du jardin.
Fenêtre atticurge. Fenêtre dont Fappui eft
plus large que le linteau, c’eft-à-dire, dont les
pieds-droits montansnefont ni d’aplomb ni parallèles
enlr’eux. Telles font, dans l’antique, lesjfè-
nêtres du temple de la Sybille à Tivoli ; chez les
Modernes, celles du palais Sachetli, & celles de
la coupole de l’églife delà Sapience à Rome. On a
nommé ainfi cette forte de. Jbnêtre, parce qu’elle
reffemble à la porte que Vitruve a appelée Atticurge.
( Voyez ce mot,. )
Fenêtre avec ordre. On appelle ainfi celle qui,
outre fon chambranle, eft enrichie dé petits pilai-
très ou de petites colonnes avec leur entablement.
Cesrjenêtres ainfi décorées prennent le nom dé
l’ordre auquel appartiennent les colonnes ou pi~
laftres qui les décorent. Ainfi Xts jenêtres du premier
étage du palais Farnèfe à Rome font corinthiennes
, & celles du fécond étage font ioniques.
Fenêtre biaise. C’eft un e fenêtre dont les tableaux
de baie ( voyez ce mot), quoique parallèles,
ne font pas taillés d’équerre avec le mur dé
face. On y pratique ce biais pour faciliter ou. augmenter
, félonie local, Fintrodu£tion de la lumière
dans Fintérieur d’une pièce.
Fenêtre bombée , celle dont la fermeture n’eft
qu’une portion d’arc ou d’une courbe elliptique.
On en voit beaucoup ainfi au Louvre. Cette .forme
eft bâtarde, & elle a peu de caractère.
Fenêtre cintrée, celle dont la fermeture eft une
demi-circonférence de cercle ou une demi-ellipfe.
Telles font beaucoup Be jenêtres à rez-de chauflée ;
telles font celles du premier étage du château de
Verfailles.
Fenêtre dans angle. Fenêtre qui eft G proche
de l’angle rentrant d’un bâtiment, que fon tableau
de baie n’a point de dofferet. On appelle auffi