
» Les chapiteaux font colorés en jaune, en bleu
» & en rouge : dans la corniche les feuilles qui
» couronnent les légendes font pëintes d’un bleu
» très-vif. Les plafonds ne font pas colorés, ou
» dû moins les couleurs n’en font plus vifiblés. »
HÉRONIÈRE, f. f. C’eft, dans un p arc , un lieu
féparé, auprès de quelqu’étang ou vivier , dans
lequel on élève des hérons.
HERSE, f. f , eft une efpèce de porte, faite de
groffes pièces de bois pointues & ferrées par leur
extrémité inférieure , afiemblées avec des tra-
verfes, qui eft fufpendüe au-deffus du paffage
d’une porte de ville de guerre, par le moyen
de cordages fur un treuil, & qu’on defcend pour
fervir de barrière, lorfqu’on a été lurpris par l’ennemi
, ou lorfque la porte a été rompue par le
canon.
HEURT, f- ta. On appelle ainfi l ’endroit lè
plus élévé d’une rue, d’une chauffée, & c ., ou le
lommet d’un pont, après lequel point on donne, '
foit à droite, foit à gauche, la penté néceffaire pour
l ’écoulement des eaux, lorfqu’on ne peut pas lés
faire aller dû même côté.
H e u r t d e c o n d u it e , l ’ e n d ro it d’un tuyau de
fontaine qui s’élève plus haut que le niveau de
fa pente de conduite 5 ce qui eft caufé par quelque
lujélion, comme feroit celle d’un rocher ou
d’une voûte par-deflus lefquels on eft oblige de
faire paffer le tuyau.
HEURTÉ, ad j., fe dit, dans l’art de deffiner
l’architeâure, d’un deffin fait au premier coup
de crayon ou de pinceau, qui n eft que touché
avec des coups libres & hardis. Si 1 on ne trouvé
pas dans ces deffins le fini 8c le précieux qui :
plaifent à l’oeil , le connoiffeur les ellime en
tant qu’ils repréfentent plus fidèlement la première
penfée de l ’artifte, & qu’ils font l ’ouvrage
d’un fentiment rapide 8t d’une main fûrq,
HEURTOIR, f. m ., eft le nom général qu’on
donne à une pièce de ferrurerie ou de bronzé,
qu’on attache fur tout à l’extérieur des portes, des
maifons, 8c qui fert a heurter, pôur avertir dans
l ’intérieur que quelqu’un demandé à entrer. On
lui donne auffi le nom de marteau ( qui eft devenu
même plus u fité ), parce que le ’heurtoir
produit fur la porté* l’effet & le bruit d’ûn marteau
frappant fur une enclume bu fur toute autre
efpèce dé corps.
On donne aux heurtoirs des; dimeUfiûns & dés
configurations différentes , félon l’étehdue dés'
portes & la diftancè d’ où il faut fe faire entendre
, & félon la beauté ou les ornemens des bat-
tans au milieu defquels ils figurent.
Le heurtoir n’eft quelquefois qu’un morceau de
métal en forme de confole renverfée , & f,..
pant fur un bouton de- fer viffé dans la porlJ
Souvent on lai donne la forme d’un anneau : q|Lle|'
quefois cet anneau eft fait en manière de ferpeut
reployé en rond j d’autres fois il prend la ligure^
d’une corde avec un noeud. On en fait qui repré«.j
fentent ou une tête de lion dont la gueule mord
un anneau mobile, ou une tête de Médufe dont
là langue fert de marteau. Enfin cet objet eft
comme beaucoup d’autres , fufceplible de prendre
toutes fortes de variétés fous le crayon de l’artifte
8c avec le fecours de l’allégorie & de la fculpture.
Toutefois, comme le heurtoir qü deftiné à refter
en dehors des maifons, & qu’il pourroit tenter les
voleurs de nuit, fi la matière ou fon travail of-
froient trop de valeur, l’ulage & la convenance
femblent s’être réunis pour lui donner la forme
d’un anneau. Cette forme préfente tout ce que le
befoin peut exiger. Elle eft d’un maniement commode
pour frapper St pour tirer ; car le heurtoin
fert aulli à tirer après loi la porte , pour lafer-l
mer quand on fort.
HEXASTYLE. ( Voyez E x a st y le . )
HIÉROGLYPHES, f. m. Mot compofé d’A/e-j
raj/facré, & gluphè , gravure : il veut dire carac-1
tères l’acrés. Ce mot l’eul indique affez que l’emploi
qu’en firent les Egyptiens lur toutes les parties!
de leurs édifices, dut exclure le plus fouvêntl
l’idée d’ornement que l’on fe plaît encore à leur!
attribuer, depuis que ces figues , devenusiniulel-j
ligibles pour l’efprit, n’ont plus confervé quel
pour les yeux , le genre de valeur qu’aujourdkij
Ton demande aux figures dont les bâtunens font
ornés. 1
L’ufage de placer & de graver les fignes faciès
fur les édifices publics, avoit fait en Egypte
de fa r t de fculpter, un mode d’écriture dont les!
caractères, ainfi que les formes, ne pouvoient pasl
être laiffés au libre arbitre de l’écrivain. Si l’ar-1
tifte eût en le droit d’en modifier à fon gré les
contours, il eût eu le pouvoir de les rendre inintelligibles.
Çes caractères euflènt ceffé d’être lifibles
dès qu’ils euflènt commencéa devenir imitatifs.
On eft affez d’accord qu’il faut, dans ceq«on
appelle hiéroglyphes diftinguer trois efpèces dé
fignés y ceux qui font voir les cbofes par la ugwj®|
entière de ces chofes, ceux qui indiquent lideel
de la cbofe par dés portions de figures , & ceu I
qui repréfentent les mots ou les fons qui les or j
ment, par des fignes abrégés & conventionnés;|
femblabiés aux lettres alphabétiques , & CH
i étoient une écriture curfive. J
l Ces deux dernières efpèces ^hiéroglyphe ® I
peuvent donc être confidérées que comme de v J
ritàbles infcriptions. Il y auroit quelqnabus I
exiger de tels fignes, une valeur ou une P.1’0?116 J
décorative dont ils ne font pas fulcepûblesj
qu’ils n’eurent pas en Egypte,
-J » il ne partît pas «pt’on doive juger de
, L les hiéroglyphes de la première, elaüe ,
P1 furlout qui, employés dans de grandes di-
W fions, fe compofent de figures entières.... .
01 Sans doute fi l’on prétendoit comparer ces
[ffmblaKes de figures à ceux des bas-reliefs mo-
ï s Uans lefquels la fculpture a quelquefois
ambitionné de rivalifer pour la compofition avec
L «einture, on ne fauroit les comprendre dans
Wune des claffes du bas-relief, félon le fyftème
Loderne; car on doit dire que fouvent leur afpeêl
h leur difpofition ne préfentent que l’équivalent
l ’une infcription. Mais on en peut dire autant
d’un grand nombre de bas-reliefs, furtout des primitives
écoles d elà Grèce. Il faut, ce femble,
pour être jufte, accorder que les Egyptiens ont
remployé de même la fculpture en bas-reliefs ,
L’eft-à-dire, fous le rapport d’ornement & de fujets
|iftoriqùes. _ f • ’ : ‘
[ Les voyageurs nous ont fait connaître, dans
Reursdeffins de murailles de temple, des rangées
horizontales de grandes figures tout entières , &
[qui femblent difpofées dans une intention fem-
1 blable, quoiqu’elles aient peu de rapports d'action
èntr’elles. Quelquefois on eft forcé d’y re-
j cônnoître des marches , des combats, des procef-
I fions j des cérémonies, & l’on y trouve des fujets
Bont le fens ou le motif n’a befoin, pour être
■ compris, que de la vue même de ces fignes. Or ,
Ide telles rangées de figures auront été, dans l ’in-
Itention de ceux qui les exécutèrent , de véritables
fujets biftoriques, & quel que foit du refte
Ile degré de vérité imitative qu on y reconnoïffe,
Kl faut dire qu’une femblable fculpture fit partie
■ de la décoration, 8c étoit en foi-meme une décoration
dans les édifices.
Prefque toutes les figures hiéroglyphiques , de
[quelque nature qu’elles foient, .ont été fculptees
[en renfoncement. Celles qui ne font que de fim-
* pies fignes ne préfentent qu’un creux, 8c leur forme
ne confifte que dans leur contour. Les autres font
[des reliefs plus ou moins faillans , arrondis 8c
Configurés dans l’intérieur du contour. Pour les
pendre tels que les bas-reliefs ainfi nommés, il
jfuffiroit d’enlever l ’épaiffeur de la pierre qui les
environne, & au milieu de laquelle ils font taillés.
| On confervoit celte pierre environnante, foit
pour éviter le travail qu’eût exigé l’enlèvement
delà matière, foit pour la plus grande conferva-
pion des figures, foit pour ne pas altérer la forme
générale de l’arcliiteèlure & des diffcrens objets
1er lefquels on les fculptoit.
j On a dit que prefque toutes les figures , ou de
beaucoup le plus grand nombre, étoient ainfi
pillées. C’eft .dire qu’il y en avoit auffi. à relief
[découvert, & l’on en trouve des exemples dans
les ruines de l’Egypte. On voyoit autrefois à Villa
Wedicij à Rome , un autel circulaire de granit
b'aufporté depuis à Florence , autour duquel font
fcülptées à faillie découverte, des figures du ftyle
le plus égyptien.
C’eft fur les murs des grands temples de
l ’Egypte qu’on voitfculplés de ces hiéroglyphes en
figures coloffales , qui repréfentent affez l’idée de
ce qu’on entend par bas-reliefs, comme orne-
mens de l’arcbiteêlure. Mais généralement, &
prefque partout, Y hiéroglyphe ell employé dans
les monûmens-comme écriture, & dès-lors on eft
obligé d’avouer qu’il ne régna ni goût ni difbré-
tion dans l’emploi qu’on faiibit des diveries fortes
dè lignes,' qui enlroient,dans la compofition ou la
rédaction de cette manière d’écrire. Les figures
fe- trouvent difpofées fur tous les monumens fans
me fur e , fans variété , fans art j elles y font ordinairement
alignées de là façon la plus monotone.
Placées dans des pofitions prefque toujours les
mêmes, elles font diftribuées par rangées égales 8c.
fyjïiétriques, les unes au-deflous des autres.
I l parôît certain, & les derniers voyageurs en
ont eu la preuve , que les'hiéroglyphes ne fe tail—
lofent fur l’édifice qu’après qu’il étoit entièrement
Gonftcuit. jOn peut, félon la méthode de
fculpture propre à l ’architeâiire grecque, fculpter
partiellement des ornemens, ou du moins les-
ébaucher fur le chantier , parce que ces ornemen»
tiennent à un enfemble de décoration arrêté-
d’avance, & à: un fyftème d’imitation qui a fe*
règles. Mais les hiéroglyphes, fous quelque point
de vue plus -.ou moins littéral oü imitatif qu on
les confidère, ne faifoient ni ne pouvoient faire
partie d’une décoration générale conçue par l’ar-
chiteêle’; Comment auroit-il pu favoir ce qu’on
devait écrire fur un monument , 8t comment
des caraâères affujettis à un tout autre ordre
d’idées , que celui de l’art 8t du goût, auroient-ils
pu être combinés d’avance 8c fournis à une exécution
partielle ? Il dut arriver de-làque ce genre
de fignes fe multiplia dans les édifices avec une
prodigalité incroyable. Plus d’un temple en eft
couvert dans toutes fes parties, fans en excepter
la moindre fuperficie , pas même les coûtours des
chapiteaux 8t les fommiers des plafonds. Les hiéroglyphes
des. temples étoient peints 8c enduits de
diverfes couleurs couchées à p la t, 8c le plus grand ,
nombre a confervé jufqu’à nos jours fes couleurs
fans la moindre altération.
HIPPIAS. ArchileQe qui fut contemporain de
Lucien , dont nous allons extraire le peu de notions
qu’il nous a tranfmifes fur le mérite de
cet artifte.
On p'eut voir déjà à l’article B ain ( voyez ce
mot ) la defcription d’un bain conftruit par
Hippias. .
« Il eft jufte, dit Lucien, après avoir fait meo,-
» tion des plus célèbres mécaniciens, de parler
» auffi d'Hippias notre contemporain, qui égala ,
» dans l ’art de parler , tous ceux qui vécurent
» avant lui. Il joignoit à la conception la plue