
parce qu’alors elle fe confondra avec les perpendiculaires
menées de fes extrémités, & que ces
trois lignes n'en formeront qu’une qui ne rencontrera
l'épure qu’en un feul point;
5°. Que la mefure de l’obliquité d’une ligne fera
indiquée par la différence des perpendiculaires.
Dans le tracé des épures , on rapporte toutes les
opérations à deux plans dont un eft fuppofé horizontal
ou de niveau , & l ’ autre d’à-plomb ou vertical,
de forte qu’une ligne peut être inclinée par
rapport à un de ces plans & parallèle à l’autre.
Ainfi, dans la {figure 239) la ligne GB inclinée
par rapport au plan horizontale DF , fur lequel
elle eft projetée en racourci, eft fufceptible d’être
repréfentée dans toute fa grandeur fur un plan
vertical, qui pafleroit par la ligne EG ou qui lui
feroit parallèle.
Ce qui vient d’être dit par rapport aux arêtes ou
lignes droites projetées fur une épure, peut s’appli
quer aux lurfaces planes. Ainfi, une lurface droite
parallèle au plan de l’épure, donne une projeéfion
de même grandeur & de même forme.
Une furface droite , inclinée à ce plan , donne
une projeâion raccourcie dans le fens de fon in-
clir.aifon. Enfin, lorfqu’une furface eft perpendiculaire
au plan de Yépure, fa proje&ion eft une ligné
droite.
La proje&ion d’un cube G {fig. 240) élevé perpendiculairement
fur une furface plane, eft un carré qui
repréfente une des deux faces parallèles à ce plan.
Les quatre autres du tour qui lui font perpendiculaires
, font repréfentées par les lignes AB , BC ,
C D , DA.
Le même cube fufpendu obliquement aü-deflus
d’un plan, donne une projeéfion dont le contour
eft un exagone qui repréfente toutes les faces en
raccourci, comme on le voit dans la ( fig. 241 ) ou
les faces fupérieures font indiquées par des lignes
pleines, & les inférieures par des lignes ponctuées.
Les lignes ou arêtes courbes font de deux fortes.
Les unes produites par la rencontre d’une furface
droite & d’une furface courbe, comme celle formée
par la furface e nvexe d’un cône ou d’un cylindre
avec fa bafe, ou de deux furfaces courbes comme
de deux cônes ou cylindres qui fe rencontrent ou
qui fe croifent, ou de deux fphères ou fphéroïdes.
Les lignes courbes qui terminent un plan ou qui
réfultent de la rencontre d’une furface droite ou
d’une furface courbé, peuvent être repréfentées fur
une fui face plane : Mais la plupart de celles formées
p2r la rencontre de deux furfaces courbes , ne peuvent
être décrites que fur des furfaces courbes. Les
premières fe nomment courbes fimples , & les
antres courbes à doubles courbures.
Comme tous les points des lignes courbes ne
font pas dans une même direélion , il, ne fuffirpas
de deux points pour les tracer, ainfi que les lignes
droites, il en faut au moins trois, fi c’eft un arc ou
une circonférence de cercle, afin de trouver le centre
& le rayon. Il faut cinq points fi la courbe eft un
eliipfe. ( Voyeç les mots cercle & ellipse). 5
Mais en général, pour tracer une courbe quel,
conque , il fuffit de favoir de combien elle s’éloigne
ou s’approche d’une ligne droite , qui patte par fes
extrémités fi ce n’eft pas une courbe fermée, ou
par fon milieu fi elle eft de ce dernier genre. *
Ainfi, pour tracer la courbe G BD {fig. 242)11 faut
diviler la ligne droite CB par un nombre quelconque
de perpendiculaires efpacées également,fur lefquelles
on portera l’éloignement de la courbe à cette ligne
droite. Cette méthode eft extrêmement commode
pour tracer toutes fortes de lignes courbes, & p0ur
les rallonger ou les raccourcir en raifon de leur
obliquité par rapport au plan de Vépure. Il eft évident
que plus les perpendiculaires font près les unes
des autres*, plus on eft sûr de tracer les courbes
avec exactitude.
Lorfque le plan fur lequel une ligne courbe eft
cenfée décrite devient perpendiculaire à Yépure,
projection de cette courbe eft de même nature que
le pian, c’eft-à-dire, que fi le plan eft droit, cette
projéCtion fera une. ligne droite, & que fi le plan eft
courbe, la projéCtion exprimera la courbure ce ce
plan.
EQUARRIR, v . ad. C’eft tailler une pierre 011
pièce de bois à l’équerre, en forte que fes faces
oppofées foient parallèles & que les faces contiguës
foient à angle droit..
EQUARRISSAGE, f. m. Eft le terme dont on
fe fert pour exprimer la grofleur des bois équarris.
On dit, par exemple, qu’une poutre a douze pouces
fur feize d’équarrijfage.
EQUARRISSEMENT, f. m. Eft une manière
de tracer les pierres fans le fecours des panneaux.
( Voyel DÉROBEMENT ) .
C ’eft aufli la réduction d’une pièce de bois en
grume, à la forme carrée, ce qui fait à-peu-près
moitié de déchet.
EQUERRE, f. f. Inftrument de fe r , de cuivre
ou de bois vconopofé de deux règles appelées branches
, affemblées perpendiculairement par une de
leurs extrémités , & qui fort à tracer ou à vérifier
1 un angle droit.
Le mot équerre dérive, félon les uns, de l’italien
fquadra f qui fignifie la même chofe , & fol°n ■
autres, du latin quadrans, carré.
Equerre de fer. C ’eft un lien de fer coude 1
qu’on met aux poteaux corniers d’une encoignure
de 'pan de bois, aux portes de menuiferie, aliX
aflemblages des croifées, & à d’autres ouvragé
fomblables.
EQUESTRE ( statue ). Votez statue.
' EQUIDISTANT.
Ë Q Ü
ÉQUIDISTANT, adj. Epithète par laquelle on
défignedes objets également diftans & éloignés d’ un
, point donné, & qui font en ligne parallèle, comme
les deux pavillons d’une façade également éloignés
•du point milieu.
EQUILIBRE, f. m. Ce mot exprime , dans la
conftruCHon, un état de chofes, tel que les forces
réfiftantes font égales aux forces agiffantes. Il réfulte
: delà que l’état d’équilibre eft infuffifant pour la
kolidité. Il faut que là puiffance qui réfifte foit de
beaucoup plus grande que la puiffance qui pouffe
& qui agit. C ’eft de ce furcroit de force réfiftante
[ au-delà du point d’équilibre que provient la folidité
i des conftruftions antiques.
Il faut toujours, dans la conftru&ion des édifices,
réferver une part de folidité pour l’a&ion du temps
pour l’influence des faifons, pour les fecouffes produites
par des événemens extraordinaires, & pour
[ toutes ces caufos de deftruélion qui échappent au
; calcul, & dont la moindre peut déranger l’équilibre
L des mafles. Le foui inftinâ de la folidité apprend
i cela aux hommes fans aucune démonftration mathé-
j manque. La fcience rend les conftruéteurs plus
| hardis & les conftruâions plus foibles. On pourroit
[ affirmer que chez les différens peuples la folidité
de la conftruélion fe trouve en raifon inverfe de
[ la fcience de la conftruêtion.
' On fe fert aufli du mot équilibre comme fynomme
d’aplomb. On dit d’un mur ou d’un bâtiment
1 qui déverfe, qu’ils ont perdu leur équilibre. { Voye{
I APLOMB ). -
f EQUIPAGE, f. m. On comprend fous ce nom
i général tous les objets qui fervent à la conftruéfion
des bâtimens, au transport, à l’élévation & à la^
I pofe des matériaux , comme les grues , gruaux, 1
I chèvres, vindas, chariots & autres machines , ainfi
I que les échelles, les balivaux, les dofles, les cor-
[ dages, les madriers, écoperches, boulins & autres
I objets propres- à l’échafaudage.
ERABLE, f. nïT Bois allez dur dont on fe fert
E principalement pour les ouvrages qui fe font au
K tour.
j ERESTIER, ( Voye{ arestier ).
f ERIGER, v. aft. On n’emploie ce mot que dans
K acception relevée. On dit drejjer un mur, élever
| une façade , ériger une colonne triomphale % une
I fiatuc,
j ERMOGÈNES. '( Voye{ hermogènes ).
| ERMONTHIS , ville antique de la haute égypte,
appelée aujourd’hui Erment.
j Appollon & Junon , félon Strabon, y étoient
onorés d’un culte particulier ; elle étoit la capitale
û une province de ce nom.
DiQion, d’Arc hit. Tome I I •
Pococke qui en vifita les ruines prétend qu’elle
put avoir trois ou quatre milles de circuit. « On y
voit, dit-il, les débris d’un petit temple qui parok
fort ancien, & que je crois être celui d’Apollon ,
à caufo de la grande quantité de faucons que l’on
y voit. La frite en eft couverte. Le temple antérieur
eft fort délabré. L’enceinte & le temple lui-même
font d’une ftru&ure particulière, mais il n’en relie
que les fondemens. Le temple intérieur eft entier.
On monte au fommet par un efcalier pratiqué
dans la muraille latérale, laquelle peut avoir vingt-
cinq pieds de haut. Ce temple eft orné intérieurement
& extérieurement d’hiéroglyphes. Au-dehors
font quatre rangs de figures humaines , il y en a
trois au-dedans. On voit'dans la voûte de la première
chambre , cinq faucons les ailes étendues ;
dans la fécondé fept, avec deux béliers qui fe regardent.
Le relie de la voûte eft orné d’étoiles, à
côté defquelles font de petits hiérogLyphes à figures
humaines & les têtes de différées animaux. 11 y a
entr’autres un gros faucon, de chaque côté duquel
font deux hommes qui lui tendent les mains. On
prétend que c’étoitlà qu’on adoroit le boeuf facré,
& je ferois porté à le croire ; car il y a à l ’extrémité
de la chambre deux boeufs de pierre , autour def-
quels font quantité de femmes allaitant leurs en-
fans ».
» .Un peu plus près de la rivière, & à côté du
. temple , on trouve une efpèce de baflin ou d’étang,
& à quelque diftance de là les ruines d’ un édifice.
Le deflin en eft trop beau pour que les chrétiens
l’aient bâti lors de l ’établiflement du chriftianifme
dans le quatrième fiècle. Je croirois plutôt qu’ils fe
font contentés d’y taire quelques changemens ; car
il paroît avoir fervi d’églife, du moins à en juger
par les croix qui font fculptées fur quelques pierres ,
& par des peintures ou des inferiptions coptiques
qui reftent dans plufieurs endroits & qui font couvertes
de plâtre. Il y a quelques niches dont le
haut eft taillé en forme de coquille. Les colonnes
m’ont paru être de granit rouge & d’un ordre corinthien.
Il y a toute apparence que les demi-cercles
& les chambres qui font à chaque extrémité, ont été
bâties par les chrétiens. Il peut fo faire que ce foie
le temple de Jupiter, & qu’il ait été rebâti dans le
goût des Grecs, fous les Ptolomées ».
ERWIN de steinbach, archite&e du treizième
& quatorzième fiècle, qui mouruten 1335. On ne
cite point l’année de fa naiflance.
C ’eft fur les deflins à'Erwin que furent terminés
la cathédrale & le clocher de Strasbourg, à la conf-
truftion defquels il préfida pendant vingt années.
On fait que la cathédrale de Strasbourg tient un des
premiers rangs parmi les églifes gothiques. Son goût
eft à-peu-1 près le même que celui des grandes cathédrales
de France, telles que celles de Paris ou
de Rheims. Mais il règne à Strasbourg plus de
légèreté dans les ornemens. La nef , félon les calculs
du chevalier de Tarade , dans fon parallèle de
Y y