
Paul Rinaldi & de Charles fon fils. Elle efl ornée
de plufieurs ftatues. "Des automates de bronze,
parmi lefquels on en diftingiie deux quon appelle
les maures, ÿ marquent les heures en frappant
fur une cloche à coups de marteau.
Vers le milieu du feizième fiècle, Henri II fit
conflruire l'horloge d’Anet. On y voyoit une
meute de chiens qui fembloit pourfuivre, en
aboyant, un cerf qui, avec un de fes pieds, mar—
quoit les heures.
JJhorloge de Lyon, faite en 1598 par Nicolas
Lippi us, de Bâle * rétablie & augmentée en 1660 par
Guillaume Nourifîon , habile horloger de Lyon,
eft regardée comme la plus belle de la France.
Pendant long-temps on plaça le mérite extérieur
des horloges publiques dans des jeux de mécanique.
Depuis que l’art de l’horlogerie a fait
tant de progrès, & que les horloges fe font multipliées
au point où elles le font aujourd’h u i, on a
dédaigné ce luxe puéril : l’on a mis le prix d’une
hotloge dans la perfection intérieure de fes rouages
, & l’on s’eft contenté de l’apparence de ce
qu’pn appelle le cadran. C’eft donc feulement à
l’embelliffement de cette partie qué l’architeCture
& la fculpture peuvent appliquer leurs reffourc.es,
en y plaçant des figures allégoriques 8t des emblèmes
qui ornent le cadre où le cadran de Y horloge
eft renfermé.
HOSPICE, f- m. A l’article Hôpital , dont le
mot hojpice eft dans le fait le fynonyme, nous
avons donné fon étymologie , & nous avons pro-
pofé, comme déjà indiquée en quelque forte par
Fufage, la différence que ces deux mots peuvent
comporter. Nous avons dit auffi que l ’antiquité ne
paroît point avoir eu d’hôpital, dans le fens où ce
mot fignifie établiffement pour le traitement des
•pauvres malades.
JJhojpice au contraire , hojpitium> comme défi-
gnant un lieu où l’on exerçoit l’hofpitalité envers
les étrangers, hojpiies_, fut connu des Anciens. Du
temps de Conftantm, on donnoit à ce lieu le nom
de xenodochium. L’hofpitalité, cette vertu qu’on
vante chez les peuples anciens , & dont il faut
toujours louer les effets , tenoit peut-être plus
qu’on ne penfe , au peu de communication alors
établie entre les différentes contrées, fi oa la
compare furtout à celle qui exifte aujourd’hui en
Europe, entre tous les peuples & toutes les parties
d’un même Etat. Gomme l’on voyageoit beaucoup
moins, il ne s’étoit pas formé fur toutes les routes
& dans toutes lès villes ,, cette multitude d’auberges
où les paffagers font reçus pour leur argent.
On logeoit chez des amas-,- ou chez les pêrfonnes
avec lelquelles on avoit des rapports, & cet ufage
formoit entre lés hommes un lieu particulier,,
celui qu’on appeloit de Vhojpitalité.
■ Les gens riches avoient dans leurs maifons un
corps de logis deftiné à la réception des-étrangers..
Ce lieu , qu’on peut appeler une forte àJ hojpice y
[ étoit placé aux deux côtés de Vandronitis ou i
partement du maître.
Les villes avoient des bâtimens publics1 deftiné I
au même ufage. Les Romains furpafferent encor
fur ce point les autres peuples. Non-feulement il !
établirent, comme en Grèce, des lieux GdnfacvêJ
à recevoir les étrangers, mais ils pouffèrent même
l ’attention jufqu’à faire conflruire pour eux dans!
les théâtres, des efpècesde falles appelées hofpita-
ha, où ils afliftoientaux fpeôlacles. ( Voyez Mont-1
faucon , Antiquit., expliq, tom. I I I , 2e. partie
pag. 255, 244 & 249; )
L’ufage dé l’hofpitalité ÿ tel qu’on le voit chez
les anciens peuples , s’eft Gdnfervé dans l’Orient &
dans la Turquie • & c’eft à cette forte d’établiffè-
mens publics qu’on donne le nom de càrcwenferai.
Ce font de grands bâtimens à un feul étage, dont
le plan eft ordinairement de forme carrée, avec
des portiques à l’entoiir cte la -cour, pour y mettre à
convert ies chevaux, les mulets, &c. (Voyez-enl
la delcription au mot Garavensèraï. )
Dans la chrétienté, il y avoi-t & il y a encore I
un grand nombre de couvens, exerçant l’hofpitalilé I
envers les pauvres principalement, & munis à cet I
effet dè bâtimens deftinés à recevoir les voya- I
geurs j & fervant- d’hojpiees.
Mais dans les moeurs modernes, le nom fthof-1
pice fe donne particulièrement à des établifle-l
mens de charité publique où, au moyen des fon-1
dations dont ces établiffemens font dotés , on re- I
cueille , fort les enfans trouvés, foit les orphelins,
foit les vieillards des deux fexes. AinfiTon dit I
Vhojpice des Enfans trouvés f l’hojpice des Am-1
gles y Yhofpice des Ménages y &c.
Le car a cière d’architecture de ces édifices eft le I
meme que celui des hôpitaux , mais leurs difpofî-
lions intérieures font foumifes aux variétés qu’éxi* I
gent leurs différens emplois. Il faut de vaftes dor-1
toirs, de grandes falles de réunion , des cours
fpacieufes, des terrains aérés, des plantations fit
des jardins-.
HOT EL , f. m. , vient, comme' hôtellerief I
d’hôte , hofpes , hqfpitiurn.
Ce nom fut donné d’abord à ces édifices qu’on
deftinoit à recevoir les étrangers 5 & comme les
palais des grands avoient quelques parties con-
facrées à .cet ufage y comme enfuite divers édifices
publics fervant à la réunion des habilans,
tels que les maifons de v ille , avoient des defti-
na lions quirappeloient les pratiques de l’ancienne
hofpitalité, on les appela hôtels : car , en définitif)
hôtel eft étymologiquement un fynonyme à! hojpice*
De-là vient encore qu’on applique ce mot à une
auberge ( hôtel garai ) ..
Hofe/, félonie langage le plus ufuel aujourd’hui
en France^ eft.devenu fynonyme de palais. Il
a que les grands & les hommes en place que
-aient un hôtel y. & ce mot,, gravé conjointement
avec le nom du propriétaire,, au-deflus de h
H! d’enlvfe , eft uniquement, par le lait' de
f, ive une dihinflion ‘ qui, ainfi que beaucoup
l’-uifres, rendrait ridicule celui que l’opinion
uôtoriferoit point-à fe l ’attribuer.
Puifqu’on donne le nom d'hôtel à ce qu on
„elle aufli palais, terme qui eft. plus général &
□ appartient à l’irchiteSure de tous les peuples,
P os penfons qu’il convient de renvoyer au mot
ffiiAis les notions théoriques ou defcnptives que
j’ujet comporte. Mais nous ferons ici une mention
particulière de quelques grands édifices, âux-
rniels l’ufage a appliqué d’une manière fpéciaie
feoom à’hôtel. Ainfi l’on dit:
Hôtel-D ie u . C’eft à Paris, &. dans quelques L très, villes de France, le nom du principal hôp?-
Li.
fParis
( V o y e z H ô p i t a l . ) La fondation de celui de
„ris eft due, félon la tradition, à'faint Landry.
L principaux bienfaiteurs fûrent faint Louis &
Henri IV. Ce bâtiment a été augmenté fucceffi-
Cement. En 1 6 2 5 , les adminiftrateurs de Y H ô t e l -
foieu obtinrent la permiffion de faire conflruire
fur la rivière un pont de pierre pour y établir une
nouvelle falle. Deux incendies furvenus, l’un en
11707, l’autre en 1772 , ont donné lieu à des réparations
& à des conftruGions qui ont amélioré ce
focal. Mais la population toujours croiffante de la
[capitale l’ayant rendu tout—a—fait mfuflifant, cet
I hôpital n’eft plus ni le feul ni même le plus im-
Iportant; &, malgré quelques additions modernes
, telles que le portique en colonnes doriques
[qui donne fur la place de Notre-Dame, 1 édifice ,
Bous le rapport de la conftruôtion ou de 1 archi-
Itefture, ne mérite pas une description.
K L’Hôtel-Dieu de la ville de Lyon eft l ’ouvrage
Ide Soufflot, & p a fie pour un modèle de ce genre
■ de monumens. On en renomme la fîmplicité,
[■ l’élégance & la commodité. L’architeôle , fans
werdre le moindre efpace , a fu en rendre les dé-
leagemens, les accès & toutes les communications
■ faciles. L’édifice fe fait remarquer par un dôme
■ d’une allez grande étendue, & qui contribue a
B’embelliffement de la ville.
I IIÔtel-be-Ma r s . On donne quelquefois ce nom,
par métaphore, à L’édifice où le Roi retire & en-
[tretient les militaires , que l’âge ou les bleffures
pendent iucapables de fervice. Sur un pareil éla-
pliffement à Berlin , on lit cette infeription :
iLeso sed in v i c t o m i l i t i . ( Voyez H ô t e l r o y a l
Des In v a l id e s ..)
! Hôtel-de-ville, qu’on appelle auffi m a i fo n de
Wille ou maifon commune. Cet édifice répond à
[plus d’un égard, chez les Modernes , à celui qu’on
. appeloit baJUiqiae chez les Anciens. ( Voyez B a silique.
)
C’eft ordinairement par le caractère & 1 importance
de Vhôtel-de-ville } par fon étendue & par
le degré de richeffe de fon architeclure, que I étranger
juge au premier afpeÆt, de l’opulence &
du goût d’une cité. « ,
Vhôteh-de-ville eft ordinairement lüué iur 1«
place publique, lieu qui rappelle le f o r u m des
villes antiques. Affez ordinairement, en effet,
ae cec u e u g u v « . ------- -
de la v ille , comme en étant le point centrai 81
commun. ' ...
Les divers ufages auxquels un hoteVde-vule
eft confacré, fourniffent à l’architeHe le
gramme qu’il doit fuivre dans la compofition de
ce monument. Une certaine apparence de banalité
forme le fond de fon caraGère , & ce caractère
doit fe trouver empreint dans les données principales
du plan & dans l’enfemble de 1 élévation ~
Ainfi, au rez-de-çhauffée, des cours, des portiques
, de larges efcaliers conduiront à de
vaftes falles pratiquées au premier etage. De nom—
breufes ouvertures, foit en arcades, foit en fenêtres
ouvertes jufqu’au plancher, & percées a
tous les plans de l’édifice, font commandées par
l’ufage. Dans les cérémonies , dans Les fêtes dont
Yhôtel-de-ville eft fou vent le théâtre, ces ouvertures
futisfontla curiolité des fpe&ateurs, & offrent
à la foule des dégage mens commodes; elles procurent
encore toutes fortes de moyens de décoration
intérieure ou extérieure , & donnent aux
illuminations des motifs variés & d’heureux effets-
M. Durand, dans fon Recueil & parallèle des
édifices anciens & modernes , a fait graver, pl. 17 ,
les deffins & les plans de plufieurs hôtels-de-ville ,
dans lefquels on fuit avec plaifir les cbangemens
& les progrès de l’architecture appliquée à ces
monumens. On y voit Yhôtel-de-ville de Bruxelles
qui date de plus "de quatre cents ans, édifice d’rai
ftyle gothique, appelé fa x o n y dont lé plan &
même la façade préfentent beaucoup d’unité ,
d’accord & de fîmplicité. Les richeffes y font dif-
tribuées avec ordre & fy me trie. Le fyftème de
maffes pyramidales règne dans fon enfemble, &
ce fyftème offre à l’oeil un afpecl de légèreté ou
de hardiefl’e d’exécution, qui toutefois n’exclut
pas le fentiment de la folidité. La flèche du milieu
eft d’un cara&ère plus mâle , & elle porte l’empreinte
du ftyle qu’on appelle lombard modernet
EffèGivement, le couronnement du dôme de Milan
femble avoir inlpiré l’architeGe de cet hotel-de-
ville. ■.
Le petit hôiel-âe-ville d’Oudenarde eft à un.
genre plus délicat & plus orne : on y aperçoit déjà
le paffage du goût gothique aux formes de 1 architecture
antique, &. l’influence du fiècle de la
renaiffance des arts s’y fait feu tir.
On aperçoit auffi ce changement aux hôtels-
de-ville d’Anvers & de Maeftncht.
Le changement dont on parle eft plus fenfihle
encore à Yhôtel-de-ville de Paris, qui fut commencé
eft i 533, furies deffins de François de Cor