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HOUE, f. f. Efpèce de rabot qui fert à corroyer
le mortier, & do ut les pionniers ufeut encore
pour remuer la terre.
HOUILLE, f . i Efpèce de terre -grade & noire,
ou de charbon de terre , dont on le fert dans les
forges, &c.
HOURDER, HOURDIR , v. a&. Faire un
Tiourdis.
HOTJRDI, HOURDIS, f. m. Ouvrage de maçonnerie
en plâtre ou en mortier , ;groffIèrement
fait avec moellons ou plâtras. C’eft auffi la première
couche de gros plâtre qu’on met fur un
lattis, pour former f aire d’un plancher.
HUIS, f. m. Vieux mot françois qui fignifie
porte , 8c dont on a fait le mot fuivant.
HUISSERIE, f . f. C”eft l’affemblage du linteau
& des poteaux d’une .porte de charpente. On
entend auffi. par ce mot la menuiferie de la porte.
H U T T E , f. f. Petite habitation groffièrement
faite , foit avec des branches d’arbres, foit avec
de la terre & de la paille , ou de toute autre
façon également légère & privée d’art.
On Te fert furtout de ce mot, pour défigner les
habitations dont ufent les peuplades plus ou
moins fauvages, & les peuples étrangers à tous les
arts, comme à toutes les commodités de la vie
civile. -i i - i
Dans les pays qui ont abondance de bois, les
hcfbitans durent naturellement chercher leurs premiers
abris fous les arbxes'des forêts. Dans la fuite
ils imaginèrentde 'réunir des branches, en forme
de berceau. Enfin, pour fe ménager une retraite
plus affinée , fermée de tons côtés & propre à les
garantir-de s animaux, ils 'coupèrent des branches
qu’ils appuyèrent dans une fituation oblique,
à peu près comme les tentes d’un camp. -Quelques
peuples-privés de bois , & -habitant les bords des
rivières -ou des la c s , couftruffirent des 'huttes ou
cabanes , de rofeaux, de terre-ou d’argile.
Vitruve rapporte comment les -Golchidiens &
les Phrygiens conftruifoient leurs groffières & primitives
habitations. Les premiers occupoient-une
plaine fur les bords du Pont-Euxin, dans un pays
riche 'en bois. Ils plaeoientà égale diflance des
arbres d’ une certaine longueur, & en pofoient
d’aiitres en travers lui* ^extrémité de ceux-ci,
rempliffaut les vides de terre graffe. Les Phrygiens
habitant un pays dépourvu de bois, cboi-
fiffoient des-collines qu’ils - creufoient par le lom-
met auffi profondément que le befoinPexigeoit,
& -y pereoient enfuiteune entrée. ( Voyez Cabane.)
On courroit alors ces habitations de paille , de
Jofeaux & de- terre. Une telle demeure tenoit de
la grotte & de la cabane.
Cette groffière origine de l'art de bâlityfJ
trouve encore aujourd’hui confervée chez ph,]
s »voyageurs en citent
plus d’un exemple.
Ainfi, dans les villes de Lolieia & TehamaeJ
Arabie, à côté 'de bâtimens en pierre , l| j | J
par les gens riches , les pauvres occupent de rniJ
férables huttes dont la carcàffe & la charpente!
font compofées de bois minces, de-petits arbres!
d’arbuftes & de buiffons récemment -coupés, là
murs ou parois ' font rempli-s de terre graffe J
mêlée de boufe de v a ch e , & l ’intérieur eft enduit!
avec de la chaux délayée..
A Maehfa en Arabie, les huttes font encorj
plus Amples ; elles n’ ont point de murs : on le conl
tente d’établir quelques barres couvertes de roi
féaux.
Les Tungufes, peuple de la Sibérie, qui n’ont]
point d’habitations fixes , •&. mènent une vie 'errante
dans les bois & le long des fleuves, fe fond
des huttes de la manière fui-vante. On place de!
longues perches dans un cercle, on lie enfembld
leur extrémité Supérieure , de forte quelles for-|
ment.un cône. L ’extérieur de cette conflruflion]
conique eft recouvert d’écorces d arbres fixées
aux perches. Au fommet on laïffe une ouverlurej
pour que la fumée puiffe s’échapper, -car toute lai
journée le feu brûle -au -milieu de la hutte. La f
porte a -environ quatre pieds 'de haut, & fe ferma
moyennant un grand morceaud’écorce.
Les cabanes des Tartares du -royaume d’Àftra- r
can -ont une difpdfition plus recherchée; elle»
font'conftruites de manière à -pouvoir -être placée!
fur des-chariots, & à pouvoir fuivre ces peuple!
nomades , lorfqu’ils quittent une -contrée, pou!
s’établir dans-une autre.
L é célèbre voyageur Cook décrit ainfi les hum
i des Hottentots.
Quelques-unes de ces huttes fout d’une forma
circulaire , .d’autres font oblongues; elles reffem!
Lient à des ruches d ’abeilles o.u .à .une voûte :,
elles ont de 18 à 24 pieds de diamètre. Les.«
hautes font.fi baffes , qu’il.eft.rarement.poffibka
un homme d’une moyenne-taille de.s’y tenir droit,
même en étant-au .centre d elà voûte. .Maisleae-j
faut de hauteur de c.es huttes &. de leurs portes!
qui-n’ont ..guère que trois : pieds d’élévation, n e
jamais une incommodité pour un Hottentot, OT
fait fe baiffer,, .ramper .à quatre -P^ttes,’ J? M
d’ailleurs fe plaît à .être .couché plutôt gu.ains- 1
I/âtre ou fe foyer eft au milieu de chaque'Wj
Par ce moyen Iles imurs me font ;pas en .daflgfij
d’être -incendiés. Gettedifp.ofiti.on de 1 atve u eil^|
core cet .avantage., que loaifque la famille «
affife oui couchée .autour du fe u , chacun en] j
également. iLa porte, toute baffe qu’elle iM-ri
la feule ouvérture de là hutte. ,j
Les Hottentots fe-procurent fans-peine les in^j
riaux dont ils conftruîfent leurs huttes . e
H Y D
ompofent uniquement de branchages d’arbres,
[de nattes & de peaux. ; g S f i B
I Qiîand un Hottentot s’eft mis en. lete d abattre
fou habitation & de changer de lieu , il charge
I f r les animaux les nattes , les peaux & les bran
l des. dont élle é toit formée, & il la rétablit aille
s dans la même forme & la même dimeni
l i o n . v
I L’ordre ou la diftributioa de ces h u t t e s , dans
| ce qu’on appelle un c r a a l , prend \ e plus fouvent
lia forme d’un cercle , & toutes les portes regardent
le centre, toutes 1 e s h u t t e s forment ainfi
lune efpèce de cour circulaire, au milieu de la-
Iquelle les beftiaux font enfermés pendant la nuit.
I HYDRAULIQUE. Mot formé du g re c , qui
Ifionilie ce qui appartient à l’eau, ce qui concerne
■ es eaux-. Y^ W -
■ On donne'cette épithète à la partie de l’art de
B’jtfciiiteâare & de la conftrudlioii, qui regarde les
édifices qu’on bâtit dans les eaux ou fur pilotis,
U tous les genres de travaux, tels que ports, ponts,,
digues, jetées , murs de quai, canaux de navigation
J &c. , que l’on établit ou dans la mer, ou lur
les rivières ; ou-qui ont pour objet, tantôt de.
conduire des eaux, tantôt de fe défendre contre
leur excès ou leur irruption. On appelle donc
ïarchiteclure h y d r a u l iq u e cette partie de 1 art de
pâlir. Au!refois toutes les parties de cet artétoient
Icomprilès fous le nom d’a r c h i t e c t u r e , & exercées
par celui qu’on appelait arcliiteâe. Depuis que
l’efprit d’analyfe moderne s’eft introduit dans le
liegue des arts , pour les iloler & faire autant d arts
[basuu art, que celui-ci comporte de genres, l qy-
Xdraulique eft devenue une profèffion féparéè &
diltinûe dansl’architeôhire. Un Diôlionnaire par-
l-ticulier, deftinë à réunir toutes les notions de
jeettebranche de l’art, nous difpenfe donc de nous
éieadre fur l’objet principal de cet article , daubant
plus que l’on trouvera encore d allez nombreux
rèn feigne mens fur cette matière, aux àr-
I tidcs qui font communs à l’architeôlure propre-
Buent dite., &, à celle qu’on appelle h y d r a u l iq u e .
r Lenom h y d r a u liq u e fe donne encore.a la fcience
j qui en feigne à mefurer, conduire & élever, les
I eaux. L’avchitecle a befoin d’être inftruit dans
Icelle fcience, afin de connoîlre les moyens^ de
[procurer les eaux, foit aux villes, foit. aux édi-
Ilices publics, foit auxTnaifons particulières qu il
lell chargé de conftruire, foit aux jardins dont il a
jla direction.
I La conftruôlion, la difpofition & la décoration
pes fontaines, tiennent particulièrement aux con-
[noiU'ances hydrauliques. On a pu fe convaincre,
là 1 article Fontaine {voyez ce mot), de toutes
[les rellources qu’exige cette partie, foit pour
; tirer des eiïets variés du volume d’eau qu’on peut
pci ire en oeuvre, foit pour l’économifer ou le
iamltiplier par des moyens ingénieux. Il faut que
Diction, d’Archit. Tonie II.
H Y D 529
l’archiie&e foit verfé auffi dans la connoi fiance
des machines hydrauliques (voyez Machine), qui
fout les- principaux inftrumens dont il doit uidr
pour procurer aux fontaines qu’il conflruit, leà
eanxv fans lefquelles la plus belle fontaine eft fans
- valent.
De la fcience hydraulique, dont on vient dé
parler, font nés dilïérens jeux, dont peut-etre il eft
permis de ne pas trop regretter qu’ils foient tombés
dans l’oubli, depuis que l’on cherche moins
dans les jardins le goût des compofilions artificielles.
Je veux, parler d.e,ces orgues hydrauliques
( voyez Orgue) , dont les anciens jardins de l’Italie
nous offrent encore des modèles.
Il paroît que l’antiquité avoit connu à peu
près tous les fecrets de la fcience &. de l’art hydraulique,
8c qu’aucune des inventions modernes en
j ce genre ne lui fut tout-à-fait étrangère,, comme
on peut le conclure de l ’article luivant.
H Y D R A U L O S , H Y D R A U L IC O N . Ôrgue
d’eau. > • ■
Cet infiniment dont Vitruve , dans fou dixième
livre Architecture} donne une defcnption qui
toutefois n’en explique pas bien clairement la dil-
pofition, a beaucoup exercé la fugacité des antiquaires.
, , " V ' ' .y - ■
La plupart d’entr’eux penfent que c’étoit u*
orgue qui différoit de nos orgues pneumatiques',
feulement en ce que c’étoit l’eau qui met toiteu
mouvement les foufîlets. Cette idée, eft înexaôte^
Vitruve a emprunté fa defçviption de Héron
d’Alexandrie; & faute peut-être d’avoir bien
compris cet écrivain , il eft devenu lui-même très-
difficile à comprendre. ' . _ .. ;
La delcription de Héron , qui fe trouve dans le
Recueil des' ouvrages des mathématiciens grecs,
eft bien plus claire , 81 non-feulement notis fait voir
la véritable difpofition de l ’orgue d’eau, mais
prouve encore que précédemment on devoit avoir
eu connoiffance d’une efpèce d’orgue à vent.
Ctéfibius (dit M. Forkeldans fon Hijloire de là
mufique ) , célèbre mathématicien d’Alexandrie
; qui a vécu au temps de Ptolomée Evergète, 8c
qui fut lé maître d’Héron, eft communément regardé
comme l’inventeur de cet orgue {voyez
CtÉsibius) ; mais on ne lui doit au fond qu’une
amélioration de l ’orgue à vent déjà connu alors,
en y appliquant l’aôh'on de l’eau, qui, dans les anciennes
orgues hydrauliques ( ainfi qu’on le voit
par la delcription d’ïïé ro n ) , ne fervoit réellement
qu’à balancer la trop grande force du vent.
L’eau n’ayant donc rien de commun dans „ces
orgues-avec la produôlion du fon, il paroît que le
nom d’orgue d’eau leur feroit a fiez improprement
affeclé. Le nombre des tuyaux, dans ces
orgues, étôit fort borné;,& tout porte à croire
quelles étoient loin d’avoir la perfeéHon des
orgues modernes, telles qu’on les admet dans nos
; églifes, quoi qu’en puiflent dire plufieurs auteurs