
-n’ y eft pas habitué, & qu’on n’a pas appris à fuivfe
le mouvement que cette élafticité occafionne. Cette
difficulté eft encore augmentée par la néceffiré de ne
donner à ces échelles qu’une légère inclinaifori, incli-
naifon diminuée aufii dans le haut par la courbe
qu’elles forment. Dans ces cas, on les fortifie, en
attachant au. milieu de l ’échelon du haut un cordage
que l’on fait palier alternativement deffus & deffous
les échelons, & qu’on arrête fortement au dernier
échelon du bas.
Le peu d’épaiffeur que l ’on donne aux bras de ces
échelles, & l ’efpèce de bois qu’on y emploie afin de
les rendre plus légères , eft caufe qu’on eft obligé de
les affembler debout, & de les démonter de meme,
ce qui exige une certaine adreffe dont tous les ouvriers
ne font pas fufceptibles. Les ftstajaoli qui
affemblent ces échelles, portent en montant, la pièce
ou la partie d’échelle qui doit s’ajufter au haut de la
dernière qui eft en place, & quand ils y font arrivés,
ils ont l’adreiTe d’en éloigner du mur, avec un pied,
l ’extrémité fupérieure , pour y enmancher celle
qu’ils portent.
S’agit-il de pofer des tentures à une très-grande
hauteur , le long d’ un m ur, ils s’évitent la peine de
defeendre pour faire voyager l'échelle. Pendant que
Jes uns font avancer le pied de 1*échelle,, celui qui
e f t en haut paffe fes jambes dans les échelons , &
fait avancer le haut de Y échelle, - en marchant, pour
anifi dire, avec les mains le long du mur. Cette opération
exige que l ’ouvrier placé en haut de Véchelle
agifTe parfaitement de concert avec ceux d’en bas, !
pour éviter de tordre Y échelle, ou de lui donner des j
lecouiTes. Elle eft dangereufe, & demande des gens j
adroits ou bien exercés à ces fortes de manoeuvres.
Les échelles à incendie, dont on fait ufage à Genève
dans les cas d’incendie, font aulfi compofées de parties
à*échelles qui s’enmanchent les unes au-deffus des
autres, à peu près dans le genre de celle que nous
venons de décrire. Toutes les parties d’allonge dont
elles fe forment, n’ont que cinq pieds de hauteur;
mais au lieu de s’allonger par le haut comme les
précédentes , c’eft par le bas que fe fait le rallongement
, de forte que chaque fois qu’il faut ajouter
une portion à.’é ch e lleil faut foulever tout le poids
de la partie déjà montée, & ce poids devient con-
fidérable dès que Véchelle a plus de vingt-cinq pieds,
à caufe de la multiplicité des allonges & des ferrures
dont elles font garnies. Aulfi, pour monter une
de ces échelles de vingt à trente pieds , il faut huit
hommes, {avoir quatre pour foulever Y échelle, un
cinquième pour mettre en place les portions à ajouter,
un fixième qui les lui apporte , & deux autres
qui maintiennent le haut de Y échelle avec des haut-
bans. Cette partie eft garnie de deux roulettes, pour
éviter le frottement du bout de Y échelle contre le mur.
Les Italiens qui rallongent leurs échelles par le
haut, n’emploient pour cette opération que trois
hommes ; un qui tient le pied de Y échelle, un autre
qui monte les rallonges r & le troifième qui les
enmanche.
É ch e l l e d e d e s s in ( d e p la n o u de c a r te , 6 C.}
C’ell une ligne divifée & fubdivifée en partie»
égales , pour fervir à mefurer & à juger la grandeur
des objets que ces delfins repréfentent. Les parties
de V é ch e lle font des toifes , des pieds, des modules
, &c.
É c h e l l e g é o m é t r iq u e . C’eft celle, qu i eft form
é e p a r plufieurs lignes pa ra llè les repréfentant des
parties d o n t la fu b d iv ifio n e f t in diqu ée , par des lignes
o bliqu e s .
En perfpqâive , on diftingue les échelles de front
qui font divifées en parties égales, pour le mefure
des objets parallèles au plan du tableau, & les
échelles fuyantes, divifées en parties inégales, qui
diminuent depuis la ligne de terré, jufqu’au point
de vue.
É c h e l l e . On appelle ainfi un efcalier roide &
difficile à monter, à câufe de la trop grande hauteur
de fes marches, & de leur peu de giron (voy.
ESCALIER ) .
É ch e l l e s a in t e . Mot mal traduit de l’italien
f c a la f a n t a , parce que le mot f c a la veut dire en italien
échelle & e fc a lie r ; ou auroit du dire Yefcal'w
f a i n t . C ’eft à Rome , près de l’églife de Saint-Jean
de Latran, un portique qui préfente cinq arcades
de front avec trois rampes d’efcalier. Celle du milieu
paffe pour être faite de quelques degrés de la
maifon de Caïphe, apportés de Jérufalem à Rome,
& fur lefquels dût avoir paffé Jéfus-Chrift, lorfqu’il
fût transféré de Caïphe chez Pilate. Ces degrés, au
nombre de vingt-huit, font recouverts d’autres, faits
de marbre, qui ont pour objet de les conferver. La
f c a la f a n t a qu’on monte à genoux, eft un fujet journalier
de dévotion &. de pèlerinage à Rome.
ÉCHELON, f. m. C ’eft un des bâtons outra*
verfes affemblés entre les deux bras d’ une échelle,
& qui en font les degrés ( voy. é c h e l l e ).
ÉCHIFFRE, OU FARPAIN d ’ÉCHIFFRE , f. m.
Mur rampant par le haut, qui porte lés marches
d’un efcalier, & fur lequel on pofe la rampe de
pierre , de bois ou de fer. Il eft ainfi nommé, parce
que, pour pofer les marches, on les chiffre le long
de ce mur.
É ch if fr 'b d e b o i s . Affemblage triangula ire,
compofé d’un patin , de deux noyaux , d’ un ou de
plufieurs potelets, avec limon, appui & balufires
tournés ou faits à la main.
É CH IN E , f. f. C’ eft le nom quon donne au
quart de rond, ou à la portion de cercle quelconque
dont fe compofe le chapiteau dorique.
Chez les modernes, le chapiteau dorique corn'
prend trois parties ; l ’aftragale avec le gorgerin, 1e
quart de rond & le tailloir. Dans l’ancien ordre de*
rique , il n’y a, à proprement parler , ni aftragale,
ni gorgerin. De petits filets ou iiftels, tantôt
i , , Ap trois, tantôt au nombre de cinq, reu- STrt »«SH ^ n i ml IpsMI r able, tant dans fon épaiffeur, que dans fa faillie.
(Vov<îi 1‘a r tic le dorique ordre, ces différentes
formes & leur comparaifon. )
Le mot ichinc parole dériver du grec I H | , qui
veut dire la coque d’une châtaigne. On donne en effet
ce nom, dans un quart de rond taillé , a la coque
oui renferme l’ove. Cet ornement fe place allez volontiers
au haut du chapiteau de la colonne ionique.
On le taille auffi dans les corniches iomques & corinthiennes.
Éclimt eft Couvent fynonyme de tore, pour exprimer
le quart de rond du chapiteau dorique, cependant
tore le dit plus proprement de cette partie
d'ornement , correlpondante , qui entre dans les
baies des colonnes.
ÉCHQPE , f. f- Petite boutique de menuiferie,
ou de menue charpente, couverte en appentis, garnie
de maçonerie, & adolîée contre un mur. Quelquefois
elle a une petite chambre au-deffus. Selon
Ménage, ce mot vient de l’ anglois fckop, qui a la
même lignification.
ÉCLATS, f. m. pi. Ce font, en dégroffiflant &
ébauchant une pièce de bois, les morceaux fcpi’on
enlève avec la coignée ou le fermoir.
Éclats fe dit auffi du travail de la pierre & du
marbre. Les éclats de marbre que l ’on fait fauter
avec l’outil, fe recueillent, fe pilent, & fe réduifent
en poudre applicable à divers ufages. Les éclats de
la pierre s’appellent recoupes {voy. ce mot).
ÉCLUSE , f. f. ( conftruÜion ) C ’eft en général
Une clôture faite en terre, en pierre ou en bois, au
travers d’une rivière ou d’un canal, ayant une ou
plufieurs plufieurs portes, qui fe lèvent & fe baiffent
félon qu’on veut retenir ou lâcher l’eau.
C’eft auffi une efpèce de baffin en maçonerie &
en charpente, renfermé entre deux portes, & placé
entre deux parties de canal, dont une eft plus élevée
que l’autre. Ce baffin eft difpofé de manière à recevoir
une plus ou moins grande quantité d’eau, &
fert à faire paffer les bateaux d’ une partie du canal
dans l’autre. Je renvoie le le&eur à l’article canal
( conf.mQ.ion ) , dans lequel j’ai donné le détail de la
forme, du jeu & de la conftru&ion des baffins à
k lu f t . [ V o y e { a u J f i l e s m o t s bajoter & radier.)
C’eft au fiége de Montargis , en 1426, que fe fit
L première éclufe. Ce fut pour inonder les affiégeans
dans leur çamp, que les habitans de ce pays en firent
la découverte. Cela ne pouvoit fe pratiquer qu’en
retenant les eaux de la rivière de Loing. Une éclufe
feule pouvoit produire cet effet, de manière que
tout le mal fut pour les affiégeans, & que les affiégés
n eylfent rien à en redouter.
On doit aux Hollandois la perfection des écluses.
Le premier ouvrage qui ait paru fur cette efpèce de
batiment hydraulique, eft d’un Hollandois nommé
Simon Stevin, ingénieur célèbre. Son livre, publié
en 1618 , eft intitulé fortification par éclufes. Le fécond
auteur fur les éclufes, eft Corneile Meyer \ le
titre de fon livre eft Parte di resjlctuir a Roma la ira*
lafciata. navigaçione del fuo ttvtre, dont on a un extrait
en françois , intitulé Traité des moyens de rendre
les rivière navigables. En 1715 » Ü a Paru â Ausbourg
un Traité des éclufes & portes a roulement, par L . C.
Sturmius. M. Léopold a écrit auffi fur cette matière,
dans fon Theatruni hydrotechnicarum. L Archite£lu.it
hydraulique de M. Belidor a furpaffe tous ces ouvrages
; on y renvoie le leéteur pour toutes les con-
noiffances de détail, ainfi qu’au DiSionnairt des
ponts & chauffées de cette Encyclopédie, oh l ’expérience
de l’auteur a du réunir encore plus de maté-,
riaux & de lumières.
Le mot éclufe eft dérivé du mot txcludtre.
Écluse a tambour , ou permis. C ’eft celle où
on pratique dans le maflif des bajoyers, un rfW-
canal routé, dont l’entrée eft au-delà des portes, &
qui s’ouvre & Te ferme par le moyen d’une vanne a
couliffe ; telles font celles du canal de Briare.
Écluse a vannes. Éclüfè qui fe remplit &ƒ«
vide par le moyen de vannes à couliffes , pratiquées
dans l ’affemblâge même des portes, comme celles
de Strasbourg & de Meaux.
É cluse en épbron. C ’eft celle dont les portes
font bufquées, c’eft-à-dire que les portes qui font à
deux venteaux, fe joignent en éperon ou avant-bec ,
& forment un angle.
Écluse carrée. C’eft le nom qu’on donne aux
éclufes dont les portes font à un feul ventail, tournant
fur pivot, ou à couliffe, qu’on élève ou qu’on
abaiffe à volonté, par le moyen de moulinets. Telles
font les éclufes de la rivière de Seine à Nogent & à
Ponts , & telles font encore celles de la rivière
d’Ourque.
É CO IN ÇO N , f. m. C’eft, dans le piédroit d’une
porte ou d’une croifée, la pierre qui fait 1 encoignure
de l’embrâfure, & qui eft jointe avec le lanis (voy.
ce mot') , quand le piédroit n’eft pas parpain (voy.
FARPAIN ). .
L’étymologie tfécoinçon eft coin. On donne au lu
ce nom à de petits détails d’ornement dans la décoration
qui rorment angle, & fe raccordent avec
d’autres objets d’ornemens femblable.
ÉCOLE , f. f. On appelle ainfi un édifice compofé
de différentes fales, où Ton enfeigne publiquement
les arts ou les fciences.
Une école, félon i’ufage reçu jadis dans le langage
ordinaire , différoit d’un collège ( voy . ce mot ) ,
comme l’inftruftion diffère de l’éducation. Le mot
1 collège s’appliquoit aux établiffemens confacrés à
l'éducation de la jeuneffe, fans en exclure toutefois
l’ inftru&ion dont cet âge eft fufceptible. Le
[ mot école étoit confacré, par une de ces bizarreries
’ L 1 »