
F A B
J- ABRIQUE, f. f. Ce mot vient du latin & de
ritalienjfàôràvz, & il eft fynonyme en français du
motjFabrication y qui toutefois ne s’emploie guère
en archiiedure. On dit plutôt d’un édifice, d’un
ouvrage, qu’ils font de bonne ou de mauvaife
sfabrique.
Fabrique , pris dans le fens du mot italienf a -
bricay s’emploie auffi dans le langage de l’a rt, &
furtout de la peinture, pour dire un bâtiment3 &
il eft particulièrement ,d’uf«\ge pour exprimer ces
édifices qui ornent les fonds de tableau ou les
pâyfages. Ainfi l ’on dit que Nicolas Pouflin eft
de tous les peintres celui qui a fait les plus belles
^fabriques.
Fabrique fe dit auffi d’un bâtiment où eft établie
une manufacture.
FAÇADE, f. f . , fe dit de l’élévation d’un édifice
qui fait face au fpedateur. Sous ce rapport, un
monument peut avoir plufieursfaçades. On dira,
par exemple, la façade du Louvre qui regarde la
rivière, lafaçade qui regarde les Tuileries, &c.
Les temples atnphiproftyles des Grecs avoient
deux façades en tout point femblables l ’une à
l ’autre.
Le mofaçade s’emploie cependant d’une manière
plus reftreinte, & figniûe alors le côté antérieur
d’un bâtiment, celui de l’entrée, celui qui
eft le principal.
C’eft ordinairement à la façade d’un édifice
qu’on applique & le luxe de l’architeâure, & tout
ce qui peut fervir à le caractérifer. Ainfi lesjfo-
çades des maifons particulières doivent être fim-
ples; celles des' maifons de campagne pourront
être- élégantes fans richeffe. Les façades des palais
comportent, félon la différence de leur nature,
divers genres de folidité, de luxe & d’agrément. La
majefté doit être le privilège des façades des
temples,
FACE , f, f . , exprime en architecture la fuper-
ficie d’un objet qui fe préfenfe à Ja vue. On dit
d’une maifon qu’elle faitfa c e fur la rue, fur un
jardin: on dit qu’elle a tant de pieds àefcice y c’eft-
à-dire, de furface extérieure en élévation.
Face eft en français le mot propre pour exprimer
ce qu’on entend par les bandes de l’architrave.
Quelques-uns écrivoient autrefoisfa fc e ?
fondés fur les mots latin & italienf a f c i a ruban.
C ’eft le terme effe&vement dont fe fert Vitruvé
à l’égard àesfaces ou bandes d’un architrave. Les
Grecs difoient , ceinture. Quoi qu’il en
foit de cette étymologie très-probable, on écrit
aujourd’hui f a c e , & cela figniûe la furface du
membre plat dont la forme fe définit d’elle-niêm
Face inclinée le dit d’un bandeau dans
moulure, ou des bandes d’un architrave dotuM
furface , au lieu d etre tenue perpendicuij
eft taillée en talus, faifant un angle obtus ave |
l’horizon. Cela fe pratique ainfi pour donner nlu
d’effet aux bandes lorfqu’on a peu de faillie 0J
lorlque lesfa c e s d’un architrave font, commei!
arrive dans les dômes, à une telle hauteur &dam
des efpaces tellement privés de reculée, cju’011 h
voit verticalement..
Les Anciens ont obfervé généralement d’in, I
cliner en arrière 1 es fa c e s de l’architrave. Au pé-
riftyle du Panthéon, à Rome, & dans l’intérieurI
de ce temple, bien que les afpeéfs foient difl'é-1
rens, toutes les inclinaifons des faces font enI
arrière.
Quelques-uns ont prétendu que les règles dè I
l’optique exigeoient que les fa c e s dé l’architrave
ordinairement d’aplomb, félon la pofition qu’oa I
leur donne & qu’elle,s reçoivent dans un grandi
nombre de cas , foient inclinées en devant |
quand l’architrave eft à une très-haute élévation. I
&. cela de peur que, par l’effet de l’optique qui I
tend à les -faire voir en raccourci, elles ne pa-1
roi fient trop étroites. ( Voyez l’article Optiqck.)
Mais cette méthode qu’on a déjà combattue ail-1
leurs, & qui tend à fauffer l ’effet naturel des oh I
jets, fe trouve démentie, comme on le voit, pari
l’exemple cité plus haut du Panthéon, où toutes les I
inclinaifons font en arrière, ainfi que par les
exemples du temple de Baechus & des thermes de I
Dioclétien.
On voitprefque toujours \esfaces de l’architrave, |
n’ayant que leurjufte di mention, être inclinées en
arrière, & l’on en voit d’inclinées, bien qu’elles I
foient plus étroites qu’elles ne devroient être. Cela J
le remarque au temple de T iv o li, où \ixface d’en-1
haut de l ’architrave, qui eft de beaucoup trop pe-1
tite , eft inclinée en arrière. Enfin, il Ce trouve que I
prelque toujours les fa c e s font inclinées en arrière, I
loit que les architraves occupent des parties fort
élevées, foit qu’ils foient placés dans des lieux I
rapprochés de l ’oeil.
Un ne lauroit dire pourquoi les faces font in/ 1
clinées en avant au temple de Mars vengeur &«u
forum de Nerva, les feuls édifices, à ce q«;oo I
croit, où elles foient de cette manière. En effet,
la raifon qui oblige quelqnefoisà incliner lesfacty
eft le befoin qu’on a de donner une largeur convenable
aux foffites des membres dont une impolie,
une corniche ou une architrave.font compoh-Cb
lorfqu’on ne veut pas donner au tout la faillie qu“
auroit, fi ces fa c e s n’étoiènt pas inclinées en
rière. Toutefois il ne paroi t pas que ce foit pouf
F A C
fou mie les Anciens aient foit en arrière
des j&«i> pnifqn’Us l’ont pratiqué
K ,a‘cun befoin apparent t témoin l’architrave-.
p a,,s u Hp la Fortune v ir ile ,. ou- le s ja c e e le
1 U,2 inclinées en arrière, tandis-que les fof-
K 01 ont le double de la faillie qu’ils devroient
B E j j ( Perrault, ord. des colon, c . 7 . )
I p a ÇETTE, f. f - , diminutif de face. On dit les
mwettes d’un’ diamant . Ce mot ne fe dit point
tJiiiet .tira : 0“ l’appüçp» à exprimer Pun.
E r côtés d’un corps qui a plufieurs petits cotés..
E p a i s l’arcliitedlure on, l ’emploie, à l ’égard des
F A I 585
■ lierres ou boffag.es qu’on taille comme en diaoti
îx facettes*
I. vvSe fa çon n é s’appellera ainfi par opposition à un
vafe lïfl’e. On dira de beaucoup de parties d'architecture
I F A C I L I T É , f. f . e f t dans les arts du deflin , or-
laiiiairement un don de la nature, que l'étude cul-
Eiie & dirige, dont l’inlkenee fe fait lenlir dans
Emis les ouvrages, & dont iïii’efi que trop commun
■ d’abufer. A r/
■ Ou diltingue la. fa c ilité de la fécondité , en ce
|Lue celle-ci le rapporte à la conception & à l ’in-
PVenlioü:| lorfque la. première eft. plus parlicu-
■ ièrement relative à l’exécution.
B De-là il réfulte que la qualité exprimée par le
L o t facilité fe remarque moins- dans les ouvrages
■ d’archïlecture. L’exécution qui eft du reffort de
■ cet art, comme on l’a déjà dit {voyez Exécu-
■ tion), comporte, moins que dans les autres arts,
■ Mlion directe, & ce qu’il faut appeler la mûm de
Ul'arhjie. Dès-lors l’heureux effet de celle fa c ilité
■ qui donne du charme & de la grâee aux oeuvres
■ du pinceau & du cifeau ne fauroit être auffi ten-
|'/ fible dans des travaux qui font le réfultat d’une
■ multitude de mains.
B : Cependant la fa c ilité s’applique auffi. à cert ains,
■ dons de l’efprit que l’architecte- doit polïeder..La ■
mfacilité à combiner les rapports, à faifir les rap-
■ prochemens, à vaincre les difficultés du terrain |
& lesfujétions, eft une qualité qu’un oeil intelligent
■ découvre dans les plans & les élévations. Ainfi
■ lafacilité qui appartient le plus à l'architecture ,
■ eft celle de concevoir & d’imaginer,. & cette!
Mcilité eft, à proprement parler , la fécondité.
I {V o y e z Fécondité. )
B FAÇON, f , f.. Ce mot a plus, d’un fens dans
Bes ouvrages de l’induftrie , de ^architecture & de
Bart en général. s
■ Quelquefois il lignifie le genre & le degré de
■ travail que comporte la matière qui doit être mile
en oeuvre, & Ion dira d’un morceau, .qu’il.y a
■ |lns ou. moins de façon.
. B’aalres fois il exprime le mode de travail, &
■ n eft fynonyme de manière On dit une bonne ou.
I une mauvaife fa çon de,faire. (Voy. Ma l - façon.)
I f^ÇONNÉ, adj., fe dit allez- volontiers des
1 Q% ls ff’ar.t deltinés à. recevoir des oxnemens. Un
,- telles que des confoles, des chambranles
, & c . , qu’elles font trop fa çon n é e s, c ’eft-à-
dire ,. ou trop chargées d’ornemens, ou trop découpées
dans leur forme.
FAÇONNER, v. a £ t .a une lignification générale
, fa v o ir , donner à un objetjd forme. Ainfi,.
dans ce fens y le fcnlpteu r fa çonne le chapiteau,,
l ’entablement & la colonne„
FAIRE, v- a£t. Ce- verbe, qui n’a pas befoin.
d’être défini, devient quelquefois, dans la langue
desarts., un fubftantif J. & l ’on dit,, comme fyno-
nyme de bonne ou de mauvaife exécution, un
beau faire , un mauvais faire y cette ârchiteâure-
eft d’un beau faire } il y a un médiocre fa ir e dans,
tels ©rnemens dans telle fri fe à enroulement.
FAISANDERIE, L fi C’eft un bâtiment accompagné
d’un clos , où l’on élève des fai-fans , & qui
fait ordinairement partie de l’enlèmble d’édifices
de terrains & de dépendances dont fe compofént
les châteaux des princes ou les grandes pofi'ef—
fions des riches à 1-a campagne.
FAISCEAU, f. m. On entend par-là, dans le
langage, ordinaire , un affemblage d’objets liés-
eiilr’éux ,, & particulièrement de b ran ch e sd e -
tringles où de baguettes.
Chez les Romains, 1 efaifceau ou les faifeeaux
qui étoientun des lignes extérieurs du pouvoir &.
de la dignité , £e compofoient de branches d’arbres
ou de bagueltes liées par des courroies , & au milieu
defquelles et oit une hache qui s’élevoit au-
deflus. L es fa ife e a u x , tels qu’on, vient de les décrire
,..font reprél’enlés fur beaucoup de monumens-
antiques,, en fculpture , & particulièrement fur
1 quelques tombeaux de perfonnages confulaires..
C’étoit un fymbole dont le fens étoit connu de
tout le monde, & il dut devenir un objet d’ornement
allez ordinaire.
Chez les Modernes, ]efaifceau n’a plus aucune-
défio-nalion politique ; il n’ett plus qu’un emblème
moral, foit de l ’union , foit de la force qui en ré—
fuite,. Cependant l’ufage de grouper,. foit des lances
, foit des drapeaux, a cônfervé ou renouvelé ,,
dans la décoration de l’architeGur-e, l’ulage des..
fa ife ea u x , & on les emploie quelquefois, dans des
compofidôns guerrières, en manière de pilaftres ou
de colonnes adolfées. Toutefois cette invention
appartient plus à la décoration qu’à i’architeêlure.
On en a fait auffi un emploi allé» fréquent- clans
la fèmirerie , &-l’on pourroit citer quelques grilles,
dont les montans font àesfrijceaux de lances.
FA ITAG E , f. m ., vient du mot latin fti/ li-
gium y & lignifie , dans le langage de la conllruc-
tion , à peu près la-même choie : je dis, à peu