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fus des foubaffemens &rez-de-chauffée, qu’un fèul
étage comme principal & dominant, foit par la
grandeur, foit, par la forme des croifées, foit par
la décoration. Cela n’empêche pas qu’on ne puifl’e
^admettre au-delfus de ce principal étage un attique
ou entrefol dont la hauteur, la forme & les ornement
, loin de le difputer à l'étage inférieur, en
font au contraire mieux valoir le caraéfère ^ ’importance.
Les fujétions fans nombre que comportent
certains palais, exigent à la vérité qu’on y
multiplie quelquefois les étages de fervice. Cela a
fait imaginer a plus d’un architeâe d’établir encore
de petits étages au-delfus de l ’entablement qui termine
la malle architecturale. Alors ce petit étage
|>alïe pour être une addition de néceffité étrangère i
à la compolition générale. ( Voyez. Attique. )
Un autre principe de goût relatif aux étages des
palais., eft celui qui regarde l ’emploi qu’on doit
faire des ordres de colonnes dans la décoration
des façades extérieures»
Il eft fenfible que ce qu’on appelle étage dans
le langage ordinaire de la batiffè , covrefpond à ce
qu on appelle oidre ou ordonnance en architecture.
Des qu on. applique foit des colonnes, foit des pi-
laftres à la façade d’un palais, il eft clair que 1 ordre avec fon entablement fîgnifie un étage &
en conftitue l’idée. C’eft donc établi r une contra-
diction manifefte avec cette idée, que d’offrir deux
rangs de croifées en hauteur, c’eft-à-dire, deux
étages dans un efpace que l'a colonne déclare n’être
çompofé que d’un étage..
Il y a un autre inconvénient à multiplier les ordres
an gré des étages : c’eft celui de beaucoup
trop rapetifler les colonnes ;: ce qui arrive-dans les
palais dont la dimenfion ne permet pas de donner
alfez de hauteur à Y é t a g e pour que la croifée &
I ordonnance aient leurs proportions relatives.
De toutes ces difficultés, quelques-uns ont voulu
conclure qu’il ne fallait point ajufter de colonnes
aux étages. Conclufîon fans doute trop rigoureufe.
Sur ce point de l ’appli-cation des ordres aux palais.,
comme fur piufîgurs. autres, il'eft bon de ramener
I architecture aux principes d’une raifon févère,
moins pour-en,tirer d.es conféquences abfolues, que
pour empêcher que Foubli des convenances fàffe
de l ’emploi des ordres un jeu de fàntaifîe. Inhabiles
architectes ont fti évitèr, dans la manière d’appliquer
les ordres aux façades des palais, une partie
des inconvéniens. qui y font attachés.,Cette appli-.
cation repofë far quelques.conventions djontle rai-,
lonnemen t & le goût doivent être-à la fois les juges,
f ~Voyez- GrdbE', Ordonnance. ) ;
On appelle
Etage à rez-dè-chauffee celui qui eft compris
entre le lui & le premier plancher.
Etage en galetas3 celui qui eft pratiqué dans
Ur. comble..
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Etage c a r r é , celui où il ne paroît pas de ne i
de comble : tel eft celui qu’on appelle a ttiq u e J
Etage f o u t e r r a i n , celui qui eft pratiqué dan
le bas dés maifons au-deflous du fol»
ETAL. ( V o y e z Boucherie. )
ETALONNER, v. a£l. C’eft réduire des mefiira
! à diftance égale, longueur &, hauteur, en ymar-
quant- des repaires.
ETANCHE, f. f. ( T e rm e d3d r c h .it. h yd ra u l. ) On
dit mettre à é t a n c h e , ou é t a n c h e r un batardeau
C’eft, par le moyen des machines qui en tirent
l’eau, le mettre à fec, pour pouvoir fonder. •
ETANÇON, f» m» Manière d’étaye pour retenir I
ferme & à demeure un mur ou un pan de bois. ]
ÉTANFICHE, f.-f. Hauteur de plufieurs bancs j
de pierre qui font malle dans une Carrière.. '
ETANG , f. m. ( J a r d i n a g e . ) On pratique des
é t a n g s dans les jardins pour trois raifona.
i° . Pour employer un terrain bas ou fe ramaffent
les eaux pluviales, & qui par conféquent feroir I
inutile , ou feuoit un mauvais effet.
2°., Pour embellâr l ’emplaGemèn t par une grande I
maffe d’eau qui anime le payfage & produit d’iieu-i
reuxeontraftes.
' ' 3p . Pour y nourrir du poifîbn &- procurer l’agrément
comme l’utilité de la pêche.
Lorfque la nature n’a pas fait dans un jardin fe
. premiers frais de -ee genre d’embelliffement, &
qu’on doit créer la configuration d’un é ta n g , il I
faut éviter toutes les formes qui rappellent trop ]
l’a r t , telles que les circulaires & les artguleufes. .
Que l’on choififfe, pouf y creuférun réceptacle. I
aux eaux ,non une plaine , l’empreinte de l’art j I
païoî.tïoit trop , mais un vallon , un bas-fond où I
l’eau fe raffemble d’élle-mêmè; que de la terre
; excavée- on forme une colline dont l’élévation
• nouvelle donnera à l ’emplacement un plus grand
air de vérité ; que des plantations heu^eufement
diftribuées ombragent quelques parties de l’étang)
& laiffent toutefois le c ie l & le foleil fe refléter
dans fon miroir.-
Si l ' é t a n g Cert de vivier , qu’on y momifie .ai-
verfes efpèces de pouffons q u i, par la variété de
leurs jeux & Fin nocen te-occupation de la pêche, |
offrent des paffe-temps- & des: récréations cham- j
pêtres..
E T A Y E , f. f, ( C o T i f l r u ê t io n . ) Pièce de 1 °’5 I
pofée debout ou arc-boutée , dont on fe fertpouc J
Soutenir une partie a’édificequi menace ruine,ou.
qui a befoin d’être fupporlée, à raifon d’une, ope-1
ra ti.on. quel conque..
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K irWEMENT, f- m, (Con/fmâioh. ) Ce mot a
I frmificalions, Jl exprime l’affion d’étayer ,
R .fuite l’ouvrage qui fin réfulte. ■ Dans ce
E * 1 fens on enjprid par payement la combi-
j e „iufieurs pièces de bois dilpoKes pour
K i r une partie d'édifice. Les.pièces qui oom-
l o f e n t l'étalement prennent diflerens noms à rai-
■ T de leurs poGlinns, tels que pointait, chandelle,
, tie.fiche, contrôlent, chevalement, étréfillons, \
Miche , couçïiis , femelle , fourrures , cales.
BPoyez ces ipots. ) ~
| ÉTAYER, v. afl. ( ConJlruStion. ) C’eft fou-
lenir a v e c . des. pièces de bois un édifice on une
.partie d’édifice qui menace ruine.
I Cette opération exige plus de cpnnoiflances
lu ’on ne penfe. Loi-fqu’elle n’eft pas faite à propos
Ru d'une manière convenable , elle contribue pins
là la ruine d’un édifice qu’à fon foutien. Souvent
En étayant une partie on ébranle l’autre , ou l’on
rejette inutilement la charge d’un point fur un
Entre point plus foible. Plus un édifice préfente
lie caducité, plus on doit multiplier les précautions.
II faut furtout éyiter de trop forcer les étayes.
I l ’art eft de les y combiner de. manière à ce qu elles
fouliennent les. .parties qui font en mauvais état
(an s altérer là folidité des autres.
I ÉTEINDRE,‘v. s&.fConjlmetion.') C’eft jeter
de l’eau fur du feu ou fur une matière enflammée
pour en arrêter la combuftion.
I Ce mot s’applique auffi à la diffol'ution de la
cliaux vive, diffolution qui s opère en y jetant de
■ l’eau; Si l’on s’eft fervi du mot éteindre , parce que
Ile réfultat apparent de cette opération eft à peu
| près le même'que celui qui eft produit par 1 eau
[ jetée fur du feuj, c’ëft-à-dire , une. grande effer- <
Ivefcencë àccompagnéa de fiffiemens & de fumée.
jL’eau toutefois y ôcdafibnne un effet très-con-
traire, à celui de FextinèHon ; .oar i l , y développe
une chaleur qui eft capable de .brûler,
K Pour éteindre la chaux d?ûne manière conve-
venable, on ne doit y employer qu’une quantité
K’eau proportionnée 'à la qualité de la matière.
f-Élle perd fa forcé fi l’on y verfè trop d’éau, St^elle-
Ibrûle ou diminue de qualité fi l’on n’v en met pas-
| allez. Il y a de la chaux, telle que celle de Melun,
Iqui abforbe une quantité d’eau égale à deux fois
|& demie fon poids, tandis que (Fautres n’en veu-
pnt qu’une quantité qui foit moins de deux fois»
|( Voyez les articles Chaux &. Mortier. )
I ÉTELON, f. m. ( Conjlruction.) Les cbarpen-
pevs appellent ainfi l’épreuve ou tracé en grand
[ après lequel ils tracent les ouvrages fufceptibles
Kallemblage, tels que les fermes , pour les combles
jou les cintres, les éfealiers, &c. Au lieu d’une aire
; /ien dreffée, ils fe contentent fouvent de quel-
planches ou dofles, difpofées dans le fens.
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des principales lignes , & arrêtées fur le terrain du
chantier.
ETERIUS, archite£le célèbre fous le règne
d’Anaftafe, & choifi par ce prince pour élever,
dans le grand palais de Conftantinople, cet édifice
appelé Chalcis3 qui n’étoit peut-être qu une grande
falle.
On croit que ce fut le même Etenus qui cbnf-
truifit cette grande muraille faite pour garantir
Conftantinople des invafions dés Scythes & des
Bulgares, & qui s’étendoit depuis la mer jufqu’à
■ Selimbrie, ancienne ville de Th race.
ETFOU ; d’autres voyageurs écrivent Edfou
(ou A pollinopolis magna).
Et/ou eft une petite ville ou plutôt un bourg de
la haute Egypte, fitué à deux tiers de lieue de la
rive gauche du Nil, entre Syène & Efne, a dix
lieues fud de ce dernier endroit. Selon les obfer-
vations de M. Nouet,, elle eft par 3o° 33' 44" de
longitude à l’eft de Paris, & 240 58' 4^" de latitude
boréale. C’eft l’ancienne Apollinopolis magna.
Cette bourgade renferme deux temples d’une
proportion fort différente , mais tous deux fi bien
confervés, que fi on les dégageoit des décombres-
qui les embarraffent, ils- paroitroient prefque
intaHs.
On trouve une defeription détaillée dé ces édi- ..
fices par M. E. Jomard, dans le grand ouvrage
fur l’Egypte (i^- Nous eboifirons parmi les faits»
nombreux qu’elle préfente, ceux qui feront les
plus propres à donner une idée fuffifante de ces--
magnifiques monumens.
Les deux temples font à peu près à angle droit ;
la diftance qui les fépare eft peu confidérable ; ils
fe trouvent au nord-oueft du village, au pied.
d’une chaîne dé monticules formées par les ruines
de l’ancienne v ille re c o u v e r ts de fable, & par-
fem’és comme partout ailleurs, de poteries.bri—
fées, de briques pilées & de toutes fortes de débris.
Le grand temple domine au loin le village &.
tout le pays environnant ; auffi les habitaps l’appellent
ils Gala9 c’eft-à-dire, la citadelle. Nous
commencerons par décrire cet édifice..
I. Grand temfiTe dyEtfbu>.
La difpofitk>mde cët édifice, malgré fon étendue1
& fes diftri bu fions ; n’a cependant rien de compliqué
le plan eft fimp lep a rce que la fymétrië-
y" eft entière, & que l’enferable de toutes les-
parties en eft parfaitement ordonné.-
Four fe faire une idée fommaire 'de l’édifice entier
, il faut fe figurer un fanâuaire entouré de deux
| corridors, &. précédé de deux portiques; imaginez.
( i ) Defeription de VÉgypte3 tome I, antiquités4 descriptions,..