
2 .1 2 D E V
D É TR U IR E , y. a. Abattra, démolir, dépecer
un édifice.
DEV AN T , adv. C'eft la partie antérieure d’ùn
monument, d’un ouvrage quelconque ; c’eft celle
qui fe préfente la première. On dit : la façade de
devant un bâtiment, un devant d'autel,
DEVANTURE , f. f. C’eft en général la face antérieure
ou le parement d’un.objet quelconque. On
dit la devanture d’une maifon , d’une alcôve , d’ une
boutique , &e.
C ’eft aufii la raillée de plâtre que les couvreurs
font au pied d’une fourche de cheminée pour raccorder
les tuiles ou ardoifes.
DÉVELOPPEMENT f, m. Faire le, dévclappement
d’une pièce de trait, c’eft fe fervir des lignes
de l’épure , pour enlever les difterens panneaux.
D é v e lo p p em en t de dessin. C ’eft la répréfen-
tation de toutes les faces , de tous les profils, de
toutes les parties du deftin d’un bâtiment.
DÉVELOPPER, v . a. Faire le développement
d’une pièce de trait y d’uh deftin.
DEVERS , adj. ( conft. ) Les charpentiers donnent
cette épithète à l’inclinàifon d’un corps, comme
un poteau pôfé obliquement dans un pan de frois,
ou fine autre pièce de charpente, mife en place
du côté de la courbure , telie qu’une force de
comble.
Le mot devers lignifie-encore la gauche d’une
pièce de -bois : c’eft pourquoi les charpentiers piquent
ou marquent une pièce de bois, fuivant fon devers,
pour mettre en dedans le côté deverfé.
DEVERSER , v . a. C’eft pencher .ou incliner]
une pièce de bois.
D É V Ê T IR , v. a. Oter , arracher un revêtifie-
ment.
D E V IS , f. m. (Conjlruftion.) eft un terme de l’ar-j
chiteClure pratique,; par lequel on indique une def-
feription ou éiac détaillé de toutes les. parties d’un
ouvrage que l’on !'e ptopofe dé conftruire , en décrivant
la forme & lels dimenfions de chaque partie,
la manière .de les exécuter la nature ies .maté-;
riaux qui doivent y erre employés , & epfin l’évaluation
d e là dépenle que cet ouvrage pourra oc-j
cafionnçr. '.
Comme c’eft d?après le devis -qtïe l’on a coutume
de tra ter avec les entrepreneurs & ouvriers ‘pour
Texécution d’un ouvrage , on ne fauroit prendre
trop de précautions p< ur le rédiger de manière à
ne rien oublier de tout’ ce qui peut contribuer à fa
jperfe d .b n , en fe renfermait dans les:bornes d’une
iofte économie. - i. n
D E V
Un devis bien fait eft une efpèce d’inftruétionj
laquelle les entrepreneurs & ouvriers doivent fe
conformer dans' l’exécution des travaux qui leilt
font confies ; c’eft pourquoi il eft effentiel, avant
de le dreffer , d’arrêter, par des de {fins exa&$
- la forme & les proportions de toutes les. parties
de l ’ouvrage qu’il s’agit de conftruire , afin de
fixer invariablement ce qui doit être exécuté. f ej
delfins étant bien arrêtés , on commencera lé dtvi,
par une defeription -fommaire de l’édifice projette
dont on décrira les formes générales ÔL les prin,
cipales dimenfions ; on fera enfuite un article
particulier pour chaque genre d’ouvrage , en fuivant
l’ordre de leur exécution.
Si l’édifice exige des fondemens, on expliquera
comment ils‘doivent être faits , & les précautions
à prendre pour reconnoitre la fermeté du fol liit
lequel ils doivent être alfis ■ ; fi l’édifice doit être
dans l’eau ou dans un lieu aquatique , on indiquera
les moyens de faire les épuifemens ; s’il eft né.
ceffaire de 'battre des pieux , de former-des grillages
de charpente, des plates-formes ou encailfe- i
mens , ondéfignera les matériaux qui doivent y être
employés , & la manière dont 'ils doivent être façonnés
& mis en oeuvre.
On p a {fera enfuite à la defeription des ouvrages
à ériger au-deffus des fondemens, en détaillant
‘chaque nature d’ouvrage , comme les murs , colonnes
j piédroits , voûtes , planchers-, dioi’ions,
cheminées , couvertures. On fera un Article léparé
pour chaque ,-objet y tels que la . maçonnerie , la
. charpente , là couverture , Ta ferrurerie , la rnenui-
• Ferie y vitrerie , plomberie , peinture d’implelîibn& '
f autrés.
Pour là partie de la maçonnerie, on indiquerait
nature des pierres , moëlons , plâtres , ^mortier;
comment ces.matériaux feront façonnes, employés,
toiles Ôc é'val ués.
Pour la charpente, on indiquera la nature des
bois , ‘ leurs dimenfions , la manière dont ils ierôni
combines pour former les combles, les planchers,
cloifons & autres ouvrages.
Pour la menuiferie , on défignera les qualités de
■ bois , en chêne ou fapin , pour les lambris , portes
& croifécs, dont on fixera la forme & les dimenfions
par dés delfins, 'd’après lefquels on arrêtera leur va*
leur , à tàht le pied ou la toife , mefuré géométrl*.
' quement, ou avec ufage , pour éviter toute con*
teftatiôn. '-1"
Pour la ferrurerie , on diftinguera les ouvragesen
gros fer, tels1 que les tir a ns , 'ancres , harpons, I
étriers , de:ceux qui exigent plus de tr'avàil & d®
foins, tel? que les rampes d’éfcahers, b a l c o n s ,grilles
de fer , &c. E .fin I es ouvrages de ferrurerie, propre*
ment dits , tels que’ceux qui fervent à la fermeture
des portes croifées;, comme les pentures , gonds,
ferrures , efpaguoiettes , fiches à vafes, loquetaux »
; a u t r e s .
D E V 2 1 I Tl eft d’ufaee dévaluer les gros fers à tant le 1: 1 ic.nt Les grilles & rampes s’évaluent fou-
l Cnt V i a toife courante ou Superficielle , ou
t fcP£ -.xce • quelquefois même on détaille ces dif-
& ouvrages pour en apprécier plus juftement
f va eur u i devis & delfins réunis fervent à fixer
formes & la manière dont ces ouvrages doivent
|Tre exécutés, & à indiquer comment ils doivent
fetre placés. \ 1 Pour la couverture , on defigriera la forme des
lombles ; on énoncera s’ils feront couverts en tuile,
Lu en ardoife, en, cuivre , en plomb , ou en dalles
Ide pierre ; comment feront faits les faîtages y les
Eoues, les gouttières, chénaux, lucarnes, &c. en
leur ju.fte valeur.'
i II en fera de même pour les autres objets , 'comme
»vitrerie, plomberie & peintures d’impreflion : on
l ’attachera fur-tout à prévenir tous les abus & les
Infidélités qui peuvent naître delà cupidité des en-
Irepreneurs & de la négligence des ouvriers , afin
|qUe l’ouvrage fe faffe avec toute la perfection *&
»économie dont il peut être fufceptible.
1 Après avoir pourvu a tou-s les objets relatifs a
lia conftruétion de l’édifice , ôn aura foin de fpé-
•jcifier la manière dont fe fera la vérification & la
f réception- de tpus les ouvrages qui le compofent :
| i î faudra auffi indiquer les differentes , époques de
■ paiement, en ayant ,loin , ainfi qu’il eft d ufage, de
iftipuler qu’une partie du-prix total ne fera pay ibie
: qu'après la réception, afin qu’elle puiffe iervir a
»garantir la folidité & la bonté des travaux faits juf-
( qu’à leur entière vérification.
I ^Enfin toutes les parties d’ouvr-age qui rie teroient
:j pas fuiceptibles de. vérification , ne peuvent- etre
i payées que fur des attachemens certifies par l’ar-
■ chitefte, & c’eft encore là une circonftance qu’il
I ne faut pas omettre de fpécifier dans la partie du
mdtviss.,'relative au payement des travaux à exécuter.
[ N.B. S’ilfe trouve un vieux bâtiment à démolir,
dont les matériaux puiffent fervir n la çonftruc-
tion du nouvel édifice , il faudra indiquer les précautions
néceffaires, pour que la démolition s’en f.riTe
de manière à conferver les matériaux utiles & empêcher
qu’ils ne puiffent être détériorés , ni détournés
parles ouvriers ou entrepreneurs, que d’ailleurs
Ion en peut rendre refponfables , en faifant préala-
blement un état-de tous les matériaux en place
avant leur démolition : ces matériaux, doivent être
rrangés fuivant leurs différentes natures , afin de pouvoir
être don :és en compte au-x entrepreneurs, ou
fleur êtrV confiés pour être de. nouveau mis en
oeuvre, en juftifiant de leur emploi.
K ( DEVISE , f. f. C ’eft y dans la décoration dès
■ fédifices > un ornement, ou peint, ou de fculpture en
■ bas-relief, compofé de figures allégoriques & d’éD
E • V
pi graphes fervant d’attributs ou d’emblèmes. Telle
étoit la devife de Louis XIV , que l’on trouve fur
les médailles de fon règne & lur prefque tous les
monumeris qu’il a fait élever. Elle fe compofe d’un
foleil rayonnant & de ces paroles : Nec pluribus im-
par. Celle, de Claude Perrault eft une lumièr.e dans
une lanterne, avec ces mots : Non ut vidtar. La
figure s’appelle le corps, & l’infcription,l’ame delà
devife.
DÉVOYEMENT , f. m. Se dit en conftrudion
de l’inclinaifon d’un tuyau de cheminée ou de def-
cènte, &c.
D É V O Y E R , v. a. C’eft détourner de fon aplomb
un tuyau de cheminée ou de defeente , une chauffe
d’ aifance. C ’eft auffi mettre en ligne un tenon ou
toute autre choie , hors de l’équerre dq fon plan.
DEXIPHANES , archite&e de l’antiquité , naquit
dans l’ifte de'Chypre. U vécut fous le règne de la
fameufe Cléopâtre, dernière reine d’Egypte. Ce fut
lui qui rétablit le phare d’Alexandrie , vingt-huit
ans avant i’ère vulgaire , ôc -fît conftruire une jet—
tée pour le joindre au continent. Cet architecte
eue pour fa récompenfe une charge très confidéra-
ble , & la'diredion de tous lerbâtimens que cette
princeffe fit conftruire dans la fuite. 11 y a déjà du
temps que les dépôts continuels que le Nil porte à
fon embouchure ont réuni la petite iüe de Pharos
à la terre ferme.
DIABLE , f. m. Nom qu-on donne aune efpèce
de charriot à deux roues, avec lequel les maçons
tranfportent les pierres , & que des manoeuvres &
'ouvriers font rouler en s’attelant des.deux cotes
du timon.
DIÆTA. Ce m o td é r iv é du grec S'ieura. , a
dans les auteurs anciens , & fur-tout dans les dpf-
criptions que Pline le jeune nous a laiffées de fes
deux maifons* de campagne , des fignificatioris affez
différentes il fignifie, ou falle à manger ou Talion
, ou logement com'pofé de plufieurs pièces.
DIÆTULA eft le diminutif de Di&ta, ( Voye^.
Varticle précédent ).
DIAGONALE , f. f. Ligne droite qui paffe d’un
angle à ün autre dans un quadrilatère.
DIAM È TRE , f. m. Ligne droite tirée d’un point
à un. autre point d’ une circonférence, en paffant
par îe point du centre.
Le demi diamètre en eft là moitié ; c’eft à-dire ,
la ligne^qui du centre aboutit à la circonférence.
On prend ordinairement le diamètre de la colonne
pour module i c’eft-à-dire, mefure de la proportion