
pelle l’ancienrte pratique de baplifer par immer*
fion. Le néophyte autrefois fe plaçoit dans le vafe
comme dans une baignoire. Aujourdhui le baptême
ayant lieu par aiperfion , n’exige plus que les
jo n ts baptifmaux aient autant détendue*
On donne aufli le nom àa fon ts baptifmaux. à
la chapelle même qui renferme le vaie où 1 on
baptife.
FORCE , f. f . , eft une qualité qui , dans l ’ordre
des idées applicables aux arts & à 1 archite£lure,
tient le premier rang, &. qu?o n y défigne ordinairement
par ces mots , avoir du, caractère. L idee
qu’on exprime amfi correlpond a l ’idee defovce &
d’énergie. . "
Le développement de' cette îdee.j dans 1 art de
b âtir , réfulte particulièrement , d’une p a r t, de la
folidité, c’eft-à-dire, de la paillante des moyens
naturels de conftruciion ; d autre part, de la grandeur
linéaire des maffes , c’eft-a-dire, de la puil-
fance des caufes civiles & politiques. Force &
grandeur ïie vont guère l’une fans 1 autre. a
Le principe,de folidité qui imprime aux édifices !
le caractère de la fo r ce , doit être non-feulement
réel , mais apparent ; & ce qui produit la plus
grande apparence de folidité, ç’eft ordinairement
lafimplicité même des reffour ces, employées. Fl us ■
on remonte dans ,1’hiltoire des monumens, chez les ;
peuples anciens , plus on trouve les plans des édifices
& les procédés de conftruêhon, établis fur des
combinaifons fimples. ’Ce lut peut-être par iguo-
rance .des moyens de la fcience ; mais cette igno-i
rance-là même fut ca-ufe qu’on exagéra les moyens»
qui tendent à rendre les édifices; inébranlables.
Voilà , fans doute , pourquoi le caraélere de force
fe trouve être au plus haut point celui des plus antiques
conltruêtions. Voilà peut-être auflipou/guoh
là fcience ayant depuis lubfhtué les combinailons
de l’efprit à celles delinilinêl, ce,,même caractère
s’ eft fenfiblement uffoibli dans les conftruaions
modernes. \ . . -
Il faut réconnoitre encore que le principe^ de
force & de grandeur dans les eni reprifes de l’ar-
chiteêlure , fut particulièrement dominant à. celte,
période des fociétés où les idées? les moeurs
étoient fimples, lorfque. 1 art de 1 arclnleêture ,
fubordonné aux caufes politiques ou religieules,
fe trouvoiten quelque, forte: réferyé pour ces mo-
numens aux quels .chaque ville attachpit fa gloire;
& fa renommée,» Kan tique Egypte nous, montre
aujourd’hui, datis fes ruines, le.s exemples les plus
frappans.de l ’efpàce dé caraêlère.dont pn. parle ,
& ces exemples font comprendre aufli comment
î’archiiechire, dans d’autres cire onftan ces £ eft
fourni fe à des caufes. contraires, & .dont l’artiûe
peut difficilement vaincre l ’influence. :Çependant,
quels que foient ces ohftacles , il .elt tpujpprs aü
pouvoir.de l’architeêle d’imprimer à. ion, ouvrage
un caraèlère de force plus ou rnoihs prononcé &
- ce Qaraêlère, s’il ne îé .doit pas aux .grandes Caufes
qiti dépendent de la nature , il le devra aux refw '
fouroes de l’art & aux confeîls du goût.
Ce que l ’architeêle doit craindre en voulant ex-
primer la fo r c e , c’efl de tomber dans la pefanteur
& dans la monotonie. L’Hercule de Glyconnous
donne l’image, de la force portée au plus haut I
point; mais la figure ne manque pour cela ni de
légèreté-, ni d’élégance. Il en eft de même de l'ordonnance
dorique des Grecs : Ion caraâère eft
bien , fans doute, celui de la force 3 & toutefois ce I
caractère n’exclut ni la variété, ni la richeffe, ni
une certaine grâce. Quelques architeües floren-
tins ont fait; v o ir , dans la conftruêlion de certains
palais, 1 comment l’emploi exceflif des moyens '
propres k exprimer la fo r ce détruit la qualité
même qu’un ufagtr modéré de ces reffources au-
•roit pu produire. La façade du palais Pitti à Flo- ;
rence eft un exemple de cet abus*
Force (Tour d e ) . On donne ce nom, dans !
tous les arts , à certains ouvrages où l’artifte , ambitieux
de faire parade d’adreffe plus encore que !
de favpir -,. s’eft plu à fe- créer des difficultés inutiles
, pour le plaifir de les iûrmonter.
Chaque art, fans doute , ,a fes difficultés & fes j
entraves, qui tiennent à la nature de l'on méca-
nifme. Le mérite de chaque efpèce d’imitation
conlifte à. faire difparôître la peine qu’a coûté la
difficulté vaincue , & une partie du plaifir que
nous recevons des ouvrages de l ’art réfulte aufî; de j
la çonnoiffiiia.ee que nous avons des difficultés qu’a
éprouvées .fartille , &. du fiiccè?. avec lequel il a
fa les combattre. Ce n’eft pas à ce genre de difficultés
& de fuccès qu’on donne le nom de lourde
force. Le mètre & la r im e l'ont;les difficultés naturelles
de la verfîîication ; les bouts-rimés & les
a ero friches font des tours de force.
Les vraies difficultés de la fculpture n’en conf-
lituent pas les tours dejbivej ce qu’on y appelle de
■ ce nom s’applique , foit à des compofitions où les |
membres, .font, en l ’air, où les corps fe tablent j
tranfgrejïer les lois' de l'équilibre ; foit à des ou-
vragés dans lefqne-ls l ’artille recherche la difficulté,
«du. travail,. & femble en faire parade. De ce
genre font les figures de la chapelle de S. Seveio
a Naples.
L’architeêlure a peut-être, plus qu’aucun autre
art., à lutter contre des difficultés,,, dont les unes
tiennent à fa nature, Sç.les autres à cette multi-
•tude. de fujétions faciales, & locales , çloiat: elle elt
forcée ,cle fupporter les entraves. Plus; l’arlifle,
dans,la .difpolitiqn d’un-édifice ,< éprouve de ces
difficultés, foit qu’il faille fe raccorder àuneba'
tifl’e déjà exiftante, loit qu’il s’a gifle de fauvt-i' des
„ irrégulatiés de terrain & des manques de ryinein ,
plus les connoiffeurs admirent la flexibilité,de °B
talent, & l’art avec lequel il. aura éludé de feiu»
,Mes contraintes,',Mais.,on .n’appellera .poiût c
. difficultés .vaincues;, d entours de force- (
. , On .nommera ainfi, .par exemple, dan? la Ç?n
, mon certains porte-à-faux qui femblent faire.
r° . 0.1'l’air, & .»’ans point d’appui apparent, des
! des efeaiiers , des balcons ; dans, la déco-
■ m fleurons prolongés, ou ces clefs pen-
! ta"es’ perpendiculairement, & qui menacent le
itâateur d'un danger r.éel. Le gqthique eft rem-
ili de tours de force : cîétpit alors ? en tous les gen-
IW B I S t dominant. On plaçoit le bean dans
| S H le mérite de l'a r t, dans la diffi-
S mécanique. ,Le ,godt pour les tours dtforce
B S f fM foibleffes de refont humain & un ré-
I fi llat de l’ignorance. Rien n’eft pins commun que.
d’admirer ne qui eft difficile; rien déplus rare que
! d'apprécier dans les ouvrages la difficulté qui eft
cele du beau, & d’en diftmguer la beauté qui
des vaiffeaux. Il y a forges dans les ai’fenaux
de Rochefort, de Mai-reille, de T oulon, &c.
FORJETTER, v. paff. On dit qn’nn mur fe
J b fe tte , lorl’qu’il perd de fon à-plomb , & jette en
dehors.
FORME, f. f. Efpèce de libage dur qui pro-
vient~d.es ciels de carrière.
Forme de marine. C’eft, dans un arfenal de
marine, un efpace creufé &. revêtu de pierres , ou
l’on conûruit des vaiffeaux , &. où l ’eau entre par
une éclufe lorfqu’on veut les mettre à flot ou les
radouber.
■ej nue,celle «In difficile. Au relie, le mérçte des
tours de forcedaSe promptement. On,regarde avep
l’intérêt paffager de la cunofité les tours du laltim-
banqiie ; mais pour que l’intérêt fe foulint , il
faadi’oit aller toujours de plus fort en plus tort.
Or, dans tous les genres, les tours defoive ont
des bornes fort étroites.'
Force ou Jambe de force. Maitreffe pièce d’une
ferme qui porte l’entrait & les . pannes, ( Foyez
Ferme , Entrait & P anne.) On appelle petites
forces, celles du faux comble d’une manfarde.
FORESTIER, adj. m. ( Jardinage. ) On donne
I ce nom, dans le jardinage irrégulier, à une ef-
! .pèçé dé jardin qui porte le caraqière d une foret,
& participe aufli à toutes les variétés des fcep.es.
bocagères. i;;,
F orme de îa v é . C’eft la çouche de fable fur la~
quelle on affeoit le payé, des rues, des ponts , des
chauffées des grands chemins.
Forme de vitre. C’eft la garniture d’un grand
vitrail'd’églife , compofé de plufieurs panneaux,
différens pour la forme & la grandeur, Cpetlés en
plâtre dans les croifillons & menaux de pierre des -
églifes gothiques, ou retenus avec des clavette»
dans les châffis de fer des vitraux, comme on le
voit aux églifes modernes.
Formes, f. f, pl. Nom qu’on donne aux lièges
pratiqués le long du choeur d’une églife , quelquefois
FORÊT, f. f. ( Jardinage• ) On entend par-là,
dans le fyftème du jardinage irrégulier, un affem-
blage dé bois , de groupes , d arbres ifoles St de.
huilions. La forê t fe diftingue du bois, en ce que
celui-ci eft plutôt compofé de mafljis réguliers &
d’arbres à haute futaie, tandis que la fo r ê t of-r
frira des troncs tortus, d’épais huiflbns, des la-M
byriutbes d’arbufles, entre-mêlés d’arbres double
jet eft droit & l’afpeêt agréable. ( Foyez Bois, )
Forêt. On donne ce nom, dans la charpente, a
une grande, quantité de pièces de bois qui compo-
fent, par exemple, le comble d’une églife ou de
quejqu’autre g r a n d , édifice. Dans les anciennes
églilès, la plupart de ces forêts iopt ep bpis de'
châtaignier,
FORGE, f. f. C’efl un ^rand bâtiment aveç
moulins ^fourneaux, hangars, Sic. , fitué ordinairement
près d’une fprêt &. d’une,riviere ^ ou Ion
fond & où l’pn. fabrique Je fer, ,
On appelle aufïit/çr^e , chez les ferruriers & autres
artifans qui travaillent le fe r , l’âtre élevé où
l’on chauffe le métal.
Forge de marine. Partie d’un arfenal de ma-
ftùè , où l’on.forge le fer qui fert à la cpnftruâiop
fur un rang, quelquefois fur deux &. meme
trois. On les appelle aujourd’hui plus communément
fla lle s, ( Voyez ce mot.)
FÔRMERETS, f, m, pl, Ce fout, les arcs our
nervures des voûtes gothiques qui fuiyent le, cpn-
I tour des lunettes d’un pilier à un autre. On entend
quelquefois aufli par ce terme, la dune
■ yoûte d’ogive avec le mur qui la termine,
FORT. {V oye z Force. )
Fort. Situation avantageufe d’ane pièce de
bois. On dit quelle eft lur fon^/o/tf, lorfq.u’étant
j cambrée , on met le cambre delï'ous pour la faire
mieux réfifter a la.pbal’ë®, ’
Fort. Château, place fortifiée par l’art ou,par,
la nature,
FORTIFICATION , f. f . , eft la fcience.ou l’a rt
; dé fortifier les places, {V oyez le Dictionnaire
d*Art militaire. )
FOSSE, f- Ê Profondeur naturelle ou artificielle
deftinée à divers ufages dans les bâtimens. _
Ou creufe des fojj'es exprès pour former des
citernes, des cloaques, pour conferver la chaux
i éteinte , pour planter des. pieux , &c,.,j
I Qn eu pratique au deyaut 4ps< fourneaux de
l & g s »