
badinages décoratifs. On placera quelquefois des
épigraphes fur des tablettes ou des cartels particuliers,
comme font ceux delà fontaine des Innocens,
par Jean Goujon , fontium nymphis.
L épigraphe trouve tort agréablement fa place dans 1 Arabelque ; fes devifes , fes aliufions ingénieufes
ajoutent au charme de ce genre d’ornement, & fou-:
vent en corrigent la bifarrerie ou en expliquent les
caprices.
EPINÇOIR , f. m. Gros marteau court & pefant
dont la tête eft fendue en angle par les deux cô té s ,,
formant à chaque bout deux dents ou coins tran-
chans. Les paveurs s’en fervent pour tailler le pavé
d’échantillon.
EP1SCENIUM. C ’étoit dans la décoration des
théâtres antiques, l’étage fù'périeur de là fcène.
Comme la fcène avoit quelquefois trois rangs d’ordonnances,
Vepifcenium dévoie confifter tantôt dans
un ordre & tantôt dans un attique, ou tout autre
couronnement.
EPISTYLE. Ce mot porte lui-même en grec fa
fignification. Ce qui pofe immédiatement fur les
colonnes eft ce que nous appelons architrave. Epif-
tyle eft donc fynonime d’architrave. ( Voye{ A R CH I TRAVE
||
. EPITAPHE , f. f. C ’eft Pinfcr iption que l’on
grave ou qu’on place fur un tombeau, maufolé,
larcophage ou tout autre monument funéraire ,
pour conferver la mémoire du m or t, & apprendre
à la poftérité fes noms, fes qualités, l’âge où il vécut !
& les actions qui illuftrèrent là vie.
Le ftyle des épitaphes exige encore plus de fim-
plicité que celui des inferiptions. La plupart des
modernes pêchent par trop d’enflure & de louanges.
Les anciens étoient plus concis dans leurs épitaphes,
& plufieurs étoient d’unefimplicité & d’une naïveté
particulière.
Comme leurs tombeaux étoient prefque toujours
placés fur les grands chemins, 1 '’épitaphe ou l’inf-
cription fépulcraie s’adrefloit très fouvent au voyageur.
Delà cette formule fi fréquente fijle viator,
fi fie gradurn viator , arrête voyageur. I l étoit fort
naturel, fur une route, d’interpeler le fpe&ateur par
ce nom.
Les épitaphes modernes ont copié cette formule
avec auffi peu de raifon que de vraifemblance. On
la retrouve dans les églifes, dans les fouterrains des
chapelles , dans des lieux enfin où le leâeur ne
fauroit jamais être pris pour un voyageur. C’eft-là,
fans doute , une des moindres inconféquences de cet
efprit aveuglément imitateur de i’antiquité.
On appelle auffi épitaphe en architecture des
compcfitions de fculpture où il entre des attributs,
des allégories & même des médaillons, lefquelles
fans être adhérentes à aucun tombeau, fe placent, foit
dans les cimetières, foit dans les églifes, contre les
murs & les pilliers de ces édifices, & peuvent
déplacer à volonté. C ’eft une forte de milieu e 5 j
la fimplicité de la pierre fépulchrale & le luxe?
maufolé. • ^ I
EPUISEMENT, f. m. Mot qui exprime l’afli0
par laquelle on épuife les eaux qui font dans r e°''
ceinte d’un batardeau.
EPUISER, v. aéh Ç’eft,dans Farchite&ure U,
draulique , pomper ou faire évacuer toute l’eau
qui eft dans un baffin, un batardeau ou tout autre
lieu.
EPURE, f. f. ( C o n flru ê lio n ). C ’eft un defîin en
grand, tracé fur une furface droite pour fervir à
l ’exécution d’une partie d’édifice en pierre ou en
bois.
L ’art de tracer les épures eft la partie la pim
effentielle de la coupe des pierres. Il confifte à
exprimer par des lignes tout ce qui eft nécelî'aire
pour le développement des parties d’un ouvrage
de conftruétion, tel qu’une voûte f un ceintre de
charpente, un revêtement de maçonnerie.
Une épure ne préfente à l’oeil de celui qui eft
étranger à cet art qu’un aflemblage confus de lignes,
parmi lefquelles il eft difficile de reconnoître l’objet
qu’elles repréfentent, parce que fouvent le plan de
cet objet, fon élévation & là coupe s’y trouvent
réunis, & comme confondus fous la multitude des
lignes d’opération.
L ’art de tracer les épures fe fonde fur la con*
noiflànces des folicres conlidérés par rapport à leurs
formes & à leurs furfaces apparentes. Sous ce point
de v u e , les folides fe divifent en trois claffes. La
première comprend ceux qui font terminés par des
furfaces planes ou plattes. La fécondé clafle eft I
formée par des folides dont les furfaces font entièrement
courbes, tels qu’une fphère ou une boule,
un fphéroïde ou un oeuf, &ç. La troifième clafle
enibrafle les folides dont les furfaces font en partie
droites & en partie courbes.
Première clafle. Des folides à furfaces plants.
Les furfaces planes font terminées.par des arètet
& des angles repréfentés par des lignes droites.
Les angles font de deux efpèces, fa voir; les angles
plans & les angles folides. Les angles plans font
formés par les arêtes en lignes droites qui terminent
les facès des folides. Les angles folides réfultent
de Taflemblage dé pl'ufieurs faces droites, dont les
arêtes fe réunifient en un point qui forme le fommet
de l’angle. Ain fi, un angle folide eft compofé d’autant
d’angles plans qu’il y a de faces qui fe réunii-
fent à ce point. Mais il faut remarquer qu’un angle
folide ne peut être compofé de moins de trois angles
plans , & qu’un folide terminé par des furfaces
droites ne fauroit. avoir moins de quatre faces,
quatre angles folides & douze angles plans. Telle
ft une pyramide à bafe triangulaire dont les faces !
' font formées par quatre triangles.
: Les folides terminés par des furfaces planes peu-
ent être divifés en trois efpèces différentes , lavoir ;
L pyramides, les prifmes et les polièdres. Les
0Vramides font des folides qui peuvent avoir pour
Lafe toutes fortes de polygones, & qui s’élèvent
en pointe, de forte que toutes les arêtes qui partent
de la bafe fe terminent au fommet.
1 Les prifmes peuvent de même que les^ pyramides
avoir pour baie toutes fortes de polygônes , mais
les arêtes qui partent de la bafe lont parallèles
entr’e lle s , de manière qu’ils ont partout la même
forme & la mêmegroffeur. Quoique les pyramides
& les prifmes foient auffi des polyèdres, on défigne
particulièrement fous ce nom les folides dont les
.faces formant polygône en tout fens, paroiflent être
les bafes d’autant de pyramides qui fe réunifient à
[ leur centre.
Deuxième clafle. Des, folides dont les furfaces font
courbes.
! Un folide peut être compris fous une feule
furface courbe, tel qu’une fphère ou un fphéroïde ,
c’eft-à-dire , une boule ou un oeuf.
I II eft évident qu’ un folide de ce genre ne pré-
[ fente ni angle ni ligne, & qu’on ne peut le représenter
que par la courbe apparente qui femble borner
I fa fuperficie à l’oeil , lequel ne peut apercevoir que
1 la partie qui lui eft oppofée, déterminée par des
[tangentes à la furface courbe de ce corps qui partent
de l’oeil ; & comme toutes ces lignes concourent
en un point, il en réfulte que la furface apparente
eft un peu moindre de la moitié.
1 Troifième clafle. Des folides dont les furfaces font
en partie planes & en partie courbes.
t°. Si une boule , fphère ou fphéroïde, ou autre
folide quelconque terminé par une feule furface
courbe, eft coupé par un plan, la furface droite
qui réfulte de cette coupure, formera avec la fur-
face de chaque partie une arête ou ligne courbe,
réelle & lènfible.
! z°. Si ce folide eft coupé par demi-plans pàralflèles,
ou qui ne fe rencontrent pas dans l’intérieur
Mu folide, il en réfulte deux courbes parallèles ou
| obliques, mais point d’angle.
3°- Si les deux plans coupans fe rencontrent ou
[ e croifent dans l’intérieur, il en réfulte que chaque
I partie coupe une ligne droite & deux lignes cour-
' es > qui fe rencontrent aux deux extrémités &
[ orîrient deux efpèces d’angles folides mixtes.
4 • Si un pareil folide eft coupé par trois plans
qui fe réunifient en un point, il en réfultera une
Pyramide dont la bafe fera une furface courbe.
V' “ .ces plans au lieu de fe réunir en un point,
oonfervoient entr’eux la même diftance, le folide
qui en réfuiteroit feroit une efpèce de prifme terminé
par deux furfaces courbes.
6V. On peut confldérer en général toutes fortes
de folides formés en partie par des furfaces courbes
& en partie par des fut faces droites, comme
des folides tronqués & incomplets. Ainfi un cylindre
& un cône peuvent être regardés comme une partie
d’ un cône ou d’un cylindre plus grand ; & l’on,
peut appliquer ce qui vient d’être dit par rapport
aux parties des folides compris fous une furface
unique, au cône & au cylindre , en imaginant le
premier coupé par un feui pian, & le fécond par
deux plans parallèles. De toutes ces notions fur les
folides, il réfulte qu’on peut repréfenter leurs figures
par des lignes droites & des lignes courbes , qui
expriment les arêtes formées par la rencontre de
leurs furfaces ©u de lëïifi contours, lorfqu’ il ne
s’y trouve point d’arête comme dans la fphère.
Cela pofé, il faut remarquer que dans les folides
à furfaces planes , toutes les arêtes fe terminent
aux angles folides qui forment ces furfaces , d’où il
réfulte que pour connoître la pofition des lignes
droites qui doivent repréfenter ces arêtes, il fuffit
de connoître celle des angles folides où elles abou-
tiflent ; & comme un angle folide eft ordinairement
compofé de trois angles plans, un feul angle folide
déterminera une des extrémités des trois lignes
droites , & les angles des furfaces planes qu’elles
renferment.
Pour fe faire une idée de la manière de tracer
les épures, il faut imaginer une voûte, on autre
partie quelconque d’un édifice , compofée de plu-
lïeurs pièces réunies, dont toutes les parties folides
i s’anéantiffent, à l ’exception des arêtes, qui forment
| les extrémités des furfaces de chacune de ces
| pièces. Cet affemblage de lignes folides étant expofé
à la lumière du foleil qui produit des rayons parallèles
, projettera fur un plan perpendiculaire à ces
reyons, des ombres qui repréfenteront toutes ces
arêtes ou lignes folides , les unes en racourci & les
autres de même grandeur. L ’enfemble de toutes les
lignes repréfentées par ces ombres sera Vépure de
la voûte, ou autres parties de conftruâion qui les
ont produites.
D ’après cette définition, la projeftion d’ une ligne
droite repréfentant l’arête d’une pierre ou d’un
folide quelconque, fe fa it, en abaiffant des extrémités
de cette arête deux perpendiculaires au plan
de \ épure ; d’où il réfulte ,
i° . Que fi cette arête eft parallèle au plan de
l’épure , la ligne qui repréfentera cette projeéfion
fera de même grandeur;
- a®. Que fi elle eft oblique, fa projeâion fera
plus courte ;
3°. Que cette projeâion , dans aucun cas, ne
peut être plus longue ;
4°. Que pour tracer une ligne parallèle ou oblique
au plan de Vépüie, il fuffit de deux points , & d’un
feul fi, cette ligne eft perpendiculaire à ce plan ;