
peine les Modernes en concurent-ils l’idée, & le
peu d’explications données fur le mécanifme de
cet ar t, Soient arbitraires & vicieiifes:
C’eft dans la. vue de faire revivre les notions
de cet art perdu, que nous en avons fournis tou*
les détails à une nouvelle a n a l y fe , dans notre ouvrage
intitulé : le Jupiter olympien}'&c, Nous v I
renvoyons le leGeur.
J A I
J à TLLTR, v. n. Être poufle avec violence. Ge
niot s’applique particulièrement aux liquides
chafles avec force par un moteur quelconque.
Gn l’einploië furtout dans l’hydraulique, en parlant
des pompes > des jets d’eau , &c.
JAILLISSANT, part. adj. Se dit ordinairement
des eaux , & s’applique aulïi aux fontaines qui font
difpofées de manière à lancer avec force les eaux
en l’air, & à les recevoir dansde& baJIins... ( Voyez
F ontaine & J et d’eau. ).
JALON., L. m- Morceau de bois ou petite perche
appointée par un bout, pour qu’o n ’puifle
facilement la planter en terre, & blanchie par
l’autre bout, pu fendue pour recevoir une carte-
On fe fert de jalons, pour bornoyer & donner des
alignemens, pour prendre des bafes fur le terrain
, à l’effet de lever un plan ,. & de tracer les
allées ou les avenues d’un jardin, d’un bois y d’un
grand chemin.
On fait auffi des jalons de fer. Il's ont à leur
extrémité fiipérieure une bobèche, dans laquelle
on met un bout de mèche allumée, pour dxeffèr
des alignemens. pendant la nuit.
JALONNER, v- a£t. C’eft planter des jalons
d’efpace en efpace , pour des opérations d’alignement.,
JALOUSIE, f. £ Fermeture de fenêtre, formée
par un ébahis ou bâtis de menuiferie, qui fè com-
pofe dans fa hauteur de.petites planches minces
& droites,, pofëes diagdnalement du.dedans au
dehors du> tableau, & efpàcéës d’environ trois
pouces. On fè fert de jaloufies pour abriter un
appartement de l’ardeur du foléil. Cette'forte d'e-
clôturé a en outre l ’avantage, félon là manière
dont on difôofe les planches , d’e laiffer plus ou
moins circuler l’air extérieur dans lès dedans , &
de procurer la vue du dehors fans être vu-
On fait lès jaloufies de différentes fa ç o n s o u
(comme on l’a dit) avec un châfiis dont les petites
planches font tantôt mobiles, tantôt immobiles
( on les appelle aujourd’hui allez généralement
des perfîennes ) , ou bien on les fait de vo-
h’ges beaucoup plus minces , de la largeur de la
fenêtre, & fans châfîis ni bâtis quelconque. Ces
planches ou voliges font portées fur des rubansI
de fil, & des cordes les font monter ou defeendre 1
& les relèvent en faifeeau, au haut de la fenêtre I
fous le linteau.
On pratique Aes jaloufies dans les églifès, aux !
jubés, aux tribunes, dans les 1 ailes d’audience,I
dans les écoles publiques, dans les fpeétacles, &c. Il
On les décore quelquefois, de panneaux ou d’or-1
nemensfculptés à jour.
JAMBAGE, f. m.'On donne ce nom à un pilier 1
élevé à plomb pour foutenir quelque partie d’un 1
bâtiment.
Le jambage diffère du trumeau ,. en ce qu’il eft I
ordinairement accompagné de quelque pilaltre, I
dofferet ou chambranle , îorfque le, trumeau eft I
fimple&nu."
On nomme quelquefois le jambage, pied-droit. I
( Voyez ce mot.)
J ambage de cheminée.'On appelle ainfi les deux
petits murs qu’on élève des deux côtés d’une clie- I
minée pour en fupporter le manteau-
J ambage de pointe ou de croisée. C’eft le pilier-, I
qui eft aux deux côtés d’une porte r lequel reçoit I
la retombée d’ une ou de deux arcades, ou qui 1
porte le linteau d’une p o r t e d ’une croifée.
JAMBE,, f. f- C’eft le nom qu’on donne, dans
La langue du bâtiment, à un pilier, généralement
de pierre de taille , élevé, à-plomb,. pour porter,
les parties fapérieures d’un bâtiment. Il y en a
de différentes fortes, relativement à leur pofition.
Jambe boutisse. C’eft une jambe ou un pilier de
pierres d é ta illé , dont les queues font engagées
dans .un'mur mitoyen, ou- de refend, en lorle-
qu’elles forment une face à la tête du-mur feulement..
On appelle jambe boutijjh mitoyenne*
celle qui porte deux retombées.
Jambe de force, eft-, en charpenterie, nne
pièce de bois debout, uir peu inclinée, qui dans
une férme de comble| eft- pofée & affemblée' dans
le tirant, & qui, par le haut, porté l’entrait..Bans
l1(J combles brifés, elle porte auffi la pattue de
ibrifis. :* ;i.
I .mbe d’escoigNurb, eft un pilier ordinaire-:
, dé .pierre de: taille , formant ,1 angle des
l’entablement. L’efpace qui refte entre le haut du
I mur & l’en Labié ment, offre un vide garni de carreaux
i f * feoes d’onbâtimeut, & qui, par conléquenl:,
i f ' t i porter deux retombée»: d’arc, ou deux pot-
itrails-k#
Jambe étrière , eft un pilier de pierre de taille,
bel que la jambe boutiffe, mais dont un co lé ou
les deux côtés forment tableau.
1 jambe sous poutre. Efpèce de chaîne de pierre,
«ni foutieut une ou plufieurs poutres de tond.
Elle doit être parfaite dans les murs^ mitoyens,,
e’eft-à-dire, que les pierres doivent etre de i é-
i piiffeur des murs.
JâMBETTE, f. f. Petite pièce de bois debout,
dans la charpente d’un comble, qui eft pofée fur
bqtirant, pour foutenir la jambe de force , ou tur
an entrait, pour foutenir l ’arbalétrier, ou iur les
Machet s, pour foutenir les chevrons.
JANTE, f. f. Pièce de bois courbée en arc de
cercle , qu’on emploie aux roues des moulins &
des voilures.
JANTILLE, £ f. Gros ais qu’on applique au- :
i tour des jantes & des aubes d’une roue de moulin,
pour recevoir l’eau qui tombe, & oceaaon-
ner par-là un plus grand mouvement à la roue..
On élève aufli les eaux avec la ja n tille , par le
; moyen des roues qu’on difpqfe pour cela. On dit
Ijantiller la roue d’ un moulin$ c’eft y mettre la
Mantille*. .
JANUS. On donne ce nom à deux fortes de
momimens confacrés k Janus, favoir, à des temples
&. à des arcs doubles. . ■
Ntima avoit fait bâtir un temple qui devoit relier
ouvert pendant la guerre, & qu’on ferment
pendant la paix. Il paroî t par le plus grand nombre
des inferiptions, que ce tem p le le nommort tout
' court Janus* Janum claujît, difent aimi les
écrivains.
Ce temple ne fut fermé que deux fois depuis
la fondation de Rome j-nfqu’au règne d Auguue*_
Au lècond livre des Antiquités romaines de
Rofmi, on trouve le deflin.ÿ en élévation , d u n
temple de Janus fculpté fur un b a s - r e l i e f a n tique.
Nardini l’a rapporté dans Ion. troiueme
livre, & Montfaucon, lom. II de Ion Antiquité
expliquée, pag. 60. Ce monument, très-recon-
noiflàble à la tôle bifions de Janus placée au-
deffus de la porte , eft furtout curieux par la^ ma-,,
nière dont fon intérieur de voit e t r e é c l a i r é . Le
àUir du frontifpice de la Cella ne s élève que jul-
qu’aux trois quarts des, colonnes qui fuppoxtent
de métal, formant un grillage Ires-peu
ferré, & qui dès-lors devoit laiffer palier dans
l’intérieur une très-grande lumière* ,
Les Romains donnèrent auffi le nom de Janus a
des arcs doubles , c’eft-à-dire, dont le plan tor-
moit un carré, & qui offioient une arcade dans
chacune de leurs quatre faces, de forte qu on les
traverfoil dans les deux teus.
Ce qu’on appelle à Romeimproprement, le
temple de Janus , n’eil autre chofe qu un arc
ou un portique de Janas ainfi percé des quatre
côtés- Toutes les faces, font orne'es de.mehe», Un
trouve des Janus en portiques fur plus d une mé-
daille romaine. _ ,
Il y avoit des Janus dans différentes vues de
Rome. LeForum feu) avoit trois Janus, au rapport
de Tite-Live , favoir,un à chaque extrémité &■ un
au milieu,. Forum (dit cet écrivain) porUcibuf
tâbemij'que claudendum St Janas très Jacienaos.
curcwit.
JARDIN, f. m. Nom qu’on donne générale*,
ment à tout efpace de terrain diverfement clos, »
où l ’on cultive différentes plantes & diltérentes.
fortes d’arbres , félon l ’efpèee particulière dû
jardin-■ •
Il y a beaucoup d’efpèces Aq. jardm-s, « qu1 re*-
■ çàiveut des noms particuliers de leur emploi, on
de leur genre de culture. O n e n rapportera le»
dénominations à la fin dè cet article.
L ’efpece de Jardin qui eft du. .rel^rt de ce
Dictionnaire , elt le jardin d’agrément, le ieul qui
exinc de la combinaifon, du goût & de 1. al’t, & a
la compofition duquel on puifle appliquer quçh
aues-unes des tègies des arts d’imitation. ( Voyez
J ardinage. ) Le goât de cette forte de eft
encore celui dont on peut,être curieux'de Cpn-
noitre l’origine , les progrès & les variations.
Mais de tous les ouvrages de 1 mduftne humaine -,
il n’en eft guère qui puiffent moins fe „çpnierver
g, paffer à une poftérité un peu reculée : quant
aux deferiptions, elles font toujours inlulnlatiLes
pour donner une idée un peuprécife du genre de
beauté, des effets & des imprelUons qu on vou-
droit tranfmettre. C’eft pourquoi nous réduirons
au plus petit nombre, les. notions biltonques ou
delcriplives que cette matière comporte. Ilus
certains écrivains fe font étendus dans le vague
indéfini de ces recherches, plus nous nous étudierions
à les relierrer & à les abréger. ^ ^
Le goût àos jardms eft né avec la propriété &
la civilifation . de l’inftina dH hefoin qui en-
lèigna la culture , & de l ’infliua du pladir qui
'apprit, toujours & de tout temps, aux hommes ,
à faire fervir leurs befoins à leurs jouitlances.
Ainfi les hommes n’eurent hefoin m de leçons, ni.
de préceptes , po,ur chercher la fraîcheur & 1 oiu-
' bre fous des arbres planté» dans d’autres, vues,
E e e e a