
par aquilce, que je ne vois pas pourquoi ici
aquilce ne fignifieroit pas les peutes du fronton,
lesquelles étant de bois, auront pris feu, tout auffi
bien que les bouts des chevrons qui fupportoient
ce fronton. Mainteuaut que les pentes du fronton
aient fupporté le fqjligium , entendu ici pour le
fa î ta g e ou la charpente du toit_, cela paroit également
fort naturel.
Ainfi Vitruve , en employant le motfcfligium
dans le feps de fronton ( lii>. IV , chap. n^jjuprà
quod fqjligium columen} nous donne à entendre
que le fronton fupportoit la folive faîtière, appelée
columen ou çulmen. Le mot culmen a été
pris Couvent, comme celui de fqjligium pour
comble, faite , charpente de comble.
De tout cela il réfulte quofiftigium a pu lignifier
le fronton, & auffi le comble en charpente fou-
tenu par le fronton.
FAUCONNEAU, f. m. Pièce de bois ayant une
poulie à chaque extrémité, & pofée horizontalement
au milieu de fa longueur par le pivot d’un
engin.
FAUCONNERIE, f. f . , efl un bâtiment diftribué
en volières pour y nourrir & mettre à couvert les
oileaux de proie deftinés à la chalfe , & en loge-
mens & écuries pour les officiers , valets & chevaux
de la chaffe àToifeau.
FAUSSE AIRE. {V o y e z Charge de plancher.)
F IU SSE ALE TTE , f. f. C’eft un pied-droit en
arrière-corps > portant une arcade ou une plate-
bande.
FAUSSE ARCADE , f. f . , eft une arcade fermée
, & qui, ne fervant point dé pafl’age, fe trouve
fbuvent figurée dans les bâfimens pour la fymétrie
de la décoration. Il y a beaucoup de fauffes arcades
dans les plus grands édifices. On peut donner
ce nom à prefque toutes celles qui forment le
rez-de-chauffée de la cour du Louvre ; ,car, pour
être percées par des fenêtres renfoncées , ces arcades
n’en font pas moins obftruées , en tant que
l ’on confidère leur forme générale & l’objet réel
d’une arcade.
FAUSSE BRAIE, f. f. On donne ce nom à une
efpèce de terrafle ou galerie découverte qui règne
en dehors au pied d’an château-fort. Elle tend à
former un plus grand empâtement, & elle fert de
promenoir. On en voit au château de Richelieu.
C’étoit, dans l’ancien fyftème de fortification,
une efpèce de rempart inférieur, régnant au pied
de l’efcarpe du mur de revêtement du corps de la
place.
FAUSSE COUPE, f. f. On appelle ainfi, dans
la coiipe des pierres, la direâion d’un joint de
tête oblique à la douelle d’une voûte cîrcnl n' I
Dans une voûte plate , telle qu’une plate-bande' I
c’elt la direction du joint de tête perpeuclieul • '
au plafond , parce que dans les voûtes circulai,.> I
la direâion des joints de tête doit être perpendi!
euluire à la douelle, & parce qu’au contraire, dans
les voûtes plates, cette direâion doit être oblialla
dans fon rapport avec le plafond.
Quelquefois on difîimule l’inclinaifon véritable
des claveaux d’une plate-bande , eu traçant fUI
leurs paremens des joints qui parodient leur être
perpendiculaires. Cela s’appelle aulli être enfaujfe I
coupe. On a ufé de cette pratique aux petites por-1
tes du grand portique du Louvre & à celles du
portail de Saint-Euftache.
En charpenterie & en menuiferie on donne le
nom de faiijje coupe à tout affernblage qui n’eft I
fait ni à l’équerre, ni à onglet, mais qu’on trace
avec lu faufi’e équerre ou fauterelie.
FAUSSE ÉQUERRE , f. f. C’eft un inllrument J
fo rmé de deux règles plates dé bois ou de fer, qui
font mobiles l ’une fur l’autre par le moyen d’une
charnière. Lorfqu’il eft de fe r , c’eft le compas de I
l ’appareilleur. Les charpentiers en emploient de I
femblables pour tracer les bois. Les me nui fiers font
leur faujje équerre en bois pour toutes les '-faillies I
coupes de leurs ouvrages : ils l’appellent aulliJau- I
terelle. ( Voyez ce mot.)
FAUSSE FENÊTRE, f. f . , ou fenêtre feinté.
Ou en pratique fort fouvent de femblables dans
les bâtimens , par égard pour la fymétrie. La Je-
nôtre fauffe o n fe inte n’a de réel que les tableaux I
ou les chambranles. L ’ouverture en eft bouchée, I
& cet efpace fe remplit quelquefois , ou par une •
feule couleur foncée qui repréfente le vide, ou
par l’imitation , même en peinture, du châlfis, I
des .vitraux Si des rideaux intérieurs.
On voit à un petit tombeau d’Agrigente,' 1
nommé vulgairement le tombeau de Téron, des
fenêtres feintes dont le chambranle eft en relief,
& dont le milieu offre en faillie l ’imitation d’un
châffis. {Voyez Agrigente.)
FAUSSE HOTTE, f. f. {C&nflruçtion.) Cé J
la hotte élevée fur le manteau d’une cheminée,
dont le tuyau eft dévoyé à droite ou à gauche.
Elle eft feinte pour cacher à la vue la diiïbrniilé
que cauleroit l ’inclmaifon du tuyau.
FAUSSE PORTE, f. f . , eft une porte feinte
pour la fymétrie, d o n t on f a i t les jam b a g e s & b j
chambranle, & dont le milieu eft plein.
FAUX ATTIQUE , f. m ., eft un amortifîemflit
d’architeâure ayant à peu près la dimenfion du»
attique, mais lans pilaftres , fans croifées, b*1*
baluftrade. Il fert de couronnement ordinaire aux
arcs de triomphe , & c’eft là que fe placent fis
■ f -lofions, oomtne on peut le voir aux arcs de
! porte Saint-Denis Si 'de la porte Saint-Martin à
j Paris.' .
FAUX BOURG, f. m. C’eft le nom qu’on donne
j ,, art;e d’une ville qui fe trouve hors de fes
jniirsou de l'on enceinte, & qui ordinairement lui
fert d’avenue.
1 FAUX COMBLE, T. m ., eft la partie la plus
[élevée d’un comble brifé : "elle s’étend depuis le
trilis jufqu’an faîte , & elle a ordinairement moins
pente que la partie inférieure au brifis.
FAUX JOUR, f- m. C’eft une fenêtre percée
dans une cloifon, pour éclairer un paffage, une
varde-robe , un efcalier dérobé, ou toutes autres
[pièces qui ne pourroient recevoir du jo u r d’ail-
| leurs. -
f féconds. Le nombre des grands ouvrages & des
entre prifes coloffales qu’il tau t, fans aucun doute,
attribuer à Phidias, paffe aujourd’hui pour fabuleux.
FAUX ORDRE. ( Voyez A ttique. )
FAUX PL AÏSCHER, f. m ., eft nn flancher
uu’on pratique pour diminuer la hauteur d’une
»pièce .lequel ne fert qu’à former plafond, & fur
lequel On ne marche point. On en fabrique de
femblables dans les combles, pour les chambres en
galetas. * ,
C’eft aufîi un plancher de charpente pratique
au-deffus de l’eftrados d’une voûte, dont les reins,
ne font pas remplis. Tels font ceux qu’on pratique
fur les entraits des combles des églifes, pour ne
point fatiguer les voûtes.
FÉCONDITÉ, f. f . , e ft, au moral comme au
phyûque, la faculté de produire & de produire
beaucoup. ■ \ <
Oa a tranfporté au génie de l’homme toutes les
idées d’enfautement, de procréation, de fé con dité,
dans l’ordre naturel, & l’on a diftmgue , par
l’épithète àe féconds , ces efprits qui conçoivent
facilement, & rendent avec facilité les idees qu ils
ont conçues.
i La fécondité, G on la confidère dans fes effets,
I comporte la réunion de ces deux qualités ; & quoi-
I quen peinture 8t en fculpture, la facilite qui fe
I rapporte au travail de l’exécution & à la pratique
I de i’inftruoient {voye* Facilité) , puifle avoir
t lieu fans Infécondité y qui eft la facilité de conce-
I voir, cependant on ne connoît guère d’artifte fé-
E cond qui n’ait eu en même temps un talent facile.
[ En" architeâure, la facilité étant particulièrement
celle de l'intelligence , c ’eft-à-dire , une
I forte de rapidité dans refprit qui fait rapprocher
[ les rapports les plus-éloignés entr’eux , l’idée de
I facilité fe confond naturellement avec celle de
[ fé c o n d ité .
Lyfippé , appelé par Plinefecundus artifex ,
meltoit une pièce de monnoie dans un tronc, a
chaque figure qui fortoit de fes ateliers. A fa
mort ( voyez P lin e , liv. X X X I V , chap. 7 ) on
v brifa le tronc , & on trouva , félon quelques éditions
, quatorze cents, félon d’autres, fept cents
pièces. Le .nombre des ouvrages d’Apelles fut
infini, & les fiècles modernes nous apprennent encore
, que cettefécondité fut le privilège des plus
célèbres avtiftes.
Sans doute \e.féconditédu génie a auffi un de
fes principes dans les daulés générales qui influent
fur les arts. L ’archileâure , par exemple ,
en dépend plus qu’aucun autre a r t , & plus d un
architeâe , doué d ’un talent fé c o n d , n aura pu en
faire preuve, dans les fiècles où des circonftances
contraires fe feront oppofées à fon développement.
Cependant nous voyons auffi, en ce genre , que
les maîtres modernes de cet art ont beaucoup créé,
& Palladio doit paffer pour avoir été un des plus
féconds.
FENÊTRAGE, f. ra. Mot colleâ if dont on ufe
pour défiguer l’univerfalité des fenêtres d un édifice.
On s’en fert auffi, quoique dans un fens moins
général, à l’égard d’une feule fenêtre fans appui,
ouverte jufque furie plancher.
FENÊTRE,f. f . , e ft, ans l’ufage de la langue,
le nom générique que Ion donne a toute ouverture
pratiquée dans les édifices pour eclairer
leur intérieur. Le mot croifée eft devenu, dans la
langue de l’architeâure en France , le mot reçu
pour exprimer, non toute efpèce de, fenêtres, mais
particulièrement celles qui fe lient aux ordonnances
des façades, qui reçoivent des ornemens , &
qui contribuent par leurs formes, leurs dxlpofi-
tions, leurs proportions , au bel effet 81 k la décoration
des mailbns, des palais & des mopumens
où elles font employées. Nous avons déjà traité
des croifées à ce mot {voyez C r o is é e ) ; nous avons
développé les hotions relatives à l ’art de l’archi-
teâuçe & à la décoration que celte matière comporte.
Nous nous bornerons ici à envifager ^ f e nêtres,
foithiftoriquemenl dans leur emploi, loit
pratiquement dans leurs formes, félon le fens général
de f i définition que nous en avons donnée.
L ’emploi des fenêtres pour chaque genre d’édifice
fut toujours fubordonné, dans les différentes
régions, foil aux ufages civils, religieux ou politiques
, foit aux influences des climats.
Si fon confidère, par exemple , \os fenêtres dans
leur application aux temples & aux édifices facrés,
qui font prefque les feuls monumens où le parallèle
entre les anciens Si les modernes pu i fie avoir
C c C 2t