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avons-nous peu de notions fur les couronnemms
fans-doute, très-variés dans leurs formés & leurs
inventions, que préfentoient les édifices dont nous
voyons les relies.
Noiis ne faurions douter , d’après les médailles , 1
que les arcs de triomphe n’aient reçu pour-êôK-
ronnement des chars triomphaux , des - vi&oires ,
des trophées. Des liatues couronnoient les colonnes
triomphales. La pomme de pin de bronze qu'on
voit dans le jardin du belvédère à Rome , fervoit
de couronnement au fépulcrc d’Adrien.
On peut, félon Leroy, foupçonnér que les anciens
terminèrent d’abord' leurs temples ronds par
des chapiteaux femblables pour leur hauteur à
ceux des colonnes,& que dans la fuite ayant mis des
fleurons à la place de' ces chapiteaux, cela donna
lieu à la règle que Vitruve fixe pour la hauteur des
fleurons qui couronnoient les temples ronds , hauteur
qui devoit être égale à celle des chapiteaux de
leurs colonnes.
Une efpèce de chapiteau en forme corinthienne
formoit en effet le couronnement du petit édifice,
qu’on appelle à Athènes la tour des vents. Il fervoit
de fupport au triton mobile , qui faifoit fonction
de girouette , & indiquoit avec une baguette la
figure & le nom du v en t, feulpté dans la frife de
l ’édifice.
C ’eft aufîi une efpèce de chapiteau corinthien,
fl toutefois' il ne repréfente pas plutôt un autel ou
trépied, q u i couronne l’autre petit édifice d’Athènes,
qu’on appelle vulgairement la lanterne de Dèmos-
thene. Rien de plus riche que la fculpture de ce
couronnement \ rien aufîi ne peut mieux faire con-
jeéiufer quelle dut être la variété des inventions
antiques en ce genre.
Peut- être ne pourroit-cn , d’après ce peu d’exemples
échappés à la deftruélion, comparer la ri-
cheffe & le luxe des couronnemens antiques, q u ’ à
la mefquinerie & à la ftérilité des modernes dans
les antortifTemens du même genre. Comment fe
fait-il qu’on n’ait rien inventé de mieux pour terminer
les coupoles modernes que ces petits belvédères,
auxquels on donne le nom de lanterné? Pourquoi
ne placeroit-on pas au haut de ces édifices ,ou
des ftatues, ou des attributs plus caraélériftiques
de leur deftraation ? Efpérôns que quelque exemple
ouvrira une route nouvelle en ce genre. Si le couronnement
qu’on prépare à la coupole du monument
confacré aux grands'hommes , réuflit, on fe
dégoûtera probablement de l’infipide monotonie des
amortiffemens modernes. ( Voye% A mortissement.)
Couronnement de fer. C’eft un grand mor-,
ceaude ferrurerie à jou r, qui fert d’ ornement au
fomrnet d’une grille de clôture. Cet ornement, juf-
qu’à préfent fait dans un goût a fiez mauffade, fe
compofe d’enroulemsns de feuillages, de - chiffres,
de devifes. On l’appelle aufîi amortiffement ( voyer
u mot. )
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Couronnement de serrure. C ’eft un orne
ment qu’on met au-deflus de l’ouverture & fur
l ’écuffon d’une ferrure.
Couronnement de voûte. C’ eft le plus haut
de l’extrados d’une voûte, pris au v if de sa clef.
( Voye\ pour Vintelligence de ceci Extrados.)
COURONNER, v. a&. C ’efl: terminer un corps
avec quelqu’amortiffement. Ainfi on dit qu'un
piédeftal eft couronné , quand il fe termine
par une corniche ; qu’un membre & qu’une moulure
font couronnés , lorfqu’il y a un filet au-deflus.
On dit la même chofe d’une niche, lorfqu’elle a un
fronton,
COURS, f. m. Mot abrégé de celui de courfe,
& qui fignifie un lieu deftiné aux courfes. Dans plu-
fieurs villes d’Italie on donne le nom de cours ,
corfb , à 1?. plus belle & la plus grande rue où l’on
a l’ufage, aux jours de fête, de donner encore des
courfes de chevaux. Quelquefois aufîi ces courfes
fe pratiquent dans de grandes allées droites , & I
elles prennent le nom de cours. C ’eft, ou par cette I
raifon , ou à l’inftar des ufagés d’Italie, que la I
grande allée plantée à Paris, au-delà des Thuileries,
fous la régence de Marie de Médicis , a pris eenom;
on le donnoit aufîi à l’avenue qui conduit à la porte
Saint-Antoine.
COURS d’assise. Rang continu de pierres de
niveau & de même hauteur, dans toute la longueur I
d’une façade > fans être interrompu par aucune ou- I
verture.
Cours dépannés. C ’eft une fuite deplufieuri I
pannes bout à bout , dans le long pan d’un I
comble.
Cours de plinthe- C ’eft la continuité d’une I
plinthe de pierre ou, de plâtre , dans les, murs de I
face, pour marquer la féparation des étages.
- COURTINE, f. £ Ce terme dérivé du mot latin I
edrtina, un rideau , eft très-ufité dans l’architec- I
ture militaire , & fignifie dans l’architeâure civile I
; des façades d’un bâtiment comprifes entre deux I
pavillons.
COUSSINET, f. m. C’eft la pierre qui couronne I
un piédroit, dont le lit de deifous eft de niveau, I
& celui de deflùs en coupe, pour recevoir la pre- I
mière retombée d’un arc ou d’une voûte.
■ Coussinet de chapiteau. C’eft , dans le chapiteau
ionique, la face du côté des volutes, &
; qu’on nomme encore balufre & oreiller.
COUTURE, f. f. C’eft la jon&ion de deux tables
de plomb par- un pii en manière de crochet plat»
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bord de chacune des tables qui font en recouvrement
l’une fur l’autre.
COUVENT, f. m. Mot dérivé du latin con-
•ventus , affemblée. On donne ce nom à une grande
niaifon qui confifte en égiife , cour , chapitr e , ré-
feftoire,. cloître, dortoirs, jardins, &c. où des
moines vivent en commun , félon les règles de leur
fondateur.
COUVERTURE, f. £ ( Conflrutiion. ) Ce mot
indique la fuperficie extérieure d’un toit. Car il eft
bon de remarquer que le toit d’un édifice eft com-
pofé du comble de charpente ou de mâçonnerie
qui lui donne la forme, & de la couverture qui
fe pofe fur le comble. Voye[ ce mot.
Dans les grandes villes les édifices font couverts
en tuiles, en ardoifes, en plomb , & quelquefois
en cuivre. Mais par économie, on fait fouvent
ufage , dans les petites villes , bourgs & villages,
de couverture en chaume, en rofeaux , & dans
certains pays, de pierres plates.
Les couvertures en tuiles font de trois efpèces ;
fkvoir, en tuiles creufes , en tuiles plates, & en
tuiles creufes & plates, combinées enfemble.
Les couvertures en tuiles creufes exigent moins
de dépenfe que celles en tuiles plates. On en fait
i ufage dans les provinces méridionales de la France,
j en Italie , en Hollande , en Angleterre & en plu-
| fleurs endroits de l’Allemagne.- Vjye^ le mot
jj COMBLE.
La manière de couvrir en tuiles places ou en
; ardoifes eft pratiquée à Palis , dans les pro-
- vinces feptentrionales de la France, & en Alle-
I magne.
Des couvertures en tuiles creufes.
Il y a deux efpèces de couvertures en tuiles creufes.
Pour la première , il faut que le comble, s’il eft de
i charpente, foit couvert en planches, ou qu’il forme
[ des furfaces droites , s’ il eft en mâçonnerie, & que
les furfaces n’aient pas plus de vingt-fept degrés
i de pente ; c*eft-à-dire, que fi c’eft un comble à
deux égouts, fa hauteur dans le milieu ne doit
t pas être plus du quart de fa largeur. Les furfaces
L du comble étant difpofées ainfi que nous venons
[ de le dire , pour faire la couverture, on commence
| à pofer en ligne droite, luivant la direction de
| la pente , des rangées de tuiles, de manière que la
ï partie creufe foit en dçffus. Il faut que ces tuiles ,
qui font plus étroites d’un bout que de l’autre , fe
S recouvrent d’environ deux pouces 9 & forment une
I rigole ou chéneau continu. Pour les affujettir,
f on les acote de droite &. de gauche avec de petites
pierres ou des débris de vieilles tuiles.'Ces ran-
• Sees de tuiles doivent être éloignées l’une de l’autre
i d environ ü'n pouce & demi. Cet intervalle eft
ï ' recouvert par de femblables.tuiles pofées à rebours,
; c eft-à-dire , en plaçant la convexité en-deflùs ? de
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manière, qu’elles fe recouvrent les unes & les
autres comme celles de deflbus. A Lyon, les ouvriers
donnent le nom de chanécs aux tuiles de
deffous qui forment rigole , & celui de chapeaux
à celles de dedTus. Lorfqua la couverture eft finie,
les chapeaux forment des cordons fail-a'.s » qui
jettent leurs eaux dans les ehanees. Voyez la
figure 214.
Les tuiles qui-forment le bord inferieur de la
couverture doivent être pofées en mortier ou en
plâtre, pour les empêcher de glifîèr & retenir les
tuiles fupérieures.
Si le comble eft à deux pentes , on recouvra
l’angle du faîte avec un rang de plus grandes tuiles
dé même forme , pofées comme lés chapeaux, auxquelles
on donne le nom de faîtage ou de tuiles
faîtières.
Lorfqu’on veut rendre cette efpèce de couverture
plus folide, on pofe toutes les tuiles en 'mortier ;
quand elle eft bien faite & pofée fur une voûte,
la durée n’a pas de bornes.
11 y a une autre efpèce de, couverture en tuile«
creufes , pratiquée en Flandre & en Hollande ,
compofée de tuiles façonnées en S , qu’on appelle
tuiles flamandes. Cet te couverture eft plus économique
& moins lourde que celle dont nous venons
de parler. Ces tuiles forit faites de manier*
à former en même-temps les chapeaux & les chances
de la couverture précédente ; mais elles ne forment
pas un ouvrage aufli folide : elles ne -s’ar-t
rangent pas auffi* bien les unes avec les autres 9
à caùfe de leur double courbure, qui n’eft^ jamais
allez uniforme pour qu’elles pmflent bien joindre.
En Hollande ces tuiles ont en-deffous des tafleaux
pour ç’aGcrocher comme les tuiles plates ; on ne
leur donne qu’environ un pouce de recouvrement;
mais on en maftique tous les joints. Il refulte de
cet arrangement deux avantages, i° . que l’eau ne
peut pas refluer par les joints dans les pluies d’orages
; 20. qn’on peut donner plus de pente au
comble. Voyeç la figure 2.15,
Des couvertures en tuiles plates-
Il faut pour cette efpèce de couverture que la
pente des combles foit plus roide que pour celle
en tuiles creufes, parce que dans ces dernières ,
l’eau qui fe raffembie dans les rangées de tuiles
qui forment chenaux, a plus de force pour couler
que l ’eau éparfe fur des couvertures plates. De
plus, dans les grands orages , lorfque les couvertures
en tuiles plates ont peu de pente > le
vent fait remonter l’eau par les joints jufqu’au-dei-
fus des recouvremens.
La moindre pente qu’on puiffe donner à cette
efpèce de couverture, doit être de 25 degrés: d’oii
il réfulte qu’elle ne peut être employée avec avau