
fenêtres d'angle certains petits jours étroits &
hauts , en lAanière de barbacàne, que l’on pratique
dans un angle rentrant, pour éclairer un petit
efcalier, (ans nuire à la décoration générale
d’une façadei 11 y en a de femblables à l’églife des
Invalides à Paris.
Fenêtre d’encoignure. C’eft celle qui eft prife
dans un pan coupé.
Fe nêtre droite. Fenêtre rectangulaire dont
la fermeture eft en plate-bandevou en linteau horizontal.
Fenêtre ébrasée. Fenêtre dont les tableaux de
b aie, au lieu d’être parallèles, font en embrâfure
par-dehors, pour faciliter le paffage de la lumière.
On en voit de tels au château de Caprarola.
Fenêtre en abat-jour eft celle dont l’appui ou
le linteau, ou féparément chacun, ou tous les
deux font en glacis par-dedans, pour dopner plus
de jour. Il y a de ces fenêtres qui font élevées à
cinq pieds au-deffus du plancher , -à raifon de
quelque fer.vitude.. On appelle auffî du même
nom celles qui fervent,à éclairer des étages fou-
terrains , ou des offices & cuifines.
Fenêtre en tour creuse. On donne ce nom à
une fenêtre qui eft plus étroite extérieurement
qu’intérieuremept, les jouées {voyez ce mot)
de l ’épaiffeur du mur n’étant point parallèles) ce
qui fe pratique, foit par fujétion , pour éclairer
iin efcalier à v is , foit par raifon de fureté ,
CQmme dans une prifon, foit pour ne pas interrompre
une décoration extérieure,
Fenêtre én tribune. Fenêtre qui eft ouverte
jufqu’au plancher au milieu d’une façade de bâtiment,
qui a un balcon en faillie par-devant, &
qui eft diftinguée des autresfenêtres de la façade,
autant par la grandeur de fa baie , que par la ri-
chefie de fon architecture & de fa décoration.
Telle e f tp a r exemple, celle de l’aile du Capitole
à Rome,
Fenêtre feinte. C’eft la repréfentation d’une
croilée. Elle eft ordinairement renfoncée de l’épaiffeur
du tableau de baie : on la pratique, foit-
pour correfpondre à d’autr es fenêtres réelles , &
par principe de fymétrie, foit pour orner la façade
d’un mur. Les quatre faces d’un tombeau
antique de la ville d’Agrigente en Sicile ont chacune
une croifée feinte- ( Voyez A grigentê. )
Fenêtre gisante. C’e ft, félon Leo-Batifta AI-
b erti, une fenêtre qui a plus de largeur que de
hauteur. Il y en a dé femblables dans des corridors
& liéux élevés 3 on en fait îiuffi pour éclairer
les rampes des efcajiers,
Fenêtre mezzanine. H et\tefenêtre moins ha
que large, qui fert à éclairer un atlique
entre-fol. Lesfenêtres de cette efpèce, que les jt'D
liens appellent mezzanini , & qui font fort
ufage Ghez eux’, fe pratiquent auffi dans des fnfe°
d’entablement ou de couronnement. On en voitd
femblables au château des Tuileries.
Fenêtre a meneaux eft celle qui eft divifé?
dans fu largeur & fa hauteur, par, un ou pluGeur!
meneaux , comme cela le praitiquoit dans les anciens
châteaux. ( Voyez Meneau. )
Fenêtre ovale eft celle dont la haie eft im I
ovale, foit en hauteur, foit en largeur.
Fenêtre quarrée, celle dont la largeur eft égale I
à la hauteur. Telles font ordinairement lesjènê-
tres des attiques. {Voyez A tvique. )
Fenêtre rampante. C’eft le nom d’une fenêtrt j
dont l’appui &. la fermeture font en pente, ou à
raifon de quelque fujétion, ou pour fuivre la pente j
d’un efcaliër.
Fenêtre ronde. C’eft une fenêtre circulaire^
dont la baie a la forme d’un cercle.
Fenêtre rustique. Fenêtre qui a pour cliam- !
branle des boffages de quelqu’efpèce qu’ils foient,
Il fe trouve beaucoup de ces fortes de fenêtres
dans l’architeèlure de Vignole, de Palladio, &c. '
FENIL, f. m ., vient de ViiaMenfenile. C’eft ou j
un hangar , ou un magafin fpacieux , ou tout au- 1
tre lieu dont la deftination eft de ferrer & de con-
ferver le foin.
FENTONS , f. m. pl. Morceaux de fer fendus
en crampons par les deux bouts, qu’on fcelle dans
les tuyaux & louches de cheminées , en les epi-
geonnant pour les entretenir. Il y en a de grands
qu’on Si^éde fentons potencés , parce qu’ils lont
faits en manière de potence. Ils fervent à porter
les grandes corniches de plâtre ou deftue. Ornait
encore-d es f entons de bois en manière de groffes
chevilles, qu’on met dans les. entre voux, pour fou-
tenir le hourdi d’un plancher 3 ils fervent aulli
pour les petites corniches.
FER , f- m. Tout le monde eft d’accord anjour-
d’hui que \ efer fut connu dès la plus haute anti?
quité : plus d’un paffage des plus anciens écrits e
prouve. Mais dans ces^temps reculés, il pal01
que l’emploi de ce métal fut moins ufuel, ou|p|
pliqué à beaucoup moins d’ufages qu’il ne
devenu dans les temps modernes. Le cuivre 0
bronze, au contraire, a voit alors beaucoup Pju.j,
d’emplois qu’il n’en a parmi nous. ÇepënuJfl
faut dire que , dans les beaux fiècïes de 1ar! > ’
Anciens tirent feryir le f e r à l_’ ex■ écutioitnat UCi.,
n t „„ ’Pline & Paufaniasvcitent plufîeurs ouvra- 1
• ^ célèbres en ce genre par une forte d’habileté qui
Çtout-à-fait étrangère à l’indultrie moderne. Le
J/-fondu ne s’emploie aüjourd’b u i, en Iculpture
qu’aux plus vulgaires ouvrages, de bas-rekefs, fi
fitefois h eft permis de donner le nom d e jcu lp -
L en bas-relief aux plaques de nos cheminées,
I En récompenfe, le f e r eft bien plus fouvent
ptnnloyé dans les qonftruèhons modernes ‘ qu ü ne
le fut dans, celles des Anciens 3 ceux-ci employèrent
prefque toujours des crampons de bronze à
! lier les joints des pierres ( voyez Bronze & Crampon)
lorfqne les modernes donnent la préférence
L u x crampons de fe r . La raifon doit en être que
fie /er eft aujourd’hui relativement moins cher,
I comme jadis, le,cuivre eut fans doute le privilège
du bon marché. C’eft ce qui fit qu autrefois on
employa le bronze à faire des charpentes métal-
lliques, ainfi que Paufanias &. Spartien nous le
[ fout connoître 5 le premier, à l’égard du Forum
de Trajanj le fécond , à l’égard de la Cellqfolea-
ris des thermes de Caracalla.
\j<ifer3 de nos jours, a été mis en ufage dans
tplus d’un comble. Il vient d’être employé à former
la couverture fphérique de la halle aux blés à
! Paris, pour remplacer celle de charpente, faite
félon la méthode de Philibert Delorme, & que le
■ feu avoit confirmée. ( Voyez Halle. )
| Le fe r avoit déjà été appliqué, dans quelques
[ pays, à la formation des ponts3 mais les ponts de
! fer dont on parle, n’ont qu’une feule arche. On a
■ confirait récemment, dans Paris, deux ponts de
! cinq arches chacun , dont les cintres font uniquement
compofés de fe r . Le temps feul apprendra
I ce qu’il y a d’économique dans ces conftruètions ,
jufqu’à quel point elles font durables , & fi la multiplicité
des cintres n’eft pas dans le cas d’y ocea-
fionner des inconvéniens qui ne fe développent
point dans les ponts de f e r qui n’ont qu’une ar-
| cade. {Voyez P ont. )
Onue fera point ici mention de tous les emplois
auxquels 1 e fe r s’applique, tant dans la conftruc-
j tion que dans l ’ornement des édifices. ( Voyez
Balcon , Rampe , Grille , &c. ) On terminera cet
article par l’énumération des dilïerens noms qu’on
donne au HM fui van t fa grofleur, fes façons, fes
ufages & fe s défauts..
Du fe r fu iv a n tfa groffeur.
Fer aplati. Nom qu’on donne au f e r lorfqu’il
n’a que trois à quatre lignes d’épaiffeur fur vingt
à vingt-quatre de largeur, & qui fert pour les appuis
des rampes &• des balcons, les battemens des
portes, &c.
Fer-blanc. Feuille de fe r fort m ince, blanchie
avec de l’étain, dont on fe fert au lieu d’ardoife
pour les couvertures, & dont on fait dès chenaux ,
cuvettes., tuyaux dedefcente, & c ., dans les endroits
où le plomb eft cher.
Diction, d'Arc kit. Tome IL
Fer de carillon. Fer de huit à dix lignes de
groffeur. ,
Fer de gros ouvrages oxl gros f e r . On appelle
ainfi, dans les bâtiinens, des tirans, ancres, crampons,
liens, équerres, étriers, harpons,' boulons,
barres de trémie, manteaux de cheminée, dents-
de-loup, fentons, grilles 8c portes de f e r fimples,
qui fe paient au poids.
Fer en botte ou menu fe r . G’eft 1 efe r qui fert
pour les verges des vitres.
Fer en feuilles. Ce f e r , qu’on nomme auffi tôle,
a environ une ligne d épaifieur. C eft fur lui qu on
cifèle & qu’on emboutit des orne meus.
Fer en lame. C’eft un f e r qui a deux ou trois
lignes d’épaiffeur, fur différentes largeurs, & qut
fert pour les enroulemens.
Fer méplat. Fer dont la largeur eft double de
fon épaiffeur.
Fer plat. Ce fe r , qu’on nomme auffi cornette ,
a trois pouces de large fur cinq à fix lignes , d é -
paiffeur.
Fer quarré. Fer qui a deux ou trois pouces de
groffeur. On le nomme aulli f e r de courçon. .
Fer quarré bâtard. C’eft un f e r qui a quinze à
dix-huit lignes de groffeur. -
F e r quarré commun. C’eft un f e r d’un pouce de
gros.
F e r rond. Fer de neuf lignes de diamètre, qui
fert à faire des tringles & verges de rideaux.
Du f e r fuivant fe s façons.
Fer acéré. Fer qui eft mêlé ou abouti d’acier,
pour les outils de taillanderie, comme marteaux,
& c ., ou plutôt qui eft affiné, & qui a pris la nature
de l’acier par la fonte & par la trempe..
Fer ambouti. C’eft de la .tôle relevée en hoffe
' avec les outils , pour faire des feuillages, des ro-
feaux ou autres ornemens.
Fer corroyé. Fer qui, après avoir été forgé , eft
eufuite battu à froid, pour devenir plus difficile à
caffer. On emploie ce f e r dans les machines mouvantes
, comme aux balanciers., manivelles, pil-
tons, &c, : . ' ^
Fer coudé. Fer qui eft plié fur fon épaiffeur
comme un étrier , foit pour retenir une poutre
écartée, foit pour accoler une encoignure de me-
! nuiferie , ou qui eft retôurné en angle droit,
comme les équerres de porte cochère.
Fer enroulé. Fer plat ou carré, contourné en
fpirale , dont on fait des arcs-boutans , panneaux ,
couronnemens, & autres ouvrages de. ferrurerie.
Fer étiré. On appelle ainfi le menu f e r qu’on
alonge en le battant à chaud. , ( .
Fer fondu. Nom qu’on donne aut/èr dont on fe
fert pour couler les conduits, les poeles, les contre
coeurs & autres ouvrages de ce genre. Le même
nom fe donne au jfèr qui,' après avoir été fondu,
peut être réparé avec‘des outils, tels que la lime &
le cifeau. & dont on fait des balcons , des rampes
D d d