
d-ellan 5 pour cela, on fe fert de caftoifs décou '
Pés , que l’on applique fur le poncif-tracé fur la
dernière couche du campa (h. Ces. cartons ne
laiffent paroître. que ce qui doit être d’une même
couleur ; on fème dans le vide du carton, le plus
également qu’il eft poffible, des petits morceaux
de marbre de la couleur indiquée par le defiin ;
on les enfonce dans l’enduit avec un morceau
de bois plat.
U y a une certaine attention à avoir en femant
le marbre ; lorsqu’on en -met trop , les 'morceaux
fe détachent facilement ; 6c lorl'qu’il y en a trop
peu , les parties de ciment qui ne font pas fi dures
que le marbre, fe ereufent ôc produifent un mauvais
effet.
Quand tous les compartimens du defiin ont
été garnis des marbres de la couleur qui leur
convient, on paffe le cylindre de pierre à p laceurs
rèprifçs, pour unir également toute la fuper-
ffcie : on laiffe enfuite repofer l’ouvrage pendant
quelques'jours ? au bout defquels on le bat par
intervalles, jufqu’à ce qu’il ait acquit affez de con-
fiftance pour pouvoir être dreffë au grès 6c poli,
comme il a été dit ci-devant. L’opération finie,
pour rendre les. Contours plus nets , on les retrace
•avec une pointe d’acier bien tranchânre , 6c l’on
remplit le trait avec du noir de fumée broyé, avec
de l’huile de noix,
Lorfqu’on veut que le compartiment fe çonferve
long-temps beau', il faut avoir foin de choifir des
marbres d’une dureté à-peu-près égale , parce que
lçrfqu’on mêle des marbres durs avec des marbres
tendres, ces derniers, qui s’ufent plus vite, forment
des inégalités défagréabies.
Dans les maifons des particuliers , on ne fait les
compojlo que d’une feule couleur de marbre, ou
de plufieurs mêlées indiftin&ement, qui produifent
reflet du granit. Ceux qui font moins riches fe
contentent de l ’enduit de ciment peint en rouge ,
& frotté comme les appartemens carrelés de
Paris , avec cette différence que la furface du
compoflo eft plus droite & plus unie que le carreau
ne peut l’avoir. On trace fur le compojlo des lignes
pour imiter différeras compartimens de carreaux.
C O N
CONCAVE, ad). Il fe dit de la furface intérieure
d’un corps creux , particulièrement s’il eft
circulaire. Une. ligne- ou furface courbe, concave
d’u n c ô té , eft convexe du côté oppofé.
CONCAVITÉ, f: f. Nom de la furface concave
d’un corps ou de l’efpace que cette furface renferme.
CONCEPTION, f. f. Se d it, en archite&ure ,
du parti général qu’embrafle le plan & Tenfemble
d’un édifice; ainfi, dans çe fens, l’on dit de l ’églife
de Sain'-Pierre 6c de fa place, que c’eft une grande
conception que l’idée de réunir iesTuilleri.es .au
Louvre eft une heureufe 6c belle conception. Ce
mot fe prend encore pour efqûiffe ou idée qui
n’eft point définitivement arrêtée. ( Voyei Composition.
)
CONCHOIDE, f. f. (Construction.) Courbe
dont pliifieurs architeéles fe font fervi pour tracer
le profil- de la diminution des colonnes. On attribue
l’invention de cette courbe à Nicomède , géomètre
grec qui, vivéit il y a deux mille ans. Les anciens
géomètres fe font feevi de cette fourbe pour
réfoudre le problème de la duplication du cube ,
& celui d elà trifeetion de l’angle. Voyez à ce fujet
le dictionnaire des mathématiques. Dans cet article,
nous nous contenterons d’en donner la delcription
gé'nérale 6c la manière de s’en fervir pour traoer
la diminution des colonnes.
Description de la Conchoide
Ayant tiré la ligne indéfinie K M , i Q. d’un
point quelconque P ,.pris hors de cette ligne, on lui
abbaiffsraune perpendiculaire P T , qu’ornprolongera
en S d’une longueur arbitraire ; 2°. du point P,
o/a tirera un nombre indéfini d’obliques, telles que
P A v-P B , .P F , PG , de l ’un 6c de l ’autre côté de
la perpendiculaire ; 30. on portera fur chacune de.
ces obliques la longueur T S , depuis la ligne K M ;
40. par tous les points marqués fur les obliques,
on tracera, par le moyen d’une.règle pliante, une
ligne courbe qui, fera la conchoide de Nicomède.
Le point fixe P , où aboutiffent les obliques , . eft
.appelé pôle ; la perpendiculaire S P eft l ’axe ; le
point S le fommet ; les lignes égales T S , r A , uB .,
Ôcc. font appelées rayons générateurs ; 6c la droite
K M , ajjymptote. . ._v . jg • .•• - .
Indépendamment du profil de la diminution
des, colonnes , cette courbe peut fervir dans une
infinité de cas où l’on ne petit donner quetrès-peu
de courbure à un ouvrage , comme , par exemple,
à un plafond ou voûte'plat te, i-6. parce: qu’ell‘e
eft facile à tracer, 20. parce que fa courbure eft
agréable.
Tracer le profil drune colonne avec renflement, parle-
moyen de la Conchoide > fig. 153*
Ayant divifé l ’axe de la colonne en-trois parties
égales^ du point C , placé au premier tiers r
on lui élèvera une perpendiculaire indéfinie , fur
laquelle oh portera , de C , en D , le demi-diamètre
de la groffeur que l’on veut donner à la colonne,,
à l’endroit du renflement ; on tracera. enfuite le
demi-diamètre de la groffeur du haut en E F. Du
point F , comme centre, avec une ouverture de
compas égale à C D , on décrira un arc de cercle
qui coupera l’axe en un point I , par lequel 6c par
le point F on tirera une ligne droite-, que l ’om
prolongera jufqu’à ce qu’elle rencontre la perpendiculaire
menée du point C en un point G. C a
(.
point G fera le pôle de la partie de c&nchoïde qui
* doit former le profil de X en F ; D G fera 1 axe ,
• & V I Vaflymptote. Gela pofé , pour avoir autant
de points que l’on voudra pour tracer cette partie
de courbe, on- tirera du pôle G les obliques H K ,
L M , N O , P Q , R S , T U , V X , fur lefquelléson
portera, depuis l’axe ou ajfiymptote, la longueur
du demi-diamètre C D 5 6c par les points marqués
fur chacune des obliques, on fera palier une courbe,
par le moyen d’une règle pliante , qui indiquera le
profil de la colonne. Le profil des colones intérieures
’delà ci-devant nouvelle églife de Sainte-Genevieve
eft tracé de cette manière ; la diminution parle haut
eft d’un feptième, 6c le renflement d’un quarante-
deuxième.
Si l’on vouloit que la colonne ne fût pas renflée,
6c que fa diminution ne commençât que du
tiers, on ne tireroit du pôle G , que les. obliques
P Q , N O , L M , H K ., pour ne tracer que la
partie de courbe comprife entre F 6c D •, 6c du
point D , on tireroit, en racordemént avec la courbe ;
une parallèle à l’axe D Z.
- On peut, par le même procédé, tracer le profil
d’une colonne qui diminueroit depuis le bas fans
renflement, fig, 154. Pour cela, après avoir tracé
l’axe A B d elà colonne, 6c fixé les diarhètres du
haut 6c du bas en BG 6c en A D , on portera le
demi-diamètre A D , de G , en H ; par les points G
6c H , .on tirera une oblique indéfinie; 6c du
point A , extrémité de l’axe 6c de la. colonne',
une perpendiculaire à cet ,axé , qui rencontrera
l’oblique en un point C , qui-fera le pôle de la
conchoide qui doit former le profil de la colonne.
De ce rayon, ayant tiré autant d’obliques que l ’on
veut avoir de points pour tracer la courbe, on
portera, comme il eft dit ci-devant, fur chacune,
la grandeur-du demi-diamètre AD ; 6c parle moyen
de tous ces points , F , on tracera, avec une règle
pliante, la courbe qui doit former le profil de la
colonne.
Le grand Blondel a fait voir qu’il était poflible
de tracer cette courbe par un mouvement continu ,
avec un inftrument qu’il préténd inventé par
Nicomède. Cet inftrument eft compofé de deux
règles, M N , O P ^fig, , dont une eft affemblée
perpendiculairement à l’autre au tiers de fa longueur.
La règle M N , a une rainure dans toute fa longueur,
qui eft plus large dans le fond que par le haut ;
on ajufte. dans cette rainure, une pièce de bois
à languette S , qui peut couler dans cette rainure ;
cette pièce porte en deffus un tourillon percé
d’ un trou pour y .paffer une tringle T V ; ’cette
tringle porte à une de fes extrémités une pointe
recourbée, l’ orfqu’elle *eft paffée dans le trou, du
tourillon, on fixe la partie S T , qui repréfente
le rayon générateur, par le moyen d’une vis.
L ’aurre règle O P , n’eft point creuféè , on y
ajufte une efpècè de boîte ou coüliffe, qui peut
fe mouvoir le long de cette règle'6c fe fixer par
le moyen d’une vis R , à l’endroit où doit être
le pôle de la courbe. Cette coüliffe porte en deffus
un tourillon percé, eomme celui de la pièce S ,
qui coule dans la rainure de la règle M N ; la
tringle T V , étant enfilée dans les deux.tourillons,
avec cette différence qu’elle doit être arrêtée p a r ,
une vis dans le'tourillon de la pièce S , 'qui eft
mobile et qu’au contraire cette tringle doit 'couler.
dans le tourillon de la coüliffe Q , qui doit etre;
fixe et arrêtée par le moyen de la vis R.
Lorfqu’on veut faire ufâge de cet inftrument pour
tracer la. courbe qui doit former le profil d’une,
colonne, il faut pofer la règle M N , de manière
que le milieu de la rainure réponde à l ’axe , >et
que . le milieu de la règle O P , réponde :à la-perpendiculaire'à
l’axe , où doit fe trouver le renflement-
ou la plus forte groffeur de la colonne) on arrêtera
enfuite la coüliffe Q , à l ’endroit-ou doit être le
pôle dé la courbe, 6c ayant: enfile la tringle T V ,
on fera la partie S T , égale au demi-diamètre
de la colonne, à l’endroit du renflement ;:oü de
fa plus forte groffeur; ayant fixé cette partie par*
le moyen de la .vis R , on fera coûter la pièceS,
tout le long de la rainure , et la pointe T tracera
la-éourbe du profil de la colonne qui leraJ
une conchoide :du premier , ordre.
Le même auteur a fait voir que l’on pôùvoit
former le profil de la diminution des colonnes ,
avec des portions d’ellypfe , de parabole ou d’hyperbole
; mais, la courbe qui convient le mieux eft
certainement la conchoide , 6c c’eft d’ailleurs la plus
{impie 6c la plu s facile à tracer. V. RENFLEMENT.
CONCOURS, f. m. On fe fert de ce mot pour
exprimer dans la république dès arts , la manière
dont les produirions des artiftes peuvent s’évaluer
par la.comparaifonque leur rapprochement permet
de faire entre elles.
Rien h’ëxlfte Véritablement'; 5C n’acquiert fa
valeur que par comparaifon) ainfi la nature feule
dès choies , fait de tout ce qui fe vo it, 6c fe comprend
dans l’ordre phyfiqué , comme dans l’ordre
moral , un concours perpétuel. Mais quand les
arts ne tendraient pas naturellement à raprocher
leurs produits,,' l’ambition, ce principale mobile de
ceux qui les exércent, porteroit bientôt les artiftes
à fe chercher pour fe combattre ; à Te difputer
là primauté , et à' vivre entre eux dans une efpèce
d’état de guerre habituelle.
L ’ambitiôii , ou le défir d’être le- premier, ce
puiffant aiguillon des artiftes dégénère bientôt en
jaloufie. Cette paflion des petites âmes qui s’alimente
fur-tout des préférences particulières, perdra
de fa maligne aélivité , II l ’on peut ouvrir aux
efforts des combattans , une arène affez publique ,
pour que les rangs 6c les diftinâions entre les artiftes
et leurs ouvrages ne puiflent plus fe fuppoler ,iêtre.
le réfultat d’aucune efpècé de faveur ou fie. prédilection
; c’eft ce qui pourroit faire défiref Téta- ,
bliffement d’une inftitution de concours publics, de
laquelle émaneroient ou des jugemens raifonnés fur