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fitïon plus uniforme. Gabriel voulut revenir a l’unité
d'entre-colonnement , & c’eft fans doute le
principal mérite de fon ouvrage, mis en parallèle
avec celui de Perrault. Toutefois cet avantage s y
eft trouvé diminué par la maigreur des colonnes &
la largeur des entre-colonnemens. Quelque mérite
qu’il y ait d’ailleurs dans cette architeêîure, elle ne
foulient la comparaifon avec celle du périftyledu
Louvre, ni pour la manière de profiler, ni pour
celle de décorer.
Un autre grand édifice de Gabriel, eft celui de
l ’Ecole militaire. Placé dans un local moins vafte,
& où il l’eroit vu d’une moindre diftance , le monument
paroîtroit plus impofant. On veut parler
de fa façade du côté du Champ-de-Mars, qui fe
compofe d’un grand corps de batiment principal,
accompagné, de chaque côté, de deux corps
moins élevés qui prolongent l’étendue de cet en-
femble dans prefque toute l’é.endue du Champ-
de-Mars. Le caraaèré de cette architecture, fans
avoir rien de relatif à la deftination de l’édifice,
eft toutefois d’un allez bon genre. Le ftvle & l ’exécution
n’offrent ni défauts ni qualités fènfibles.
C’eft une maffe de palais d’un bon goût. Le côté
de la cour fe raccorde avec des galeries formées
de colonnes engagées dans des mafiifs qui offrent
beaucoup de lourdeur , & un parti tout-à-fait
privé d’agrément.
L ’intérieur du bâtiment principal fe recom- I
mande à l’attention par une chapelle qui occupe
une des ailes, par un efcalier vafte & bien dif—
pofé, & par quelques falles jadis richement décorées.
Nous avons dit au mot E cole (voyez ce mot )
que cet édifice avoit été enlevé à fa deftination
première. Les viciffitudes des circonftances politiques
lui ont impofé'toutes fortes d’emplois divers.
Mais le réfabliflernent de la monarchie & de la
famille régnante, fait croire qu’il pourra être rendu
à fon premier emploi,
GACHE, f. f. Plaque de fer carrée ou contournée
, qui reçoit le pêne d’une ferrure, & qui
eft ou lcellée en plâtre, ou encloifonnée, c’efi-à-
d ire , engagée dans le bois d’une cloifon.
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que la furface de l ’eau ; alors on le remue avec I
truelle, pour qu’il fafle une pâte d’une confiftau/
égale. Plus le plâtre eft fort, plus il faut que cel[e
opération fe faffe promptement, pour qu’on ait le
temps de l’employer avant qu’il commence à
durcir.
On met plus ou moins d’eau dans le plâtre pour:
le gâcher, félon la nature des ouvrages à faire
Si l’on a befoin que le plâtre ait toute fa force
on y met la moindre quantité d’eau poflîble, & 0n
l ’emploie fans délai. C’eft ce què les maçons app
e lle n t gâcher férié. Lorfqu’on y met plus d’eau
ils difent gâcher clair ou lâche-. Le plâtre gâché
clair donne plus de temps pour l’employer.
Il y a des ouvrages'où l’on éft obligé dé gâcher
encore plus clair , comme j par exemple, lorf-
qu’il s’agit d’étendre le plâtre fur de grandes fur-
faces, foit pour faire des enduits, foit p our traîner
des corniches, ou bien lorfqu’on a à remplir des -
vides où la truelle & la main ne p e u v en t point
atteindre : on forme alors ce "qu’on appelle un-
coulis. C’eft un plâtre extrêmement c la ir , qui fe
verfe par des godets placés de manière à ce que
la matière liquide q u ’o n y verfe, puilfe s’introduire
partout. Ces fortes de coulis ne font pas fufcep-•
tibles de former un c o r p s bien folide. On n’eu
doit faire- üfage que quand les parties à remplir
n’ont point de charge à foutenir. Cela fe pratique
pour les joints verticaux, jamais pour les lits ou
les joints horizontaux.
On dit auffi gâcher le mortier; mais le mot en
ufage à cet égard , dans le’ bâtiment, eft broyer le
mortier. ( Voyez Mortier. )
Gâcher. On ufe quelquefois de ce mot, ainfi
que du mot gâcheur, darîs le ftyle familier & par
dérifion, pour exprimer ou un ouvrage mal conçu,
mal exécuté , Ou un homme qui brouille & qui
confond tout. En général, ce mot dé mépris lient
auffi à ce que l ’opération mécanique qu’il exprime1
eft une de celles qui demandent le moins d’intek
ligence & de capacité,
GACHETTE, f. f. Petit morceau de fer carré,
fous le relTort d’un pièce de ferrure.
Gâche eft aulfi lé nom d’un petit cercle de fer
difpofé d’efpace en efpace, pour retenir un tuyau
de defcente. Il y a de ces gâches qui s’ouvrent à
charnière & fe ferment à clavette, de forte que ,
fans avoir befoin de le defceller, on peut démonter
& remonter le tuyau.
GACHER, v. a£l. (Con/lruétion.') C’eft détremper
le plâtre avec de l ’eau en plus ou moins
grande quantité , félon l’ouvrage qu’on a à faire.
Pour gâcher\e plâtre de Pans, il faut environ
autant d’eau que de plâtre. On commence par
mettre l’eau dans l’auge ; on y verfe enfuite le
plâtre en le feipant, jufqu’à ce qu’il atteigne pref-
G A I
I r mie des Satyres et des Bacchantes danfent
[ *mur d’elle au fon des inftmmens. On y lit le
f " de Salpion, fculpteur athénien. Ce monu-
[ t fut apporté à Gaëte de l’ancienne Formies,
l^ourd’hui Mola di Gaëta. Préside cette dernière
f l qUi eft en face de Gaëte , on voit fur la
[droite du chemin une ancienne tour eu forme de
I Trizonium , qui pafle pour avoir été le tombeau
Ide Cicéron. Entre les deux v illes, on montre des
Lines qu’on allure être celles de l’habitation de
iillaftre orateur. Il eft certain qu’il avoit là une
Laifon, où il s’étoit réfugié au temps de la’grande
I profcription, & près de laquelle il fut aflaffiné,
[lorfqiul fe préparoit à s’embarquer pour fuir les
Llfalüns qu’Antoine envoyoit contre lui.
f Sur les hauteurs qui dominent Gaëte, eft le
monument le plus remarquable d’antiquité qui '
Ig’y foit confervé. On veut parler de cette tour
Ivulgairement appelée Torre dyOrlando, mais qui
ieltlemaufolée de Muuatius Plancus, qii’on regarde
1 .comme le fondateur de Lyon. On lit au-defiùs de
lia porte l’infcription fuivante : Lucius Munatius
I Plancus Lucii f l iu s Lucii nepos pronepos çonful
Vcensor imperator iteruni fepterrwir epülonum
Ytriumphator ex Rhoetis cedem Saturai f e c i t de
I mnubiis in Italiâ agros Beneçenti divijit in
VGalliâ colonias deduxit Lugdunum & Rauricam.
| Ce maufolée doit avoir été conftruit feize ans avant
■ Jéfus-Chrift.
I II y a encore aux environs de Gaëte une autre
■ tour circulaire qu’on appelle Latratina y elle eft
Iprefqu’en tout femblable à la première. Quoique
■ Grutter eftime que ce fut un temple de Mercure,
■ il eft à croire que ce fut un tombeau. Le mot la-
I tratina, par lequel on la défigne , a occafionné
■ de puériles interprétations de ce monument.
1 6ADDI (T addeo) , architeôle florentin, né en
1 rôoo, mort en i35o.
K Elève de Giotto , rival d’André de Pife , il les
■ furpaffa tous les deux en architecture. Ce fut lui
■ qui rétablit les fondations des portiques appelés a
-Moreace les logge or San Micheliy & au-deflus
1 il pratiqua des voûtes pour fervir de greniers
■ publics. Il rétablit dans la meme ville le Ponte
mFechio, large de quarante-huit pieds , dont vingl-
Iquatre pour la voie publique, & autant pour les
I boutiques qu’on y établit par la fuite, au nombre
■ de vingt-deux par chaque côté. On n’y épargna
I point la dépende , qui monta à 6o mille florins
»d’or, • ■:
I Gaddi reftaura le château de S. Gregorio , con-
■ ■ tmua les travaux du Campanile dp S. Maria del
I liore, 'et fit un aflèz grand nombre d’autres ou-
■ Vrages. • - - '
H GAINE, f. f. On donne ce nom à des efpèces
■ e apports quelquefois circulaires, le plus fouvent
■ ^u^ lanSlih-iires j plus larges par en haut que par
I ea “as, lui- lefquels on place des buftes. Ce nom
Diction. dyAchit. Tome II.
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leur vient de leur forme, laquelle reflemble à
celle d’une gaîne de couteau, qui fe termine en
pointe. V o ilà, fans doute , l’origine de ce nom
moderne. Quant à cellç,de la choie, elle remonte
à une haute antiquité , s’il eft vrai que les gaines
foient une imitation des termes grecs ou hermes ,
lefquels paroiflent dérivés de la forme des momies
égyptiennes. . . . f
Les Egyptiens n’ayant point eu d’imitation véritable
du corps humain dans leur fculpture , empruntèrent
très-naturellement la forme que l’ha-
! bitude de l’inhumation des corps leur avoit rendue
familière. On fait qu’ils les enfermoient, après
qu’ils avoient été embaumés , dans des cailles de
bois, & quelquefois de marbre, richement ornees
de peintures, d’hiéroglyphes & de dorures. Celle
forme de caille fe failoit fur celle du corps, &
en répétoit fidèl'ement la configuration générale ,
celle au moins de fes contours. Ce fut ainfi qu’elle
devint dans la fculpture inimitative de ce pays,
un équivalent de l ’imitation du corps.
La forme de beaucoup d’idoles égyptiennes
( comme on peut s’en convaincre dans tous les
cabinets ) n’eft autre chofe que celle d’une gaîne
de momie. On ne fauroit douter que ces idoles de
terre cuite verniffée , qu’on trouve en fi grand
nombre aujourd’hui , n’aient été autrefois fort répandues
dans les pays qui eurent des' communications
avec l’Egypte. De-là fera né chez les Grecs,
furtout chez les Athéniens , la forme & l’ufage de
leur terme , qui n’ eft auffi qu’une gaîne furmonlée
d’une tête. ( Voyez Hermes , T erme. )
Du terme grec à la gaîne moderne , le paflagë
éft clairement indiqué.'Seulement, chez les Grecs,
la tête faifoit partie de la gaine. Aujourd’hui la
gaîne eft un piedeftal détaché, ayant la bafe & fon
efpèce de chapiteau , fur lequel pofe le bufte qu’on
y place. ,
On fait beaucoup d’ufage des gaines dans les
galeries , dans les muféum, dans les Collections.
Ce fupport a l’avantage de tenir peu de place &
de ne pas embarraffer le local par en bas.
G A LAN T , adj. m. C’eft une efpèce de fync-
nyme d'élégant & de gracieux y maïs il fembU
défigner dans la nuance de la qualité qu’il exprime
, quelque chofe d’un peu aft'e&é , une
forte de prétention à p laire, par 1 é c lat, la
! nouveauté & la légèreté.
On donne quelquefois cette épithète dans la
décoration , & mieux encore dans l ’ameublement,
à l’effet piquant dè quelques petites pièces, comme
boudoirs, cabinets , petits falons , où des étoffes
élégantes, des peinturés légères & des glaces fe
trouvent agréablement combinées entr’elles.
GALBE , f. m. On croit que ce terme vient
du mot italien garbo, q u i, entr’autres chofes ,
Iveut dire, inflex on , courbure. On s’en fert pour
exprimer la grâce du contour d’un feuillage dans
I i i