
d’efcaliers, des clôtures de choeurs dVglifes, & nu-
très objets femblables. Le fecret de travailler le
fe r jo n d u fut fans doute connu des; Anciens, &
lervit lans doute à l’exécution des lia tues dont on
a.parlé plus haut. Il s’eft perdu , & a été retrouvé
dans le dernier fiècle. C’eft au moyen de ce fecret
qnon a exécuté la rampe du Palais-Royal & la
grille du choeur de Sauit-Germain-l’Auxerrois à
Paris.
F e r noirci. C’eft un/erqui eft ou noirci au feu
avec la corne, comme les ferrures à bofle, pen-
tures, équerres, verroux communs, ou imprimé
de noir à l’huile, telles que font les grilles, portes,
balcons, 8c tous autres ouvrages expofés aux injures
de l’air.
Du fe r fu iva n t fe s ufiges.
F e rd ’amortijfement. Nom qu’on donne à toute
aiguille d e f è r entée fur un poinçon, pour tenir,
foit Un vafe, foit une girouette, foit tout autre
ornement qui termine un comble.
Fer de cuvette. Morceau de f e r plat, forgé en
rond, q u i, étant Icelle dans un mur, fert à fou-
tenir ou à accoler une cuvette de tuyau de defcente.
Fer de menus ouvrages. C’eft ainfi qu’on appelle
en général les ferrures, targettes, fiches & autres
garnitures de portes & de croifées , qui fe paient
à la pièce.
Fe r de pieu. Morceau de J e r pointu à quatre
branches, dont on arme la pointe d’un pieu affilé.
Fer de pique. Ornement de ferrurerie fait en
manière de dard, qu’on met fur les grilles Aefèr.
Du J e r Juivantfe s défauts.
Fe r aigre. Fer qui fe cafte facilement à froid.
Fer cendreux. F e r qui, à caufe de fes taches
gnfes de couleur de cendre, ne peut recevoir le
poli.
Fer pailleux eft celui qui a des pailles ou fila-
mens qui le rendent caftant lorfqu’on veut le couder
ou le plier.
F e r rouvenn. C’eft le nom donné au J e r qui fe
cafte à chaud, à caufe de fes gerçures.
Fe r tendre. Fer qui fe brûle trop vite au feu.
F ER-A-CHEV A L . On donne ce nom , dans les
bâtimens ou les jardins, à toute conftruâion ou
terraffe dont le pian a la forme d’un Jerde cheval.
Telles font les terrafles circulaires , à deux rampes
en pente douce, de l ’extrémité du jardin des
Tuileries, près la place Louis XV. Telle eft encore
t celle du parterre de Latone à Verfailles.
FERME, f. f. ( Terme de charpenterie. ) C’eft un
aflemblage de charpente compofé au moins de
deux forces, d’un entrait & d’un poinçon, pour
aider à porter un' comble.
On appelle demi fe rm e celle qui fert à porter
le comble d’un appentis , ou qui forme la Croi
d’un comble. On nomme mciîtrej]es fermes Ce]?C
qui portent fur les poutres 3 fermes de rempli»*
celles qui font efpacées entre les mai 1 reliés ^
tr es-, fermes d3 ajjemblage3 celles dont les ■
font faites de bois de même groffeur. 1 - 5
On donne le nom de ferme ronde à un affem-
blage de pièces de bois cintrées pour couvrir
une avance, le pignon d’un mur de face , ou d^
pan de bois. On appelle zxiïïijèrnies rondes, celles
d’un dôme ou d’un comble cintré.
Ferme ou Métairie ( Jardinage. ) C’eft un bâtiment
rufti que, accompagné de cours, de baffes-
cours, de hangars, d’écuries, d’étables, qui fert
ordinairement d’habitation au fermier d’une terre.
Depuis que le genre irrégulier s eft plu à réunir*
dans l ’enfemble d’un même' terrain, l ’agréable à
l ’utile & au néceflaive , en faifant dï(paroiire la
main de l’art & l’ordonnance lymétrique de la
eompofilion des jardins, c’eft-à-dire, en les ramenant
dans l’image comme dans le fait, à la réalité
d’un payfage, on a cherché à fe procurer de
toutes parts des points de vue, en tirant parti de
tous les bâtimens ruftiques dont fe compofé l’exploitation
d’une terre. Dans ce fyftème, au lieu
d’éloigner de la promenade & du jardin d’agrément,
les objets de néceftité, on les a liés à la
difpofîtion des terrains, de manière à faire partie
de l’enfemble appelé jardin.
ha.ferme ou la métairie, dans ce genre de jardinage
, eft une des parties dont, félon la théorie
nouvelle, on doit le plus foigner les formes, le
goût & la compofition. Elle doit être fiai pie, mais
propre & élégante; fa conftruéKon fans apprêt
doit avoir un caractère naturel, & offrir un point
de vue qui invite à s’y.rendre. Elle ne repoulle
pas cependant quelques ornemens, mais le luxe
doit en être banni. Ainfi l ’a prononcé le chantre
des Jardins :
Ornez donc ce féjoür. Mais abfurde à grands frais
J\ 'allez pas ériger une ferme en palais.
Elégance-à la fois. & fimplè dans ifon ftyle , ’
ha ferme eft aux jardins ce qu’aux vers eft l’idylle.
FERMER, v. a£l. ( Con/lruction.} Ce mot., dans
l’art de bâtir, a plus d’une lignification.
Par exemple, o n Ait Jenner un arc > une plate-
bande y une voûte , ,8c c. ; c’eft y mettre la clef pour
achever de la bander.
Fermer une qjjîje. C’eft, dans un cours cl’afïifes,
pofer la derhière pierre, qu’on nomme claufoir-
Fermer une baie de porte ou de croifée. C’eft
former fur fes pieds-droits une arcade, une plate*
bande, ou y pofer un lint'eau.
Fermer une baie. C’eft la murer pleine ou de
demi-épaiffeur.
Fermer un atelier. C’eft faire ceffer les travaux
d’un bâtiment, à caufe de l’hiver, ou pour quel*
qu’autre raifon.
rERMETÉ, f. f. Ce mot, dans l’ordre phyfi-
! pKoriine une qualité des corps, laquelle lient
le’nnliou entre la dureté & la mdleflé. _
'vieil l’on diftingue entre les pierres qu emploie
la conftruôlion, celles qui n’ont que delnjèrmeté,
d'avec celles qui ont de la dureté.
[ La dureté peut être, & eft le plus fouventune
qualité recherchée dans ‘les matériaux , à moins
qu’elle ne foit excefiive , comme eft celle du por-
^Daiis l’ordre moral, la dureté eft un défaut, &
la fermeté une vertu. Il en eft de même dans l’ordre
des idées qu’exprime la langue des arts. Ci-
1 céron reprochoit de la dureté aux productions de
( (]anachus 8c de Calamis, & Pline fait la même
l 0j)fervation fur celles de Myron. ha. fermeté en
f peinture & en fculpture eft -une qualité non-leu-
lement louable, mais néceflaire. On en dira autant :
de l’architeêture.
La fermeté qui eft du reffort de 1 architecture le
manifèfte autant dans le plan des édifices, que
I dans leur élé vation.
[ La fermeté du plan eonfifte dans l ’emploi de
[ lignes Amples & de figures entières. Les contours
I ondoyans, les formes mixtilignes, rendent lâche
& mou l’afpeôt général d’ un plan.
[ La fermeté de l’élévation dépend auffi de la fîm-
| plicité des formes-, mais fur tout de la faillie des
I profils, de la pureté de leurs contours, de la ma- ■
nière nette, franche 8c hardie de leur exécution.
I On ne fauroit nier non plus que ce dernier
I genre Ae fermeté ne tienné jufqu’à un certain
[pointa la qualité des matériaux mis en oeuvre.
L’emploi d’une pierre dure invite à la fermeté. On
[ ne fauroit atteindre cette qualité , du moins dans
[ un degré égal, avec un tuf mou & qui cède trop
facilement à l’outil, ni avec le plâtre ou d’autres
I enduits du même genre.
FERMETTE, f. f . , diminutif de ferme. On
E appelle ainfi la petite ferme d’un faux comble, ou
I celle qui couvre une lucarne.
FERMETURE, f. f. C’eft la manière dont la baie
E d’une porte ou d’une croifée eft fermée fur les
I pieds - droits, foit carrément, foit en forme
I cintrée. '
1 Fermeture de cheminée, eft l ’extrémité fupé-
! heure de la fouche d’ un tuyau de cheminée dont I on diminue l’ouverture, 8c qui eft décorée de
I quelques moulures.
1 Fermeture de menuiferie. C’eft Paffemblagé du
i dormant du châflis , des guichets ou ventaux
[ d’une porte ou d’une croifée de menuiferie. C’eft
auui l’aflemblage des feuillets arrafés- ou avec
j uiontans de la fermeture d’une boutique.
FERRER, v. a£l. C’eft garnir une porte ou tout
\ autre ouvrage en menuiferie, des équerres, gonds,
fiches, verroux, targettes, loquets, ferrures, 8cc.
FERRURE, f. f. Nom général qu’on donne à
tout fer en menus ouvrages qu’on emploie aux
portes 8c aux croifées de menuiferie. Ou l’appelle
auffi garniture.
Ferrure blanche ou limée en blanc. C’eft une
ferrure qui eft feulement paffée au carreau.
Ferrure bronzée. Ferrure qui eft mile en couleur
de bronze avec la poudre de ce métal, qui s’y
attache moyennant un mordant au feu.
FESTON , f. m ., vient deTitalienjfè/?0/ze } lequel
dérive du mot f e j la , fêté , parce que c’eft
aux jours de fête, dans les cérémonies religieufes,
qu’on a l’ufage d’orner le deffus des chambranles
des portes, 8c même leurs linteaux, de faifceaux ou
efpèces de cordons tifl’us d’herbes , feuilles , 'fruits
ou fleurs.'
Ovide a dit texere fo r e s , 8c Martial, textihbus
fertis omne rubebat iter. Le f e f o n eft donc une
efpèce de gros cordon tiffu de verdure , qu’on
orne, dans fa longueur , de bandes d’étoffe en
fpirale.
Quand lef e f o n n’étoit pas compofé de fruits ,
les Anciens l’appeloient corymbus, du grec ko-
pufcGof, mais s’il y avoit des fruits , on le nommoit
encarpus3 du grec ««p-ara?, fruit.
Le mot f e f o n eft devenu en français plus général
que fe fo n e ne l’eft en Italie. Il s’applique
habituellement à tous ornemens de feuilles, de
fleurs 8c de fruits , que l ’archile&ure, d’après l’u -
fage fort anciennement pratiqué dans les fêtes, fe
plaît à multiplier en fculpture fur toutes fortes de
parties des édifices.
La mode en eft venue jufqn’à faire des fe fo n s
compofés d’autres objets que de plantes ou de
fruits. Ainfi l’on en fait avec des inftrumens de
mufique ou d’autres arts. L’emploi d es fe fo n s de
ce dernier genre fert fouvent à caraâériïèr quelques
édifices, ou à fuppléer les inferiptions , en
rendant fenfible aux yeux la deftinalion du monument.
Quant au genre Ae fe fo n s les plus ordinaires,
on les confond avec ce qu’on appelle guirlande.
Leur emploi eft devenu tellement banal, que cette
efpèce de fymbole a prefque perdu toute lignification.
( Voyez G uirlande. )
FEU d’artifice. ( Voyez A rtifice.)
FEUILLAGE, f. m. ( Voy. Feuille , Feuilles.)
Feuillage. ( Jardinage. ) D,ans le fyftème des
jardins irréguliers, on confidère la compofition
d’un jardin, comme le peintre confidère celle d’un
p-ayfage. On regarde un jardin comme devant
produire à l’oeil des effets du genre de ceux que
la nature produit en grand dans de valles efpaces.
11 De cette manière de voir un jardin, font rétul-
D d d a